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Thème : capitalisme

Trop tôt Sahra

Alessandro VISALLI

Un projet d'accord entre le SPD, la Cdu et le Bsw (formation de Sahra Wagenknecht) en Thuringe pour diriger conjointement le Land aurait été finalisé hier. Bien entendu, il ne s'agit que d'un projet qui devra être approuvé par les membres du Sdp (ce qui est loin d'être acquis) et par les secrétariats de la Cdu et du Bsw.

Sur la question principale de notre temps, l'arrêt de l'offensive impérialiste occidentale contre le monde multipolaire en devenir, nous nous sommes limités à un « préambule pour la paix » qui, promu par un Land, apparaît comme une simple question cosmétique en raison d'un manque total de compétence. Un symbole (bien que les symboles comptent parfois, mais lorsqu'ils sont soutenus par la force). Sur le plan matériel, nous verrons. Il est en effet difficile de prendre position sur des sujets aussi complexes, et pour lesquels la distance prive d'une information détaillée et des clés d'interprétation nécessaires. Je me risquerais cependant à dire quelque chose. Il y a deux premiers niveaux, sur lesquels on peut dire quelque chose, et un autre beaucoup plus profond sur lequel il faudrait dire beaucoup. Commençons par le premier. Dans les Quaderni (6e, 1930-32, 97), il y a un petit et précieux fragment dans lequel Gramsci se demande, à la vitesse de l'éclair, si « il peut y avoir (…) Lire la suite »

Les élections aux États-Unis, une guerre interne contre le capitalisme financier

Alessandro VOLPI

Dans l'élection présidentielle aux EU, le défi entre Harris-Walz et Trump-Vance devrait plutôt être défini comme un affrontement entre le capitalisme financier des " Big Three " et celui qui veut affaiblir son monopole. Sans s'embarrasser de l'opposition "gauche" - "droite".

Après l'annonce du retrait de Joe Biden de la course à la présidence, un conflit permanent au sein du capitalisme financier aux EU est apparu de plus en plus clairement. Je vais tenter de le résumer et peut-être même de le simplifier. Après le choix de Vance comme vice-président, après les prises de position de Musk, les rangs des partisans de Trump – et des financiers - grossissent. Des sujets qui renvoient à un capitalisme qui tente d'endiguer le pouvoir écrasant des Big Three, c'est-à-dire des superfunds, Vanguard, Black Rock et State Street, désormais résolument liés aux démocrates. Biden et Kamala Harris ont eu et ont encore dans leur équipe des personnalités issues de Black Rock. Un personnage comme Jamie Dimon, le PDG de J.-P. Morgan, la banque du superfonds, blandie par Trump, a longtemps été un candidat pour les démocrates. Le président de la Fed, avec le soutien de Yellen, a accompagné les stratégies de ces mêmes superfunds, en rachetant leurs ETF [Exchange Traded Funds, (…) Lire la suite »

La stagnation de l’économie mondiale

Prabhat PATNAIK

LE fait que l'économie mondiale ait ralenti depuis la crise financière de 2008 est incontestable. En fait, même les économistes conservateurs étasuniens ont commencé à utiliser le terme de "stagnation séculaire" pour décrire la situation actuelle (bien qu'ils aient leur propre définition de ce terme). L'objectif de la présente note est de donner quelques chiffres sur les taux de croissance afin d'établir ce point particulier.

Les calculs du PIB, notoirement peu fiables pour certains pays, le sont encore plus pour l'ensemble du monde. En Inde, de nombreux chercheurs ont mis en doute les estimations officielles du taux de croissance du PIB et ont suggéré que ce taux ne pouvait guère être supérieur à 4-4,5 % par an au cours des dernières années, alors que les statistiques officielles font état d'un taux d'environ 7 %. L'exaltation suscitée par l'accélération de la croissance du PIB dans la période néolibérale par rapport à la période dirigiste semble tout à fait déplacée ; et si le taux de croissance du PIB a à peine augmenté par rapport à la période précédente, alors que les inégalités se sont considérablement creusées, l'affirmation selon laquelle la condition des travailleurs s'est détériorée dans la période néolibérale, comme le montrent clairement d'autres indicateurs tels que les chiffres relatifs à l'apport nutritionnel, serait encore plus solidement établie. Mais malgré la fragilité totale des (…) Lire la suite »

Classes moyennes, société de consommation, et décadence occidentale. Avec la participation involontaire d’Emmanuel Todd et Michel Clouscard

Michel MARTI

Avertissement : Michel Clouscard et Emmanuel Todd ne se sont certainement jamais rencontrés au café ni dans leurs œuvres. Il s’agit donc d’une première (risquée, mais qu’on me pardonnera sans problème vu mon amateurisme en la matière) à laquelle vous allez assister.

Petite intro scolaire. « Travaille, consomme et ferme ta gueule », slogan phare mis à la mode par Extinction Rébellion et repris sans coup férir à chaque manif, tant le sens paraît évident. Pourtant...évident ? Pas si évident que ça. En manif, il sonne bien, mais aujourd’hui c’est relâche jusqu’à la prochaine (samedi suivant !) : profitons-en, réfléchissons. Qu’entendons-nous exactement par là et à qui s’adresse-t-on ? Car nous sommes, vérité de La Palisse, à la fois travailleur et consommateur : n’ayant guère le choix, le simple fait de l’ouvrir (sa gueule) nous dédouanerait-il du système ? Faut-il plutôt y voir un reproche aux travailleurs-consommateurs attablés aux terrasses de café de ne pas se joindre à nous ? A moins d’y voir la dénonciation d’une société qui ne laisse d’autres alternatives que l’aliénation au travail et le défoulement dans la consommation. Mais n’entend-il pas aussi viser ceux qui ont l’accès facile aux marchandises superflues, la classe moyenne... ce (…) Lire la suite »
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