C’est devenu un rituel : on remercie les médecins et le personnel soignant, qui se sacrifient de manière désintéressée, par des paroles chaleureuses et une overdose de pathos. Comme c’est humain, comme c’est bienveillant. Merci, Madame la Chancelière. C’est seulement idiot que les conditions catastrophiques dans les services des hôpitaux, ratiboisés par les coupes budgétaires, ne se laissent pas améliorer par des messages de remerciement bon marché de la chancelière. Le message vidéo sur le Corona d’Angela Merkel, porté aux nues par les médias, était donc, avant tout, extrêmement cynique. Quelqu’un qui, dans un premier temps, privatise le système de santé, le rogne pour en tirer des bénéfices et le saigne à blanc, puis, dans l’urgence qui vient de se présenter, remercie simplement et gentiment les victimes de cette politique sans annoncer en même temps des améliorations concrètes et une correction de la mauvaise politique, ne mérite pas d’éloges mais des critiques !
« En fait, c’est le concept d’Etat « semi-colonial » qui apporte le plus de lumière sur la situation actuelle des pays européens. On peut considérer l’UE comme un système colonial mais dont la « métropole » ne pourrait être complètement identifiée [...] Si l’Allemagne apparaît comme le pays profitant le plus des structures de l’UE, cela n’implique pas que l’UE soit le système colonial de l’Allemagne ».
Syrisa a remporté la victoire aux élections grecques le 25 janvier. Peu de temps s’est écoulé, et pourtant on peut commencer à prendre un certain recul devant l’événement.
La Grèce est le pays le plus brisé humainement et matériellement par la barbarie allemande. D’après les comptes faits par les spécialistes de la comptabilité, et hors faits de guerre, cela se résume à :
Angela Merkel voyage beaucoup. En visite à Athènes en octobre, elle avait déjà pu apprécier son immense popularité auprès des Grecs. Plus inhabituel, une bronca analogue l’a accueillie à Lisbonne, le 12 novembre. Cinq jours plus tôt, la chancelière allemande s’était rendue à Londres, où elle a mis en garde les Anglais contre une sortie de l’UE : « être seuls (sic !) dans ce monde ne vous rendrait pas plus heureux ». Une sollicitude qui a dû faire sourire pas mal de Britanniques, jamais insensibles à l’humour, fût-il involontaire.