YouTube supprime une vidéo d’Investig’Action

INVESTIG'ACTION

Sur le massacre de Boutcha, de nombreuses questions restent sans réponse. Et manifestement, c’est déjà trop de les poser. YouTube a en effet supprimé la deuxième vidéo que Michel Collon avait consacrée à ce sordide épisode de la guerre en Ukraine.

Les photos-satellites du New York Times sont-elles fiables ? Pourquoi le Pentagone doute des informations sur l’Ukraine ? Pourquoi la Grande-Bretagne refuse une enquête internationale ? Poursuivant son travail d’analyse de la propagande de guerre, Michel Collon relève plusieurs zones d’ombre dans tout ce qui nous a été rapporté sur le massacre de Boutcha. Sans prétendre détenir la vérité, il invite à la prudence. Dans les guerres en effet, des événements dramatiques sont souvent instrumentalisés pour intensifier le conflit. De fait, les gouvernements occidentaux se sont empressés de voter de nouvelles sanctions contre la Russie et de passer à la vitesse supérieure dans la livraison d’armes à l’Ukraine, annonçant ensuite qu’ils collecteraient les preuves pour faire la lumière sur ce qui s’est passé à Boutcha. La charrue avant les bœufs.

Poursuivant son travail inlassable pour la paix, Investig’Action maintient sa ligne : la guerre n’est pas la solution, mais fait partie du problème. Nous condamnons ainsi l’invasion russe, mais nous situons aussi les événements dans le contexte plus large de la nouvelle guerre froide livrée par les États-Unis pour maintenir leur hégémonie. Les grands perdants sont les Ukrainiens utilisés comme chair à canon par l’Otan, le peuple russe empêtré dans un conflit qui aurait pu être évité, les peuples européens impactés par la guerre économique, les peuples du Sud sous la menace d’une famine accrue ou encore le peuple des États-Unis toujours plus précarisé par l’industrie de l’armement qui vampirise l’argent public. La diplomatie, la coopération et le respect du droit international sont les seules voies possibles pour sortir de cette crise par le haut.

Et pourtant, YouTube estime que notre vidéo « incite à la haine ». Pourquoi ? Comment ? À l’heure d’écrire ces lignes, nous attendons encore des réponses de YouTube. Pas sûr qu’elles arriveront un jour. Ce qui est certain en revanche, c’est que les GAFAM censurent arbitrairement les voix discordantes depuis plusieurs années. Sous prétexte de lutter contre le complotisme, les fake news, les trolls russes, les antivax ou encore les trumpistes, les GAFAM s’appliquent à refermer la brèche qu’Internet avait ouverte dans le contrôle de l’information. L’industrie médiatique est aux mains de la classe dominante. La Toile doit suivre le même chemin. Très concrètement, on ne peut pas débattre des guerres de l’Otan, que ce soit sur les plateaux de télévision ou sur les réseaux sociaux.

Que faire ? Internet reste un outil, et tout dépend de ce que l’on en fait. Des alternatives existent pour se libérer du monopole des GAFAM. Vous pouvez par exemple voir nos vidéos sur Odysee, une alternative à YouTube. Vous pouvez également nous suivre sur Telegram plutôt que sur Facebook. Vous pouvez aussi vous inscrire à notre newsletter, le meilleur moyen de ne pas laisser des algorithmes choisir vos lectures à votre place. Vous pouvez enfin partager au maximum le travail d’Investig’Action autour de vous, en discuter et en débattre. Rompre le monopole de la classe dominante sur l’information est crucial pour construire la paix. À chaque guerre, nos dirigeants prennent la peine de tromper l’opinion publique : armes de destruction massive de Saddam Hussein, couveuses koweïtiennes, plan Fer-à-cheval de Milosevic, bombardements de Kadhafi sur les manifestants... S’ils se donnent autant de mal, c’est bien parce que nous avons le pouvoir de changer les choses. À nous de contourner la censure, c’est une priorité pour mener de véritables débats sur les guerres et reconstruire le mouvement pour la paix.

 https://www.investigaction.net/fr/youtube-supprime-une-video-dinvestigaction/

COMMENTAIRES  

21/04/2022 15:18 par José Manuel Branco Lucio

Youtube alias YouMute !

21/04/2022 21:50 par bostephbesac

J’ ai vu cette vidéo, j’ en ai d’ ailleurs fait la publicité . Très instructive elle est (était ?) . Visiblement, les analyses fines dérangent - ce qui, à mes yeux, prouve qu’ elles tapent juste.

Merci des conseils pour combattre la censure otanesque.

21/04/2022 22:19 par bostephbesac

Michel COLLON interroge un journaliste Anglais qui a du fuir Kiev . Son tort, n’ être pas assez pro-Ukraine, aux yeux des ultra-nationalistes . 12 minutes d’ interview (actuellement libre) qui ne vous apprendrons pas beaucoup de chose(s) en plus, mais qui confirme ce que vous savez !

22/04/2022 00:03 par Pamphile

Dans votre moteur favori, tapez les mots clefs " SunCalc " et " boutcha ", vous trouverez facilement des infos comme celles ci-dessous.

" (...) Trois satellites se déplaçaient en tout. Les satellites ont commencé à se déplacer le 19 mars, mais aucun d’entre eux n’avait une trajectoire au-dessus de Boutcha (...). Nous pouvons donc conclure que ces satellites n’ont fourni aucune information sur Boutcha. (...) De plus, à l’aide du programme SunCalc, les spécialistes ont comparé les angles de déclinaison du Soleil sur l’horizon, qui correspondaient également. L’étude a été menée par une équipe de spécialistes OSINT et GEOINT. Les spécialistes ont conclu que l’image n’a pas été prise le 19 mars, mais le 1er avril à 11:57 GMT. "

" Un examen technique démontre que la photo satellite n’a pas été prise le 19 mars, quand les troupes russes se trouvaient à Boutcha, mais le 1er avril, deux jours après qu’elles avaient quitté la ville.
La date et l’heure exacte de l’image ont été calculées par le programme SunCalc sur la base de l’inclinaison du soleil au-dessus de l’horizon et donc de la direction des ombres.
Dans l’image satellite publiée par le NYT, l’angle du Soleil est de 42 degrés. Cela signifie que la photo satellite a été faite à 11h57 GMT le 1er avril. "

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