Yann, ton texte m’inspire le propos qui suit :
Le contrat social entre le peuple-classe et la classe dominante n’existe plus.
Et sans doute depuis longtemps ! En effet quel "vivre ensemble" sous le capitalisme néolibéral ? Certes bourgeois, petits-bourgeois et prolétaires apprécient les paysages, le bon pain et le bon vin de France mais guère le "partage des miettes" du banquet des riches.
Mon propos initial est encore imprécis. Déjà du temps de l’Etat social, grosso modo entre 1945 et 1975, ce "contrat social" était largement de dupe. Il était fondé sur la spoliation du Tiers-Monde et sur la pression des pays de l’Est. Ces derniers poussaient les capitaliste à l’institution de droits sociaux. Malgré tout, ce contrat social existait et on peut dire qu’il est structurant dans l’imaginaire populaire. Ce serait-ce que a minima comme une société plus juste est possible.
Maintenant comment vouloir "faire société" avec une domination aussi renforcée de la bourgeoisie contre le peuple-classe ? On ne peut pas faire sécession mais seulement pousser à des transformations sociales importantes.
Si le terme "société" est englobant celui d’intérêt général l’est aussi. Il permet de couvrir des intérêts catégoriels et disant cela je ne pense pas à ceux de diverses professions mais plus aux grands possédants. La notion d’intérêt général était en effet le masque de l’intérêt des dominants. C’est le rapport des forces qui permettaient une meilleure répartition de la plus-value. L’affaire est encore plus évidente aujourd’hui.
Le rare champ ou cette notion d’IG pouvait avoir quelque pertinence était le service public car ce dernier n’était pas orienté vers la satisfaction des profits mais vers la satisfaction des besoins sociaux, vers la valeur d’usage pour le dire autrement. Avec la montée en force du néolibéralisme l’intérêt général au sein des services publics s’est amenuisé et ce qui en reste a été perverti. Il sert les grandes entreprises et les gros actionnaires.
La cohésion sociale est devenue fracture sociale. Il y a même un immense fossé entre les riches et le reste de la société. Il y a bien sûr une autre distinction celle des très riches (2%) qui sont membres de la classe dominante et en-dessous les "aisés " (la petite-bourgeoisie) que F Hollande voyait au-dessus de 4000 euros net par mois. Dans ce cadre "Solidarité avec les plus démunis !" sonne comme simple accommodement à un système économique injuste. Cela sonne plus caritatif que réelle répartition des richesses. La gauche PS a su un temps donner un RMI aux pauvres tout en préservant les riches et en taxant les couches moyennes.
Par ailleurs je suis OK avec toi.
Christian DELARUE