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Allegro prestissimo en tongs sur l’Inquisitio Sanctum Officium

Variations estivales autour de la moderne inquisition sur la Toile

Pour une fois, permettez que je m’évade de l’étroit espace de mes billets habituels pour vous conter les dessous d’un procès populaire public. Victor Hugo plaide la cause du Grand Soir, La Fontaine s’écrie : « C’est un scandale ! », Michelet voit en LGS le médecin du peuple et Beaumarchais explique ce qui se passe. En conclusion : le texte de la diabolique psalmodie grandsoirienne qui (c’est incroyable !) éteint les flammes de son bûcher.

Résumé des chapitres précédents : Viktor Dedaj et Maxime Vivas, du site Le Grand Soir, ont été accusés faussement en mars 2011 par Cruella Guyet, du site Article 11, de publier des textes fascisants. Depuis, plusieurs sites (dont Rue 89, en juin 2012) racontent que LGS est « rouge-brun ».

On vient de voir déborder l’accusation dans la presse papier (Charlie Hebdo du 8 août 2012). Elle court et croît au fil des mois. Des appels à bâillonner les administrateurs du GS et à les frapper à coups de manches de pioche sont impunément lancés. Des mains bigotes les ligotent au-dessus des fagots, la fumée monte. …

Périront, périront pas ?

Index Librorum Prohibitorum

L’Index librorum prohibitorum (index des livres interdits) " aussi appelé Index expurgatorius, Index librorum prohibitorum juxta exemplar romanum jussu sanctissimi domini nostri " est une liste d’ouvrages que les catholiques romains n’étaient pas autorisés à lire, des « livres pernicieux », accompagnée des règles de l’Église au sujet des livres. Le but de cette liste était d’empêcher la lecture de livres jugés immoraux ou contraires à la foi. (Wikipedia).

Changez « accompagnée des règles de l’Église » par «  accompagnée des règles d’Article 11, Rue89 et des bloguscules infiltrés se disant anars » et ça marche super bien aussi.

Quelques écrivains célèbres dont les oeuvres figurent dans l’Index Librorum Prohibitorum

Firmin Abauzit,
Joseph Addison,
Francis Bacon,
Honoré de Balzac,
Charles Baudelaire,
Pierre Bayle (philosophe),
Simone de Beauvoir,
Cesare Beccaria,
Jeremy Bentham,
Henri Bergson,
George Berkeley,
Thomas Browne,
Giordano Bruno,
Jean Calvin,
Giacomo Casanova,
Pierre Charro,
Auguste Comte,
Benedetto Croce,
Tommaso Crudeli,
Jean le Rond d’Alembert,
Erasmus Darwin,
Daniel Defoe,
René Descartes,
Denis Diderot,
Alexandre Dumas, père,
Alexandre Dumas, fils,
Érasme,
Jean Scot Erigène,
Gustave Flaubert,
Charles Fourier,
Anatole France.

Et ausssi :

Frédéric II de Prusse,
Giovanni Gentile,
Edward Gibbon,
André Gide,
Vincenzo Gioberti,
Graham Greene,
Heinrich Heine,
Thomas Hobbes,
Victor Hugo,
David Hume,
Cornelius Jansen,
Emmanuel Kant,
Allan Kardec,
Adam F. Kollár,
Faustine Kowalska,
Nikos Kazantzakis,
Félicité Robert de Lamennais,
Jean de Labadie,
Pierre Larousse,
Alphonse de Lamartine,
Grégoire Leti,
John Locke,
Martin Luther,
Nicolas Machiavel,
Maurice Maeterlinck,
Moïse Maïmonide,
Curzio Malaparte,
Nicolas Malebranche,
Charles Maurras,
Karl Marx,
Jean Meslier,
Jules Michelet,
Montaigne.

Et encore :

Alberto Moravia,
Saint-Simon,
John Stuart Mill,
John Milton,
Montesquieu,
Patrick O’Brien,
Pierre-Joseph Proudhon,
Edgar Quinet,
Ernest Renan,
François Rabelais,
Samuel Richardson,
Jean-Jacques Rousseau,
Charles-Augustin Sainte-Beuve,
George Sand,
Jean-Paul Sartre,
Baruch Spinoza,
Laurence Sterne,
Emanuel Swedenborg,
Jonathan Swift,
Joseph Turmel,
Theodoor Hendrik van de Velde,
Voltaire,
Gerard Walscha,
Émile Zola.

Ajoutons (XXIème siècle) les noms des hérétiques Edgar Morin, Daniel Mermet, Pascal Boniface, Noam Chomsky, Charles Enderlin, Alain Ménargues, Bernard Cassen, Jacques Bouveresse, Pierre Bourdieu, José Bové, Stéphane Hessel, Pierre Péan, Umberto Ecco, Yves Calvi, Jean Ferrat, Jean-Luc Godard, Mikis Theodorakis,Viktor Dedaj, Maxime Vivas, René Balme …

Tandis que les braves gens sans malice suivent l’invitation des sorciers VD et MV à lire le Grand Soir, la grande prêtresse Cruella (le seigneur l’ait en Sa Sainte-garde) va, lançant ses incantations : « Pas de sorciers dans nos quartiers, pas de quartier pour les sorciers ! » , relayée par les Grands Inquisiteurs diplômés de l’école de la PPA (Police de la Pensée Anarchiste) et de l’Université de la Pensée Unique Maccarthyste (Dieu veille sur le Saint-Empire).

La sainte inquisition (l’Inquisitio Sanctum Officium) :

Quelques exemples (avec leur traduction en français d’aujourd’hui) de crimes avoués par LGS.

  a renoncé au Christ (ne croit plus en Laurent Joffrin)

  a craché sur la croix (a craché sur le Nouvel-Obs)

  a donné des baisers indécents (et à des Belges, en plus : Collon, Bricmont)

  a gardé son chapeau au passage de la procession (a ricané devant BHL)

  a des relations homosexuelles (a utilisé le Monde aux cabinets)

  a blasphémé (prétend que TF1 nous enfume)

  a cessé de célébrer la messe (n’est plus abonné à l’Express)

  doute de la Miséricorde du Ciel (critique la politique guerrière d’Israël et des grandes puissances au Moyen-Orient).

  a fait commerce de chair avec le Diable (a parlé, à la réunion de parents d’élèves, dans la rue, chez le boulanger, dans le train, avec des individus qui sentent le bouc, au lieu de leur envoyer une bonne rafale de Kalachnikov).

  s’est vautré dans l’adultère (est sorti, non voilé, sans ses grands frères d’Article 11 et de Rue89).

  a nié l’existence du Très Haut (refuse d’être chapeauté : « Ni Dieu des médias, ni maître à penser ! »)

Les origines de l’inquisition :

« En 1215, le quatrième concile de Latran, la plus imposante assemblée qu’ait réunie le catholicisme du moyen âge, sa plus fidèle et sa plus complète expression, posa les bases organiques de l’inquisition :

Chaque évêque visitera, au moins une fois l’an, la partie de son diocèse qui passera pour recéler des hérétiques ; il choisira trois hommes de bonne renommée ou davantage, et leur fera jurer de lui dénoncer, dès qu’ils en auront connaissance, les hérétiques, les gens tenant des conventicules secrets ou menant une vie singulière et différente du commun des fidèles.

Les hérétiques condamnés seront abandonnés aux puissances séculières pour recevoir le châtiment convenable ; les biens des laïques seront confisqués, et ceux des clercs dévolus à leurs églises.

Les suspects d’hérésie, s’ils ne se justifient convenablement, seront excommuniés, et, s’ils demeurent un an en cet état, condamnés comme hérétiques.

Les croyants, fauteurs et recéleurs des hérétiques seront excommuniés, exclus de tous offices, déclarés infâmes, incapables de tester, d’hériter, de porter témoignage.
Le seigneur temporel qui, suffisamment admonesté, négligera de purger sa terre d’hérétiques, sera excommunié par le concile provincial et, s’il ne satisfait dans l’année, le pape déclarera ses vassaux déliés du serment de fidélité et sa terre dévolue au premier occupant catholique.

Ainsi, organisation de la délation, obligation imposée au seigneur temporel de purger sa terre d’hérétiques, excommunication des suspects d’hérésie et condamnation définitive s’ils n’ont pas obtenu leur absolution dans l’année, poursuite et excommunication des fauteurs et recéleurs d’hérétiques, telles furent les dispositions au moyen desquelles le concile régularisa les persécutions religieuses. » In : Les crimes et les peines - Jules Loiseleur www.mediterranee-antique.info/Generalite/Loiseleur.../C_P_090.htm

Nous avons bien lu  : « Le seigneur temporel qui, suffisamment admonesté, négligera de purger sa terre d’hérétiques, sera excommunié... ». Rezo.net, sommé le 28 mars 2011 par Cruella Guyet de se purger du GS est excommunié. Les locaux des seigneurs temporels qui accueilleront LGS (conférences, salons du livre) seront confisqués et dévolus à Article 11 et Rue89.

Victor Hugo, avocat du GS.

Hugo plaide (quelques mots ont été ajoutés par nous) :

Allez savoir pourquoi, quand Article 11 et ses suivants aboient contre LGS, la voix de Victor Hugo résonne à nos oreilles, grondant contre tous les obscurantismes qui figèrent le droit de parler, la pensée et les progrès (on a ajouté deux mots, vous les verrez) :

« Ah ! nous vous connaissons ! nous connaissons le parti d’article 11. C’est un vieux parti qui a des états de services. C’est lui qui monte la garde à a porte de l’orthodoxie. C’est lui qui a trouvé pour la vérité ces deux étais merveilleux, l’ignorance et l’erreur.

C’est lui qui fait défense à la science et au génie d’aller au-delà du missel anarchiste et qui veut cloîtrer la pensée dans le dogme. Tous les pas qu’a faits l’intelligence de l’Europe sur la Toile, elle les a faits malgré lui. Son histoire est écrite dans l’histoire du progrès humain, mais elle est écrite au verso. Il s’est opposé à tout.

C’est lui qui a fait battre de verges Prinelli pour avoir dit que les étoiles ne tomberaient pas. C’est lui qui a appliqué Campanella sept fois à la question pour avoir affirmé que le nombre des mondes était infini et entrevu le secret de la création. C’est lui qui a persécuté Harvey pour avoir prouvé que le sang circulait. De par Josué, il a enfermé Galilée ; de par saint Paul, il a emprisonné Christophe Colomb. Découvrir la loi du ciel, c’était une impiété ; trouver un monde, c’était une hérésie. C’est lui qui a anathématisé Pascal au nom de la religion, Montaigne au nom de la morale, Molière au nom de la morale et de la religion. Oh ! oui certes, qui que vous soyez, qui vous appelez le parti catholique ou les « anars » d’Internet et qui êtes le parti clérical, nous vous connaissons. Voilà longtemps déjà que la conscience humaine se révolte contre vous et vous demande : qu’est-ce que vous me voulez ? Que voulez-vous au GS ?

Voilà longtemps déjà que vous essayez de mettre un bâillon à l’esprit humain ! Et vous voulez être les maîtres de l’enseignement, les géomètres du champ de la liberté sur la Toile ? »

(Victor Hugo, « La liberté de l’enseignement »).

La Fontaine blanchit les rouges-bruns du Grand Soir

La peste rouge brune répandait la terreur dans les médias (Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés).

Article 11 tint conseil, et dit : « Mes chers amis,

Je crois que le Ciel a permis

Pour nos péchés cette infortune ;

Que le plus coupable de nous

Se sacrifie aux traits du céleste courroux,

Peut-être il obtiendra la guérison commune.

Et Article 11 confessa avoir dévoré force moutons, Rue 89 de même (et le berger avec).
LGS avoua avoir tondu un pré de la largeur de sa langue.

A ces mots on cria haro sur le baudet, ce pelé, ce galeux, d’où venait tout le mal.

Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !

Rien que la mort n’était capable

D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».
.

Pour Jules Michelet, l’unique médecin du peuple : c’est LGS.

« L’unique médecin du peuple, pendant mille ans, fut la Sorcière.

Cela valait une récompense. Elles l’eurent. On les paya en tortures, en bûchers. On trouva des supplices exprès ; on leur inventa des douleurs. On les jugeait en masse, on les condamnait sur un mot. Il n’y eut jamais une telle prodigalité de vies humaines. Sans parler de l’Espagne, terre classique des bûchers, où le Maure et le juif ne vont jamais sans la sorcière, on en brûle sept mille à Trèves, et je ne sais combien à Toulouse, à Genève cinq cents en trois mois (1513), huit cents à Wurtzbourg, presque d’une fournée, mille cinq cents à Bamberg (deux tout petits évêchés !). Ferdinand II lui-même, le bigot, le cruel empereur de la guerre de Trente ans, fut obligé de surveiller ces bons évêques ! ils eussent brûlé tous leurs sujets. Je trouve, dans la liste de Wurtzbourg, un sorcier de onze ans, qui était à l’école, une sorcière de quinze, à Bayonne deux de dix-sept, damnablement jolies. »
[...] Jules Michelet, La Sorcière.

Beaumarchais dénonce les méthodes de Cruella et de ses perroquets.

« Bazile : Si c’était un particulier, on viendrait à bout de l’écarter.

Bartholo : Oui, en s’embusquant le soir, armé, cuirassé...

Bazile : Se compromettre par un brutal assassinat ! Non ! Susciter une méchante affaire, à la bonne heure ! Et, pendant qu’elle fermente, calomnier à dire d’experts. Oui !

Bartholo : Singulier moyen de se défaire d’un homme !

Bazile : La calomnie, Monsieur ? Vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens prêts d’en être accablés. Croyez qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville, en s’y prenant bien : et nous avons ici des gens d’une adresse ! ... D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, on ne sait comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’oeil ; elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ? »

Beaumarchais, « Le barbier de Séville ».

Par une psalmodie païenne, Le Grand Soir déclenche un orage qui éteint le bûcher.

« Ami entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines. Ami entends-tu les cris sourds des médias qu’on enchaîne, Ohé partisans ouvriers et paysans c’est l’alarme ! Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes…Montez de la mine, descendez des collines, camarades. Sortez de la paille les stylos, les crayons, et votre encre. Ohé ! les tueurs à la phrase et au discours, tuez vite ! Ohé ! rhétoricien attention à ton

fardeau…dynamite… C’est nous qui brisons les barreaux des censures pour nos frères. La haine à nos trousses, le mensonge qui détrousse, la misère. Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves. Ici, nous vois-tu nous on cherche et nous on sue nous on crève…Ici, chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe. Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place. Demain l’encre noire séchera au grand soleil sur les routes. Chantez compagnons, dans la nuit, la liberté nous écoute…Ami, entends-tu les cris sourds des médias qu’on enchaîne !… Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines !… »

Eclair, orage, pchssss ! Le feu s’éteint. Comment donc tuer l’hérétique ? L’écartèlement avec quatre ânes ? Ca doit pouvoir se trouver : deux (au moins) sont déjà devant leur mangeoire.

Théophraste R (16 août 2012, plage de Palavas-les Flots et bar du camping municipal).

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LA TYRANNIE DU BIEN VIEILLIR
Martz Didier, Michel Billé
La tyrannie du Bien Vieillir, voilà bien un paradoxe ! Il faut être un peu iconoclaste pour aller s’en prendre à une si belle idée, qui fait si largement consensus : « bien vieillir ». Bien vieillir, qui pourrait être contre ? Qui ne le souhaiterait pas pour soi-même et pour autrui ? Qui oserait affirmer préférer vieillir mal ? C’est que le désir de bien vieillir de chacun sans trop d’inconvénients est devenu un slogan qui anime les cercles politiques, court dans les maisons de retraite, (…)
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Ne nous flattons pas trop de nos victoires sur la nature ; elle se venge de chacune d’elles.

Friedrich Engels

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