RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Un site dont Total est actionnaire servirait de prison et de lieu de torture au Yémen

Frappés, battus à coups de poing et de bâton, tirés par la barbe... Un récent rapport d’ONG internationales révèle que le site gazier de Balhaf au Yémen, dont la société française Total est le principal actionnaire, a été converti en caserne émirienne, voire en un lieu de tortures. Le gouvernement français serait au courant.

Le site gazier de Balhaf au Yémen, géré par le consortium Yemen LNG (YLNG) dont Total détient près de 40% du capital, renferme une prison secrète et sert de lieu de torture, selon le rapport des associations l’Observatoire des armements et SumOfUs, en collaboration avec les Amis de la Terre, relayé par Mediapart. Les documents se basent sur des témoignages qui font part du mauvais traitement des prisonniers dont certains subissent la torture.

Prisonniers battus, malades sans soins

« On m’a enfermé dans une cellule, puis on m’a roué de coups de poing et de coups de bâton. On m’a tiré par la barbe, frappé au visage, on m’a fait croire que mes compagnons de cellule m’avaient dénoncé. On m’a accusé de faire partie de Daesh, d’Al-Qaïda [AQPA] ou des Frères musulmans », témoigne un certain Mohammad, Yéménite, dont le prénom a été modifié pour le protéger.

Ces traitements « inhumains et dégradants » remonteraient à 2017 et 2018, soit pendant la guerre civile yéménite qui opposait les rebelles houthis et le gouvernement, guerre qui a d’ailleurs toujours lieu.

« Les détenus s’entassent de cinq à parfois plus d’une dizaine dans des petites cellules de 5 à 8 mètres. Ils dorment à même le sol, n’ont pas accès à l’eau courante. Le lieu de détention est peu aéré, la chaleur est étouffante. Des cas de torture et de mauvais traitements sont évoqués : les prisonniers sont battus, les malades laissés sans soins », détaille le rapport.

Militarisation du site

Le rapport se penche également sur la militarisation du site qui est aujourd’hui « une base militaire pour les Emirats, avec des armes et des moyens logistiques », selon une source au sein du gouvernement yéménite.

Ventes d’armes françaises au Yémen : un lanceur d’alerte convoqué à la DGSI

Cette militarisation a été mise en place grâce à une participation française. Les auteurs du document évoquent ainsi la mobilisation de l’armée française sur place, dont l’envoi de « quelques commandos navals » en 2009, information révélée par WikiLeaks.

« Cette militarisation massive d’un site lié à la politique énergétique de la France pose vraiment question », estime Tony Fortin, chargé de mission de l’Observatoire des armements.

Cependant, ceci permet à l’usine de rester « en mode de préservation » et de ne pas arrêter de tourner, malgré la guerre en cours depuis 2014. Vitale pour l’énergie yéménite, l’usine est le plus important investissement jamais réalisé dans ce pays. Ses exportations pourraient atteindre « près d’un milliard de dollars par an », avance à Mediapart Aws Al-Aoud, ministre du Pétrole yéménite.

La France, est-elle au courant ?

Selon de nombreux éléments de l’enquête menée par Mediapart, le gouvernement français est loin d’ignorer la situation, une information confirmée auprès du média par un membre du gouvernement yéménite, sous couvert d’anonymat, d’après qui « Total est parfaitement au courant ».

Tony Fortin, de l’Observatoire des armements, confirme lui aussi l’information, évoquant la collaboration franco-émirienne, notamment dans les domaines de l’énergie et de la sécurité régionale, dont la lutte antiterroriste : « La France est une alliée historique des Émirats arabes unis ».

Réaction du Premier ministre et du ministre de la Défense

Sollicité par Mediapart, le cabinet d’Édouard Philippe n’a pas souhaité faire de commentaire et a renvoyé le média « vers l’entreprise », puisque « les éléments très graves dont vous faites état demandent à être précisément vérifiés ». Par ailleurs, ni Total ni YLNG n’ont souhaité répondre aux sollicitations du média, tout comme le ministère des Armées joint à plusieurs reprises.

© 2019 Sputnik. Tous droits réservés
Publié le 8 novembre 2019

7 novembre 2019

URL de cet article 35418
  

Eric Hazan. Changement de propriétaire. La guerre civile continue. Le Seuil, 2007
Bernard GENSANE
Très incisif et très complet livre du directeur des éditions La Fabrique (qui publie Rancière, Depardon, Benjamin etc.), ce texte n’est pas près de perdre de son actualité. Tout y est sur les conséquences extrêmement néfastes de l’élection de Sarkozy. Je me contenterai d’en citer le sombrement lucide incipit, et l’excipit qui force l’espoir. « Dimanche 6 mai 2007. Au bureau de vote, la cabine dont on tire les rideaux derrière soi pour mettre son bulletin dans l’enveloppe s’appelle un isoloir. On voit (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ce que vous faites peut paraître insignifiant, mais il est très important que vous le fassiez.

Gandhi

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.