Syrie : Alep ou le « déséquilibre » fabiusien !

Ce que vous ne comprenez pas et dont le ministre français des Affaires étrangères doit vous convaincre est que la résistance d’Alep « la Syrienne » menace l’équilibre de son monde, de sa communauté prétendument internationale, et de ses larbins endoctrinés à prix d’or pour continuer à la piller et à en massacrer les citoyens coûte que coûte [1].

Mais rassurez-vous, il ne vous en coûtera rien ! Ce ne sont pas les soldats français qui se battront sur le sol syrien pour défendre la crédibilité de la France et « rééquilibrer » la perte de son influence et de sa grandeur. Cette lourde tâche est confiée à des sous-fifres traitres ou endoctrinés qui sont, en l’occurrence, les « néo-résistants » made in France, US, et ailleurs…

Mais voilà, Monsieur Fabius est bien obligé de constater que ses « prétendus résistants » sont dans une mauvaise passe. Qu’à cela ne tienne. Contrairement aux Russes, lui et ses collègues arabes et ottomans empêcheront l’Armée de [Bachar] d’en délivrer les habitants d’Alep et, à défaut, la tenue de la « Conférence de Genève.2 » si les délégués de ces vendus, assassins et nécrophages ne peuvent y participer faute d’atouts dans leur jeu de poker menteur [2]. Et quel meilleur atout que de continuer à terroriser « Alep la somptueuse » en tentant d’empêcher ses fils, les soldats de l’Armée arabe syrienne, de remporter une deuxième victoire ? [3].

Et puisque les paroles s’en vont mais les écrits restent, ci-dessous la transcription de l’objet de ce « billet d’humeur », triste humeur autant pour la Syrie que pour la France !

Interview de Laurent Fabius sur France 2 (12.06.2013) :

[…]

Fabius : J’avais hier mon collègue David Oglü longuement au téléphone pour parler de la Syrie et puis on a parlé aussi de la Turquie. Et, il m’a expliqué quelle était sa vision de la situation [en Turquie] et je lui ai dit vraiment ce qu’était la position officielle de la France… que l’on souhaitait la retenue et l’apaisement… et la solution passe par le dialogue, là bas comme partout.

France 2 : Alors justement vous parliez de la Syrie. Les rebelles sont en train de perdre du terrain. Est-ce qu’il faut les armer ? Les Américains sont prêts à le faire.

Fabius : Il faut qu’il y ait un rééquilibrage, parce qu’au cours des derniers jours, des dernières semaines, les troupes de [Bachar] et surtout le Hezbollah et les Iraniens, avec les armes russes, ont repris un terrain considérable et il faut qu’on puisse arrêter cette progression avant Alep !

Là, c’est la prochaine cible qui est celle, à la fois, du Hezbollah et des Iraniens ! Et il faut qu’on l’arrête, parce que si on n’a pas de rééquilibrage sur le terrain il n’y aura pas de Conférence de la paix à Genève. L’opposition n’acceptera pas d’y venir ! Or, il faut qu’il y ait une solution politique. Donc, il faut qu’on puisse arrêter les troupes de [Bachar] et qu’on aille, si possible, au moment de Juillet vers une conférence politique.

C’est bien pour ça qu’on milite. Pour que « les soldats de la résistance » puissent se défendre, il faut qu’ils disposent d’armes parce que [Bachar], lui, il a des avions, plus de 500 ; il a des canons puissants ; et il a utilisé, d’une façon scandaleuse, des armes chimiques. Et donc, en face, il ne s’agit pas d’armer pour armer, mais il faut qu’il y ait un rééquilibrage !

France 2 : Alors qui va les armer ? L’Europe ? Les États-Unis ? Les pays arabes ?

Fabius : Déjà… Déjà… Il y a déjà des armes qui leur sont données par les pays arabes. Nous, vous savez qu’on respecte la réglementation européenne qui dit que c’est à partir du1er Août que des armes puissantes peuvent être données. Pour l’instant, nous n’avons pas encore décidé. Et les Américains – effectivement j’ai eu mon collègue Monsieur Kerry hier – ils sont en train d’examiner leur propre position. Je crois qu’il y a dans l’administration américaine des positions différentes. Les Américains auraient bien voulu se tenir à l’écart de tout cela, mais le conflit n’est plus local !

C’est un conflit régional et même international ! La Jordanie est touchée. La Turquie est touchée. Le Liban est touché. L’Irak est touché. En Syrie, c’est un désastre. Ça peut avoir des répercussions sur le conflit israélo-palestinien ! Donc, personne ne peut dire : moi ça ne me regarde pas !

France 2 : Est-ce qu’il faut une intervention militaire occidentale ?

Fabius : Non… personne ne demande, si vous voulez, qu’il y ait un envoi de troupes au sol en Syrie. Absolument pas. Ce serait la catastrophe ! Mais il faut que les « résistants » puissent avoir les moyens de se défendre.

J’ajoute en plus que ça devient un conflit, comme on dit en anglais [ !?], sectaire, c’est-à-dire religieux entre les chiites, les sunnites… Et c’est un imbroglio épouvantable avec des menaces, je dis bien, sur toute la région.

Et derrière l’affaire syrienne il y a évidemment la question iranienne : est-ce que l’Iran, l’an prochain, va oui ou non… pourra avoir l’arme nucléaire ? Notre position, à nous Français, c’est de dire que si on n’est pas capable d’empêcher l’Iran de prendre la main sur la Syrie, quelle crédibilité aurait-on en lui … en exigeant qu’elle n’ait pas l’arme atomique ? Donc, tout est lié.

[…]

Laurent Fabius/ France 2

12/06/2013

Source : France Diplo TV

Interview de Laurent Fabius sur France 2 (12… par francediplotv

http://www.dailymotion.com/video/x10tgsn_interview-de-laurent-fabius-sur-france-2-12-06-2013_news?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#.Ubhrob5OJ_8

Notes :

[1] Syrie : Le pilleur d’Alep !

http://www.mondialisation.ca/syrie-le-pilleur-dalep-2/5323740

[2] Syrie : Les joueurs impénitents

http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=29338

[3] Qousseir / Al-Qusayr Syrie, Une Victoire Stratégique Majeure

http://www.youtube.com/watch?v=DyXNF0Us7oE

 http://www.mondialisation.ca/syrie-alep-ou-le-desequilibre-fabiusien/5338848

COMMENTAIRES  

17/06/2013 11:45 par Al Damir

Et dire que cette taupe Sayanim du CRIF qui a pris en mains la gouvernance de la France, continue à prendre le peuple français pour des tarés, persuadé toujours qu’il restera "Coupable mais pas responsable" de crimes

17/06/2013 22:47 par babelouest

C’est vraimernt grave ! Il s’agit de Fabius bien sûr. Comment faire, pour le chasser sans que ce soit un autre sayan qui prenne la place ?

18/06/2013 12:16 par njama

Pourquoi Fabius veut-il absolument arrêter cette progression avant Alep ... je pense que c’est assez simple à comprendre, si on se place dans une grille de lecture sioniste.
Ben oui, l’AAS a repris le contrôle de l’Ouest avec un peu l’aide du Hezbollah, ce qui sécurisera le côté de la frontière syro-libanaise, et elle va s’occuper d’Alep ...

Pourquoi ça l’embête beaucoup Fabius ... c’est parce que le plan €uro_U$_$ioniste de déstabilisation de la Syrie prend du plomb dans l’aile, car il visait et vise toujours clairement depuis longtemps à diviser le peuple syrien et libanais sur des questions ethniques et /ou confessionnelles ...
Il y a 10 - 12 % environ de chrétiens en Syrie, mais bien plus en % à Damas même, et dans la région d’Alep. L’occident espérait le soutien des chrétiens, mais ils ne sont pas si crétins que Sarkozy qui déclarait : (5 septembre 2011) « Les chrétiens de Syrie et du Liban n’ont plus leur place au Proche Orient » (article traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal).

Comme autres "stupides" on pourrait citer Ben Gourion qui avait déjà l’idée : voir Lettre de David Ben Gourion à Moshe Sharett, alors Premier ministre d’Israël, l’incitant à exécuter un plan de démembrement et de déstabilisation du Liban. 27 février 1954
http://www.voltairenet.org/article9886.html

ou Kissinger :
“ Il a dit au président Frangié : « Le Liban est une erreur de l’histoire.. Vous n’êtes pas une nation ! » Bien sûr, le président Frangié s’est révolté et lui a demandé : « Que voulez-vous ? » ; Kissinger a répondu : « Je vous le dis, nous avons décidé de soulager Israël en chassant les chrétiens du Liban, et en y implantant les Palestiniens » ... C’est tout ce que voulait Kissinger ! Implanter les Palestiniens ... et Kissinger a poursuivi en disant : « on implante les Palestiniens au Liban et comme cela les chiites seront en nombre égal avec les sunnites, il y aura un équilibre entre eux. Et vous les chrétiens nous vous accueillerons dans les ambassades des États-Unis, le Canada et le Venezuela ... Il vous suffira d’aller dans ces pays quand que vous le voulez  » ... et effectivement ces ambassades nous étaient ouvertes tous le temps ..." (Mme Sonia Frangié, la fille de l’ancien président de la république libanaise le défunt Souleimane Frangié dans une interview accordée à Radio Nour)

Marie-Ange Patrizio rapporte dans ses notes prises au cours d’une entrevue avec le prince Talal Arslan à Beyrouth en nov 2011 :
Soyons clairs. Nous, nous payons la facture de notre attachement à notre indépendance, à notre arabité aussi, de notre résistance contre quoi ? Contre le fanatisme, c’est-à-dire contre Israël.
Oui, pour nous Israël représente l’état raciste par excellence, nous ne sommes pas contre les Juifs mais contre le racisme advenu dans cette région qui est le berceau de notre civilisation, le berceau du judaïsme, du christianisme, de l’islam. C’est dans ces principes que nous avons été élevés, selon les lois de l’arabité.

Assad paye le prix cher de cette attitude là. Voilà le danger pour cette région : ils veulent qu’émergent des entités politiques semblables à l’entité israélienne. Pour nous c’est inadmissible, et nous allons résister et combattre ce courant jusqu’au bout car il représente l’élimination pure et simple de notre identité, de nos religions, de notre civilisation et de notre histoire.
L’armée américaine dès son arrivée en Irak a apporté le conflit entre sunnites, chiites et kurdes. Une fitna confessionnelle, et raciste, et ethnique ; et, pire encore, l’expulsion des chrétiens d’Irak. Malheureusement, parmi les pays arabes, seule la Syrie a fait preuve de solidarité avec les chrétiens d’Irak. Où sont-ils ces régimes qualifiés de modérés, où sont-elles ces monarchies et ces principautés présentées comme des modèles qui n’ont pas accueilli les chrétiens d’Irak ?
Les chrétiens irakiens n’ont eu d’autre solution qu’émigrer [hors du Proche-Orient] ou se réfugier en Syrie. C’est ce qu’on fait payer à Assad.

Au Liban en 1975, un émissaire américain, Dean Brown, est venu ici comme représentant du président Gerald Ford. A mon père qui était encore en vie, il a proposé en toute impertinence le projet de l’expulsion des chrétiens du Liban. Dean Brown lui a dit que les navires étaient prêts pour transporter les chrétiens au Canada, Brésil… Ce projet n’est pas nouveau. Mais personne ne se souvient de ça. ..."
http://www.mondialisation.ca/syrie-le-prince-les-hommes-bons-et-les-petites-souris/28367

Autre exemple significatif de cette guerre souterraine qui poursuit ces tentatives de démantèlement confessionnel
Al-Manar 23-03-2012
"Des Eglises accusent la France de vouloir vider la Syrie de ses Chrétiens."
Un face à face farouche oppose en Syrie des Églises orientales chrétiennes aux ambassades occidentales, ont révélé des sources proches du patriarcat orthodoxe au site de l’opposition syrien AlHakika (La vérité).
Des Visas ouverts aux Chrétiens seulement !
Les patriarches Agnatius IV et Zakka Ier ont découvert un plan ourdi par certaines ambassades occidentales à Damas, en l’occurrence celle de France, pour vider la Syrie de ses Chrétiens.
L’affaire a été découverte par le patriarcat le mois dernier.
[...] http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=56159&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=37&s1=1
Que faut-il en déduire ? que la France n’accepterait d’accueillir (le cas échéant) que certains syriens triés sur le volet, sur des bases confessionnelles !!!
des visas pour les chrétiens, mais pas pour les autres réfugiés ?

Voilà ce qui embête Fabius si les rebelles perdent Alep, et le nord, ... cela signera non pas l’échec de leurs rebelles pseudo-démocrates qu’ils soutiennent et arment par les bras qatari et saoudien (et dont probablement ils n’ont rien à foutre)... , mais l’échec de ce même plan sioniste sur la région.
Il n’y a pas que des enjeux géo-stratégiques et économiques dans le conflit syrien ... il y a des enjeux idéologiques ...

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