@ Dwaabala
Je saisis la perche que vous tendez avec l’Argentine pour embrayer sur ce sujet (j’espère que LGS me pardonnera cette digression, une fois n’est pas coutume).
Il y a depuis plusieurs mois une pression spéculative intenable contre le gouvernement péroniste (ou "kirchnerista", càd de centre gauche).
Cette pression est exercée conjointement et principalement par la classe possédante et les investisseurs "internationaux", laissant le gouvernement argentin complètement isolé et dépendant du complexe militaro-industriel US et ses corporations (Ford, GM, Monsanto, John Deere, Exxon, administration Obama, sécurité, etc.).
Des méthodes crapuleuses sont employées pour faire tomber le gouvernement :
1 ) Surtout, la classe possédante (accessoirement la deuxième nation étrangère à acheter de l’immobilier à Miami), qui touche des revenus de l’export en dollars , spécule contre sa propre monnaie nationale le peso argentin. Un subterfuge très difficile à comprendre pour un non-argentin.
En vendant au marché noir (’paralelo, ’blue’, ’ilegal’) le dollar au double de sa valeur (12 pesos au lieu de 6 ou 7 depuis la dernière dévaluation - forcée par ces riches contrebandiers !), la classe possédante dollarisée s’enrichit parce qu’elle reçoit une plus grande quantité de pesos, au détriment de la population commune qui subit la hausse des prix.
Par le même mécanisme, généralisé, qui provoque de l’inflation, la population locale voit son pouvoir d’achat diminuer, et s’appauvrit (et râle contre son propre gouvernement qu’elle a élu ).
Autre exemple de manipulation de mauvaise foi : on accuse le gouvernement de travestir les chiffres de l’Indec (indice d’inflation, qui n’échappe pas à la loupe du FMI...), alors que ce n’est pas le gouvernement qui fixe les prix, ce sont justement ceux qui cherchent à le faire tomber qui augmentent les prix !
2 ) Par endroits, heureusement cela n’est pas généralisé, mais il y a un danger potentiel, des pillages ou des destructions ont lieu (voyez cette excellente photo où l’on voit un membre du parti socialiste se battre avec des anarchistes venus brûler un resto), pour décourager le gouvernement qui a fait, je le répète, énormément d’efforts en termes de programmes sociaux (asignación por hijo, nuevas escuelas, hospitales, documento nacional, fomento pymes, recién 600 pesos de ayudo para los jovenes sin empleo, etc.), tout en ayant ramené la dette publique à moins de 40% du PIB (sic ! ) certainement beaucoup plus d’efforts que les gouvernements dictatoriaux et néo-libéraux précédents dont les privatisations et la parité peso-dollar forcée avaient provoqué la catastrophe de 2001. Une telle politique, de surcroît favorable à l’intégration latino-américaine plutôt qu’à la mondialisation débridée, ne plait pas du tout à la classe possédante dollarisée et aux investisseurs qui ont profité de la crise de 2001 pour s’implanter dans le but d’exploiter à bon compte.
Les Etats européens vont-ils continuer à respecter l’embargo officieux qui est imposé à l’Argentine ? Je rappelle que ce gouvernement méritoire a été élu dans les règles strictes du scrutin démocratique.
Nous sommes ici devant un cas de non-assistance à personne en danger.