Changement de société, mardi 28 août 2007.
Dans son discours du 27 août 2007 aux Ambassadeurs, Nicolas Sarkozy présente la politique étrangère de la France. Il adopte complètement la position étasunienne sur l’Iran. (...)
Trouver un prétexte à invasion de l’Iran, le nucléaire ou le terrorisme, peu importe !
C’est un discours boute-feu sur l’Iran. Le fond en est la recherche d’un prétexte d’intervention militaire annoncée sans complexe. Il ne tient absolument pas compte de tous les voyages en Iran des responsables de l’AIEA (voir sur ce site), qui ont reconnu l’absence de preuve d’un programme militaire. Sarkozy ne fait dans ce cas que suivre Bush qui accuse l’Iran, tenez-vous bien, de vouloir échapper aux sanctions de l’ONU « à travers la transparence militaire.
Pourtant Sarkozy réitère apparement la dénonciation de l’invasion de l’Irak et réclame le retrait des troupes étasuniennes. Mais c’est pour mieux inviter à porter le fer et le feu en Iran qui est pour lui la base terroriste, risquant de s’équiper du nucléaire de surcroît. Il n’y a pas réellement de différence là non plus avec la position avec la maison Blanche. Le voeu du retrait des troupes US et le rappel de l’hostilité de la France à cette expédition n’implique aucune action, pas le moindre calendrier. Par contre le discours est un appui total à la manière dont la Maison Blanche accuse l’Iran de terrorisme.
Comme Bush a des difficultés à obtenir un consensus du Conseil de Sécurité sur le thème de l’attaque de l’Iran pour prévenir son passage au nucléaire, thème qui rappelle celui des armes de destruction massive en Irak, il développe le thème du terrorisme que l’Iran ferait peser sur l’Irak et sur la région. Ce qui est complètement fou non seulement parce que c’est erroné, mais parce que cela l’oblige à attaquer Maliki sa marionnette qui garde de bonnes relations avec l’Iran Chiite malgré les demandes réitérés de la Maison Blanche(1). (...)
Le jeu des Etats-Unis consiste à recréer les conditions de la guerre Iran-Irak, une véritable catastrophe mais cette fois étendue à tous le Moyen Orient sunnite. Donc quand Sarkozy réaffirme la position de la France réclamant la sortie d’Irak et l’hostilité à cet engagement, il faut bien voir que cela n’exclut pas d’autres affrontements potentiels en divisant un peu plus cette région. En particulier, il s’agit de créer les conditions d’un embrasement Chiite-sunnite, dans lequel on ferait jouer à l’Iran le rôle du bouc émissaire (3). Ce qui se passe en Israël, avec la manière dont a été créé la guerre civile entre Palestiniens, est un laboratoire après celui qui a été tenté avec l’invasion du Liban en 2006. (...)
(Qui a le goût de l’absolu renonce par là au bonheur.)
- Lire l’ article http://socio13.wordpress.com
Iran : compte à rebours, par Alain Gresh.