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Retraite : cadeaux aux riches et déficit organisé

Pendant qu’il débite des mensonges contre les régimes spéciaux des petites payes, Macron créé un nouveau régime de retraites pour les grosses payes. Mais ce n’est pas sûr que ça leur profite non plus. Car il sera financé par l’ensemble des contribuables. Une autre conséquence de ce dispositif c’est le manque à gagner que cette faveur va entrainer pour les caisses de retraites. Et cela au moment même où il est question de lutter contre un éventuel déficit de celle-ci. Au total, c’est un somptueux cadeau supplémentaire fait au patronat : une somme supérieure à l’abolition de l’impôt sur la fortune. Et un beau trou dans la caisse de 7 milliards par an au total.

Premier volet : le nouveau régime spécial grosse paye. En effet dans la loi PACTE votée il y a quelques semaines, il y a du neuf. Ceux qui cotiseront pour une retraite dans une assurance privée pourront déduire de leurs impôts le montant de leurs cotisations. Génial non ? Ce qu’ils ne paieront pas devra bien être payé par quelqu’un. C’est prévu : tous les autres contribuables passeront à la caisse. Ou bien sinon ce sera des services publics en moins. Ce nouveau régime spécial payé par les contribuables sera en fait quasi obligatoire si les cadres veulent maintenir leur niveau de revenu à la retraite. Ils paient dès maintenant, cela va de soi. Donc pour avoir de l’argent demain ils auront moins de pouvoir d’achat aujourd’hui. Une mesure qui va aggraver le ralentissement de l’activité économique. Pour compenser cette mauvaise affaire d’aujourd’hui, Macron fait un deuxième cadeau qui sera donné après-demain quand les heureux cotisants arriveront à l’âge de payer leur pension. En effet il a décidé que les pensions acquises de cette façon seront dispensées d’impôt pour 70 % de leur montant. Encore un cadeau à la charge de l’ensemble des contribuables. Les bénéficiaires de ces trouvailles devraient se demander à quel prix ils les payent vraiment. Ce qu’ils reçoivent d’une main ils le payent maintenant comme contribuables ou usagers des services publics de l’autre. Toute la classe moyenne supérieure ferait bien de se demander ce qu’elle gagne dans un système ou l’éducation de ses enfants, la santé de la famille et la retraite tout privé coûte autant. Le service public et la solidarité étaient plus économiques.

Et maintenant voyons l’autre volet de ce système c’est-à-dire ce qu’il va coûter aux caisses de retraite. Reprenons : au-dessus d’un salaire annuel de 120 000 euros brut, la réforme « libère » 28.29% de cotisations qui ne seront plus versés au régime général. Total 7 milliards d’euros. Je viens de dire que c’est une façon de pousser les cadres et leurs milliards de cotisations dans les bras de « BlackRock » et des fonds de pensions. Mais ce n’est pas la seule arnaque non dite de cette réforme. Car sur ces 28.28% de cotisations sur le brut (qui font 7mds /an), 60% sont en fait des cotisations patronales et 40% seulement sont des cotisations salariales. Première conséquence : en ne payant plus ces cotisations, les cadres ne vont gagner que 11.3% (28.29 × 40%) en salaire net et encore moins en pouvoir d’achat puisqu’ils paient des impôts sur leur salaires. Après impôts, les cadres ne vont donc recevoir qu’environ 1,3 milliards à placer, s’ils le veulent, chez les « BlackRock » et consorts.

Les « entreprises » de leur côté vont empocher 16.9 % du gain. Un effet non négligeable : le prix réel du travail pour tous ces salariés payés au-dessus de 120 000 euros annuels va baisser d’autant. Une part plus importante de la plus-value produite retourne dans la poche de l’actionnaire. Le total a été chiffré en interne par l’AGIRC ARCO. Ça représente 4.2 mds d’euros par an offerts aux entreprises qui ont des très hauts salaires.

La voilà la vraie arnaque ! Un cadeau égal à une fois et demi l’impôt sur la fortune déjà supprimé. Un cadeau égal à 20% du Crédit Impôt Compétitivité Emploi offerts aux entreprises qui ont des très hauts salaires. Champagne chez Total, Atos, Sanofi et, surtout, dans les banques les assurances et autres secteurs de financiers.

Autant de nouvelles liquidités qui trouveront un accueil chaleureux dans les fonds de pension et les instituts prévoyance.

Mais le pire pour nous tous c’est que, à partir de 2025, le régime général de retraite perd de son côté 7 milliards d’euros tous les ans.

Ce qui veut dire que pour la période réputée chaude pour les comptes de ces caisses, c’est à dire entre 2025 à 2040, il leur en coûtera plus de 70 milliards d’euros cumulés. Ce qui creusera d’autant le déficit que cette réforme était justement censée combler.

Ce n’est pas fini.

Ceci s’ajoute à la suppression d’une autre cotisation sociale (CET/CEG). Elle permet de payer les droits solidaires (maternité, famille, chômage...). Elle rapporte chaque année près de 3 milliards d’euros.

Nouveau déficit 45 milliards cumulés pour la période 2025 à 2040.

Contrairement au discours racoleur du gouvernement, sortir 10% des cadres du système par répartition est tout sauf une mesure de « justice sociale ». C’est un énorme cadeau à la finance qui sera cher payé par l’ensemble des salariés.

 https://melenchon.fr/2019/12/15/retraite-cadeaux-aux-riches-et-deficit-organises/

COMMENTAIRES  

17/12/2019 15:30 par dani

Tout le monde s’acharne à masquer que cette réforme des retraites, qui n’était pas dans le programme de Macron, est imposée par l’UE, pourquoi ce mystère ? Alors oui l’UE est une machine de guerre pour écraser les peuples, M. Mélanchon, vous semblez par moment avoir compris cette évidence et on voudrais vous croire sincère dans vos déclarations et analyses. Mais une chose m’intrigue : je voudrais bien savoir quel est ce fils à la patte que vous avez pour refuser cette évidence qu’il faut que la France sorte de cette institution mortifère. Et ceci le plus urgemment et radicalement possible, pour le bien du peuple français, et des autres peuples d’Europe par effet de dominos. Cacher cette réalité aux français n’est pas faire œuvre utile pour tout ceux qui se battent avec leurs cœurs contre cette réforme inique, et qui n’en peuvent mais de tous les mauvais traitements que subit depuis tant d’années les classe laborieuses de ce pays. Car il est nécessaire de bien comprendre pour bien agir.

17/12/2019 21:06 par Gérard Prunières

Je ne comprends pas bien. "Ceux qui cotiseront pour une retraite dans une assurance privée pourront déduire de leurs impôts le montant de leurs cotisations." Un peu plus loin : "Ils paient dès maintenant, cela va de soi. Donc pour avoir de l’argent demain ils auront moins de pouvoir d’achat aujourd’hui." Pourquoi donc, puisque ces sommes sont déduites à 100% de leurs impôts ?
Pour le reste, pas de problème. L’infâmie est claire.

18/12/2019 04:03 par Roubachoff

@dani
C’est ce fil à la patte qui paralyse Die Linke depuis vingt ans, qui a poussé Tsípras à la haute trahison, qui a désintégré la gauche italienne, qui dissout Podemos dans l’insignifiance et qui vient de valoir une débâcle historique à Corbyn. Avec son goût des formules enlevées, Mélenchon est peut-être encore pire. Un jour, on parle de "camisole de force des peuples" et le lendemain, on ne veut pas sortir de l’UE. Si vous comprenez, expliquez-moi. S’agit-il d’un reste d’internationalisme mal digéré ? Mais Marx, sauf erreur de ma part, n’a jamais écrit : "Actionnaires et ultra-libéraux de tous les pays, unissez-vous." C’est pourtant très exactement le programme de Merkel, avec nos présidents dans le rôle éternel du collabo... Quant à la gauche, on se demande si elle aurait tenté de réformer de l’intérieur le Reich de Mille Ans.
En attendant, elle laisse au seul Asselineau le créneau du "Frexit". S’il n’est pas facho, comme Onfray a fait mine de le croire, cet homme par ailleurs respectable est de droite et ne s’en cache pas. Impossible donc de le rejoindre ou même de faire un bout de chemin avec lui. On a vu ce que ça a donné en Italie, même si ce n’est pas comparable à l’identique.

18/12/2019 05:33 par babelouest

@ Gérard Prunières
Avez-vous réfléchi que justement, beaucoup parmi les moins favorisés ne paient déjà pas d’impôts, donc la déduction, elle ne leur sert pas !

18/12/2019 07:35 par malitourne

Pour faire suite à Dany, je dirais que oui monsieur Mélenchon, il serait peut-être temps enfin de poser le problème de notre appartenance à l’UE et d’envisager clairement le Frexit

18/12/2019 12:13 par pauvre 2

Je ne résiste pas au plaisir de mettre cet ancien article du GS : https://www.legrandsoir.info/asselineau-farouche-defenseur-du-capitalisme.html
Plus quelques faits. En 1999, François Asselineau lui-même engagé dans la politique en devenant membre du Rassemblement pour la France (RPF), un parti créé par Charles Pasqua et Philippe de Villiers . Il est devenu membre du bureau national, directeur des études et porte-parole du parti jusqu’à l’automne 2005. Il était sur les listes de Tibéri à la mairie de Paris, le slogan c’était « pour la sécurité des parisiens ». Vous savez Tibéri qui faisait voter les morts, jamais de perquisition chez lui et sa bergère. Il a bossé avec tout ce qui se fait de plus à droite : Longuet, de Villiers, de Panafieu, etc. Nommé par Sarko à Bercy, miam-miam qui n’en veut ?

18/12/2019 12:29 par chb

G. Prunières, a priori exorbitant, le côté comptable de l’affaire demande en effet des éclaircissements, alors que des plans de capitalisation sont déjà défiscalisés (avec l’idée qu’on paye des impôts sur ces sommes lors de la liquidation, ce que Macron prévoit d’adoucir en exonérant 70% du montant).
Et que sont ces « 16,9 % du gain » ? La baisse de cotisation empochée par les entreprises serait plutôt 60% du cadeau, soit 4.2 mds d’euros par an comme le précise JLM. 
Ah qu’on a bien du plaisir à la démission du matois Delevoye, qui avait échafaudé ce nouveau « Trou de la Sécu » !
Nb : je me félicite aussi de ce que la tranche de 10.000 à 28.000 euros de salaires représente 7 milliards annuels. Il y a donc parmi les citoyens plus de 30.000 super cadres ? Quelle chance. A rapprocher des 770.000 (?) millionnaires, ex-redevables de l’ISF, ou des 300.000 lecteurs du Figaro ;-) ; qu’on ne devra pas assécher aussi brutalement que ces privilégiés de conducteurs de TGV, pasqu’alors que deviendrait l’industrie du luxe, phare du bien-vivre français ;-) ?

18/12/2019 14:15 par dani

Ben oui mais si on en est là on peut tout aussi bien dresser le réquisitoire contre Mélanchon en remontant très loin dans son passé politique et notamment pendant toute la période ou il était il était au PS, quand il était sénateur aussi, je suis sûr qu’on pourra lui trouver des accointances et lui dresser une liste d’actes peu reluisants également, surtout qu’il a été aux affaires dans un gouvernement. Regardons plutôt vers l’avenir et la meilleure façon de nous en sortir, plutôt que de jeter des anathèmes aux uns et aux autres sur qui ils ont serrés la main ou tapés sur l’épaule il y a 20 ou 30 ans, non ?

20/12/2019 22:30 par leon

Il veut être l’alternative, il a du boulot, ses propositions sur les retraites bien mais doit progresser, la retraite a 60 ans, augmentation des salaires , égalité homme/femme, un bon programme social démocrate, je suis resté sur ma faim, un peu court on dirai que cela a été écrit a la va vite sur un coin de table..

21/12/2019 09:12 par Dominique

@ Roubachoff

à propos du Reich de 1000 ans et des autres entourloupes de la gauche, comme le disait ma grand-mère qui a vécu 2 guerres mondiales : "Il ne faut jamais oublier que dans nazi il y a le mot socialisme."

On ne refera pas les socialiste, ce sont des collabos de toujours. Dés leur création à la sortie de la deuxième internationale, ils ont trahit en votant avec la droite les crédits de guerre qui ont rendu possible la première guerre mondiale, ceci alors qu’à cette époque cruciale ils auraient pu s’allier aux communistes pour faire une politique de gauche avec une majorité encore plus large que celle issue de leur alliance avec la droite. Ce qui montre aussi qu’avec les nazis, ce n’était pas leur coup d’essai.

De plus, la lutte des classes n’a jamais consisté entre choisir de voter pour un guignol de gauche ou pour un guignol de droite. Elle ne consiste même pas à faire grève pour obtenir des augmentations de salaire, ce qui est plus proche de la collaboration (les patrons disent mes collaborateurs, cela dit tout), la lutte des classes consiste en une lutte entre la bourgeoisie et les peuples de cette planète. Ce qui en pratique donne que la grève pour les retraites est un pas dans la bonne direction, mais il ne faudrait pas s’arrêter là. Il faudrait continuer ce mouvement, l’étendre et le coordonner pour qu’il débouche sur une grève générale illimitée dont le but soit un changement de système. Un tel mouvement ne pourra se faire que sans les centrales syndicales qui, comme la CGT, appellent déjà à remettre la lutte à l’année prochaine. Un tel mouvement pourrait en rejoindre d’autres comme les Gilets jaunes ou les jeunes pour le climat.

J’entends déjà certains dire que ceux-ci sont comme ça et ceux-là comme-ci. C’est certainement vrai pour une partie d’entre eux, je n’ai jamais vu un mouvement entièrement uniforme ou homogène même dans des petits collectifs. Ce n’est pas en se focalisant sur nos différences, il y en aura toujours ! que l’on construit une coordination des luttes, mais au contraire en cherchant les points qui peuvent déboucher sur une solidarité.

21/12/2019 14:49 par Assimbonanga

DIXIT Dani : dresser (à Mélenchon) une liste d’actes peu reluisants également, surtout qu’il a été aux affaires dans un gouvernement

@Dani, tu relèves le pari ? Tu penses que, dans sa courte mission de ministre, Mélenchon est tout à coup devenu un genre d’UMP et qu’il a cherché les prébendes , passe-droits et emplois fictifs ?
Moi, perso, je n’en crois rien. Il a cherché un profit immense : celui de bien faire sa mission dans le secteur de l’enseignement professionnel. Tout comme une Marie-Georges Buffet s’est gobergée de la joie de faire du bon travail au ministère des sports, conforme à son idéal politique.
Ça te semble impensable ? Alors, c’est que ton esprit est inaccessible à certaines motivations humaines.

Tes allusions sont beaucoup plus déloyales qu’un anathème sporadique. C’est carrément un coup de plus.

21/12/2019 15:05 par Assimbonanga

Hé bien, j’espère que "les jeunes pour le climat" sont différents des écologistes qui semblent (selon France Inter, donc se méfier) vouloir pactiser avec Vilani pour conquérir la mairie de Paris !!!
J’aime pas trop toutes ces catégorisations "les trotskistes", les "socialistes", les islamo-gochistes", les femmes, "les boomers", etc ! Ça me gave.

En ce qui concerne le terme de "collaborateur", Gérard Filoche en fournit une très bonne analyse dans ce journal de grève du Média : https://www.youtube.com/watch?v=N5_nJTYUmNM
Très intéressant débat où Filoche s’enflamme de plus en plus et où Théophile Kouamouo semble de plus en plus exaspéré par le boomer. A tort ou à raison ? Avec préjugé (sur "les socialistes") ou pas ?

On a intérêt à arrêter d’être cons pour l’instant. Et éviter les mistifications et dieu sait si elles sont pléthoriques, en particulier cette histoire de "régimes spéciaux" dont personne n’est fichu de donner la liste et où chacun oublie de remarquer que le summum des régimes spéciaux c’est celui des agriculteurs, totalement déficitaire, au crochet des autres, et avec des rouages tout à fait cachés, notamment le cas du conjoint collaborateur qui additionne des trimestres sans payer de cotisations. Le jour où cette personne, après avoir secondé son mari et élevé ses enfants à domicile décide d’embrasser une carrière d’institutrice ou travailler dans une administration, elle ajoute ses trimestres gratuits de conjoint-collaborateur et le tour est joué, contrairement aux bonnes femmes de l’aide à domicile qui triment sans pouvoir faire un plein temps et arrivent au bout sans carrière complète.

29/12/2019 11:42 par désobeissant

le débat de décembre 2019 dans les luttes ou le retour du réel :

« Le nombre est là, mais il manque cruellement la radicalité » - entretien avec Torya, cheminote et gilet-jaune

https://acta.zone/le-nombre-est-la-mais-il-manque-cruellement-la-radicalite-entretien-avec-une-cheminote-gilet-jaune/#

MARCHE OU GRÈVE #13 : VERS UNE PÉNURIE DE CARBURANT ?

La France court-elle vers une pénurie de carburant ? Même si le gouvernement se veut rassurant, la question se pose, alors que les grèves et blocages s’amplifient dans les raffineries. Pour en parler ce soir, dans le treizième numéro de Marche ou Grève, Théophile Kouamouo recoit en direct Emmanuel Lépine, secrétaire général CGT Chimie.

https://www.youtube.com/watch?v=JHqRli5f_Zk&feature=youtu.be

29/12/2019 15:41 par Assimbonanga

Merci @désobeissant pour l’interview de Torya, cheminote et gilet-jaune. Je la comprends !
Néanmoins, dans un tout autre genre, voici l’irremplaçable Gérard Filoche : https://www.youtube.com/watch?v=8W2dh5Nn5IA

Et pour revenir au texte de Mélenchon ci-dessus, c’est vrai que c’est gravissime ; il s’agit en réalité de faire décrocher des salariés du régime général !!! Une classe de privilégiés, sortie des clauses appliquées aux salariés petits et moyens. Idéologiquement, c’est vraiment toute le contraire d’un régime universel ! Les perversités des époux Macron sont sidérantes au point qu’on a du mal à réaliser ce qui est en train de nous tomber dessus, une dictature à la chilienne dans un décor de velours.

02/01/2020 23:46 par François de Marseille

@ Malitourne et Dani : "Pour faire suite à Dany, je dirais que oui monsieur Mélenchon, il serait peut-être temps enfin de poser le problème de notre appartenance à l’UE et d’envisager clairement le Frexit"

Inutile de perdre son temps à l’attendre, il est maintenant maintenant absolument certain que ça n’arrivera pas.
La fenêtre possible était l’après élections européennes. Je l’ai attendu en vain.

Je pense maintenant que JLM a été malhonnete sur ce sujet et n’a jamais réellement ni préparé ni même envisagé la sortie de l’UE.
Je pense que le but du soit disant plan A/B était de capter un certain profil d’électeurs dont je fais partie. Sortir de l’ue ne sera jamais à l’ordre du jour de la FI.
La déroute de la FI suite aux élections européenne démontre son obstination frénétique sur ce sujet. Si le FI est prête à faire des concession, c’est du coté de la vieille gauche avec les figures que l’on connait, pas avec les partisans du Frexit.
Le sang de la FI se renouvelle, les insoumis convaincus sont poussés dehors, ils laissent un vide que la vieille gauche occupe, la place est toujours meilleure qu’au PS.

Pourquoi donc ? Comment peux t’on encore lire que ce n’est pas un probleme prioritaire, l’ue.
Le renoncement à la souveraineté monétaire (le hold-up du siècle), la reforme des retraites, la privatisation des services, la suppression du SMIC, du statut de fonctionnaire, tout est une volonté de l’ue, les gouvernements successifs volent les élections pour mener à bien ces plans crapuleux, et on vient me sortir que l’UE ce n’est pas le probleme, qu’on s’en cogne.
L’ue c’est la forme institutionnelle qu’a pris l’ultra liberalisme pour s’imposer de façon insidieuse et sournoise, au delà des volontés des peuples. JLM veut y rester, dans l’ue. Il a choisi son camp, celui des gauches qui ne renverseront pas la table, des gauches qui veulent améliorer le sort des pauvres, pas éradiquer la pauvreté.

On ne parle pas ici de vieilles casseroles mais de la posture actuelle de JLM, celle de l’ado qui peste contre ses parents mais n’envisage pas un instant de quitter le foyer. J’avoue que ça a été une déchirement de le constater peu à peu, mais maintenant les faits sont là.

Quid d’Asselineau, alors ? Je suis sur la ligne de Chouard. La France s’oriente vers un modèle ou les dominants torturent de plus en plus les dominés, je préfère en sortir par la droite que voir une pseudo gauche compter les points, mais ce n’est qu’un exercice théorique, Asselineau n’aura jamais la visibilité médiatique qui lui permettrait de percer. Alors à quoi bon se torturer l’esprit.

03/01/2020 09:56 par Assimbonanga

Vidéo du 1er janvier d’Asselineau : https://www.youtube.com/watch?v=wV9nAKRxMcY&feature=emb_logo
Je vous laisse savourer. On en reparle après ?

03/01/2020 14:06 par François de Marseille

@ Assimbonanga : "Je vous laisse savourer. On en reparle après ?"

Eh bien il a 100 % raison, je ne vois rien d’autre à ajouter.

04/01/2020 14:51 par Assimbonanga

Y a pas d’ambiance dans cette boîte ! On dirait que personne ne s’intéresse à la vidéo d’Asselineau... Bon, comme je suis une fille sérieuse, je l’ai réécoutée : sept minutes de ma vie, deux fois.
Il en ressort que Boris Johnson augmente le SMIC de 6,2%. C’est pas 1968, c’est sûr. Je suppose que cela a d’abord été validé par le patronat. Peut-être ce même patronat a-t-il reçu des récompenses en échange ? Entre gens de droite, il est clair que c’est un échange de bon procédés, d’ailleurs, pour avaler une gélule un peu grosse et amère, rien de tel que de la faire passer dans une cuillérée de confiture. 6,2%, ça me paraît un minimum. Pour les + de 25 ans, est-il précisé.
Evidemment, ces habiles politiciens n’omettent pas de mettre ça sur le compte du brexit.
En outre, les subventions aux ploucs sont garanties. Pas de raisons de faire autrement lorsqu’on s’évite de verser sa cotisation à l’UE. On leur sert même du green brexit, avec des morceaux d’écologie à l’intérieur : tout cela est fort bien emballé. Macron en fait autant. C’est une politique de droite, de conservateurs.
Asselineau, bien entendu, ne manque pas un seul coup de griffe à l’égard de la gauche en général. "Gouvernements de gauche pieds et poings liés devant l’oligarchie et les détenteurs de capitaux" ! C’est vrai qu’on est en complet renversement de sens puisque Asselineau est un homme de papiers, de traités, de droite, une sorte de clerc de notaire, formaté en ce sens.
A chacun de s’y retrouver ! Moi, toute façon, ma veste est trop habituée à mes formes, je ne la retournerai certainement pas pour ce cravaté. Je ne la retournerai pas de toute façons, même si on est forcément obligé de subir les événements sur lesquels on est impuissants. On garde sa foi dans son cœur.
J’observe que Asselineau a au moins pour résultante de semer le trouble dans les esprits des pauvres gens. On remarque les ondes ici même, sur une page pourtant nommée LE GRAND SOIR.

04/01/2020 17:58 par Assimbonanga

Cette interview de Stefano Palombarini confirme mon intuition : Boris Johnson, tout comme Salvini, dupe les classes populaires. Aller à la 47ème minute : https://www.youtube.com/watch?v=ZgoJLUmTVrA
Hé oui, cette augmentation du SMIC est bien la cuillerée de confiture qui cache l’amertume de la gélule ! Ecoutez voir !

04/01/2020 18:29 par bostephbesac

Merci pour la vidéo, Assimbonanga . "Des arguments UPR", certes, mais repris dans nombres de discutions entre Nationaux ! Ce n’ est pas de simples termes UPR, c’ esr la réalité, que même le PRCF, Solidarité et Progrès, et bien d’ autres "partis non politiquement corrects" clament !

04/01/2020 20:33 par François de Marseille

@ Assimbonanga : J’ai regarder en pointillés la video car je connais bien le discours d’Asselineau, d’ailleurs j’ai déjà réagi.
Quels sont les éléments factuellement faux quand Asselineau parle des "Gouvernements de gauche pieds et poings liés devant l’oligarchie et les détenteurs de capitaux" ?
La FI ne ferait pas exception, 95 % de son programme est d’emblée à jeter aux orties dans le cadre de l’ue, mais la FI ne prépare même pas un sortie de l’ue.
L’humain n’est pas un être de logique, mais là il faut quand même reconnaitre qu’on atteint un niveau de dissonance particulièrement élevé.
A moins que, miracle, la FI n’ait recommencé à évoquer le frexit ? Je me suis déconnecté depuis quelque temps de leur production mediatique, alors j’ai peut être raté le miracle...

05/01/2020 10:53 par François de Marseille

Assimbonanga : "J’observe que Asselineau a au moins pour résultante de semer le trouble dans les esprits des pauvres gens"

Normal qu’on évoque ici la sortie de l’ue, c’est LGS, pas LPM (le petit mieux).

La condescendance est la marque de fabrique de cette gauche politicienne qui ne ménage jamais ses efforts pour se faire détester.
La façon dont le sujet est disqualifié ici par certain commentateurs ne déroge pas à la règle.
Le PRCF est "Frexitaire" aussi, pourquoi nous sortir Asselineau si ce n’est pour tenter maladroitement de nous convaincre que Frexit = mal/droite/facho/plouc/pue du slip...

Je viens de regarder sur wikipedia la position des différentes forces politiques sur le Frexit. Wiki cite médiapart pour la position de la FI, alors corrigez si c’est faux. D’après eux, le plan B ce n’est plus on part mais on fait quand même ce qu’on a prévu. Ce virement (toujours d’après médiapart) s’est opéré entre 2017 et 2019 pour préparer les élection Européenne car le plan B initial etait controversé à gauche.
Résultat :
- Plan B initial controversé : 19 %
- Plan B corrigé pour ratisser large a gauche : 5%
Cette chute correspond à la crédibilité on ne peut plus douteuse d’un tel plan B. On essaye quand même, on se fait rappeler à l’ordre, on est menacé de rupture de liquidité et d’un chaos intégral car on n’a rien prévu pour contrer une telle offensive, et on s’écrase (la place est bonne) ou on démissionne (on a un minimum d’étique), histoire de disqualifier définitivement toute forme de protestation dans le cœur de la population.

Ceci étant dit, je peux concevoir qu’on ait essayé, même si c’est prendre les électeurs un peu pour des cons. Mais nier à ce point l’évidence des faits, c’est assez étonnant. Mais c’est comme ça, qu’il s’agisse d’une foi irrationnel pour certain ou d’un calcul qui case quand même quelques gus sur des sièges électoraux pour d’autres, peu importe, le résultat est le même.

06/01/2020 11:32 par Assimbonanga

@François : La condescendance est la marque de fabrique de cette gauche politicienne qui ne ménage jamais ses efforts pour se faire détester. La condescendance, dois-je la prendre pour moi ? En tout cas, je ne dis pas qu’Asselineau dit faux mais qu’il ne manque pas de taper sur la gauche. Tu vois la différence ?
Imaginons que nous mettions toute notre sève et toute notre énergie à sortir de l’UE, est-ce que cela résoudrait les fléaux qui nous menacent ? Privatisations, capitalisations, judiciarisation internationale Etats/multinationales avec des condamnations d’états par des multinationales vautours et l’arrivée au pouvoir de réactionnaires tels que Darmanin, Lemaire et Blanquer ? Je crains que ce soit un leurre agité sous nos yeux pour détourner l’attention pendant que le prestidigitateur fait son tour... Se focaliser sur une idée fixe présente le danger de ne rien voir d’autre. Ce qui est contenu dans l’UE, c’est la patronat, les dominants et ça, il ne faudrait pas oublier de le voir. Ils s’arrangeront éternellement pour écrire d’autres traités à leur avantage, à tous les échelons. Si ce n’est plus continental, ce sera national et si les régions demandaient leur indépendance (je pousse à l’absurde) ce serait au plan régional, mais toujours triompheraient les lois des capitalistes. Depuis le XVIIè siècle, la lutte est classes est le clivage numéro 1.

Le fait est que toute pensée de gauche est systématiquement ridiculisée, moquée, par un énorme système médiatique. La critique de Mélenchon est menée massivement et avec beaucoup de résultats, ici même. Maintenant, il devient innovant de se tourner vers Asselineau... Ça doit être disruptif, finalement. Mais, pardon, je dois être condescendante !

06/01/2020 19:49 par Roubachoff

@François de Marseille
J’ai des amis croyants - personne n’est parfait - qui me disent : "Oui, mais si Dieu n’existe pas, je n’aurai plus aucun espoir." Que voulez-vous répondre à ça ? Eh bien, ceux qui refusent de voir le naufrage de LFI sont sur la même ligne, et que voulez-vous que nous leur répondions ? Manon Aubry et François Maurel à la place de Charlotte Girard et Thomas Guénolé, ça ne les interpelle pas... (Bien sûr, ce n’est qu’un symbole, inutile de vous énerver, les gars.) J’ai une simple question : quelqu’un croit que ça nous amuse, ce désastre ?
Je vous souhaite quand même une bonne année.

07/01/2020 09:42 par François de Marseille

@ Assimbonanga : Je parle de condescendance suite à ton expression "les pauvres gens".
J’ai l’impression qu’il ne s’agit pas ici exclusivement de revenus, mais si j’ai mal interprété excuse moi ;o).

@ Roubachoff : Tu fais bien de rappeler que si on se désole du tournant pris par la FI, on ne s’en félicité absolument pas.

C’est rigolo, hier j’écoutais Sud Radio en allant faire les courses. Cette radio remplace avantageusement france inter quand FIP et Radio Classique ne me donnent pas satisfaction. Il y avait un débat sur la nécessité d’apprendre à débattre sur les réseaux sociaux au lieu de s’insulter.
Sur les sujets qui nous concernent ici, je pense qu’il est dans la réalité des faits assez peu utile de débattre. Les humains fonctionnent tellement par croyance et non par analyse que l’utilité d’échanger des arguments me semble proche de zero. Et encore, on discute entre nous, imaginez d’aller tenter de convaincre sur une plateforme soutenant une des 3 autres figures à 20 % des présidentielles de 2017. On voit bien que c’est totalement inutile.

07/01/2020 10:39 par Assimbonanga

Mélenchon n’est pas Dieu. C’est même pas Fidel Castro, ce qui serait beaucoup plus efficace que Dieu, car partout où on a mis au pouvoir des délégués de Dieu, on ne peut pas dire que ça ait tourné à l’avantage des travailleurs, du code du travail, de la répartition, de la protection sanitaire et sociale, des femmes et des enfants !!!
@roubachov, j’espère que tu ne t’imagines pas qu’ici des lecteurs du GS considèrent Mélenchon comme une divinité ? Ce serait faire offence.
De là à se tourner vers la droite du bourgeois de papiers, il y a une marge, tu ne trouves pas ?
On se rend compte qu’on n’est pas du côté des vainqueurs et alors ? Nous sommes, dans les siècles des siècles, du côtés des vaincus sauf exception. Et c’est notre moteur.
Si des personnes souhaitent changer de gourou en passant de Mélenchon à Asselineau, c’est vraiment bizarre, n’est-ce pas eux qui devraient réfléchir sur leur propension à se mettre sous tutelle...
Plus je vois la difficulté à renverser la table dans un ordre mondial capitaliste, plus j’admire la merveille de Cuba. C’est vraiment quelque chose de rare, d’exceptionnel. Des Fidel Castro, des Che Guevara, des Thomas Sankara, il n’y en a pas tant que ça. Maintenant, si Thomas Guénolé veut se mettre sur les rangs, bonne chance à lui ! Imaginons Asselineau aux manettes aussi, té. Ça donnerait quoi ? Allez, une petite politique-fiction !

Quant à tes amis qui disent " Oui, mais si Dieu n’existe pas, je n’aurai plus aucun espoir", c’est un premier pas dans la prise de conscience : ils reconnaissent que leur croyance est une béquille morale, un médicament face au non sens de la vie. Mais ils pourraient aussi s’habituer à vivre en pleine conscience. Quoique douloureux, cela s’apprivoise.

07/01/2020 14:16 par Assimbonanga

@François, "pauvres gens", "braves gens", "gens du peuple", environ ! Si tu as un peu de disponibilité, tu peux écouter Stéfano Palombarini , cité précédemment (à la 47ème minute) : https://www.youtube.com/watch?v=ZgoJLUmTVrA sur ce paradoxe que des mecs comme Trump, Boris Johnson ou Salvini convainquent des gens du populaire à se solidariser avec eux.

07/01/2020 19:11 par François de Marseille

@ Assilbonanga "Si des personnes souhaitent changer de gourou en passant de Mélenchon à Asselineau, c’est vraiment bizarre, n’est-ce pas eux qui devraient réfléchir sur leur propension à se mettre sous tutelle..."

Cette hypothèse ne pourrait pas être plus éloignée de la realité en ce qui me concerne. Je ne fais que constater que celui à qui je faisais confiance est finalement plus calculateur que ses envolées lyriques ne le laissaient croire. On ne lui demande pas d’etre dieu mais juste honnête. C’est beaucoup trop pour un politique dont le travail consiste à se faire élire
Je ne fais confiance en personne pour prendre à lma place des décisions impliquant des interets financiers, et surtout pas à un mec qui fait des pieds et des mains pour être elu. Mais j’evolue contre mon gré dans un système qui m’y oblige me laissant pour seul moyen de m’exprimer la possibilité de désigner un chef parmi des professionnels de la représentation politique.
Tout le reste n’est que cinéma et gesticulations.

14/01/2020 11:39 par malitourne

Un bon article sur "l’européisme" aujourd’hui sur le site de Berruyer "les crises". Au passage...

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