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Remaniement Valls ou la droite décomplexée de la droite complexée

Reconnaissons à Manuel Valls une qualité : la franchise.

Le nouveau premier ministre n’avait il pas proposé de changer le nom du Part Socialiste : « le mot socialisme est sans doute dépassé ; il renvoie à des conceptions du XIX° siècle ».

N’avait-il pas proposé des alliances avec la droite : l’ouverture d’une « discussion avec le Modem, avec la société, les associations, les syndicats, le monde de l’entreprise aussi. »

N’avait-il pas menacé les travailleurs en lutte : « Il n’y a pas de place pour la violence, et je lance évidemment un avertissement, la police, elle fait son travail, mais on ne peut pas admettre qu’on cherche à casser l’outil de travail, à briser des mobiliers urbains, qu’on s’attaque à des édifices publics, qu’on lance des boulons sur des policiers ».

N’avait-il pas approuvé la TVA sociale de Sarkozy « Oui, la TVA sociale est une mesure de gauche ».

N’avait-il pas déclaré à propos des Roms : « les Roms ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays ».

N’avait-il pas déclaré être : »absolument engagé pour Israël »... sans pour autant trouver à redire au soutien apporté par Fabius aux antisémites et autres néo-nazis qui ont pris le pouvoir à Kiev.

N’avait-il pas écrit un livre d’entretiens intitulé « pour en finir avec le vieux socialisme... et être enfin de gauche ».

Le Washington Post n’écrivait-il pas le 29 juillet 2013 à propos de Valls :

« C’est un Tony Blair français, avec la même détermination, la même énergie et la même recherche de consensus avec le centre qui l’ont fait devenir Premier ministre du Royaume-Uni en 1997..../....Quand Hollande cherchera un Premier ministre dans plus ou moins un an, Valls devrait être tout en haut de sa liste. »

Voila donc réalisé le rêve américain...Voilà la réponse à l’abstention massive des citoyens français qui attendaient (combien naïvement !) une politique de progrès social en élisant Hollande à la présidence de la République.

Le chantre du social-libéralisme (social dans les mots, libéral dans les actes) est désormais chef du gouvernement. La « ligne » que lui a fixée Hollande est claire : accélérer les contre-réformes dictées par Bruxelles, notamment l’euro-régionalisation et le pacte de responsabilité avec le MEDEF qui signifie la casse des services publics et de la protection sociale pour financer la baisse des cotisations patronales... sans aucune contrepartie pour l’emploi. En échange de quoi, quelques réformettes de surface qui consisteront à prendre dans la poche droite des salariés ce qu’on feindra de leur mettre dans la poche gauche. Avec une telle politique, non seulement l’UMP et le FN vont encore monter, mais notre pays ne pourra pas éviter une crise explosive qui, si les forces franchement communistes et franchement républicaines ne passent pas très vite à l’action ensemble, peut être mortelle pour la République.

Parmi ceux qui n’auraient pas encore ouvert les yeux sur la nature de classe du PS, cet épisode sera sans doute le dernier pour déciller les plus réticents à la vérité. Le Sarkozy de « gauche » (sic) est à Matignon.

Rappelons enfin que Valls est un admirateur de Clemenceau surnommé « le fusilleur de la classe ouvrière » après la répression de la grève à Villeneuve-Saint-Georges, la ville que le FN, aidé par Dupont-Aignan, a voulu ravir au PCF lors des dernières municipales...

Pas un républicain, pas un démocrate, pas un progressiste ne peut attendre quoi que ce soit de bon de l’inquiétant M. Valls ; au contraire il s’agit là d’une véritable provocation à l’égard des forces progressistes.

Le PRCF combattra résolument ce gouvernement et appelle à l’unité de combat les communistes et les républicains.

AM – 31 MARS 2014

»» http://www.initiative-communiste.fr...
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Point de non-retour
Andre VLTCHEK
LE LIVRE : Karel est correspondant de guerre. Il va là où nous ne sommes pas, pour être nos yeux et nos oreilles. Témoin privilégié des soubresauts de notre époque, à la fois engagé et désinvolte, amateur de femmes et assoiffé d’ivresses, le narrateur nous entraîne des salles de rédaction de New York aux poussières de Gaza, en passant par Lima, Le Caire, Bali et la Pampa. Toujours en équilibre précaire, jusqu’au basculement final. Il devra choisir entre l’ironie de celui qui a tout vu et (…)
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Le fait est que les slogans du type "soutenons nos soldats" n’ont aucun sens... Et c’est tout l’objectif d’une bonne propagande. Il vous faut créer un slogan auquel personne ne s’oppose, et tout le monde y adhérera. Personne ne sait ce qu’il veut dire parce qu’il ne veut rien dire. Son importance réside dans le fait qu’il détourne l’attention d’une question qu’il aurait fallu poser : soutenez-vous notre politique ? Mais ça c’est une question qu’on n’a pas le droit de poser.

Noam Chomsky

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