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Bertolt Brecht

Poésie et exil (22)

Né en 1898, Bertolt Brecht accède à une très grande célébrité en 1928 avec L’Opéra de quat’sous (Der Drei Droschen Opera), sur une musique de Kurt Weill. À partir de 1930, les militants nazis interrompent violemment ses pièces. Il quitte l’Allemagne en février 1933. Son œuvre est brûlée lors de l’autodafé du 10 mai. Il s’installe au Danemark.

En 1935, il est déchu de sa nationalité allemande. En 1939, il émigre à nouveau vers la Suède, puis la Finlande, puis la Californie. C’est durant cette période qu’il écrit ses pièces les plus célèbres (La Vie de Galilée, Mère Courage et ses enfants, La Bonne Âme du Se-Tchouan, La Résistible Ascension d’Arturo Ui, Le Cercle de craie caucasien. En 1946, il retourne en Allemagne, à Berlin-Est où il dirigera jusqu’à sa mort (1956) le Berliner Ensemble. Il avait pris la nationalité autrichienne en 1950 et obtenu le Prix Staline international pour la paix en 1955.

J’ai toujours trouvé faux le nom qu’on nous donnait : émigrants.
Le mot veut dire expatriés ; mais nous
ne sommes pas partis de notre gré
Pour librement choisir une autre terre ;
Nous n’avons pas quitté notre pays pour vivre ailleurs,
toujours s’il se pouvait.
Au contraire nous avons fui. Nous sommes expulsés, nous
sommes des proscrits
Et le pays qui nous reçut ne sera pas un foyer
mais l’exil.
(...) Chacun de nous marchant,
Souliers déchirés dans la foule
Dénonce la honte qui souille aujourd’hui notre terre.
Mais nul d’entre nous ne restera ici. Le dernier mot
N’est pas encore dit.

Bertolt Brecht, "Sur le sens du mot émigrant" (extrait), 1937, traduction Gilbert Badia et Claude Duchet.

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