Né à Vienne en 1921 de parents juifs, Erich Fried quitte l’Autriche en 1938 et émigre à Londres où il devient journaliste à la BBC. Son père est mort, torturé par la Gestapo.
Dans les années soixante, il milite contre la guerre du Vietnam. Dans les années soixante-dix, il est accusé de complicité intellectuelle avec les terroristes, alors qu’il avait qualifié la lutte de la bande à Baader d’« idiote ». Il figurera néanmoins sur la liste noire publiée par le parti chrétien-démocrate en novembre 1977.
Dans le but de nettoyer la langue allemande des séquelles du nazisme, il prône une écriture dépouillée.
Son œuvre se caractérise par la dimension ludique du travail d’écriture, comme le montre les deux brefs exemples suivants :
Der einzige Ausweg
Im aufgeschlagenen Stein
liegt ein Ei
Aus dem Ei
fliegt ein Vogel
Aus seinem Schnabel
ein Stein
Wer den aufbrechen kann
findet drinnen
nichts
.
L’unique issue
Dans une pierre fracassée
il y a un œuf
De l’œuf
s’envole un oiseau
De son bec
tombe une pierre
Celui qui peut la forcer
trouve à l’intérieur
rien
Was es ist
Es ist Unsinn
sagt die Vernunft
Es ist was es ist
sagt die Liebe
Es ist Unglück
sagt die Berechnung
Es ist nichts als Schmerz
sagt die Angst
Es ist aussichtslos
sagt die Einsicht
Es ist lächerlich
sagt der Stolz
Es ist leichtsinnig
sagt die Vorsicht
Es ist unmöglich
sagt die Erfahrung
Ce que c’est
C’est du non-sens
dit la raison
C’est ce que c’est
dit l’amour
C’est de la malchance
dit le calcul
Ce n’est que de la douleur
dit la peur
C’est sans espoir
dit le bon sens
C’est ridicule
dit la fierté
C’est inconscient
dit la prudence
C’est impossible
dit l’expérience
(Trad. : BG).
PARADIS PERDU
Lorsque j’eus perdu Ma première patrie et lorsque dans ma deuxième patrie et mon premier refuge
puis dans ma troisième patrie et mon deuxième refuge j’eus tout perdu je me suis mis en route
en quête d’un pays qu’aucun souvenir de pertes irrémédiables n’empoisonnait
Ainsi arrivai-je au paradis J’y trouvais la paix Tout y était entier et neuf Rien ne me manquait
Mais un gardien brandissant son épée de feu me dit : « Hors d’ici ! en ces lieux tu n’as rien perdu »
(Trad. : Dagmar et Georges Daillant)
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La contribution la plus importante d’Obama a été d’embellir, de vendre à l’opinion publique et de prolonger les guerres, et non de les terminer. Ils l’ont bien vu pour ce que sont réellement les présidents américains : des instruments permettant de créer une marque et une image du rôle des États-Unis dans le monde qui puissent être efficacement colportées à la fois auprès de la population américaine et sur la scène internationale, et plus précisément de prétendre que les guerres barbares sans fin des États-Unis sont en réalité des projets humanitaires conçus avec bienveillance pour aider les gens - le prétexte utilisé pour justifier chaque guerre par chaque pays de l’histoire.
Glenn Greenwald