Aggravation de l’état de santé d’Hugo Chavez

Nous sommes Chavez

Le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela vient d’indiquer que le président Chavez affronte "une nouvelle et sévère infection respiratoire" post-opératoire qui détériore la fonction respiratoire, et que son "état général reste très délicat". On craint le pire, tout en le niant.

Hugo Chavez est hospitalisé à l’Hôpital Militaire de Caracas.
Il continue à recevoir une chimiothérapie massive et d’autres traitements complémentaires.
Le gouvernement soutient sa famille et appelle le peuple à rester mobiliser, uni, discipliné,
face à la "guerre psychologique", la haine et les insultes de la droite nationale et internationale ; elles visent à déstabiliser le pays, son économie,à créer un climat anxiogène... L’exemple chilien n’est pas très loin...

En écrivant ces mots, il est difficile à tout révolutionnaire de ne pas verser quelques larmes de douleur et de rage. Chavez est encore indispensable non seulement à son peuple mais aux processus de libération et d’intégration en Amérique latine, à la gauche mondiale, convalescente. Il est, en Amérique latine, le fer de lance le plus résolu, le plus respecté, le plus aimé. Chavez est désormais devenu un drapeau, un porteur de valeurs, un ’Chavez collectif’, un ’Chavez-peuples". Seuls quelques mercenaires de la pensée parleront de "culte de la personnalité"...Pauvres diables ! Il y a des hommes sans qui des processus d’émancipation auraient été impossibles, des hommes en osmose avec leur moment historique et les mouvements populaires, des catalyseurs, des fédérateurs... Des hommes au charisme propulsif, contagieux, qui assument leurs actes, qui font ce qu’ils disent, qui se jouent la vie pour le bonheur des exclus, des sans visages, des sans droits, des surexploités, des humiliés de toujours, qui affrontent les puissants, qui "conscientisent" les hommes et les femmes, les mettent en mouvement.... Pour les exploiter, il faut au contraire les rendre inertes, aliénés.

Oui je pleure ce matin parce que sans Chavez la révolution bolivarienne n’aurait pas eu lieu, parce que j’ai senti au plus profond de moi l’amour que lui portent les millions de pauvres (jadis un non-monde), comme à un Christ rédempteur.

Oui je pleure parce que nombre des miens seront passés à côté d’un homme comme l’histoire en produit peu. Il méritait et mérite que l’on ne chipote pas sur la solidarité (lucide) à lui apporter, sur l’internationalisme concret, au quotidien. La confiance se construit sur des luttes, des résistances, des victoires et des idéaux partagés. Que dire aussi du naufrage des intellectuels français, de la censure de la pensée libre, dissensuelle ?

Au moment où l’humanité marche à reculons vers l’avenir, Chavez nous a ouvert un horizon, nous a proposé le chemin vers une étoile : "le socialisme du 21e siècle", sans copie ni modèle, à inventer, sans jeter Marx, mais en lui ajoutant Bolivar, la "théologie de la libération", la cosmogonie des peuples indiens . "Caudillo", "dictateur", Chavez ? Il aura tenu une élection par an !! Un record mondial.

Oui le héros est nécessaire. Les peuples, les militants, ont besoin de s’identifier à des porteurs d’éthique, d’espoir, d’alternatives... Ceux qui, à gauche, le nient ont laissé les années rider leur âme, leurs idéaux de jadis. On admire le monde à travers les éveilleurs de conscience, les porteurs de sublime, de dignité, de spiritualité, de sens, de courage.
Il y a des hommes qui peuvent partir mais qui ne meurent jamais, qui renaissent sans cesse.
J’ai appris ce qu’être "chaviste" signifie, implique : comptez sur moi, "hasta el final".

Jean Ortiz
Universitaire

COMMENTAIRES  

05/03/2013 12:57 par Safiya

Me sens, d’ores et déjà , amputée de l’espérance que Chavez sait, si fort, si bien, communiquer, susciter...

Triste est si peu dire. Sens mon coeur se briser menu...

05/03/2013 13:29 par Nicole Guihaumé

Monsieur Ortiz,

Merci pour ce texte nécessaire et beau. Je cherche comment établir un lien entre Chavez, l’équipe qui le soigne et Anita Moorjani, des médecins comme le cardiologue Pim van Lommel, dont le travail explique comment donnée pour morte, Anita Moorjani, dont on trouve plein de vidéos, qui a écrit un livre, donne des conférence, a guéri d’un cancer en phase terminale. Si vous avez une idée, je pense vraiment que l’expérience de cette femme dont toutes les analyses donnaient à penser qu’il n’y avait plus rien à faire, et qui respire la santé pourrait l’aider. Du Docteur van Lommel, notamment cette conférence :

http://www.btci.org/bioethics/2012/videos2012/vid1.html

son site :

http://www.pimvanlommel.nl/?home_eng

Il y a le travail de l’INREES, mais à ma connaissance, le cas le plus spectaculaire de rémission de cancer suite à une expérience de mort imminente est Anita Moorjani :

http://anitamoorjani.com/

05/03/2013 13:36 par latitude zero

J’enrage aussi .

Nous avons eu trop peu de Chavez. J’espère que les craintes de voir la révolution Bolivarienne pas encore assez consolidée ne sont pas fondées
Les rats, les gusanos et autres se frottent les mains et misent déjà sur des dissensions internes , puisqu’ils savent qu’ils ne peuvent pas gagner autrement , ou qu’en trichant.

J’espère que Nicolas Maduro aura le charisme de Chavez, l’explication simple ( et non simpliste) , la générosité , la modestie et l’altruisme de Chavez. C’est important
Je fais confiance à Chavez qui dit de Maduro ""C’est un jeune révolutionnaire à part entière, avec sa main ferme, avec sa vision, avec son coeur d’homme du peuple, avec son talent avec les gens, avec la reconnaissance internationale qu’il s’est acquise, c’est l’un des jeunes dirigeants ayant les meilleures capacités"

05/03/2013 14:33 par latitude zero

Oui le héros est nécessaire. Les peuples, les militants, ont besoin de s’identifier à des porteurs d’éthique, d’espoir, d’alternatives... Ceux qui, à gauche, le nient ont laissé les années rider leur âme, leurs idéaux de jadis. On admire le monde à travers les éveilleurs de conscience, les porteurs de sublime, de dignité, de spiritualité, de sens, de courage.

Jean Ortiz, ce paragraphe, j’en ai rêvé , sans avoir osé ( mais quel con je suis), et vous l’avez fait magistralement . Merci à vous.
C’est ce que je pense aussi.

06/03/2013 12:33 par Claudine CHALMETON

Oui larmes, gorge et poings serrés, rage, douleur et tendresse au plus profond de nous, sentiment d’injustice et de révolte, conscience de perdre un indéfectible ami du peuple et de la vraie démocratie , un téméraire opposant au capitalisme et à l’impérialisme. Encore une fois perte "del mejor hermano". Merci Jean pour ton magnifique texte. La"lucha continua".

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