RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Libye : le silence assourdissant (The Independent)

A présent nous allons envoyer des Apache pour bombarder les civils libyens. Une escalade de plus dans une guerre sanglante de l’OTAN de plus. Ou, comme l’a dit le Colonel Jason Etherington, «  ce n’est qu’un élément de plus dans le jeu ».

La totalité des médias suivent la ligne officielle. Il s’agit d’une guerre pour protéger les civils. Il s’agit d’une guerre pour forcer Kadhafi à partir. Comme si les gouvernement occidentaux, avec leur briilant historique de violations des droits de l’homme à travers le monde, avaient la moindre autorité morale pour porter un jugement sur le gouvernement Libyen. La rhétorique d’Etherington révèle la minable vérité, cette guerre n’est qu’un jeu pour nous, un «  jeu » qui mérite d’être élargi.

Même Al Jazeera raconte la même histoire de «  rebelles » qui capturent des villes les unes après les autres. Mais la chaine ne diffuse pas d’images de Tripoli, la capitale, où, à l’exception des bombardements de l’OTAN, les gens continuent de vivre leurs vies. Et on ne montre jamais les images des crimes commis par cette soi-disant brigade «  rebelle » qui a violemment attaqué les Libyens et Africains noirs dans l’est du pays, en les qualifiant de «  mercenaires africains », embauchés par Kadhafi, même si tous les Libyens sont en fait des Africains. Rien de tout ça n’est raconté, parce que ça ne cadre pas avec la version officielle. Les merveilleux dirigeants rebelles, dont beaucoup travaillaient pour Kadhafi il y a encore quelques mois, sont nos alliés. Kadhafi, le méchant utile, est notre ennemi juré.

Mais pourquoi un tel silence ? Contrairement à l’Afghanistan et à l’Irak, qui ont provoqué d’énormes protestations à travers le monde, les réactions devant la Libye ont été relativement faibles. On nous a vendu une fausse prémisse et, comme dirait Noam Chomsky, nous avons permis la fabrication de notre consentement.

Après le rideau de fumée initial qui a bien fonctionné, le gouvernement britannique, entre autres, n’a plus besoin de cacher ses véritables objectifs. Même s’il n’en a jamais vraiment eu besoin. «  Nous n’allons pas établir une échéance, » dit William Hagie. Bien sûr que non, car l’impérialisme ne connait aucune limite lorsqu’il s’agit de faire la guerre.

J’ai toujours été frappée par les gens qui réagissent de façon hystérique lorsqu’il s’agit d’une guerre où notre pays est impliquée. Si vous faites remarquer la réalité de la situation, ils vous accuseront d’être indifférent au sort des civils libyens, ou de soutenir une dictature. En réalité, c’est notre gouvernement qui a pour habitude de soutenir les dictatures, et c’est notre gouvernement qui est en train de bombarder des civils libyens. Comme l’a écrit cette semaine Frank Netter dans son blog «  Straight Talk », «  Chacun d’entre nous qui paie des impôts accepte tacitement et indirectement le financement des bombes qui sont actuellement employées pour tuer des Afghans et des Libyens. Pour citer Sartre, "vous n’êtes pas merveilleux, vous êtes des assassins" ».

Cela n’a rien à avoir avec la protection des civils, et tout à voir avec le rétablissement d’une domination militaire et économique en perte de vitesse dans la région. Lorsqu’on examine la liste des rares pays dans le monde où aucune base militaire US n’est implantée, il devient beaucoup plus clair qui sont nos «  ennemis » et pourquoi on nous les présente comme tels.

Jody McIntyre

http://blogs.independent.co.uk/2011/06/07/libya-a-deafening-silence/

Traduction "pendant les divertissements, la guerre continue" par VD pour le Grand Soir, avec probablement les fautes et coquilles habituelles.

URL de cet article 13947
   
Même Thème
Libye, OTAN et médiamensonges
Michel COLLON
Les « armes de destruction massive », ça n’a pas suffi ? Le martyre de l’Irak, frappé d’abord par les médiamensonges et ensuite par les bombes, on n’en a pas tiré les leçons ? Non, on n’en a pas tiré les leçons. On sait que les Etats-Unis ont menti sur le Vietnam, l’Irak, la Yougoslavie, l’Afghanistan et Gaza, mais on croit que cette fois-ci, sur la Libye, ils disent la vérité. Etrange. La majorité de nos concitoyens croient encore ce que l’Otan a raconté sur la Libye. Y compris les (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Je n’en dors pas la nuit de voir comment, au cours des 11 dernières années, nous, journalistes, activistes, intellectuels, n’avons pas été capables d’arrêter ce monde à l’envers dans lequel de courageux dénonciateurs et éditeurs vont en prison tandis que des criminels de guerre et des tortionnaires dorment paisiblement dans leur lit."

Stefania Maurizi
28 octobre 2021, au cours du procès d’appel en extradition de Julian Assange

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.