Les vieux, on en fait quoi ?

Yan HAMAR

Il n’y a plus de solidarité en France, et les français dans leur grande majorité considèrent que les dépenses et les mesures concernant les « vieux » ne sont pas productives pour l’avenir, contrairement à celles qui concernent les « jeunes ». Le problème, c’est de définir l’âge auquel on est vieux ; pour les entreprises c’est à l’approche de la cinquantaine, mais pour les sénateurs, à 80 ans on est toujours jeune !

Le gouvernement Sarkozy a instauré une journée de solidarité en faisant travailler gratuitement les salariés pour aider les « vieux » ; cette journée de travail obligatoire digne des anciens pays communistes favorise plus les entreprises que la solidarité. Il serait peut-être bien de la remplacer par le « don » d’une journée des revenus de tous ceux qui gagnent par exemple plus de deux fois le smig, deux journée de ceux qui gagnent trois fois le smig, d’une semaine de ceux qui gagnent cinq fois le smig , jusqu’à un mois complet pour ceux qui gagnent plus de vingt fois le smig, suggestion ma foi qui serait beaucoup plus rentable que ce que rapporte réellement cette journée du lundi de Pentecôte ! Mais je doute qu’elle soit applicable dans notre beau pays étant donné le degré d’égoïsme qui y sévit, surtout quand on voit les riches nantis fuir la France à l’annonce de l’augmentation de leurs impôts préconisée par François Hollande.

Quand on voit actuellement certains jeunes adultes critiquer la retraite par répartition, dont le principe est que lorsqu’on est actif on paie pour les anciens, alors que leurs propres parents ont eux aussi assuré la retraite des anciens sans le contester, on se rend compte que notre société actuelle est très égoïste et que la solidarité intergénérationnelle n’existe plus.

Ils oublient que grâce à ces « vieux » ils sont ce qu’ils sont et qu’ils leur doivent beaucoup. C’est grâce aux vieux que l’on a les congés payés, la sécurité sociale, grâce à eux et à leurs luttes que l’on a tous ces « acquis » qui jour après jour, années après années nous sont enlevés. Il est par contre certain que les futurs jeunes ne devront rien à leurs anciens, c’est à dire à nous, car non contents d’abandonner et dilapider ce que nous avons hérité, nous ne leur laisserons que soumission et abdication face au capital.

On ne respecte plus les « anciens », on ne descend plus du trottoir pour leur éviter de le faire quand on se croise, on ne se lève plus pour leur laisser sa place assise dans un transport, on ne les aide plus pour porter leurs sacs trop lourds, on les ignore, parce que dans notre société basée sur l’ apparence et le mythe de l’éternelle jeunesse, les vieux font peur, la vieillesse fait peur, c’est le dernier stade avant le néant , la mort que l’on s’applique à ignorer.

Bientôt on va piquer les « vieux » comme on le fait pour les chiens et les chats quand ils sont trop âgés et qu’ils coûtent trop cher à leurs maîtres.

Dans un avenir proche, il faut s’attendre à l’euthanasie généralisée des personnes âgées, c’est dans la logique de notre société. Ensuite l’on fera également comprendre aux malades que c’est mieux de ne plus souffrir, pour au final, se passer de leurs consentements. Il suffira que la personne tutrice le souhaite et voilà . Vous verrez que lorsque le pouvoir l’aura décidé, la propagande généreusement distillée dans tous les rouages de notre société, aura tôt fait de conforter les tuteurs que tuer la personne à leur charge est la meilleure solution. Puis viendra le tour des handicapés, des malades mentaux, des gens qui.., et de ceux que…etc, etc.

Yan HAMAR

« Un vieil homme qui meurt, c’est une bibliothèque qui brule » Proverbe Africain

Sur Conscience Citoyenne Responsable
http://2ccr.unblog.fr/

COMMENTAIRES  

12/08/2012 01:39 par baebdrw@hotmail.com

je ne vois pas pourquoi il faut se croire obligé dans notre système de passer systématiquement sous les fourches caudines du politiquement correct avec le "digne des anciens pays communistes" ... car, oui, dans les anciens pays socialistes (et non pas communistes !), on respectait la dignité humaine et on montrait sa solidarité. Les anciens n’étaient pas seulement protégés par l’Etat mais ils venaient dans les écoles pour transmettre leur savoir et leurs expériences aux enfants, la société savait ce qu’elle leur devait et ils n’étaient pas relégués dans des mourroirs appelés maison de ...retraitre. Dès le plus jeune âge un enfant savait qu’il participait à une chaîne de générations, et aucune cérémonie officielle ne pouvait avoir lieu sans la présence actives des vétérans qui étaient honorés. ...on peut trouver cela cucu la praline et manipulateur, mais sans respect des anciens une société ne fonctionne pas. A l’Est, malgré ses défauts, les citoyens regrettent majoritairement ce qu’ils ont perdu lors des contre-révolution de 1989/91 ...mais comme pour la Libye aujourd’hui ou l’Irak hier, on nous fait zapper et on ne nous communique jamais le résultat de nos interventions humanitaires ou de "nos victoires" mortifères dans les guerres, froides ou chaudes, c’est selon. Il serait temps de réconquérir l’hégémonie culturelle et de ne pas nous faire dicter l’histoire par nos adversaires

12/08/2012 12:50 par rouge de honte

Bon et bien, je ne suis pas d’accord.
Les vieux souvent vivent mieux que les jeunes.
Les vieux dilapident en loisirs et voyages les biens de leurs parents sans se préoccuper de leurs enfants ou petits-enfants.
Les vieux ont mis en place l’horrible chaine alimentaire industrielle.
Les voyages à l’autre bout de la planète au détriment de la santé des enfants.
Les vieux ont permis et encouragés l’oisiveté. Surtout en la pratiquant.
Ils ont créé le paraître.
Les vieux n’en n’ont rien à faire de l’écologie dans leurs gros 4x4 pour promener leurs chiens ou leurs objets de loisir.

Les vieux devraient laisser leur voiture et leurs loisirs puis s’engager dans la vie communautaire.
Ils devraient s’occuper de leurs enfants et de leurs petits-enfants et puis ceux des autres aussi.
Et puis il y a la terre à cultiver aussi. Comme le faisait mon grand-père avant que ses enfants maintenant vieux ne la vendent pour y construire des routes et des maisons.

Ainsi grâce à eux la société pourrait changer. En réparant leurs erreurs, ils permettraient aux plus jeunes de se libérer des contraintes économiques, de l’oisiveté et du paraître.
Ainsi pour eux, leurs enfants et petits-enfants détruiront les maisons de retraite et reconstruiront l’union familiale.

12/08/2012 15:41 par calame julia

@rouge de honte,
c’est vrai les anciens ont fait tout ça et aussi tout ce qui est dit dans
l’article ! Alors, on fait quoi ?
Question : et vous vous avez aussi voyagé dans ces pays où les anciens
ont apporté leur pollution (ou d’autres similaires) ?
Et puis, zut, tous ces anciens qui n’ont que 650 euros/mois de retraite
ce serait pas un peu trop ?

12/08/2012 22:12 par rouge de honte

@rouge de honte,
c’est vrai les anciens ont fait tout ça et aussi tout ce qui est dit dans
l’article ! Alors, on fait quoi ?
Question : et vous vous avez aussi voyagé dans ces pays où les anciens
ont apporté leur pollution (ou d’autres similaires) ?
Et puis, zut, tous ces anciens qui n’ont que 650 euros/mois de retraite
ce serait pas un peu trop ?

Trop ou pas assez ? Ce n’est pas la question. L’individualisme ne gagne pas que les riches (bien que la richesse aide pas mal quand même hein !)
Je dis que s’il doit y avoir exemple de la part de quelques-uns, les anciens sont bien placés dans la hiérarchie. Sans dire que les âneries du monde actuel ont été concoctées par leurs soins ou par leurs contemporains.
J’éprouve toujours beaucoup de difficulté avec l’image légendaire du vieux devenu sage du village grâce à sa longue barbe blanche(sauf quand il s’agit de mon grand-père bien sûr)

Le seul héritage que l’on reçoit à coup sûr est le sentiment que nous porte nos enfants.

12/08/2012 22:58 par Anonyme

ll n’y a peut-être pas « Les Vieux », mais « les vieux riches » et « les vieux pauvres »

Dans la première catégorie, il y a les vieux riches, ceux qui ont fait des économies comme le leur ont enseigné leurs parents à eux. Ils se soucient de l’avenir et de leurs enfants qu’ils aident comme il peuvent. Ceux-là sont riches dans tous les sens du terme : ils peuvent transmettre le savoir des générations passées. Raconter aussi bien la Résistance que l’esclavage ou la guerre d’Algérie.

Mais il y a aussi les vieux riches qui se moquent éperdument de l’avenir et de leurs enfants (auxquels ils ont appris à « se vendre » au plus offrant) et consomment frénétiquement :
- des soins à l’étranger pour leur maladies
- des soins de beauté pour paraître éternellement jeune
- des voyages pour dire qu’ils connaissent le monde (peu leur importe le proverbe qui dit que « les voyages forment la jeunesse » et peu leur importe si leur santé exige un voyage hyper-organisé, avec d’autres vieux, et une vision de « l’Arabe » ou autre mais toujours au singulier, répétée de ce que dit « l’animateur » du groupe de vieux)
- des maisons
- des autos 4x4 ou des motos Pour avoir l’air sportif.
- des bateaux (qui restent au port)
- etc…

(Tous les commerciaux et les publicités de ces « biens de consommation » s’adressent principalement à ceux qu’ils appellent les « seniors »)

Il y a aussi la deuxième catégorie de vieux : pauvre donc « non-rentable », malade, improductif… mmmm…. Pas bon du tout, ça… Promis au cimetière vite fait. Et à la culpabilisation de « la famille » si elle ne peut le payer.

« Les vieux » ne seraient dons ce cas que la partie âgée d’une société où il y a les riches et les pauvres
Une société se reconnaît au sort qu’elle réserve à ses vieux, ses malades, ses enfants, ses immigrés, ses femmes, ses fous, ses contrevenants, lorsqu’ils ne sont pas « rentables ».

Et à l’éducation qu’elle donne à tous : qui a instauré le « culte » de la « jeunesse » ? Le conflit des générations ? Qui a instauré le mépris de la vieillesse ? Le mépris du savoir ?

« On n’emporte en mourant que ce qu’on a donné. »

Émile Deschanel

13/08/2012 16:50 par Alain

Et si on pensait "être humain" au lieu de "vieux", "jeunes", "seniors", "quadra", etc...Toutes catégories statistiques et/ou dépréciatives qui fleurent bon la division qu’on veut installer entre les gens. Y aurait pas de problème des "vieux" si les salaires étaient corrects, si le travail était là et si on avait un état citoyen et non pas des relais du consumérisme irresponsable et criminel.

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