Il faut arrêter de dire que c’est l’explosion de la bulle immobilière aux USA qui a déclenché la crise. Avant la crise, l’économie capitaliste mondiale était au beau fixe et les bourses battaient des records. Or une bulle financière, même immobilière, ne pète pas quand l’économie est au beau fixe, elle pète quand l’économie réelle, celle du travail, freine et embarque avec elle les bulles financières.
Le facteur déterminant fut qu’après plusieurs années de hausse constante le prix du brut de pétrole s’est emballé, ce qui a fait freiner l’économie réelle, ce qui avait fini par faire exploser la bulle immobilière. Que les économistes classiques entretiennent le mythe que les bulles financières explosent d’elles-mêmes à la manière des bulles de savon est une chose. Cela n’est pas étonnant car leurs maitres, les principales institutions financières et les banques savent bien que tant que le public ignorera les causes réelles des crises, aucune mesure efficace ne sera jamais prise par les politiques à leur solde.
C’est le même problème avec le réchauffement climatique. Celui-ci n’est rien de plus que l’effet produit par une petite poignée de polluants, ceci alors que nous transformons systématiquement toutes les ressources naturelles en une multitude de produits polluants. Dans les deux cas, les débats autour du réchauffement climatique et autour des bulles financières agissent donc comme l’arbre qui cache la forêt.
Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas parler de ces problèmes. Il faut en parler mais en les dénonçant pour ce qu’ils sont : des effets pervers parmi d’autres du même système de société capitaliste.