Macron, cynique politicard transgénique, « winner » farci aux milliards, plaide pour sa classe

Les imposteurs exultent

Les classes dominantes exultent. Elles ont gagné la bataille des idées. Elles ont profité de la crise, leur crise, pour opérer un renversement radical de valeurs, pour crédibiliser leur alternative - ultra libérale - à la crise de leur système : le néolibéralisme. Ils assurent tous deux l’hégémonie de classe, le contrôle social, leur pérennité au pouvoir, l’accumulation infinie des profits...

Elles sont parvenues à faire accepter au plus grand nombre des choix politiques de « restauration » et de régression totale. Elles ont fait basculer le pays dans une société en rupture avec celle qui était globalement la nôtre depuis la Libération. Orwell, Hugo, Zola, Jaurès, les philosophes, les pionniers du mouvement ouvrier, les frontpopulistes, les Résistants, doivent se retourner dans leur tombe.

Les classes dominantes ont inversé gaîment les termes de la lutte des classes, alors qu’au même moment, à gauche, certains se demandaient où elle était passée.

Ces spoliateurs pleins aux as culpabilisent à fond la caisse les classes populaires, rendues responsables de la situation. Les exploiteurs, les privilégiés, sont désormais ces planqués de fonctionnaires protégés par l’insupportable « statut de la fonction publique », vieille relique communiste, tous ces parasites nantis, bénéficiaires des « minimas sociaux » et qui s’enrichissent en dormant, ces feignasses de chômeurs assistés, allergiques au travail, ces faux crève la dalle de précaires, ces fauchés qui ont un statut et le défendent...

Le ministre de l’Economie du gouvernement « socialiste » vient d’atteindre les sommets de l’abjection en déclarant que la vie est plus facile pour les salariés que pour les « entrepreneurs » (amalgamant au passage richissimes cossus du CAC 40, qui s’empiffrent de dividendes, et petits tôliers de PME qui tirent -pas toujours- le diable par un bout de queue). Ce Monsieur Macron, cynique politicard transgénique, ce « winner » (« gagneur » prêt à tout) farci aux milliards, plaide pour sa classe, sans hésiter à semer froidement l’imposture , la haine, le mépris de la populace, à accentuer les déjà vertigineuses fractures de la société, celles qui produisent des monstres que l’on instrumentalise ensuite... C’est dégueu !

Les exploités sont aujourd’hui les entrepreneurs SDFéisés, les pauvres patrons victimes de prélèvements assassins et du garrot des anachroniques 35 h, les « héritiers » sans thune et autres rentiers indigents qui se pressent aux restaus du cœur... Alors que les caissières de supermarché, les maçons ; les éleveurs, les secrétaires, les infirmières... se dorent aux Antilles. « SVP. A votre bon cœur. Une petite pièce pour le Medef ».

Les classes dominantes sont parvenues à convaincre la majorité que « l’on en fait trop » pour les « perdants », que les inégalités sont facteur d’efficacité économique, que « l’Etat social » freine la modernité et le progrès, l’enrichissement de ceux qui le méritent : les « gagneurs », ceux qui bossent vraiment, sans compter les heures, que les plus entreprenants agonisent, fauchés sous « les charges » mortelles , de plus en plus mal acceptées, que le niveau machupichesque des prélèvements empêche la création d’emplois, que trop d’égalité nuit à l’économie, qu’en dehors du marché et de la jungle, voire de la barbarie, point de salut. Cela nous fait reculer de plus d’un siècle.

Mesure-t-on assez ce véritable tremblement de terre ?

Or la réalité que ces usurpateurs travestissent est tout le contraire de ces « logiques » terrifiantes, homicides, liberticides. Seul le niveau élevé des investissements publics, des dépenses sociales, une réforme fiscale frappant les colossaux revenus financiers, et un « Etat social » de la solidarité, de la juste redistribution, du partage, assurent la cohésion sociale, freinent les inégalités, jouent le rôle d’ « amortisseur social ». Civilisent.

C’est le coût du capital, la course aux dividendes exorbitants et à la rémunération maximale de ce capital, qui saignent, stérilisent, l’économie.

Le service public, diabolisé en diable, contribue lui à la réduction des inégalités qui n’en finissent pas de se creuser, d’atomiser le tissu social, selon les enquêtes et rapports de l’Institut BVA, de l’Observatoire des inégalités, de l’Ong Oxfam.

Le revenu des familles pauvres françaises a baissé de 4% entre 2008 et 2012. Celui des riches non. Et puis ces 8,8 millions de fainéants qui se la coulent douce à l’abri sous le « seuil de pauvreté », selon l’Insee, qu’attendent t-ils pour se friquer ? Le premier des droits de l’homme n’est-il pas celui de s’enrichir ? Combien « d’entrepreneurs » parmi ces 8,8 millions d’indolents ?

Les 10% de ménages français les plus riches possèdent près de la moitié des richesses du pays (source : BVA... non reprise par la « Pravda »). 80 milliards de fraudes des plus gros échappent à l’impôt, les cadeaux fiscaux (exonérations de charges ...) aux groupes (jamais repus), aux nouveaux et anciens rupins, se chiffrent en dizaines de dizaines de milliards, alimentant la spéculation, l’enrichissement des élites, et non l’emploi. Un emploi créé dans le cadre du CICE (crédit d’impôt...) coûte 100.000 euros. Cher le taf ! On vient d’apprendre que même l’espérance de vie en bonne santé recule. Quel progrès ! Autant de retraites en moins à payer !

Et puis... C’est pendant la période où la consommation était soutenue, les prélèvements élevés, le capital et les revenus le plus taxés, pendant les fameuses « Trente glorieuses », que le capitalisme a le mieux fonctionné. CQFD.

Alors cela commence à bien faire qu’ils nous prennent pour des glands. Qu’ils nous enfument. Va -t- on continuer à proposer des demi-mesures, petit bras, que le système peut absorber, ou avancer des réformes de structure, radicales, qui s’en prennent à la toute-puissance du capital, qui configurent une alternative révolutionnaire de bien commun, de socialisations, de gestion et contrôle par les travailleurs, les usagers, de partage et solidarité... ? Qui assure la victoire de la raison. « Socialisme ou barbarie » ?

Jean Ortiz

 http://www.humanite.fr/blogs/les-imposteurs-exultent-596635

COMMENTAIRES  

23/01/2016 07:54 par Calame Julia

Il y eut "illétrées" ! Il y eut la facilité des autocars pour trois francs six sous ! ces moyens de transport
dans lesquels vous ne pouvez pas vous dégourdir les jambes mais qui vous conduiront où vous voulez
pour que Jeanette puisse être là pour vous accueillir. Et les salariés qui vivent mieux que les
entrepreneurs (sous entendu sans le sou si).
Il va sans dire (mais je le dis qd même) qu’être "...lettré" comme se prétend ce Monsieur, et en être
réduit à penser au nonos que l’on va pouvoir distribuer pour bien differencier ceux qui vivent heureux
illétrés, en autocar, sans se lever aux aurores participe non plus du social mais du cynisme.
De quoi se plaindraient-ils ? Hein ? Je vous le demande : ils, elles ont pourtant le droit de vote ?

On avait l’instruction pour tous. On avait le réseau ferré le mieux équipé d’Europe, si ce n’était du monde.
On avait les ouvriers qui savaient travailler et être fiers de leur travail en gardant leur rang... On n’avait pas
de pétrole mais on avait des idées !
On va avoir l’Otan et sans doute le TIPP ! Pour la France le XXIè siècle ne pourra pas être spirituel dans
l’allégeance.

23/01/2016 08:36 par Maxime Vivas

Il y eut "illétrées" !

 ???

23/01/2016 08:36 par cédric zarko

" Va -t- on continuer à proposer des demi-mesures, petit bras, que le système peut absorber, ou avancer des réformes de structure, radicales, qui s’en prennent à la toute-puissance du capital, qui configurent une alternative révolutionnaire de bien commun, de socialisations, de gestion et contrôle par les travailleurs, les usagers, de partage et solidarité... ? "

Sans hésitation aucune je penche évidemment pour un retour au sérieux politique et à la radicalité de nos anciens ( ceux avec une casquette et un poing levé , mais si rappelez vous ! ) , mais comment je dois réagir face à un Gilbert Garrel qui nous a soutenu l’an dernier à Port-Vendres que la CGT n’était pas un syndicat révolutionnaire ? ( Jean Ortiz y était aussi , et c’est bien le seul qui nous a parlé de lutte des classes et de Karl Marx ) .

On s’en est bien rendu compte que les Anarchistes et les Marxiens se font rares au sein de la CGT ( alors à Montreuil ... portés disparus les mecs ) mais n’est ce pas là justement le cœur du problème ?
Les principaux foyers de lutte dans ce pays sont infestés de franco-américanisés jusqu’à la nausée , finalement bien plus capitalistes que révolutionnaires .
Ces réformistes ne feront rien d’autres que nous accompagner à l’abattoir . En gueulant et braillant sans doute , mais à l’abattoir tout de même ...

23/01/2016 10:43 par Palamède Sigouin

Seul le niveau élevé des investissements publics, des dépenses sociales, une réforme fiscale frappant les colossaux revenus financiers, et un « Etat social » de la solidarité, de la juste redistribution, du partage, assurent la cohésion sociale, freinent les inégalités, jouent le rôle d’ « amortisseur social ». Civilisent.

Comme en écho Césaire répond dans son "Discours sur le colonialisme" :

Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’ abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale,au relativisme moral,

Et un peu plus loin :

Colonisation : tête de pont dans une civilisation de la barbarie d’où, à n’importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation.

Dans ces 2 citations, il suffit de remplacer "colonisation" par "capitalisme" (la première n’étant qu’une conséquence du second) pour contempler le portrait d’un Macron.
Pour ce qui est de la barbarie, nous y sommes déjà - ou plutôt encore - mais pas suffisamment pour que les peuples tétanisés, hypnotisés envisagent l’alternative socialiste ,

23/01/2016 14:29 par sabaoth

Que peut-on attendre de mieux de la part de Macron, lui qui a fait ses classes au sein de la banque Rothschild, dynastie de prédateurs, parmi d’autres, depuis bientot presque deux siecles. Si aucun sursaut des soit disant édentés que nous sommes devenus ne survient pour contourner le nouvel enclos ou ces charognards veulent bien nous mener, nous finirons rognés jusqu’á l’os.
En attendant, leurs chiens de garde sont postés pour nous rassembler, les fourbes déclarant leur présence pour nous protéger face á l’inquiétude grandissante qu’ils nous ont inoculé, mais ceci bien évidemment, dans le seul but de nous empěcher de běler un peu trop fort.
Broutez les enfants, broutez qu’ils nous disent ! De préférence le naseau au sol et le fondement généreusement tendu.

28/01/2016 00:59 par totor

Monsieur Ortiz a bien raison. On pourrait simplifier cette antinomie en un mot:REFORMES.Il a été adopté par cette gauche qui ne mérite pas son nom à la suite de la droite réactionnaire et en parfaite continuité.C’est la doctrine Thatcher.Ce mot qui devrait signifier progrès, social en l’espèce est devenu son contraire et il est brandi par notre président et notre 1er ministre auxquels il ne manquera bientôt plus que la petite moustache carrée. Il est vrai que leur modèle est Miterrand qui fut un collabo avec Pétain. Cette gauche l’a bien caché ,et même la nôtre qui savait , par souci de "Programme Commun".

28/01/2016 10:50 par totor

Les journalistes aux ordres font bien leur travail de manipulation pour inverser les valeurs. Aujourd’hui même j’avais France inter sur ma voiture avec l’émission de Fabrice Drouelle qui évoquait les 10 soldats français tués en Afghanistan en 2010.Pour ce faire il parlait de Massoud le qualifiant de "CHE GUEVARRA" de l’Afghanistan. Un comble quand on sait qu’à travers le monde le Che est pour la jeunesse toujours le symbole de la révolution sociale, de l’athéisme militant et de l’internationalisme prolétarien.Rien à voir avec Massoud diplodocus islamiste et réactionnaire qui s’est empressé de remettre la burkha sur la tête des femmes afghanes .Mais nos media nous le montrent comme un héros désintéressé.Bientôt ils en arriveront à dire que Lénine était anticommuniste après avoir cité Gramsci pendant des années comme quelqu’un d’opposé au communisme.

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