RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

« Les anti-balakas pratiquent le nettoyage ethnique et les tueries sectaires »

Responsable des conflits et des crises pour l’ONG Amnesty International, Donatella Rovera est l’auteur d’un rapport sur la situation en République centrafricaine.

Le rapport d’Amesty International parle de «  nettoyage ethnique et de tueries sectaires  » en République centrafricaine. Que se passe-t-il ?

Donatella Rovera. Le terme est fort mais il n’a pas été utilisé à la légère. Selon les milices anti-balakas elles-mêmes, les attaques qu’elles mènent contre les musulmans visent soit à les liquider physiquement, soit à les contraindre à partir. Leur discours est clair, public et est répété. Et c’est bien ce qu’elles font sur le terrain. C’est donc bien la description d’une épuration ethnique. Il est assez extraordinaire de voir qu’il n’y a pas de véritables pressions de la part des forces internationales contre ces milices. Tout au plus, ces forces internationales ont escorté les populations musulmanes, qui sont en train de se faire expulser, jusqu’aux frontières. Mais il n’y a pas vraiment eu un effort pour dire clairement que la demande des anti-balakas et de ceux qui les soutiennent parmi la population chrétienne est inacceptable, qu’il faut une protection pour les populations menacées. Pourtant, ces milices anti-balakas disposent d’un armement relativement léger, surtout par rapport à la capacité des forces internationales.

Ce qui pose la question de la mission des forces internationales ?

Donatella Rovera. Ces forces sont dans le pays avec comme mandat très clair : la protection de la population civile. Cela a été fait parfois. Dans certains endroits, elles ont effectivement évité les massacres. Ceci dit, elles n’étaient pas présentes là où il le fallait, quand il le fallait dans beaucoup trop de cas. Si l’on regarde ce qui s’est passé en janvier, des affrontements, des tueries, des massacres ont eu lieu dans différentes villes de l’ouest du pays. Il était pourtant prévisible que cela allait se passer, qu’à partir du moment où les Seleka se retiraient, les anti-balakas investiraient le terrain et attaqueraient la population musulmane. En dépit de cela, les forces internationales n’ont pas été présentes sur les lieux et, effectivement, il y a eu des massacres. Là où elles ont été présentes, leur rôle a été 
de protéger les populations civiles mais à condition que ces populations quittent les lieux et quittent le pays. C’est ce qu’on a vu un peu partout. Dans les endroits où, il y a deux ou trois semaines, se trouvaient encore des milliers de musulmans, aujourd’hui, il n’en reste plus un seul.

On assiste régulièrement à l’intervention de forces internationales, particulièrement française, lorsqu’une crise survient. La solution réside-t-elle à chaque fois dans l’envoi de soldats ou plutôt dans l’aide à une solution politique ?

Donatella Rovera. Ce sont des décisions essentiellement politiques que nous ne commentons pas à Amnesty International. Ce qui est clair, c’est que l’impunité qui règne en République centrafricaine est un problème qui dure depuis très longtemps. Et cela contribue grandement à ce que les crimes et les atrocités continuent d’être commis. Parce que ceux qui, aujourd’hui, commettent ces atrocités savent pertinemment que ceux qui en ont commis avant eux ont bénéficié d’une impunité totale et pensent que ce sera pareil pour eux. Donc, il n’y a aucune crainte d’être traduit en justice, d’avoir à répondre de ses actes. Ce qui crée une dynamique très dangereuse que rien ne décourage.

Que préconisez-vous ?

Donatella Rovera. La présidente et son gouvernement, nouvellement installés n’ont pas les forces nécessaires. Mais il faut que la communauté internationale mette 
à disposition d’une force de maintien de la paix suffisamment de ressources humaines et matérielles pour lui permettre 
de protéger la population civile. 
Il faut qu’il y ait une révision 
du modus operandi de ces forces, un regard sur les performances, comprendre pourquoi certaines décisions opérationnelles ont été prises, pourquoi, quand les forces sont dispatchées dans certaines régions, elles permettent aux milices anti-balakas d’opérer 
à leurs côtés, par exemple en leur laissant tenir des check points, 
ce qui est inacceptable. Par ailleurs, la spécialité des soldats n’est pas le maintien de l’ordre. Se pose donc la question de l’envoi d’un contingent de force de police qui pourrait améliorer la sécurité.

Entretien réalisé par Pierre Barbancey

»» http://www.humanite.fr/monde/donatella-rovera-les-anti-balakas-pratiqu...
URL de cet article 24642
  

L’Eglise et l’école, de Marceau Pivert
La laïcité séduit au XIXe siècle une bourgeoisie soucieuse de progrès et d’efficacité. Les socialistes en font également leur cheval de bataille. La séparation de l’Église et de l’École puis de l’Église et de l’État en 1905 en est le symbole, mais ce fragile compromis est bientôt remis en cause. Face à une contestation grandissante, la bourgeoisie et l’Église s’allient pour maintenir l’ordre social, politique et moral. Depuis les années 1920, leur offensive conjointe reprend une à une les conquêtes laïques. La (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"De nombreux États modernes oublient qu’ils ont été fondés sur les principes des Lumières, que la connaissance est un garant de la liberté et qu’aucun État n’a le droit de rendre la justice comme s’il s’agissait d’une simple faveur du pouvoir".

Julian Assange

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.