19 

Le rassemblement : "quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup" !

Laure ZUDAS

En préambule à ce qui suit, notez que cet article ne reflète que mon avis personnel, qu’il n’a pas prétention à être autre chose qu’une contribution portée au débat pour ceux qui le liront. A ce titre il n’engage donc que moi.

Ainsi le voilà revenu le temps du “dialogue” et du “grand rassemblement de la gauche”, cette Arlésienne qui refait surface à chaque élection, aussi ponctuelle qu’un coucou Suisse. Et l’on voit donc fleurir, très en avance sur le printemps, des pétitions et des tribunes qui en appellent à notre responsabilité, agitent l’épouvantail FN, prophétisent la mort de la gauche, s’effraient d’un risque majeur pour la France, etc.

Entendez-vous, discutez entre-vous, rassemblez-vous”, nous dit-on sur tous les tons.

Alors discutons... puisqu’on fait mine de nous le demander.

J’espère que vous ne m’en voudrez pas de commencer cette discussion en pointant d’abord ce qui l’obère. Parce que discuter des sujets sur lesquels nous sommes d’accord, pardonnez-moi, je n’en vois pas l’utilité.

Passez-moi la rhubarbe, je vous passerai le séné...

« - Je suis totalement d’accord avec vous, mon cher.
- Vous êtes bien aimable mon bon ami et je tiens à vous signaler que je ne le suis pas moins. D’ailleurs j’approuve totalement ce que vous dites.
- Comme vous êtes obligeant ! Laissez moi vous dire, à mon tour, à quel point votre avis rejoint le mien.
- Dites, dites, je vous en prie, mais permettez-moi, avant toute chose, de préciser que vous avez raison... etc, etc..
 ».

Sauf à mettre artificiellement en scène le mythe de “la gauche rassemblée”, en balayant sous le tapis les désaccords de fond et de forme (les deux vont toujours ensemble et ne sont pas anecdotiques), on sait où cela mène, on a déjà donné avec le Front de Gauche. Et là, ne comptez plus sur moi.

Le “rassemblement de la gauche”, ceux qui me connaissent savent déjà ce que j’en pense : inutile, pas d’actualité, incapable de renverser la table, mais surtout, surtout, une mauvaise réponse à la question posée par un nombre croissant de personnes : comment fait-on pour sortir du merdier dans lequel “la gauche” et la droite, ont contribué à nous mettre ?

Adonc, le grand rassemblement serait la solution à nos problèmes !

Puisque la droite du PS nous a mis dans la mouise, avec la complicité -à minima- passive de la gauche du PS, que Macron – ni de droite ni de rauche – y a participé activement, que le PCF balance et qu’EELV, complice actif, ne fanfaronne plus depuis que les parrainages tardent à tomber, agrégeons le tout. “Mélenchons-nous” avec La France Insoumise, agitons bien fort le bocal et nous en sortirons tous neufs !

Que l’on ne compte pas non plus sur moi pour participer à cet enfumage qui nous ferait passer pour des inconsistants qui soutiennent un candidat qui se présente à la présidentielle, alors même qu’un autre proposerait les mêmes solutions, aurait les mêmes convictions et des chance de l’emporter. C’est faux !

Il y a bien, entre Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Yannick Jadot (et je ne parle même pas d’Emmanuel Macron) des divergences programmatiques, dont celles sur l’UE, la planification écologique, l’OTAN, la politique internationale, pour ne citer que celles-ci, qui sont déjà, à mon avis, fondamentales.

Les faire passer à la trappe, ou dans “l’aplanisseuse” à divergences qu’impose tout “rassemblement”, ne reviendrait qu’à rendre invisibles les idées que nous défendons, nous conduirait dans le mur, encore une fois et il est déjà proche.

Pour solder ces désaccords, il n’y a pas 36 solutions :

- Batailler avec les uns et les autres pour démontrer que le programme de l’un est LA solution et que les autres s’y rallient (je suis au regret de dire que je n’y crois guère),
- Piocher dans les programmes des uns et des autres – quand ils en ont – ce qui fait “consensus” et oublier le reste (“l’aplanisses” à divergences),
- Engager, à grand renforts de bourrage de crâne médiatico-sondagier, un concours de « qui à la plus belle » dynamique, chance, voix, tête, cravate (rayez la mention inutile), ce qui est déjà commencé,
- Ou laisser braire et s’adresser aux principaux concernés : le peuple.

C’est cette option là que nous avons choisie, il y a presqu’un an déjà avec la France Insoumise et quiconque souhaite s’y coller avec nous est le bienvenu !

Et je précise, n’en déplaise à ceux qui nous dépeignent en fantoches décérébrés, que nous ne participons pas à un casting d’”Incroyable talent”. Notre soutien ne se mesure pas à la faveur des sondages et nos convictions, elles, ne souffrent aucun “critère de redressement.

Nous militons pour nos idées, celles qui nous paraissent être indispensables pour notre pays, notre avenir, celui de la planète. Et donc pour faire en sorte que celui qui les porte et que nous avons choisi pour nous représenter, arrive à l’Elysée et les mette en oeuvre. Je parle ici de Jean-Luc Mélenchon.

Petite incidente à l’attention des malotrus de tous poils et de toutes formes : Je profite de cette occasion pour vous dire combien c’est "agaçant" d’être systématiquement réduits à des "fans", des "groupies", des "adeptes" et de devoir endosser tous les costumes miteux dont on affuble les militants de la France Insoumise, nous déniant de fait notre intelligence, notre capacité de penser, tout en piétinant nos espoirs et nos idéaux. Inutile et vexatoire, c’est en outre une drôle de façon de procéder s’il s’agissait de nous convaincre de vous rejoindre.

C’’est donc bien de nos désaccords dont il convient de parler et du chemin à parcourir pour arriver à ce dialogue (puisqu’il paraît qu’on nous le demande).

A l’instar de Jean-Luc Mélenchon et de beaucoup d’autres, je pense que ce chemin passe d’abord par la case "clarté".

Celle que l’on doit à toutes celles et ceux qui se sont engagés dans la France Insoumise, mais plus encore et bien plus largement, à toutes celles et ceux qui n’ont pas renoncé à voir le monde changé par autre chose que le chambardement climatique qui s’annonce.

Abstentionnistes, électeurs, militants, déçus, révoltés, idéalistes, rêveurs, désespérés, chômeurs indemnisés, précaires sans aide, salariés à découvert le 10 du mois, actifs, retraités, fonctionnaires, handicapés, malades, bien-portants, jeunes, vieux, enfants, adultes, femmes, hommes, amoureux de la nature, des animaux, à toutes et tous, dans notre diversité : bref, à nous, les gens.

La clarté, ce n’est pas une posture, c’est une nécessité.

Et c’est même un préalable au dialogue parce qu’à moins d’être amnésique, tout nous montre que chaque fois que l’on transige sur la clarté on (c’est à dire nous, les gens) se fait avoir dans les grandes largeurs.

"Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup", disait Mme Aubry. On sait aujourd’hui à quel point.

Ainsi, il n’est pas possible d’imaginer se retrouver côte à côte avec des Valls, El Khomry et consorts, pour faire campagne pour les présidentielles et les législatives. En découvrant, sur le site du PS, la liste des investitures déjà actées, il en est d’autres, comptables du bilan de ce quinquennat, avec lesquels ce n’est pas possible.

Ce n’est pas "demander leurs têtes" que de le dire. C’est être clair et c’est demander, en retour, la clarté. Celle qui revient à dire et à assumer que ce qu’ils ont imposé au pays n’est pas possible, pas acceptable et qu’à ce titre, il est exclu d’envisager de les remettre dans le circuit décisionnaire, où que ce soit.

Et donc, si c’est exclu, il convient de ne pas cautionner qu’ils soient candidats sur les listes d’un parti avec le candidat duquel on nous demande de nous rassembler, fusse au prétexte des “statuts” dudit parti, dont je rappelle obligeamment que nous ne sommes pas membres.

Cela revient aussi à pointer les contradictions du “rassemblement” que l’on nous veut nous vendre et refuser de s’y engluer.

Yannick Jadot y voyait lui aussi un écueil, tant qu’il se sentait encore candidat. “(...) si l’enjeu de Benoît Hamon c’est de faire le compromis avec Manuel Valls, Jean-Marie Le Guen, Stéphane Le Foll, tous ceux qui malheureusement dans ce quinquennat ont organisé un énorme gâchis (...), il n’y aura pas de grande dynamique”.

Pourtant à lui on ne dit pas qu’il “demande des têtes”...

Tout le monde a bien ri (jaune) lorsque M. Valls, en campagne, à annoncé qu’il abrogerait le 49.3. Et bien vous savez quoi ? Cela me fait le même effet quand j’entends Benoît Hamon dire qu’il abrogerait la loi El Khoury sans remettre en question la candidature de l’ex-ministre qui l’a présentée au Parlement. Désavouer une loi, c’est aussi désavouer ceux qui l’ont élaborée, défendue, imposée. C’est cela être clair !

Qui comprendrait qu’après avoir lutté pied à pied contre les idées et les lois odieuses qu’on nous a fourguées à grand renfort de 49.3, on se retrouve demain, bras dessus, bras dessous, pour “construire une majorité gouvernementale cohérente et durable” avec celles et ceux qui les ont pondues et nous les ont faites avaler de force ? Pas moi en tout cas...

En outre, je n’oublie aucun œil crevé, aucun coup de matraque (où qu’elle se retrouve placée, involontairement, à l’insu du plein gré de celui qui la tient) et encore moins la mort de Rémi Fraisse, comme vous j’en suis sûre.

Ce n’est pas non plus possible d’accepter qu’au nom du “rassemblement” avec le courant droitier du PS (!), nous nous retrouvions à porter leurs idées, dont Benoît Hamon devra ingérer et régurgiter une partie comme “gage du rassemblement de sa famille

Que l’on m’explique encore comment le programme de Benoît Hamon pourra être mis en oeuvre avec les ex-ministres dont il prétendait combattre les idées et positions quand ils étaient pilotes de l’avion. La discipline de parti ? La discipline du groupe parlementaire ? Les “frondeurs” d’hier demanderont aux députés de demain une discipline qu’ils se vantent de n’avoir pas respectée eux-même ?

.

Sérieusement ? On voit bien que c’est intenable...

Que reste-t-il alors ?

Compter sur les députés de la France Insoumise pour soutenir le programme du candidat Hamon, une fois qu’il aurait été élu ? Sérieusement...?

Vous imaginez réellement, si Hamon était élu, que les candidats de la France Insoumise, qui auront fait campagne sur notre programme, seront les points d’appui de votre candidat et de votre programme ? Tss, tss, tss...

"Du passé faisons table rase"... ?

Oui, mais... non, justement.

Je sais bien que certains socialistes sincères encore au PS (aussi surprenant que cela paraisse, il y en a), ne partagent pas mon point de vue sur le fait que Benoît Hamon et les “frondeurs” sont comptables du bilan de ce quinquennat. Et pourtant...

Il y a eu des occasions de s’opposer réellement à ce gouvernement et même des occasions que certaines de ces lois odieuses ne passent pas. Elles n’ont jamais abouti.

Que ce soit par "loyauté envers le parti" ou par "discipline de parti" (irrecevable pour moi), ou pire, par "stratégie interne", certaines abstentions sont des renoncements inacceptables.

Tout comme le fait de n’avoir pas censuré ce gouvernement quand cela pouvait être fait. Les deux voix qui ont manqué pour une motion de censure de "gauche", me restent en travers de la gorge.

Il y avait urgence absolue à les sortir. Parce que ce qu’ils ont fait a plongé encore plus de gens dans la précarité et la misère. Cela n’a pas été fait !

Il y avait urgence absolue à s’opposer à Valls, Hollande et ses affidés sur le sort abominable réservé aux réfugiés. C’était inacceptable. Cela n’a pas été fait non plus !

Urgence absolue à s’opposer à la loi El Khomry et au traitement indigne infligé aux manifestants. Cela n’a pas été fait !

A ceux qui me rétorquent que la censure n’était pas possible parce que cela revenait à voter une motion de la droite (oubliant au passage le nombre de mesures de droite qui ont été adoptées sous ce quinquennat de drauche), je dis d’aller dire cela aux éborgnés, aux mutilés, aux matraqués des manifestations contre la Loi travail !

Je ne vote pas pour des gens qui s’abritent derrière une étiquette quand la maison brûle, et si leurs convictions les démangeaient à ce point, alors il fallait quitter “la majorité” et assumer la rupture !

C’est précisément ce que j’appelle la clarté. Elle a certes un coût politique et humain, mais c’est à ce prix là que se juge la consistance des convictions que l’on défend.

Cela n’a pas été fait. Dont acte !

A ceux qui me disent qu’ils sont restés pour lutter de l’intérieur, je demande en retour qu’ils me disent en quoi le fait que “les frondeurs” soient restés dans la majorité a, ne serait-ce qu’une seule fois, permis que les mesures insanes qui ont été prises soient repoussées ? Quand cela est-il arrivé ?

A quoi pourrions-nous nous accrocher, nous, les gens qui subissons de plein fouet la politique absurde de ce quinquennat à laquelle “les frondeurs” ont participé, pour soutenir aujourd’hui ces demandes de dialogue et de rassemblement ?

Je sais que je vais faire grincer des dents en écrivant cela – au moins celles de ceux qui en ont encore – mais à mon sens, la candidature de Benoît Hamon est le contraire de ce qui est annoncé. Elle n’a pas plus vocation à “faire gagner la gauche”, qu’à “rassembler”. Elle entend tordre, avec l’injonction du “rassemblement” sur fond d’épouvantail FN, encore et toujours, avec la complicité des médias et de leurs sondages bidons.

Sinon, pourquoi être allé jusqu’aux primaires ? Pourquoi n’avoir pas saisi la main tendue, depuis le premier jour, pour participer, en partenaire, à la construction du projet l’Avenir en commun ? Pourquoi maintenant ?

N’était-il pas plus simple et plus efficace, si nos programmes sont "si proches", si ce “rassemblement” était bien l’objectif final, d’entamer les discussions sur le fond, comme sur la forme, il y a un an, lorsque Jean-Luc Mélenchon a proposé sa candidature au soutien populaire ?

Avant le second tour de la primaire, Hamon déclarait : "Je ne pose pas comme préalable que ma candidature soit celle du rassemblement". Pour annoncer ensuite, galvanisé par un sondage qui sort opportunément le “bon” jour (allez-donc voir de prés les "critères de redressement" utilisés pour ce sondage, vous allez rire -ou pleurer-), qu’il y aurait, quoi qu’il arrive, "un bulletin Hamon à la présidentielle".

Ce n’est donc pas de “rassemblement” qu’il est question ici, mais bien d’un ralliement, d’une reddition pure et simple !

Non mais allo, quoi ? C’est BVA qui va choisir pour moi ? Et il suffit d’un sondage pour déterminer qui doit porter nos idées ?

Alors chiche !

Que dites-vous de celui-là, publié le 8/02/2017, qui donne 18% à Jean-Luc Mélenchon et 8% à Benoît Hamon ?

Alors, les amis, on se rassemble toujours ?

Pour finir dans un tout autre registre, mais que j’assume totalement, il y a la confiance que j’accorde à Jean-Luc Mélenchon et que je n’accorde pas à Benoît Hamon (pour les raisons évoquées plus haut notamment).

Je milite aux côtés du premier, mais j’étais déjà, avant cela, l’une de ses observatrices attentives. Et la somme de mes accords, de ses positions publiques, de sa constance et le vécu militant partagé, fondent cette confiance.

Laure Zudas - Insoumise et révoltée

 https://www.facebook.com/notes/laure-zudas/le-rassemblement-quand-cest-flou-cest-quil-y-a-un-loup-/10154070234992471?com

COMMENTAIRES  

12/02/2017 15:54 par Renard

J’en veux terriblement à Hamon de faire le "rassemblement" du PS alors qu’au contraire si il était véritablement socialiste il aurait dû faire éclater ce parti et faire en sorte que l’aile gauche rejoigne Mélenchon et l’aile droite macron .

Tout le monde se fout du principe d’unité socialiste aujourd’hui, pourtant Jaurès a écrit des pages et des pages pour montrer que cette unité est indispensable (à une époque où les divisions entre révolutionnaire et réformiste étaient gigantesques par rapport à aujourd’hui).

Quand je vois que le NPA et LO seront encore là.. Bon sang mais ne se rendent t-il pas compte qu’ils vont peut être piquer les quelques pourcentages de voix nécessaire à JLM pour passer au second tour ?!

12/02/2017 16:25 par Georges SPORRI

L’appel de la CGT good year et de la CGT info-com auquel de nombreuses structure se sont ralliées est IMPORTANT et URGENT...
Il ne faut pas respecter la "trêve électorale" et essayer de foutre dans la merde le caméléon du PS... Imitateur et imposteur, HAMON doit être démasqué !!!

12/02/2017 17:51 par lairderien

Bonjour l’Insoumise,
Vous avez parlé pour moi d’un bout à l’autre de votre billet. Tous vos arguments sans exception sont ceux que je développe de mon coté, partout ou je m’exprime.
lairderien, Insoumis de chez Insoumis.

12/02/2017 18:21 par Mario

Merci à LG de partager cet article qui traduit parfaitement ma pensé d’insoumis.

Mais j’avoue être un peu agacé de la stratégie à 3 bandes de billard de Mr Mélenchon et du staff.
La seule réponse à la demande de ralliement du PS, c’est d’aller se faire voir ailleurs, pour rester poli.

Il n’y a pas d’accord possible avec Hamon ou autres membres du PS, rien que de l’enfumage.
Tant pis pour les soi-disant frondeurs.
C’est fini, ... ils doivent disparaître pour payer la traîtrise qu’ils ont tous commise.

En résumé, qu’ils dégagent tous !
Ciao !

12/02/2017 23:11 par Geb.

Je rejoins tout à fait ce que développe Laure Zudas dans l’ensemble. Il y en a marre des tergiversations sur une union de la carpe et du lapin que nous savons tous être impossible au stade actuel ;

Ceux qu me lisent ici connaissent mon point de vue sans illusions sur les possibilités de victoire de Mélenchon ;

Mais il y a quelque chose de certain, ses positions se sont clairement affinées et affirmées ces derniers six mois sur des problèmes et des solutions majeures. Celà lu a fait gagner en audience et en crédibilité. si on lit d’autres sites, même de droite, et les posts des lecteurs, 5et je pesne que c’est filtré et incomplet), on en voit même certains en parler soit comme questionnement, soit comme possibilité alternative, soit comme crainte à affronter.

Et Mélenchon reste la seule plateforme valable face aux autres représentants du système binaire et à la candidate du FN.

Personne de sensé ne peux imaginer un instant voter pour quelqu’un d’autre pour barrer la route à MLP ou même à celui qu’on nous présentera comme candidat de rassemblement républicain face à celle-ci.

Si JLM n’est pas élu ça sera ou Macron ou MLP. Et au second tour, (même si c’est en "off", et que ça ne compte pas), un de ces deux candidats, en raison du report ou du non report "républicain", rassemblera moins de voix que JLM au premier tour

Je vais être bien clair, pour ceux qu me taxeront de "naïf" ou qui penneront que je fas une confiance aveugle à JLM.

Je connais tout son parcours, (Contrairement à bien d’autres ici et ailleurs), pour l’avoir suivi, (Et même surveillé), de près en tant que militant communiste depuis 1968. Il a eut un parcours zigzaguant et chaotique, mais ça ne signifie pas qu’à un moment donné il n’a pas pris conscience de la situation. Dans l’absolu le gars a une connaissance, le charisme, et des compétences suffisantes pour faire un bon chef d’état ; Reste à savoir au service réel de qui, et s’il est réellement "sincère", (Et ça c’est la loterie mais on n’a pas le choix. Il faudra abatte les cartes pour "voir"). Aura-t-il alors la fermeté, le courage et la puissance pour résister aux pressions énormes qu’il va subir, surtout s’il arrive deuxième ? Ca reste aussi une question à valider.
Je ne parlerai pas du cas ou il arriverait premier car ça relèverait plus du ressort du Saint-Siège que du réalisme pragmatique.

Pour nous les paumés dans la nature, s’il arrive second et tient la route, c’est un espoir immense de rassemblement et de retour en militance et mobilisation de tous les Communistes et sympathisants déçus par la politique soc’dem du PCF et ses virevoltes européennes.

Et c’est aussi une capacité de rassemblement ACTIF et CONSCIENT face à ce qui va tomber sur notre gueule et sur le Peuple si MLP est élue.

Qu’on me comprenne bien. Il ne s’agit pas si MLP est élue de se la jouer comme aux USA face à Trump, de commencer le bordel avant même qu’il ait levé le petit doigt pour nuire, ni de prendre le pognon de Soros et ses banderoles pour aller jouer les petits soldats pour son compte au Maidan devant l’Elysée. Mais plutôt de prendre en main à la base, sur le Programme de Mélenchon, en l’affinant si nécessaire, en recréant des cellules de résistance capables et matures. Et de recréer une force politique, légale ou clandestine, ou les deux si nécessaire capable de prendre les chose en main si ça tourne vraiment mal.

2017 va être économiquement une année "clef". Pour le Capital international, mais surtout, (Chez nous), pour l’ensemble du Peuple français.

La Marine ne pourra pas "contrôler" la catastrophe même si elle en avait la volonté. Tout simplement parce que sa compréhension du Monde est essentiellement "élitiste" et "hiérarchique", je dirai même "oligarchique". Elle n’a pas les capacités d’analyse ni la compréhension réelle des mouvements populaires ni des mécanismes économiques réels. Car ce ne sont tout bonnement ni sa culture, ni sa classe sociale, qui représentent la culture historique de la majorité des masses prolétariennes françaises.

Dès que ça tournera mal pour elle, elle n’aura comme solutions que la désignation de boucs émissaires, (Arabes, Communistes, opposants), le ralliement à ceux qu’elle fait semblant de dénoncer aujourd’hui, et la guerre. Civile, ou d’intervention à l’Etranger.

Il est prépondérant que ce moment concrétisé, au lendemain des élections, il existe formellement une force antagoniste puissante progressiste rassemblant TOUTES les couches de population exploitées autres que le 1% afin de prendre la situation en main. Et que cette force soit rassemblée sur un programme et des certitudes efficaces stratégiques pour le mettre en oeuvre. De même il faudra qu’on le veuille ou non au moins un groupe, sinon un leader, qui soit cohérent pour faire appliquer et valider ce programme depuis la base vers le sommet.

Penser "qu’on pourra changer les choses" uniquement par le vote, ou la simple bienséance, en laissant à nos pires ennemis le soin de les mettre en oeuvre "parce que c’est la Loi" ou que c’est "la volonté du Peuple" relève de l’ordre de l’utopie.

Et si cela est malgré tout exprimé de cette façon par des dirigeants populaires, d’un parti ou d’un autre, ça relèvera tout simplement de la Haute Trahison envers le Peuple et les Masses.

Il faut urgemment une organisation commune et une plateforme populaire universelle ou se rassembler, réfléchir et lutter...

Et le vote Mélenchon est un des marchepieds indispensables pour y arriver. Il n’y a pas, (Plus), d’autre alternative cohérente.

13/02/2017 06:05 par Beyer Michel

@Geb
"Mais il y a quelque chose de certain, ses positions se sont clairement affinées et affirmées ces derniers six mois sur des problèmes et des solutions majeures. Celà lu a fait gagner en audience et en crédibilité. si on lit d’autres sites, même de droite, et les posts des lecteurs, 5et je pesne que c’est filtré et incomplet), on en voit même certains en parler soit comme questionnement, soit comme possibilité alternative, soit comme crainte à affronter."
Entièrement d’accord avec vous. C’est sous cet aspect que je soutiens la candidature "Melenchon". Je ne partage pas toutes les options du programme "France Insoumise", notamment sur le nucléaire. Sur l’UE et l’Euro, j’ai souvent avancé, sur ce site, l’idée que : "l’UE soit on la change ou on la quitte" , c’était laisser faire croire que l’UE est réformable.
Reste que la candidature "Melenchon" est un pôle de rassemblement.

13/02/2017 08:31 par daniel

Reçu ce matin ci dessous, et ma réponse, je voterai Mélenchon.


"Bonjour
La situation, très nouvelle, a conduit des camarades membres du CEN, du CN, secrétaires fédéraux, membre de la commission économique à une prise de position sous le titre :
"Rassemblement à gauche : assez de paroles, des actes !".
Ce texte est ouvert à la signature de tous les communistes qui veulent que notre parti sorte de la position de spectateur du débat de la présidentielle et de l’inaction terrible qui nous est ,de fait, imposée par la direction nationale
J’ai signé ce texte
Je te l’adresse pour signature en pièce jointe
Si tu signes envoie moi un courriel.
Il est souhaitable que tu le propages autour de toi.
Fraternellement, Un responsable du PcF.

Appel PCF : SORTONS DE L’IMMOBILISME
En choisissant de ne pas présenter de candidat(e) issu(e) de ses rangs à l’élection présidentielle, le PCF a, dans le même temps, décidé par une résolution adoptée à 94% « de continuer d’agir jusqu’au bout pour parvenir à une telle candidature commune et empêcher la victoire de la droite et de l’extrême droite. » Les communistes ont mandaté « la direction nationale et le secrétaire national du PCF pour poursuivre ces efforts… », et ont décidé que le choix « de s’engager sans attendre autour d’une candidature » (en l’occurrence celle de JL.Mélenchon) « [n’était] pas le terme de [leurs] efforts de rassemblement. »
Deux événements politiques considérables, le discrédit de la candidature Fillon et, surtout, le résultat de la primaire socialiste avec la défaite de Valls et le succès de Benoît Hamon, créent une situation tout à fait nouvelle. Cela relance le défi et la possibilité d’un rassemblement de la gauche et des écologistes pour battre la droite et l’extrême-droite, rompre avec le social-libéralisme et sortir de l’austérité avec une candidature commune à la présidentielle, un contrat majoritaire pour les législatives et une dynamique de luttes populaires.
Lâcher l’exigence d’une candidature commune pour la présidentielle rendrait impossible un succès de la gauche pour cette échéance et donc peu crédible l’idée de majorité de gauche pour les législatives.
Ne pas relever ce défi serait prendre la responsabilité de laisser la voie libre à la droite et à l’extrême-droite. Face à une situation aussi lourde de conséquences, l’immobilisme n’est plus de mise.
Il faut sortir du blocage actuel à gauche et cesser d’opposer réalisme, efficacité et radicalité, de privilégier les éléments de division au détriment des possibilités de convergence.
Le Parti Communiste peut beaucoup y aider : il avance en effet des propositions précises fortes d’une cohérence associant l’énoncé d’objectifs sociaux audacieux à la conquête de pouvoirs par les salariés et les citoyens sur l’utilisation de l’argent des entreprises, des banques, de l’État et même de l’Union européenne.
Il est encore temps de prendre une initiative marquante. Pour cela le PCF doit sortir de l’attentisme.
Nous demandons que Pierre Laurent et le Comité Exécutif National réunissent d’urgence le Conseil national du PCF. Celui-ci pourrait décider d’appeler à une rencontre des candidats et des forces politiques de la gauche anti-austérité, et lancer une pétition nationale unitaire pour que soit construite, autour de quelques grands axes, une plate-forme commune pour lutter contre les marchés financiers et répondre aux attentes populaires. Cela concernerait particulièrement l’emploi, le travail, les salaires, l’écologie, la protection sociale et les services publics, la démocratie, l’entreprise, les banques et l’Europe."

13/02/2017 09:03 par legrandsoir

Cela fait des mois que LGS informe sur la volonté de l’appareil communiste de trouver dans le PS un candidat anti-Mélenchon.
A l’époque, celui qui avait été approché, car il était donné gagnant possible des primaires, était Montebourg. Le vainqueur étant Hamon, c’est vers lui que se tourne la direction du PCF, bafouant le vote de ses adhérents.
Mais l’objectif est de signer des accords de désistement réciproque pour les législatives. Voir :
https://www.legrandsoir.info/pour-la-direction-du-parti-communiste-francais-les-presidentielles-sont-perdues-restent-les-legislatives.html

13/02/2017 09:22 par Assimbonanga

Ma parole ! Le texte de Geb ne mériterait-il pas de devenir un article du GS ?

13/02/2017 14:07 par legrandsoir

Il aurait peut-être dû nous le proposer en cliquant sur "Publier un article".

14/02/2017 11:03 par Assimbonanga

Geb ! Avez-vous entendu ? Cliquez sur "Publier un article" ! (Parfois LGS lance une opération "nos lecteurs ont du talent", et il publie un commentaire de sa propre initiative, mais pas cette fois...)

14/02/2017 16:07 par Roger

Tout cela est parfaitement argumenté.
D’autant plus que l’appel de "communistes institutionnels" (Cf. Daniel) ne manque pas d’air !
Voilà des politiciens qui nous proposent maintenant (à 2 mois des échéances) de prendre le temps de "rassembler" et d’élaborer une plate forme commune. Ce n’est pas sérieux, il faudrait que beaucoup de militants enthousiastes se consacrent à temps plein à cette tâche, sauf à laisser aux théoriciens de cet appel le soin de faire (très démocratiquement n’est-ce-pas ?) ce travail de fond.
Cette dénégation du travail effectué depuis de longs mois par les citoyen (encartés ou pas) de la France Insoumise, ce refus de considérer l’Avenir en commun comme la seule plateforme commune(amendable en continue) dont nous disposons et de ce fait "opérationnelle", c’est proprement stupéfiant. Et brusquement je me choppe un gros coup de fatigue...

15/02/2017 11:30 par Geb.

@ Assibonanga...

C’est fait.

15/02/2017 18:33 par rigaud gilles

bonjour, Il est bien triste de voir qu’une fois de plus l’idéologie sectaire empêchera la vraie gauche encore majoritaire en France de gagner, comme chevênement a dématé Jospin en 2002 et vue le FN accéder au second tour alors qu’il n’aurait jamais du, le géguerre stupide Hamon Mélenchon va faire que le curé Macron ou le catho Fillon sera président, car eux ils vont s’unir. Comment les insoumis gouverneront sans parti ? hein, les socialos ont une vieille structure très efficace, plein de députés disciplinés qui se seraient rangés derrière un Mélennchon ou un Hamon sous le sigle d’un vieux PS mais qui a le mérité d’exister lui, qui a fait la loi anti peine de mort, la 5ieme semaine et le RSA. Mélenchon pour l’instant il fait que geuller ou geindre, alors au lieu de se tirer dans les pattes commes des merdeux en cours de récréation mettez vous autour d’une table et faisons un front de combat anti ultra libéralisme et allons au charbon tous ensemble, Mélenchon Hamon on s’en fout ce qu’il faut c’est gagné !! si les militants pensent ça les chefs mettront enfin leur ego la ou il devrait être dans leur c....
gilles

16/02/2017 11:27 par Assimbonanga

@Geb : ah !
Et sinon, pour en revenir à nos moutons, c’est quand même dingue que l’univers médiatique donne un tel écho à MLP. Concrètement, qui est capable de rassembler régulièrement, de régions en régions, de 1000 à 2000 personnes , voire 10 000 (Lyon) ou 6500 (hologramme à Paris) ? C’est La France Insoumise , ex-front-de-gauche, avec Mélenchon. Hors, comment se fait-il que personne ne remarque que Marine Le Pen fait peu de meetings et qu’il lui faut bien l’ensemble de toutes ses troupes pour remplir une salle de congrès de taille moyenne, de loin en loin, quasi exceptionnellement, et en forçant bien ?
Marine Le Pen est essentiellement un produit médiatique dont elle utilise les codes avec facilité. Tout est facilités chez elle d’ailleurs. Ça coûte pas cher et ça marche. Le ragot, la médisance, la peur, le tournage en boucle sont des vilains défauts très répandus dans l’espèce humaine. Elle en use abondamment.

17/02/2017 10:37 par Moris

Vous avez dit clarté ?
Mais non le programme de JLM n’est pas clair du tout. Il est bourré de paradoxes et de contradictions. A commencer par celle-ci : Son programme est constitutif d’un régime présidentiel typique de la Vème république et de la monarchie élective totalement incompatible avec le principe d’une assemblée constituante qui rebattrait les cartes de la répartition des pouvoirs. Alors où est le loup ? Qui est l’agneau ? Il serait temps que les militants de tous poils s’initient un tant soit peu à la psychologie et comprennent que la paradoxalité suscite chez "les gens" un rejet spontané massif tel que l’a formalisé Michéa dans le concept de "common decency".

18/02/2017 23:51 par Laure Zudas

"Son programme est constitutif d’un régime présidentiel typique de la Vème république et de la monarchie élective totalement incompatible avec le principe d’une assemblée constituante qui rebattrait les cartes de la répartition des pouvoirs."

Ennoncer cela sans l’étayer, n’en fait pas une vérité. Soyez donc plus précis et démontrez ce que vous dites. En quoi ? Quelles mesures ? Eclairez-moi, vous semblez savoir des choses que "les militants" ignorent...

21/02/2017 14:32 par Roland011

17/02/2017 à 10:37 par Moris Quelle prose malhonnête, Je ferais remarquer au Mr si bien informé que pour le moment et cela jusqu’à l’éventuelle nouvelle constitution, nous sommes sous la Vem république et sa constitution, également au passage adhérent a l’Europe UE et ses directives. Donc soumis aux lois en vigueur que cela nous plaise ou pas (moi pas) Il faut donc changer la dite constitution et les lois - point
La mauvaise foi et le dénigrement ni change rien

23/02/2017 22:54 par Jean-Pierre

J’aime bien ce billet. Une chose me saute à l’esprit immédiatement quand j’entends parler de ce fameux fumeux rassemblement.
Quand Hamon a remporté la primaire, il y a eu immédiatement au sein de son propre parti des voix pour s’élever contre lui. Comment peut-on demander à quelqu’un de rallier un candidat ne faisant même pas l’unanimité dans son propre camp ? Cela me stupéfait, d’autant plus que je n’ai entendu ou lu personne relevant ce qui me paraît une énormité !
Et puis, s’il faut s’unir, pourquoi ne serait-ce pas à Hamon de se rallier à Mélenchon ?

Signé : un gros naïf !

(Commentaires désactivés)