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Les signes inquiétants d’une nouvelle guerre majeure

Le prochain sur la liste : le Pakistan (AntiWar)

Je ne suis pas le seul à avoir remarqué toutes ces «  fuites » en provenance des cercles hauts placés à Washington sur nos relations houleuses avec le Pakistan. D’un seul coup, Islamabad est sur le point de faire partie de l’Axe du Mal, alors que le Chef d’Etat Major, l’Amiral Mullen, accuse ouvertement les Pakistanais d’avaliser l’assassinat d’un journaliste et de s’allier avec une fraction des Talibans. Depuis quand un militaire - rien de moins que le chef en titre et en uniforme des forces armées US - s’exprime-t-il sur un sujet politique aussi sensible ? Pourquoi, alors qu’il bénéficie du soutien total de la Maison Blanche qui, a l’évidence, a préparé un plan en ce qui concerne le Pakistan ?

Ces nouvelles accusations jettent de l’huile sur un feu qui a éclaté lors de la découverte de la planque d’Oussama Ben Laden à Abbottabad, où il se cachait depuis des années. Les «  pakistanophobes » de l’administration - et ils sont nombreux - ont été prompts à tirer la conclusion qu’il avait bénéficié de la complicité de l’armée pakistanaise - parce que sa cachette se trouvait à proximité d’une académie militaire. Chose étrange, parce qu’on sait que des membres d’Al Qaeda se sont cachés pendant des années aux Etats-Unis, sans être repérés, tout en planifiant leurs attaques terroristes du 11/9. Pire encore, des agents du FBI avaient averti Washington après que l’un des terroristes ait pris de cours de pilotage et que ce dernier ait été signalé pour activités suspectes - sans effet. Imaginons que quelqu’un ait signalé aux authorités locales une activité suspecte à Abbottabad avec le même résultat. Mais aux yeux des pakistanophobes, cela semble constituer une preuve irréfutable de la complicité d’Islamabad.

Pour l’impérialisme US, la récompense suprême au Moyen-orient - le joyau de la couronne de l’Empire - est l’Iran, depuis longtemps l’objet des convoitises du Parti de la Guerre. Mais puisqu’ils n’ont ni les ressources ni le soutien politique pour attaquer, leur stratégie, pour le moment, consiste à l’encercler. D’abord l’Irak et l’Afghanistan, renforçant l’importante présence militaire US dans le Golfe - et maintenant le Pakistan. (l’Azerbaïdjan, au nord, a remplacé le Kirghizistan en tant que principale base de fourniture de matériel aux troupes US dans la région).

Dépouillé de ses bruyants dirigeants militaires, qui se bercent d’illusions sur l’autonomie de leur pays, le Pakistan serait totalement intégré dans la sphère d’influence américaine - et l’Iran se retrouverait totalement encerclé.

Tout en maintenant la menace d’une attaque directe contre l’Iran, le puissant lobby pro-israélien - une force motrice du camp anti-iranien - attend son heure, confiant en sa victoire finale. Pendant ce temps, ils sont en train de soigneusement créer les conditions finales pour une entrée en guerre, dont une des clés est la rupture des relations entre le Pakistan et les Etats-Unis.

On retrouve la marque du lobby partout dans les dernières opérations de propagande anti-pakistanaises. Ce fut un certain Simon Henderson, décrit comme l’expert en titre sur les capacités nucléaires pakistanaises à l’Institut sur la Politique au Proche-orient à Washington (WINEP), qui a récemment publié un courrier supposément rédigé par un haut officiel nord-coréen qui «  prouverait » que le Pakistan a fourni de la technologie nucléaire à la Corée du Nord. Le WINEP a été crée par Martin Indyk, ancien directeur de recherches du Comité des Affaires Americano-Israéliennes (AIPAC - lobby pro-israélien aux US, le «  CRIF » états-unien - NdT), comme une branche «  académique » de l’AIPAC qui est le principal groupe de propagande pro-israélienne aux Etats-Unis.

Il ne fait pratiquement aucun doute que la lettre est un faux car, après tout, pourquoi les Coreens écriraient-ils en anglais à des Pakistanais et, en y réfléchissant bien, pourquoi écriraient-ils une telle lettre, au contenu si compromettant ? Pourtant, comme l’histoire récente nous l’a montré, lorsqu’il s’agit de répandre la propagande du gouvernement US, des médias tels que le Washington poste et le New York Times ne sont pas très regardants. Personne ne se soucie réellement de savoir si cette affaire est crédible, encore moins si elle est vraie : l’idée est de lancer un véritable tir de barrage d’accusations afin de créer le sentiment d’une perfidie Pakistanaise. Pas de fumée sans feu...

Les signes d’un réchauffement des relations entre l’Iran et le Pakistan ont culminé avec l’accord de construction d’un gazoduc qui transportera le gaz iranien vers les ports pakistanais, offrant ainsi une bouffée d’oxygène à l’économie iranienne actuellement sous pression. Le gazoduc devrait être mis en service dans six mois. Ceci explique en bonne partie l’éruption récente de rhétorique anti-pakistanaise en provenance de Washington.

Comme je l’ai déjà dit, la politique étrangère des Etats-Unis est menée en fonction de questions internes. L’AIPAC est l’un des lobbys les plus puissants et les plus craints à Washington. Il exerce une influence déterminante sur la politique étrangère des Etats-Unis au «  Proche-orient » («  proche de quoi ? » pourrait-on demander au WINEP) et a battu sans relâche les tambours de la guerre contre l’Iran. En cette année électorale, le Président Obama - déjà mal en point - ne peut se permettre de les ignorer lorsqu’ils l’accusent de n’avoir pris aucune initiative sur l’Iran.

Ce n’est certainement pas une opinion publique lassée qui réclamera l’invasion et l’occupation d’un pays plusieurs fois supérieur en surface et en population à l’Irak, mais cela n’empêche pas l’administration Obama de préparer le terrain pour une attaque. Ceci explique du coup de poignard inattendu dans le dos Pakistanais.

Pour ce que je peux discerner, le camp Obama a poursuivi une politique initiée par le régime de Bush dans le Balouchistan iranien, en soutenant le groupe armé Jundallah qui mène des attaques contre les civils et officiels iraniens. Les Pakistanais ont peut-être finalement cédé aux demandes iraniennes en n’autorisant plus les actions terroristes soutenues par les Etats-Unis d’être lancées à partir de leur territoire. Islamabad a longtemps brandi cette épée de Damoclès au-dessus de ses alliés à Washington.

Il faudrait un bon prétexte, bien-sûr, avant que Washington puisse se permettre d’entrer en action : peut-être l’armée pakistanaise sera-t-elle qualifiée de «  menace » contre la «  démocratie pakistanaise » - ce qu’elle est. En tous cas, un nouveau coup d’état à Islamabad ne serait pas vraiment une surprise - auquel cas l’armée US pourrait voler «  au secours » du président Asif Ali Zardari (connu sous le sobriquet de «  M. Dix Pour Cent »). Une autre justification pour une intervention US pourrait-être une «  menace terroriste » contre l’arsenal nucléaire pakistanais. On sait que les Etats-Unis ont déjà dressé des plans à ce sujet. Ou bien - le plus facile - serait de simplement déclarer qu’Al Qaeda a migré en masse au Pakistan, et ensuite d’accroitre progressivement notre présence militaire, ce qui, bien-sûr a déjà commencé.

A ce stade, la guerre contre - ou à l’intérieur - du Pakistan semble presque inéluctable. La question n’est plus «  si », mais «  quand ».

Justin Raimondo
http://www.informationclearinghouse.info/article28541.htm

Traduction «  ça devient compliqué à suivre » par VD, avec probablement les fautes et coquilles habituelles.

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Point de non-retour
Andre VLTCHEK
LE LIVRE : Karel est correspondant de guerre. Il va là où nous ne sommes pas, pour être nos yeux et nos oreilles. Témoin privilégié des soubresauts de notre époque, à la fois engagé et désinvolte, amateur de femmes et assoiffé d’ivresses, le narrateur nous entraîne des salles de rédaction de New York aux poussières de Gaza, en passant par Lima, Le Caire, Bali et la Pampa. Toujours en équilibre précaire, jusqu’au basculement final. Il devra choisir entre l’ironie de celui qui a tout vu et (…)
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