Le double effet « Taser », ou le retour d’Alliot-Marie

COLLET

En janvier 2011, lors de l’éclosion du « printemps tunisien », Mme Alliot-Marie proposa benoîtement à l’Assemblée Nationale que notre immense « savoir faire » policier fut mis au service du dictateur Ben Ali.

Las ! L’un de ces hasards de l’Histoire que la dame n’avait pas prévu malgré son habileté politique fit que la révolte du peuple tunisien devint très « tendance » en Occident démocratique. Prise à revers, Mme Alliot-Marie fut désavouée, et M. Ben Ali ne fut pas sauvé par nos « forces de sécurité ».

Mais notre admirable « savoir faire », lui, ne se perdit pas. Il s’est même enrichi depuis ce temps de nouvelles armes « sub-létales » dénoncées par de nombreuses associations et par une commission sénatoriale (https://www.senat.fr/leg/ppl10-087.html).

Et c’est aujourd’hui au démantèlement des réflexions qui à « nuitdebout » s’interrogent sur la démocratie française, et des mouvements sociaux de l’hexagone qui s’opposent à la loi « Travail » que le pouvoir socialiste utilise ces compétences.

Et de fait, le développement de ce savoir-faire a toujours été fait pour cela et non pour notre « sécurité » : on ne sache pas que les terroristes, quelle que soit leur obédience, se soucient des flashballs et autres taser.

Le véritable adversaire de tout pouvoir est bel et bien l’opposition politique radicale susceptible de le mettre en cause, et non la délinquance ni même le terrorisme. Si ceux-ci peuvent un temps le déstabiliser, nous voyons clairement que les ténors du pouvoir ont appris de longue date à s’emparer à leur profit de leurs effets pour justifier un contrôle accru et une politique sécuritaire renforcée, voire un « état d’urgence » perpétuel...

COMMENTAIRES  

12/05/2016 08:13 par babelouest

Je suis interpellé par la citation du jour (celle de Lénine sur les révolutionnaires canonisés).

Ce ne fut pas le cas de Robespierre, sans doute gênait-il trop par sa clairvoyance, et il fallait bien charger ses épaules des crimes de ceux qui « l’écartèrent », afin de leur donner pour la postérité un vernis de respectabilité. Je suis d’ailleurs heureux que, malgré des travaux assez récents comme ceux de Furet, sa réhabilitation, et surtout celle de ses actes et paroles, soit enfin en route.

De dignes personnages actuellement ont des comportements similaires dans leur veulerie, leur violence quotidienne, avec ces actes que vécurent les gens du peuple annihilés après le 9 thermidor. Certes, ce furent des royalistes qui périrent sous les boulets du général Vendémiaire, mais l’analogie interpelle avec les flasballs, les grenades de désencerclement, voire Offensives. La Haute Bourgeoisie tient à se perpétuer indéfiniment.

Ah bon sang, Nous Sommes Le Peuple Qui Va !

(Commentaires désactivés)