La Mission tentaculaire de l’Otan embrasse la France

photo : AFP

L’OTAN, le bras principal à l’étranger du complexe militaro-industriel des Etats-Unis, ne fait que s’étendre. Sa raison d’être originelle, le bloc soviétique supposé menaçant, est morte depuis 20 ans. Mais à l’instar du complexe militaro-industriel lui-même, l’OTAN est maintenue en vie et continue de croître à cause d’une combinaison d’intérêts économiques bien établis, d’inertie institutionnelle et d’un état d’esprit officiel proche de la paranoïa, avec des boîtes à idées bien financées (les « think tanks ») qui cherchent désespérément des « menaces ».

Ce mastodonte s’apprête à célébrer son 60ème anniversaire en avril, sur le Rhin, à Strasbourg en France et à Kehl et Baden Baden en Allemagne. Le président français, Nicolas Sarkozy, dont la popularité s’effrite, lui offre un cadeau exceptionnel : le retour de la France dans le « commandement intégré » de l’OTAN. Cet événement bureaucratique, dont la signification pratique reste peu claire, fournit au choeur des fonctionnaires et des éditorialistes OTANolâtres de quoi s’enorgueillir. Voyez ! Ces idiots de Français ont reconnu leur erreur et sont rentrés au bercail.

Sarkozy dit les choses autrement. Il affirme qu’en rejoignant le commandement de l’OTAN l’importance de la France s’accroîtra, en lui donnant de l’influence sur la stratégie et les opérations d’une Alliance qu’elle n’a jamais quittée et pour laquelle elle a continué de contribuer plus que sa part en terme de forces armées.

Le défaut dans cet argument est que c’était en premier lieu le contrôle total et inébranlable des Etats-Unis sur le commandement intégré de l’OTAN qui persuada le Général Charles de Gaulle à le quitter, en mars 1966. De Gaulle ne le fit pas sur un coup de tête. Il avait essayé de changer le processus de prise de décision et avait constaté que c’était impossible. La menace soviétique avait diminué et de Gaulle ne voulait pas être entraîné dans des guerres qu’il pensait inutiles, comme les efforts étasuniens de gagner la guerre en Indochine que la France avait déjà perdue et qu’il considérait ingagnable. Il voulait que la France soit capable de poursuivre ses propres intérêts au Proche-Orient et en Afrique. D’autre part, la présence militaire des Etats-Unis en France stimulait les manifestations « Yankee go home ». Le transfert du commandement de l’OTAN en Belgique satisfaisait tout le monde.

Le prédécesseur de Sarkozy, Jacques Chirac, étiqueté à tort par les médias étasuniens comme « anti-américain », était déjà prêt à rejoindre le commandement de l’OTAN s’il pouvait obtenir quelque chose de substantiel en retour, comme le commandement de l’OTAN en Méditerranée. Les Etats-Unis refusèrent platement.

A la place de Chirac, Sarkozy accepte des miettes : l’affectation d’officiers supérieurs français à un commandement au Portugal et dans quelque base d’entraînement aux Etats-Unis. « Rien n’a été négocié. Deux ou trois officiers français supplémentaires en position de recevoir des ordres des Américains ne changeront rien », a observé l’ancien ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, lors d’un récent colloque sur la France et l’Otan. Sarkozy a annoncé ce retour le 11 mars, six jours avant que cette question ne soit débattue par l’Assemblée Nationale. Les protestations de gauche comme de droite seront vaines.

Il semble qu’il y ait deux causes principales à cette reddition inconditionnelle.

L’une est la psychologie de Sarkozy lui-même, dont l’adoration pour les aspects les plus superficiels des Etats-Unis s’est exprimée dans son discours embarrassant devant le Congrès des Etats-Unis en novembre 2007. Sarkozy est peut-être le premier président français qui semble ne pas aimer la France. Ou, du moins, qui semble préférer les Etats-Unis (la version qu’il a vue à la télévision). Il peut donner l’impression d’avoir voulu être le président de la France, non pas par amour pour son pays, mais par vengeance sociale contre lui. Depuis le début, il s’est montré pressé de « normaliser » la France, c’est-à -dire, de la refaçonner en accord avec le modèle américain.

L’autre cause, moins flagrante mais plus objective, est la récente expansion de l’Union Européenne. L’absorption rapide de tous les anciens satellites d’Europe de l’Est, ainsi que des anciennes républiques soviétiques d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie, a radicalement changé l’équilibre du pouvoir au sein de l’UE elle-même. Les nations fondatrices, la France, l’Allemagne, l’Italie et les pays du Benelux, ne peuvent plus guider l’Union vers une politique étrangère et de sécurité unifiée. Après le refus de la France et de l’Allemagne d’accepter l’invasion de l’Irak, Donald Rumsfeld a discrédité ces deux pays comme faisant partie de la « vieille Europe » et il s’est gargarisé de la volonté de la « nouvelle Europe » de suivre l’exemple des Etats-Unis. La Grande-Bretagne à l’Ouest et les « nouveaux » satellites européens à l’Est sont plus attachés aux Etats-Unis, politiquement et émotionnellement, qu’ils ne le sont à l’Union Européenne qui les a accueillis et leur a apportés une considérable aide économique au développement et un droit de veto sur les questions politiques majeures.
Le rêve européen brisé

Cette expansion a enterré de fait le projet français de longue date de construire une force de défense européenne pouvant agir hors du commandement de l’OTAN. Les dirigeants de la Pologne et des Etats Baltes veulent une défense américaine, à travers l’Otan, point. Ils n’accepteraient jamais le projet français d’une défense européenne qui ne serait pas liée à l’OTAN et aux Etats-Unis.

La France a son propre complexe militaro-industriel , un nain comparé au complexe militaro-industriel américain, mais le plus grand de l’Europe occidentale. Tout complexe de ce type a besoin de marchés à l’exportation pour son industrie d’armement. Le marché avec le plus grand potentiel aurait été des forces armées européennes indépendantes. Sans cette perspective, certains pouvaient espérer qu’en rejoignant le commandement intégré les marchés de l’OTAN s’ouvriraient à la production militaire française.

Un espoir ténu, cependant. Les Etats-Unis protègent jalousement les acquisitions majeures de l’OTAN au bénéfice de leur propre industrie. La France n’aura probablement pas beaucoup d’influence au sein de l’OTAN pour la même raison qui fait qu’elle abandonne sa tentative de construire une armée européenne indépendante. Les Européens sont eux-mêmes profondément divisés. Avec une Europe divisée, les Etats-Unis règnent. De plus, avec la crise économique qui s’accentue, l’argent est de moins en moins disponible pour l’armement.

Du point de vue de l’intérêt national français, ce faible espoir de commercialiser des équipements militaires lourds est plus que compromis par les conséquences politiques désastreuses de l’acte d’allégeance de Sarkozy.

Il est vrai que même hors du commandement intégré de l’OTAN l’indépendance de la France n’était que relative. La France a suivi les Etats-Unis dans la première guerre du Golfe - le Président François Mitterrand espéra vainement gagner ainsi de l’influence à Washington, le mirage habituel qui attire les alliés dans les opérations étasuniennes douteuses. La France s’est jointe à l’OTAN en 1999 dans la guerre contre la Yougoslavie, malgré les doutes aux plus hauts niveaux. Mais en 2003, le Président Jacques Chirac et son ministre des affaires étrangères Dominique de Villepin ont réellement usé de leur indépendance en rejetant l’invasion de l’Irak. Il est généralement reconnu que la position française a permis à l’Allemagne de faire de même. La Belgique a suivi.

Le discours de Villepin, le 14 février 2003, au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, donnant la priorité au désarmement et à la paix sur la guerre, reçut une rare standing ovation. Le discours de Villepin fut immensément populaire dans le monde entier et a accru énormément le prestige de la France, en particulier dans le monde arabe. Mais, de retour à Paris, la haine personnelle entre Sarkozy et Villepin atteignit des sommets passionnels et l’on peut suspecter que le retour de Sarkozy dans l’obédience de l’OTAN est également un acte de vengeance personnelle.

Le pire effet politique est beaucoup plus vaste. L’impression est à présent créée que « l’Occident » - l’Europe et l’Amérique du Nord - se barricadent contre le reste du monde par une alliance militaire. Rétrospectivement, la dissidence française a rendu service à l’ensemble du monde occidental en donnant l’impression - ou l’illusion - que la pensée et l’action indépendantes étaient toujours possibles et que quelqu’un en Europe pouvait écouter ce que d’autres parties du monde pensaient et disaient. Désormais, ce « resserrement des rangs », salué par les fervents défenseurs de l’OTAN comme « améliorant notre sécurité », sonnera l’alarme dans le reste du monde. L’empire semble resserrer ses rangs en vue de faire la loi dans le monde. Les Etats-Unis et ses alliés ne prétendent pas ouvertement diriger le monde, seulement le réguler. L’Ouest contrôle les institutions financières mondiale, le FMI et la Banque Mondiale. Il contrôle le judiciaire, la Cour Pénale Internationale, laquelle, en six années d’existence, a jugé seulementun obscur chef de guerre congolais et mis en accusation 12 autres personnes, toutes africaines - alors que, pendant ce temps, les Etats-Unis causent la mort de centaines de milliers, voire de millions de personnes en Irak et en Afghanistan et soutiennent l’agression continuelle d’Israël contre le peuple palestinien. Pour le reste du monde, l’OTAN n’est que la branche armée de cette entreprise de domination. Et cela à un moment où le système du capitalisme financier dominé par l’Ouest entraîne l’économie mondiale dans l’effondrement.

Cette gesticulation, consistant à « montrer l’unité occidentale » pour « notre sécurité », ne peut que rendre le reste du monde inquiet pour l’avenir. Pendant ce temps, l’OTAN manoeuvre chaque jour un peu plus pour encercler la Russie avec des bases militaires et des alliances hostiles, notamment en Géorgie. En dépit des sourires pendant les dîners avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, Hillary Clinton répète le mantra étonnant selon lequel « les sphères d’influence ne sont pas acceptables » - voulant dire, bien sûr, que la sphère historique russe est inacceptable, tandis que les Etats-Unis l’incorporent vigoureusement dans leur propre sphère d’influence, qui s’appelle l’OTAN.

Déjà , la Chine et la Russie accroissent leur coopération en matière de défense. Les intérêts économiques et l’inertie institutionnelle de l’OTAN poussent le monde vers un alignement préalable à la guerre bien plus dangereux que la Guerre Froide.

La leçon que l’OTAN refuse d’apprendre est que sa recherche d’ennemis crée des ennemis. La guerre contre le terrorisme nourrit le terrorisme. Entourer la Russie avec des missiles soi-disant « défensifs » - lorsque tout stratège sait qu’un bouclier accompagné d’une épée est aussi une arme offensive - créera un ennemi russe.

La Recherche de Menaces

Pour se prouver à elle-même qu’elle est réellement « défensive », l’OTAN continue de rechercher des menaces. Eh bien, le monde est un endroit agité, en grande partie grâce à la sorte de mondialisation économique imposée par les Etats-Unis au cours des décennies passées ! Cela pourrait être le moment d’entreprendre des efforts diplomatiques et politiques afin de mettre au point des moyens internationalement acceptés pour traiter les problèmes tels que la crise économique mondiale, le changement climatique, l’utilisation de l’énergie, les pirates informatiques (« la guerre cybernétique »). Les groupes de réflexion de l’OTAN se jettent sur ces problèmes pour y trouver de nouvelles « menaces » qui doivent être traitées par l’OTAN. Cela conduit à une militarisation des décisions, là où elles devraient être démilitarisées.

Par exemple, que peut bien vouloir dire répondre à la menace supposée du changement climatique avec des moyens militaires ? La réponse semble évidente : la force militaire peut être utilisée d’une manière ou d’une autre contre les populations obligées de fuir de chez elles à cause des sécheresses ou des inondations. Peut-être, comme au Darfour, la sécheresse conduira-t-elle à des conflits entre groupes ethniques ou sociaux. Ensuite, l’OTAN peut décider quel est le « bon » camp et bombarder l’autre camp. Quelque chose de ce genre.

Le monde semble en effet se diriger vers une période de troubles. L’Otan semble se préparer à affronter ces troubles en utilisant la force armée contre des populations indisciplinées.

Cela sera évident lors de la célébration du soixantième anniversaire de l’OTAN, qui se déroulera les 3 et 4 avril prochains à Strasbourg et à Kehl.

Ces villes seront transformées en camps armés. Les habitants de la ville tranquille de Strasbourg sont obligés demander des badges pour pouvoir quitter leurs propres habitations ou y entrer durant ce joyeux évènement. Aux moments cruciaux, ils ne seront pas autorisés du tout à quitter leur domicile, sauf en cas d’urgence. Le transport urbain sera stoppé. Ces villes seront aussi mortes que si elles avaient été bombardées, afin de permettre aux dignitaires de l’OTAN de simuler une démonstration de paix.

Le point culminant sera une séance de photos de dix minutes, lorsque les dirigeants français et allemand se serreront la main sur le pont au-dessus du Rhin reliant Strasbourg à Kehl. Comme si Angela Merkel et Nicolas Sarkozy faisaient la paix entre la France et l’Allemagne pour la première fois ! Les gens du cru seront enfermés afin de ne pas déranger cette mascarade.

L’OTAN se comportera comme si la plus grande menace à laquelle elle est confrontée est les peuples d’Europe. Et la plus grande menace pour les peuple d’Europe pourrait bien être l’OTAN.

Diana Johnstone est l’auteur de « La Croisade des fous : Yougoslavie, première guerre de la mondialisation », Le Temps des cerises, 2003.

version française revue et corrigée par l’auteur

COMMENTAIRES  

04/04/2009 18:40 par Che

Pourquoi gardez-vous Sarkozy, ce clown, cet énergumène, au pouvoir ? N’y a-t-il pas moyen en France de renverser un président élu révélé crapule indécente et indigne, une fois au pouvoir ? Sarkozy plonge vraiment la France dans le ridicule par sa vulgaritié, ses discours blêmes et sots, son look d’ivrogne...

04/04/2009 19:30 par legrandsoir

Parce que personne d’autre n’en veut...

France = terre d’accueil.

05/04/2009 02:32 par williamoff

L’auteur du texte affirme que :

"...la plus grande menace pour le peuple européen pourrait bien être l’OTAN"

Il me semble que l’OTAN est d’abord une menace pour le monde entier et, ensuite seulement, pour l’Europe en particulier !
En effet l’OTAN est, par la démesure de son arsenal, la principale source de danger pour la paix dans le monde.

05/04/2009 05:57 par Byblos

On a parfois l’impression que Nicolas Sarkozy a investi l’UMP, Nième héritier présomptif du gaullisme, dans le but d’accéder à la présidence de la république, dans une première étape. La deuxième pourrait bien être l’enterrement qu’il souhaiterait sans doute définitif, de l’héritage gaullien.

Qu’il s’agisse de la « politique arabe » de la France enterrée par l’alignement sur les thèses israéliennes, ou du retrait de la France du commandement militaire de l’OTAN qui vient de cesser, ou de la politique européenne comme alternative à celles des USA qui finit dans l’admiration béate de Sarkozy pour les USA, ou encore du concept gaullien de l’association du Capital et du Travail qui aurait pu être -qui pourrait redevenir- extrêmement fertile... Et que Sarkozy a remplacé par la prétendue « moralisation » du capitalisme. A cet égard, j’ai trouvé le rappel à l’ordre de François Bayrou bien plus gaullien que tout ce qu’on a pu entendre au sein de l’UMP.

Sarkozy aurait-il des raisons secrètes de se venger de Charles de Gaulle ?

05/04/2009 18:16 par s.g.

D’une pierre deux coups !

Ou, comment les Etats-Unis éliminent en contournant une organisation gênante pour leur stratégie mondiale, l’ONU.

Si on prolonge l’analyse faite dans les années quatre vingt huit par Ernest-Guy Debord, dans ses commentaires de "La société du spectacle" parut dix ans avant eux, nous avons comme perspectives probables :

a) La première forme concentrée (1), issue de la contre-révolution stalinienne et nazie, disposait de nombreux avantages (lors de sa conversion à l’économie de marché), un peuple soumis à ses dictateurs (Staline et Hitler), à un pouvoir oligarchique (un chef etc.) et la nomenklatura ou la kommandantur (le commandement général), qui sous couvert d’idéologies folles (pour les nazis), bafouée et ignorée (pour les staliniens), qui permettaient aux oligarques et dignitaires cités plus haut, de se partager le butin et de s’en mettre plein les poches. Lors du télescopage (dans les années quatre vingt), des deux formes principales (2) la forme concentrée (la dictatoriale) et la forme diffuse (principalement étasunienne, basée sur le mensonge et la consommation), advint une troisième forme, la pire de toute, car ayant hérité des deux formes précitées, mais pour la première forme une adaptation facilité, due en grande partie aux avantages cités plus haut et au (soit-disant) rattrapage du au retard par rapport à l’économie de marché, nouvelle panacée mondiale.

b) Conséquences indirectes de ce télescopage ; la création de différentes formes de capitalisme, (3) la rapacité sans limite (apparente) et leur obstination à détruire l’ancienne forme de capitalisme bourgeois et, limitée aux pays occidentaux (4) et à l’URSS, à épuiser et à détruire les ressources naturelles, indispensables à la vie de et sur notre planète. (la Chine n’intervient qu’assez récemment dans ce schéma)

c) Les syndicats et partis politiques staliniens, jouèrent un rôle important sinon primordial pour les pays européens quant à leur adaptabilité à la troisième forme, (appelée aussi "gouvernance mondiale") qui de ce fait en fut grandement facilité, en partie grâce et à cause d’eux.

d) Les deux premières formes étaient à la fois rivales et complémentaires, pour ne pas dire complices objectives, dans la mesure où les intérêts de l’une complétaient ceux de l’autre (convergences positives ou négatives).

Aujourd’hui :

Très rapidement, les Etats-Unis et leurs alliés pour éviter l’effondrement de leur stratégie économique et idéologique mondiale, créèrent de nouvelles tensions, factices, pour justifier les budgets et les dépenses démentielles en armement de toutes sortes, et surtout pour palier à l’effondrement de leur idéologie, qui ne fonctionnait que sur un modèle binôme de dualisme frustre mais efficace.

La Russie (les Chinois sont pour les Étasuniens potentiellement plus dangereux, voir plus loin) répondit assez favorablement au rôle que lui ont attribué les Occidentaux, pour deux raisons. La première, il était urgent de mater une vague grandissante de mécontentement, de plus en plus difficile à contenir. La seconde découlant naturellement de la première, pour donner une nouvelle impulsion au nationalisme russe. Nationalisme passablement bafoué sous le gouvernement de Boris Eltsine, pour ne pas dire humilié selon Vladimir Poutine, et un tournant à cent quatre vingt degré sous l’ère Dmitri Medvedev (5), le nouveau président Russe. Les complexes militaro-industriels peuvent se réjouir et envisager l’avenir radieusement.

Mais pour contrôler la situation que ne ferait-on pas croire au peuple ?

La dernière pièce du puzzle, pièce éminemment majeure d’un édifice patiemment ajuster, l’OTAN (NATO) devrait achever cette nouvelle stratégie idéologique mondiale, et selon certains spécialistes ou conseillers, l’économie suivrait… en 2010 au plus tard.

Les Etats-Unis, par la voix de leur président Barak Obama, conseille vivement à l’Europe de se doter d’une armée en état de marche. Contradiction ? Absolument pas, cette armée dans l’esprit d’Obama et des chefs de guerre étatsuniens, serait une armée d’appoint en cas de conflit avec la Russie ou la Chine, et sans être pessimiste, cela ne serait trop tarder. Ils savent que les conflits sont inévitables à leur survie politique, et ils n’ont pas de solution de rechange viable à l’effondrement de l’économie néolibérale (même si certains conseillers et spécialistes de pas grand chose, prônent un retour de L’État dans la "Gouvernance" des affaires et un encadrement plus strict du libéralisme économique). (6)

Pourquoi insister sur le rôle de l’OTAN (NATO) et de son armée engagée dans le maintien de la paix mondiale ? La réponse, si on ose faire le prolongement avec les conflits engagés par les Étatsuniens en Irak ou en Afghanistan, conflits menés contre le terrorisme (7) et au nom de la sécurité et de la stabilité mondiale, faut-il le rappeler ? A la clef un discours d’Obama, totalement schizophrène, quand il dit tendre la main aux Iraniens, à condition que ceux-ci renonce à la violence et au terrorisme (?) on ne peut qu’être interloqué par un tel discours. On comprend pourquoi les Etats-Unis renonceraient, pour question de réalisme, à l’option de guerre (et à l’envoi de commandos sur sa frontière avec l’Afghanistan) contre l’Iran, (8) quand ceux-ci espèrent que ce faisant, ils deviendront de dociles alliés et collaboreront à la guerre contre leur terrorisme, (les États-Unis et leurs alliés sionistes israéliens, mènent des actions violentes et terroristes, voir des crimes contre l’humanité, mais le "terrorisme" sera celui qu’ils auront désigné à la vindicte public.)

D’autre part cela permet de contourner, voir d’éliminer de fait, une organisation qu’ils ne contrôlent pas, l’ONU. Et d’une pierre ils feront deux coups.

Mais jusqu’à présent ce calcul à courte vue n’a jamais fonctionné comme ils le désiraient, où du moins n’a pas donné les résultats escomptés. Les États-Unis, ont massacrés et pillés un pays en toute impunité, l’Irak, mais cette fois-ci ils avaient un accord de l’ONU dans la poche ; alors que pour les prochains conflits qu’ils ont en projet dans les cartons, l’ONU pourraient se montrer moins docile, voir récalcitrante, aussi pour parer à toutes éventualités, ils ont envisagé de la contourner, ce qui l’éliminerait de fait.

L’entrée de la France dans les forces de l’OTAN (NATO), l’un des derniers récalcitrants, est un joli coup de poker, un coup bluff. Non seulement ils reprennent la main, et grâce à ce bon coup se maintiennent à la place de leadership mondial ; ils éliminent cette dictature molle de la Commission européenne et ses commissaires auto-proclamés. Que l’Europe se dote d’une armée ne les dérangent pas outre mesure, puisqu’elle n’aura qu’un rôle secondaire dans le commandement de l’OTAN et leur sera d’un grand secours en cas de conflits avec la Russie (d’ailleurs la Russie a reçu le message cinq sur cinq, et va s’armer à outrance) ou plus probablement contre la Chine. Ce dernier est pour eux une menace permanente, ne détient-il pas les moyens de saborder à tous moments leur équilibre économique. C’est intolérable ! Il faut l’éliminer. Comme vous le constatez, l’OTAN (NATO), sert au maintien de la paix et à sécuriser le monde contre les menaces "terroristes".

Et Sarkozy dans tout ça ? Sarkozy sera le "basset" d’Obama, comme Tony Blair était le "caniche" de W. Bush.

(1) "Les maîtres du monde", se divisent en deux catégories distinctes, la concentrée éminemment dictatoriale (l’URSS et ses alliés, l’Allemagne nazie, la Chine et ses alliés, les dictatures Sud-américaines), et la diffuse (les États-Unis et les occidentaux) ouverte à la liberté de consommation, à l’économie de marché, et axée sur le mensonge (promesses électorales, mensonges des dirigeants relayés par les médias etc.). La troisième est un mélange des deux premières formes (la dictature économique remplace la dictature idéologique, et le mensonge est beaucoup plus subtile et diffus qu’auparavant)

(2) Les autres étant, soit expérimentales, soit marginales.

(3) Le capitalisme bourgeois et le capitalisme d’État (en Chine et en Russie)

(4) Les pays occidentaux (et aujourd’hui la Chine) ont pollué et détruit les sols (terre, cours et points d’eau) et les sous-sols (nappe phréatique etc.), ou se trouvaient les ressources naturelles bois, gisement de minerais, énergie fossile, nappe de gaz naturelle etc., sur les continents africain et sud américain.

(5) Dmitri Anatolievitch Medvedev (en russe : Ð”Ð¼Ð¸Ì Ñ‚Ñ€Ð¸Ð¹ Ð Ð½Ð°Ñ‚Ð¾Ì Ð »ÑŒÐµÐ²Ð¸Ñ‡ ÐœÐµÐ´Ð²ÐµÌ Ð´ÐµÐ²), est né le 14 septembre 1965 à Leningrad, il est le troisième président de Russie.

(6) Voeux pieux jamais suivit d’effets, que les spéculateurs se rassurent.

(7) Il y a trois formes de terrorisme : a) Le terrorisme d’Etat, c’est la forme la plus courante, qui est employée a outrance par l’armée sioniste et le gouvernement israélien. b) Le terrorisme de groupes armés, soit politique, soit religieux, soit mafieux. c) Le terrorisme individuel, beaucoup plus rare, (ce dernier est quasiment impossible à combattre). (8) Option que souhaitaient ardemment les sionistes et le gouvernement israélien, pour une soit-disant sécurité territoriale. L’Iran contrairement à Israël n’a pas menacé de bombardements ou autres représailles.

PS : le G20 a encore accouché d’une souris, il était question aux dernières nouvelles de ne rien changer au système économique actuel, les aménagements ne sont que de la poudre aux yeux, et selon certains dirigeants : « ça passe ou ça casse ! ». Espérons que ça pète vraiment.

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