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La Grèce en tant que victime - (the New York Times)

Depuis que la Grèce a atteint le fond, nous avons beaucoup entendu parler de ce qui ne va pas et tout serait de la faute des Grecs. Certaines des accusations sont vraies, certaines sont fausses - mais elles sont toutes hors sujet. Oui, il existe de grandes insuffisances dans l’économie de la Grèce, sa politique et sans doute sa société. Mais ces échecs ne sont pas ce qui a causé la crise qui déchire singulièrement la Grèce, et menace de s’étendre à travers l’Europe.

Non, les origines de cette catastrophe se situent plus au nord, à Bruxelles, Francfort et Berlin, où des fonctionnaires ont créé un système monétaire déficient - voire fatal, et ont ensuite aggravé les problèmes de ce système en substituant de la moralisation à de l’analyse. Et la solution à la crise, s’il en existe une, devra venir des mêmes responsables.

Ainsi, à propos de ces défauts grecs : la Grèce connait en effet beaucoup de corruption et beaucoup d’évasion fiscale, et le gouvernement grec a eu l’habitude de vivre au-dessus de ses moyens. En plus de cela, la productivité économique grecque est faible par rapport aux normes européennes - environ 25% en dessous de la moyenne de l’Union européenne. Il est intéressant de noter toutefois, que la productivité économique, disons dans le Mississippi, est également faible par rapport aux normes américaines - et d’environ la même proportion.

D’autre part, beaucoup de choses que vous entendez sur la Grèce ne sont tout simplement pas vraies. Les Grecs ne sont pas paresseux - au contraire, ils travaillent de plus longues heures que presque n’importe qui d’autre en Europe, et beaucoup plus d’heures que les Allemands en particulier. Pas plus que la Grèce aurait un État-providence dispendieux, tel que les conservateurs se plaisent à le prétendre ; les dépenses sociales en pourcentage du PIB, la mesure standard de la quantification de l’État-providence, sont sensiblement plus faibles en Grèce que disons, en Suède ou en Allemagne, des pays qui ont jusqu’à présent plutôt bien résisté à la crise européenne.

Alors, comment la Grèce en est-elle arrivée à tant de soucis ? Par la faute de l’euro.

Il y a quinze ans la Grèce n’était pas un paradis, mais elle n’était pas en crise non plus. Le taux de chômage était élevé, mais pas catastrophique, et la nation assurait plus ou moins bien son chemin sur les marchés mondiaux, elle gagnait suffisamment d’argent provenant des exportations, du tourisme, du transport et d’autres sources pour plus ou moins payer pour ses importations.

Puis la Grèce a rejoint l’euro, et une chose terrible est arrivée : les gens ont commencé à croire que c’était un endroit sûr pour y investir. L’argent étranger s’est déversé en Grèce, en finançant pour une part seulement des déficits publics, l’économie était en plein essor ; l’inflation a augmenté, et la Grèce est devenue de moins en moins compétitive. Les Grecs ont bien sûr gaspillé beaucoup sinon la plupart de l’argent qui est arrivé à flots, mais il en a été ainsi pour tout le monde qui a été pris dans la bulle de l’euro.

Et puis la bulle éclata, au moment où les défauts fondamentaux dans le système de l’euro dans son ensemble sont devenus trop évidents.

Demandez-vous, pourquoi la zone du dollar - également connue comme étant les États-Unis d’Amérique - a plus ou moins fonctionné, sans connaitre le genre de graves crises régionales qui affectent aujourd’hui l’Europe ? La réponse est que nous avons un gouvernement central fort, et les activités de ce gouvernement fournissent effectivement des plans de sauvetage automatiques aux Etats qui se retrouvent en difficulté.

Considérons, par exemple, ce qui se passerait en Floride en ce moment, à la suite de son énorme bulle immobilière, si l’État avait dû faire face aux dépenses de Sécurité Sociale et de Medicare à partir de ses propres revenus tout à coup réduits. Heureusement pour la Floride, Washington plutôt que Tallahassee a payé l’addition, ce qui signifie que la Floride a reçu effectivement un plan de sauvetage à une échelle dont pas une nation européenne ne pourrait rêver.

Ou envisageons un exemple ancien, la crise des placements et des prêts des années 1980, qui était largement cantonnée au Texas. Les contribuables ont fini par payer une somme énorme pour nettoyer le gâchis - mais la grande majorité de ces contribuables étaient dans d’autres Etats que le Texas. Encore une fois, l’état a reçu un plan de sauvetage automatique sur une échelle inconcevable dans l’Europe moderne.

Donc, la Grèce, non sans péchés, est principalement dans les ennuis à cause de l’arrogance des technocrates européens, la plupart de pays plus riches, qui se sont convaincus qu’ils pourraient faire fonctionner une monnaie unique sans un gouvernement unique. Et ces mêmes technocrates ont rendu la situation encore bien pire, en prétendant contre toute évidence, que tous les troubles de la devise européenne auraient été causés par un comportement irresponsable des Européens du Sud, et que tout allait seulement s’arranger si ces peuples étaient prêts à souffrir encore un peu plus.

Ce qui nous amène à l’élection grecque de dimanche, qui a fini par ne rien régler. La coalition de gouvernement a peut-être réussi à rester au pouvoir, bien que ce ne soit même pas clair (Le partenaire junior de la coalition [le Pasok] menace de la quitter). Mais les Grecs ne peuvent pas résoudre cette crise de toute façon.

La seule façon dont l’euro pourrait - pourrait - être sauvé, c’est si les Allemands et la Banque centrale européenne se rendaient compte que ce sont eux qui ont besoin de changer de comportement, de dépenser plus, et oui d’accepter une inflation plus élevée. S’il n’en était pas ainsi - la Grèce restera essentiellement dans l’histoire comme la victime de l’orgueil des autres.

Paul Krugman, le 17 juin 2012.

Source : Greece as Victim

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COMMENTAIRES  

20/06/2012 10:17 par Luxum

"les origines de cette catastrophe se situent plus au nord, à Bruxelles, Francfort et Berlin"

Je dirais même qu’elle trouve sa source outre-atlantique à New York.

20/06/2012 10:30 par Yannik

Dans un monde parfait à la Philip Kindred Dick, on devrait pouvoir cloner Paul Krugman afin de pouvoir mettre ses doubles à la place des professeurs d’économie des universités de toute la planète et à celle des olibrius dangereux qui conseillent nos dirigeants.

On pourrait même utilement en mettre dans les médias à titre d’experts ou de consultants afin que les péquins lambda soient un peu moins crétins, avec double dose en Europe et quadruple dose en Grèce et en Allemagne.

20/06/2012 12:14 par Michail

Sinon, proprement surréaliste : Lu hier sur le fil de nouvelles d’Athens News, savez-vous à quoi se préoccupent les députés fraichement élus de Chrysi Avgi, le parti néo-nazi grec ?

Ca ne s’invente pas, à obtenir des ports d’arme de poing pour pouvoir - d’après eux - se rendre en sécurité au parlement !!!! On croirait rêver, non ?

On notera toutefois qu’ils n’ont pas encore exigé la présence de chars de l’armée devant l’immeuble du parlement pendant les sessions, mais peut-être se gardent-ils cela pour la suite ?

On notera enfin avec un petit sourire narquois, que venant de tristes sires qui se sont illustrés récemment par une agression physique d’une femme en direct à la Tv, leur revendication a pour le moins quelque chose de cocasse.

20/06/2012 13:17 par Yannik

20/06/2012 à 12:14, par Michail

On notera enfin avec un petit sourire narquois, que venant de tristes sires qui se sont illustrés récemment par une agression physique d’une femme en direct à la Tv, leur revendication a pour le moins quelque chose de cocasse.

Ouais, ouais, avec un petit peu de mauvais esprit, difficile de ne pas penser à cet excellent film et pièce de théâtre : "la cage aux folles", non ? Le néo-nazi a peur d’un rien en fait, qui l’eut cru ? Ce sont des anxieux ces gens là , hé, hé !

20/06/2012 15:13 par Yannik

20/06/2012 à 10:17, par Luxum

Je dirais même qu’elle trouve sa source outre-atlantique à New York.

Hum... En quoi SVP ?

20/06/2012 18:03 par Bonjour

Même s’il faut reconnaître que Krugman est un économiste brillant, qui a aussi fait une partie de ses classes d’économiste en étudiant l’économie réelle européenne, il n’en reste pas moins un fervent mondialiste qui promeut la finance dollar.

Il pousse les politiques européens à l’inflation - tout en maintenant la dépendance de nos finances publiques vis-á-vis des marchés financiers. Dans ces conditions, toute politique de relance à travers l’émission monétaire de la BCE est compromise parce qu’elle bénéficiera en premier lieu à Wall Street qui a placé massivement sa masse monétaire dans l’industrie et la dette publique européenne. L’UE est de plus en plus asservie au dollar et en voie de tiers-mondisation.

Par ses "investissements" (devant lesquels s’agenouillent nos politiques innocents), Wall Street prélève les gains à la fois sur l’activité économique et sur la dette publique.

Les critiques de Krugman à l’encontre de la politique économique européenne son malvenues, parce qu’il ne dénonce pas les responsables directs de la crise, à savoir ses comparses financiers de Wall Street qui ont démoli les efforts de convergence économique en Europe.

Les financiers de Wall Street sont les responsables directs de la crise européenne :

 avant le grand remodelage entamé avec la guerre d’Irak, l’UE se portait très bien, la convergence était en bonne voie et le déficit des finances publiques était modéré.
 Le concept de dette "souveraine" est un concept inconnu jusqu’à 2007 et fut importé en Europe par les financiers et les médias des "investisseurs" de Wall Street.
 Ces mêmes financiers ont fait éclater la convergence en imposant des taux divergents (ce qui leur permet de spéculer - mettre les pays en concurrence) pour la dette publique et l’investissement industriel. L’Europe n’est pas libre du point de vue financier, car ces taux divergents qui provoquent une concurrence déloyale et des conflits entre pays sont imposés par Wall Street (ses agences de notation).
 Les financiers de la zone dollar ont démantelé la structure industrielle et bancaire européenne à travers le recyclage de la bulle monétaire dollar. Ce recyclage est massif - Par exemple, les investissements directs de Washington dans l’industrie européenne en 2011 s’élevaient à 150 milliards $. Sans compter le recyclage conjoint des pétro-agro-narco dollars. En plus, Washington tourne les émergents - baptisés "BRICS" par Goldman Sachs parce et qui font aussi l’objet d’un recyclage massif de la bulle monétaire dollar - à l’export contre l’UE. Cela dure depuis la guerre d’Irak. Washington a ainsi démantelé l’industrie européenne et l’a remodelée selon ses intérêts concurrentiels pour son gigantesque marché atlantique.

Krugman ne dénonce pas les attaques financières brutales de Wall Street, de ses agences de notation et de la dramatisation entretenue par leurs médias contre l’économie européenne.

Il ne dénonce pas non plus la nature guerrière de l’économie des Etats-Unis qui contrôlent financièrement et économiquement l’industrie stratégique de leurs colonies.

Ce que nous devrions faire :
C’est un calcul du dommage que Washington a provoqué en démantelant l’industrie européenne, avec le manque à gagner, et un calcul des pertes financières occasionnées à nos finances publiques et à nos concitoyens par les financiers par Wall Street, et réclamer un chèque à Washington pour sa responsabilité directe dans la crise européenne et ses manoeuvres d’ingérence financière et économique.

20/06/2012 21:13 par Michail

Pour mémoire depuis son tout début, à savoir la Communauté européenne du charbon et de l’acier, Uncle Sam ne s’est jamais mêlé de la construction européenne, de son organisation, ni de sa gestion. A ma connaissance la seule fois où ils ont publiquement tenté de le faire, fut à l’occasion de la question de l’intégration de la Turquie à laquelle ils étaient favorables et tout le monde sait ce que cela a donné. Alors c’est bien gentil de faire dans le folklore antiyankee, mais en l’occurrence le Grand Satan n’y est strictement pour rien, et ce faisant c’est faire la politique de l’autruche, et de facto exonérer les vrais coupables.

Que des banques privées américaines (Entre autres) aient eu des activités prédatrices en Europe, c’est un fait que personne ne contestera, cela signifie d’une part que ce ne sont pas les autorités étasuniennes, et que d’autre part les autorités européennes les ont laissé faire quand elles n’ont pas fait délibérément fait affaire avec elles.

Que les Etats Unis fasse la pluie et le beau temps au sein de l’Otan, c’est aussi un fait que personne ne contestera, mais cela n’a directement strictement rien à voir avec la construction européenne et se passerait de la même façon si l’Union européenne n’existait pas.

20/06/2012 21:26 par Yannik

20/06/2012 à 18:03, par Bonjour

Il pousse les politiques européens à l’inflation - tout en maintenant la dépendance de nos finances publiques vis-á-vis des marchés financiers.

Quand il parle d’accepter une inflation plus élevée cela signinifie augmenter les salaires de la classe labrieuse afin qu’elle puisse consmmer plus, vous avez quelque chose contre cette idée ?

Pour ce qui est de "tout en maintenant la dépendance de nos finances publiques vis-á-vis des marchés financiers", c’est vous qui le dites et pas Paul Krugman !

20/06/2012 22:02 par Michail

Je ne sais pas si ça va vous enchanter Bonjour, mais il y en a un qui dit comme vous :

"En passant, cette crise n’a pas pris naissance en Europe. Cette crise est née en Amérique du Nord et une grande partie de notre secteur financier a été contaminée par - comment dirais-je - des pratiques peu orthodoxes de certains secteurs du marché financier."

José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, San Jose de los Cabos - Mexique, le 19 juin 2012

Barroso n’est pas connu pour être un Gauchiste très virulent, mais bon…

21/06/2012 02:39 par ADSKIPPY

"....l’insuffisance dans l’économie de la Grèce
"....l’arrogance des technocrates européens"

Suivant cet critère, le plus grand nombre de pays du monde souffrirait d’insuffisances économiques. La Grèce, comme les autres, est surtout victime de la complicité coupable, de politiciens, l’élite technocrate et les puissances d’argent.

Krugman ne fait pas mention de ce capitalisme rapace, qui dépouille les nations de leurs richesses et biens publiques au seule bénéfices des forces spéculatives, sans la moindre considération des conséquences. En plus on demande le peuple de payer la note. Le "Capitalisme corporatiste d’état" dans toute sa splendeur.

Il ne dit rien non plus, de ces élites (dont il fait partie) qui sont responsables d’avoir engages nos sociétés sur une voie économique qui, non seulement n’est pas viable et profondément injuste, mais contraire a toute raison et de la démocratie.

Pour ce qui est du Gouvernement centrale de USA, et sa manière de gérer les crises, je dirai simplement qu’il n’est pas données a tout le monde de faire marcher "la planche a billets" a volonté et d’avoir une population aussi crédule et politiquement docile que les USA

L’histoire nous démontre que toutes empires finissent par se désintègres, celui des USA est proche.

@ Yannick

La hausse de salaires ne se traduit pas nécessairement par une vraie augmentation du pouvoir d’achat. Normalement, les hausses générales des salaire sont égale ou inférieur a l’indice "officiel" d’inflation.

Une économie qui ne peut fonctionner que si il y a progression exponentiel de la consommation est une aberration et n’est pas viable.

21/06/2012 11:34 par Yannik

21/06/2012 à 02:39, par ADSKIPPY

Il ne dit rien non plus, de ces élites (dont il fait partie) qui sont responsables d’avoir engages nos sociétés sur une voie économique qui, non seulement n’est pas viable et profondément injuste, mais contraire a toute raison et de la démocratie.

Déjà on pourrait vous rétorquer que ce n’est pas son rôle, Paul Krugman est professeur d’économie dans une université, et pas idéologue, chef de parti, ou que sais-je. On parle de Paul Krugman, pas de Hugo Chavez ou de Che Guevara !

De plus votre critique me semble tout à fait injuste, car si vous le lisez régulièrement, vous verrez qu’il sort de ce rôle en se définissant par exemple comme étant un "économiste non orthodoxe" (sic) et en n’épargnant ni les apôtres du néolibéralisme, ni les prédateurs financiers et les spéculateurs.

La hausse de salaires ne se traduit pas nécessairement par une vraie augmentation du pouvoir d’achat. Normalement, les hausses générales des salaire sont égale ou inférieur a l’indice "officiel" d’inflation.

Certes, mais c’est de cette inflation là dont il parle, celle où les dirigeants politiques et économiques cesseraient de bloquer à tout prix les revenus de la classe laborieuse tel que le fait la BCE depuis toujours - au bénéfice des gros actionnaires bien entendu, donc des rentiers nantis et des spéculateurs - afin de permettre une relance de la consommation et donc de la production, si vous lisez l’ensemble de ses papiers récents, ne serait-ce que ceux qui ont été traduits ici, c’est tout à fait clair. Il ne parle pas bien sûr d’une inflation cataclysmique où les autorités font marcher en zone rouge la planche à billets et où le péquin lambda doit aller acheter son rosbif avec une brouette de billets plutôt qu’un porte-monnaie !

21/06/2012 11:55 par Yannik

PS :

J’ai oublié - pardonnez-moi - d’ajouter que Paul Krugman est aussi bien évidemment un critique acerbe de la politique économique et sociale étasunienne, (tout particulièrement des Républicains et autres "neocons" ) cela n’apparait pas dans ses articles traduits sur LGS, où ont été manifestement sélectionnés ses papiers ayant trait au contexte européen, mais il suffit de jeter un oeil sur ses articles du New York Times pour s’en convaincre très rapidement...

21/06/2012 13:49 par Bonjour

@ Michail et Yannick

Donc, si les E-U interviennent peu dans l’économie européenne, vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que Washington & Co. retire ses fonds d’investissement et qu’on nationalise nos entreprises (en particulier les stratégiques, télécoms, infrastructures, médias…) sous leur contrôle ?

21/06/2012 16:51 par gérard

@ 21/06/2012 à 13:49, par Bonjour

(en particulier les stratégiques, télécoms, infrastructures, médias…) sous leur contrôle

Les sources ?
Ca serait instructif de les connaitre...

Les critiques de Krugman à l’encontre de la politique économique européenne son malvenues, parce qu’il ne dénonce pas les responsables directs de la crise, à savoir ses comparses financiers de Wall Street qui ont démoli les efforts de convergence économique en Europe.

Plusieurs choses me choquent dans ton propos :
 à la limite tu dirais que les critiques de Krugman sont insuffisantes, et là je pourrais peut-être te suivre, mais "simplement" malvenues, ça !
Il est à noter que dans le journal où il écrit, ses propos sont presque révolutionnaires...Peut-il aller plus loin ? Je ne le pense pas.
 Krugman ayant comme "comparses" les Financiers de Wall Street, c’est vraiment très,.très gros. Pourquoi pas des complices pendant que tu y es !
 "les efforts de convergence économique en Europe", quels efforts ?

21/06/2012 21:32 par Yannik

@21/06/2012 à 13:49, par Bonjour

Pardonnez-moi mais je ne comprends pas bien votre objection et en quoi on pourrait ne pas distinguer les acteurs privés des acteurs étatiques ; j’imagine par exemple que vous conviendrez aisément que les spéculateurs et autres prédateurs financiers, peuvent tout aussi bien être français que nord-américains ou des pays arabes du Golfe persique, qu’est-ce que cela change ?

21/06/2012 23:45 par Lulu

La seule façon dont l’euro pourrait - pourrait - être sauvé, c’est si les Allemands et la Banque centrale européenne se rendaient compte que ce sont eux qui ont besoin de changer de comportement, de dépenser plus, et oui d’accepter une inflation plus élevée.

Cette conclusion est profondément choquante : changer de comportement et dépenser plus...

N’est ce pas déjà ce qu’ils font : dépenser toujours plus ? depuis le début de leur crise, on ne voit que ça, des milliards valser d’un coté et de l’autre. Et dépenser plus pour quoi faire exactement ? continuer comme avant cette fuite en avant ? combien d’espèce animales belles, rares, précieuses, mystérieuses et harmonieuses avec leur environnement faisons nouschaque jour ?

Changer de comportement consisterait déjà à dépenser mieux, voir, à ne plus rien dépenser du tout.

22/06/2012 09:31 par gérard

@ 21/06/2012 à 23:45, par Lulu
Tu veux parler de décroissance, que moi je préfère appeler croissance harmonieuse, ou d’autres termes qui restent à inventer ; là je te suis parfaitement, mais ce n’est pas là , hélas, le sujet ; avant que le Monde entier prenne conscience de la nécessité absolue d’y venir, il se passera de l’eau (polluée) sous les ponts, en espérant que la planète ne soit pas détruite avant.
Je suis d’accord qu’il faut inlassablement tirer le signal d’alarme. Cela fait 40 ans qu’il a été tiré, par Fournier, "la gueule ouverte", dont le sous-titre était : "où on va, j’en sais rien mais on y va"...

Point de "détail" (litote !) qui a une extrême importance : ce n’est pas en période de crise qu’une société pourrait se permettre de prendre le chemin de la décroissance, car il ne faut pas se faire d’illusions, une telle décision de par les bouleversements qu’elle entraînerait, demanderait au début de très gros efforts...incompatibles à produire dans une telle période.

En attendant, on ne peut faire autrement hélas, que de rester sur la triste réalité : pour des millions de gens, dans le système actuel, qui vivent en dessous du seuil de pauvreté et les autres qui sont sur le seuil, le mot "décroissance" a un goût pour le moins amer.
Changer le système est un autre débat.

La conclusion de Krugman n’est pas ce que tu as interprété, mais plutôt celle de faire marcher la "planche à billets" virtuelle de la BCE, pour relancer l’économie européenne, car on est au bord du naufrage ; cette solution entraînera automatiquement de l’inflation...mais est indispensable pour sauver le système.
Se battre pour "sauver le système", ça peut faire mal de le dire mais il faut être réaliste et voir ce qui se passe en Grèce, ce ne sont pas les plus riches qui payent les pots cassés, mais comme d’habitude....
Comme je suis d’humeur conciliante ce matin, je conseille de voir C dans l’air du 21 juin tout en gardant impérativement son esprit critique ; il s’y dit quand même des choses intéressantes :http://www.pluzz.fr/c-dans-l-air-2012-06-21-17h48.html

22/06/2012 11:35 par ADSKIPPY

"Avoir un esprit critique, c’est bien, mais aller au bout de sa logique, c’est mieux.

"Le capitalisme a visage humaine" ?

Il n’est pas question de choisir entre les "modérés" et les "neo-cons", les Krugman et les Friedman de ce monde. Je reconnait que Krugman est plus "juste" et humain dans ses propos. Personnellement, il y a longtemps que je ne crois plus a "l’homme providentiel". Des "meilleurs économistes du monde" j’en aie vue naitre et aussitôt disparaitre, ( la liste serrait trop longue ici). Trop souvent, on confond "économiste" avec "gestionnaire", car, ce que nous avons surtout, c’est des "gestionnaires du système capitaliste".

Combien de crises économiques encore ? Combien de conflits, de souffrances, de plans de relancement, de sauvetage et subventions, au bénéfices des puissances d’argent ?

La maladie est grave et demande un traitement radicale, de choc, et non plus de l’homéopathie, herbes miracles et autre charlatanisme, qui peuvent peut-être soulager, temporairement, la douleur, mais notre état de santé a tous, ainsi que celle de la planète, se dégrade rapidement.

22/06/2012 12:51 par Lulu

Peux pas m’empêcher de revenir sur la conclusion de cet article, changer de comportement et dépenser plus.

Franchement, ça décrédibilise l’ensemble de l’article et de son auteur qui apparait finalement là , pour ce qu’il semble être réellement : un économiste bourgeois qui ne voit dans cette crise qu’une opportunité pour assoir son autorité dans les cercles de l’intelligentsia, via une analyse certes logique, mais non dialectique et par conséquent complètement inepte pour ce qui concerne les suites à donner.

En fait, sa conclusion est même réactionnaire : changer de comportement et dépenser mieux / moins, voilà ce qui semble être à première vue la conclusion adéquate de tout ce bordel : le saut qualitatif, autrement dit, une révolution véritable.

De toute façon, et quoi qu’on en pense, la suite des évènements lui donnera forcément tort puisque la crise du capitalisme signifie la crise de toutes les organisations et pensées politiques qui oeuvrent à son maintien.

Ce qui est affligeant aussi, c’est de voir les commentateurs applaudir à chaque fois qu’ils lisent : c’est la faute de l’euro. Vous ne voyez donc pas que l’euro, ce n’est que de la poudre aux yeux ?, un défouloir jeté en pâture par les clowns corrompus de ce systeme infâme ? l’extrême droite a les arabes, et l’extrême gauche à l’euro. Tous unis pour tourner autour pot, et tous divisés lorsqu’il s’agit de pointer du doigt les ravages du systeme capitaliste.

@ Gérard

Pour la gauche véritable, il sera bien temps d’avouer son échec lorsque cette société aura définitivement terminé de stériliser ce putain de caillou qui flotte dans le vide.

22/06/2012 18:43 par gérard

@ 22/06/2012 à 11:35, par ADSKIPPY et @ 22/06/2012 à 12:51, par Lulu

Vous êtes carrément sinistres !
On fait quoi après de tels constats dont je ne peux pas en nier les fondements puisque j’ai les mêmes !
On se suicide ?
Je préfère de loin la solution d’être "bicéphale" :
 un cerveau pour faire le constat, le Monde tel qu’il est , d’accord, tel qu’il devrait être, d’accord ; c’est un combat de tous les jours sur tous les fronts. C’est une partie des plus importante pour ne jamais faire trop de compromissions, seulement trop, car aucune cela n’existe pas !
 un deuxième cerveau pour ne surtout pas oublier tout le reste, cette espèce de reste qui fait ou défait la vie de tous les jours.
Les Grecques en ce moment ils n’en ont rien à cirer de l’état de la planète et encore moins de la décroissance.

Krugman n’est pas un révolutionnaire, c’est un é-co-no-mis-te. Il analyse ce qui devrait se faire dans le système actuel, point. Sa vision, par rapport à tout ce qui est à longueur d’antenne seriné sur nos médias, est pour ainsi dire "révolutionnaire".
Pour beaucoup, il ne va pas assez loin, soit... mais il y va, et quand même dans le bon sens ; le mettre à côté de Milton Friedman (!) c’est un peu fort de café, non ?

"Donnez-moi le pouvoir de créer la monnaie et je me moque de qui fait les lois !".
Citation attribuée à Mayer Amshel Rothschild.
Le problème de l’Euro ce n’est peut-être pas uniquement de "la poudre aux yeux", non ?

22/06/2012 22:34 par Yannik

21/06/2012 à 23:45, par Lulu

La seule façon dont l’euro pourrait - pourrait - être sauvé, c’est si les Allemands et la Banque centrale européenne se rendaient compte que ce sont eux qui ont besoin de changer de comportement, de dépenser plus, et oui d’accepter une inflation plus élevée.

Cette conclusion est profondément choquante : changer de comportement et dépenser plus...

Vous voyez un inconvénient à ce que les pays riches de l’Union européenne payent plus pour être solidaires avec leurs partenaires en très grande difficulté ?

Ca vous choque que les riches payent pour les pauvres au titre de la solidarité ?

Comme l’indique l’article, même les Etasuniens ne trouvent non seulement pas ça choquant mais naturel !!!!

22/06/2012 23:42 par Lulu

De quels pays riches parlez vous ? De la France qui consacre plus de 50 % de ses revenus au paiement des seuls intérêts de la dette ? Les économistes réformistes s’imaginent encore qu’en stimulant la demande ils peuvent mettre fin à la crise, est c’est une erreur puisque les États sont tous massivement surendettés : le capitalisme les a tout simplement ruinés. Les prescriptions de cet article ne correspondent plus aux réalités : pour sortir de la crise et de la régression sociale, il faudra sortir du capitalisme.

23/06/2012 01:54 par Bonjour

@ gérard 21/06/2012 à 16:51

Salut Gérard,
Comment ça va ?

Je suis fort étonné de ce que propose Paul Krugman, l’inflation comme remède, typique des pays émergents avec deux classes : une classe supérieure, dollarisée, qui possède des propriétés, des entreprises et des placements diversifiés un peu partout dans le monde "au cas oú", et les autres, les pauvres qui comptent sur une monnaie locale dévalorisée pour que le pays soit compétitif à l’export, mais avec un pouvoir d’achat de plus en plus faible.

C’est le grand marché lié au nouvel Ordre Mondial.

A-t-on pensé à autre chose qu’au Tout à l’export ? Cette lutte entre pays pour gagner de l’argent sur le dos de l’autre ?

Que fait-on du marché intérieur ?
Sommes-nous tous condamnés à fonctionner comme Taïwan ?

Cela va dans le sens de la stratégie des néo-conservateurs, cet empressement cache quelque chose, vite la planche à billet comme pour "passer à autre chose" alors que l’Europe a subi de très lourdes pertes financières provoquées par les financiers de Washington.

Comme pour vite faire oublier le blanchiment des fonds d’investissement toxiques !
La BCE est déjà intervenue plusieurs fois en leur faveur, la dernière fois, 1000 milliards €.
Beaucoup plus que le plan de relance économique proposé par Hollande.

Et ce n’est pas fini, les financiers veulent en apurer d’autres encore, aux frais de la collectivité (planche à billets)

L’impact de la crise des subprimes n’est plus à démontrer, les dégâts sont plus graves qu’on ne le croit, en particulier à cause du recyclage massif de la bulle monétaire dollar.

Ce qui fait que nous avons perdu le contrôle de notre économie, de notre industrie, de nos centres de décision et de l’emploi.

L’UE est devenue un gigantesque marché, un terrain de jeu pour les financiers.

Il est grand temps qu’on arrête ce système d’importation automatique, qu’on revienne à l’économie réelle, qu’on rende l’économie aux citoyens, à l’autogestion, qu’on abolisse les pratiques spéculatives, etc.

23/06/2012 02:16 par Bonjour

@ Gérard,

Si jamais vous lisez l’anglais. Voici la position de quelqu’un qui à mes yeux est un capitaliste pur et dur, en tout cas un analyste réputé auprès de nombreuses "institutions d’investissement".

Can the rest of Europe stand up to Germany ?
By Anatole Kaletsky June 20, 2012
http://blogs.reuters.com/anatole-kaletsky/2012/06/20/can-the-rest-of-europe-stand-up-to-germany/

Sa position est la même que celle de Krugman : critiquer l’euro, isoler l’Allemagne et surtout faire marcher la Planche à billets pour "recapitaliser" les banques, - aveuglément - car , qui va analyser les fonds d’investissement toxiques ???

Y-a-t- une commission publique désignée pour identifier entre les impayés hypothécaires des gens ayant perdu leur emploi (s’intéresse-t-on seulement à leurs emplois ?) et les fonds titrisés opaques dont on peu à peine discerner la part d’actif tangible ?

Tout cela sent la corruption.

23/06/2012 09:32 par Michail

22/06/2012 à 23:42, par Lulu

De quels pays riches parlez vous ?

Comparez par exemple les chiffes économiques de Chypre avec ceux de l’Allemagne, (Etc.) cela répondra à votre étrange question...

23/06/2012 09:59 par Yannik

@23/06/2012 à 02:16, par Bonjour

Vous vous leurrez vous même, le problème économique de l’Europe n’est pas un problème idéologique mais un problème institutionnel - ce qui n’empêche pas que s’y ajute un déficit démocratique croissant bien sûr - la question a trait à un problème d’organisation, une confédération peut tout aussi bien exister dans un pays capitaliste comme les USA qu’une économie communiste comme c’était le cas en URSS.

Quand à tenter de délégitimer Krugman en pointant un article que vous présentez comme ultralibéral qui tiendrait des propos équivalents, la ficelle est un peu grosse, ne croyez-vous pas ? Dans cet article Anatole Kaletsky ne tient absolument pas des propos idéologiques, (que vous lui prêtez) il traite d’une question organisationnelle uniquement.

24/06/2012 00:37 par gérard

@ 23/06/2012 à 02:16, par Bonjour

Merci pour ce texte, même s’il vient d’un "capitaliste pur et dur" il peut être intéressant.
je repasse le lien :
http://blogs.reuters.com/anatole-kaletsky/2012/06/20/can-the-rest-of-europe-stand-up-to-germany/
j’en ai fait une traduction assez vite faite et qui vaut ce qu’elle vaut, cela fait très longtemps que je n’en ai pas faite, alors faut être indulgent !
Il y a surement des commentaires en plus à faire notamment sur l’attitude des anglo-saxons qui est très loin d’être claire, et notamment de la "perfide Albion"( la Grande Bretagne)...avec la City..., et je suis d’accord qu’il y aurait aussi des questions, mais plus tard...
Si mes souvenirs sont exacts, "l’option" développée ci-dessous avait été envisagée par Jacques Généreux, et/ou Mélenchon...

Le reste de l’Europe peut-il continuer avec l’Allemagne ?

Comme les Marchés Financiers glissent vers le désastre, s’arrêtant à peine pour célébrer le succès des élections en Grèce ou le bon deal de la recapitalisation des banques espagnoles, le projet de l’Euro révèle finalement ses imperfections. Un pays représente une menace effective pour l’Europe, et ce n’est pas la Grèce, l’Italie ou l’Espagne. Sur chaque proposition sérieuse pour résoudre la crise de l’Euro depuis 2009, des coupes pour les porteurs d’obligations, des objectifs de consolidations fiscales plus réalistes, joindre des eurobonds garantis, l’Allemagne à imposé son droit de véto, et ce scénario semble devoir se répéter la semaine prochaine.

Personne ne devrait être surpris que l’Allemagne est devenue la plus grande menace pour l’Europe. Après tout c’est arrivé deux fois auparavant depuis 1914. Préciser ce fait n’est pas mettre en doute les Allemands à cause d’un "péché originel", mais plus pour faire remarquer la situation inhabituelle de la géopolitique allemande. L’Allemagne est trop grande et trop puissante pour coexister confortablement avec ses voisins européens dans toute structure règlementée uniquement par l’intérêt national, maintenant n’est-elle pas assez grande et assez puissante pour dominer incontestablement ses voisins, comme les USA dominent l’Amérique du nord, et la Chine l’extrême orient.

Des politiciens avisés se sont rendus compte de cette inhérente instabilité après 1945, et ont abandonné la "real politik" de l’intérêt national, en faveur de l’idéalisme de l’unification européenne. Au lieu de créer une "Europe Allemande", le nouvel objectif national était de bâtir une "Allemagne Européenne". Malheureusement ces leçons semblent avoir été oubliées par Angela Merkel. Quelques soient les arguments intellectuels pour ou contre l’austérité imposée par l’Allemagne, ou le paquet fiscal conçu par les allemands, il ne peut y avoir aucune contestation sur leur apport politique. le but affiché de Merkel est maintenant de créer une Europe Allemande, avec chaque nation vivant, travaillant, et se gouvernant avec les règles allemandes.

Merkel ne doute pas qu’elle est entrain d’aider l’Europe, quand maternellement elle donne des instructions pour que les Grecs, les Italiens, et les Espagnols fassent leurs devoir su soir, et de devenir bons comme les Allemands. Mais, comme son moins bienveillant prédécesseur, cet effort pour imposer l’hégémonie allemande est garantie de tomber. Les leaders européens doivent en conséquence aborder une question préalable taboue, peut-être dès le sommet de la semaine prochaine si la crise de l’Euro s’intensifie. Cette question n’est pas si l’Europe acceptera de vivre sous le leadership allemand, mais si l’Allemagne acceptera de vivre sous le leadership de l’Europe, ou si les autres nations doivent créer un front uni contre l’Allemagne pour prévenir la destruction de l’Europe, comme ils l’ont répété dans le passé.

Pour être plus précis, Angela Merkel joue des lèvres pour une telle union politique, clamant que la responsabilité démocratique est sa principale condition pour des sauvetages financiers. Mais ce qu’elle veut dire est destiné aux électeurs allemands, aux journaux allemands et aux juges de la cours constitutionnelle allemande. Elle promet de faire tout pour sauver l’Euro, mais s’oppose à tout ce qui pourrait fonctionner actuellement, et clame son allégeance à l’opinion publique allemande et à l’intérêt national.

L’Europe doit maintenant la prendre au mot. Au prochain sommet hebdomadaire, la France, l’Italie et l’Espagne peuvent retourner les propos de Merkel en lui présentant un ultimatum : emmené par le Président Hollande qui a abandonné les prétentions gaullistes de Sarkosy de parité avec l’Allemagne. Les trois grands pays peuvent se mettre d’accord sur un programme qui pourrait réellement sauver l’Euro : une union bancaire, suivie conjointement d’eurobonds, soutenus par les pouvoirs apaisants de la BCE. Si Merkel essaye de bloquer cette politique, les autres devraient l’inviter poliment de quitter l’Euro ; depuis que les pressions politiques de l’Allemagne ont rendu impossible l’adhésion de ses partenaires sur des termes qu’ils ne pouvaient accepter, essentiellement la proposition que fit Angela Merkel le mois dernier sur la Grèce. Sans l’Allemagne l’Eurozone a moins de déséquilibres internes, et plus de cohésion politique, avec une plus faible concurrence et une plus forte inflation. Ces deux points devraient rendre la résolution des dettes plus facile.

Merkel insisterait probablement sur les droits de l’Allemagne de rester dans l’Euro, devenant ainsi ironiquement l’écho de la position grecque. Sur ce point les autres Nations pourraient jouer leur atout : pour réduire les taux d’intérêt, et rendre leurs économies plus compétitives en dévaluant l’Euro ; les Nations endettées pourraient voter pour des obligations illimitées achetées par la BCE. Les Allemands sur les conseils de la BCE sans aucun doute s’y opposeraient, mais même avec le support de la Finlande, de la Slovaquie, et peut-être de l’Autriche et de la Hollande, l’Allemagne ne pourrait commander que 7 votes sur 23. L’Allemagne devrait faire face avec ses relations avec l’Europe, au même choix existentiel qu’elle a infligé à la Grèce et aux autres Nations endettées.

Les Allemands soutiendront certainement des concessions politiques qui pourraient donner une chance de survie à l’Euro, y compris des transferts fiscaux et quelques mutualisations de dettes, une fois qu’ils auront réalisé que leur seule alternative est de s’isoler du reste de l’Europe.
Mais avant qu’ils approuvent une Allemagne Européenne, les électeurs doivent se souvenir qu’une Europe Allemande amène toujours au désastre.

24/06/2012 03:11 par emcee

C’est tout de même incroyable que ce qui est dit par d’autres soit systématiquement dénigré et ridiculisé à coups de contre-vérités et de désinformation, ou d’explications simplistes.
Non Krugman n’est pas un "grand économiste". Krugman est un économiste qui fait partie du système capitaliste, qui écrit dans le NY Times, la Voix de son Maître", et qui aurait été remercié s’il avait été un tant soit peu subversif. Il n’aime pas les républicains ? Il doit préférer les démocrates, dont la politique économique est, à un cheveu près, la même. Qu’il parle mieux d’économie que d’autres n’en fait pas un visionnaire et encore moins un révolutionnaire, même s’il se prétend "non-orthodoxe".
En effet, comme le soulignent certains commentateurs (pertinents), pour Krugman, l’Europe serait une entité à part, complètement indépendante des US, dont les problèmes proviendraient uniquement de l’euro (comme par hasard). Comment cela peut-il être crédible ?
D’autre part, quelqu’un prétend ici que les US ne se sont pas intéressés à l’UE. Ah ? L’Europe aurait ainsi pu se créer sur un modèle socialiste, donc, sans que les US s’en mêlent ? Si on avait su …
A moins qu’ils ne se soient pas manifestés ouvertement parce que l’UE n’allait gêner en rien leurs objectifs et leur mainmise sur la politique et le commerce internationaux, bien au contraire, et qu’elle se calquerait sur leur modèle (démantèlement des services publics, privatisation de tous les services marchands, etc.) pour leur offrir un vaste terrain de jeu ?
Apparemment, il y en a même qui croient que ce sont les marionnettes au pouvoir aux Etats-Unis (et dans les pays occidentaux en général) qui décident !
Vous n’avez sans doute pas entendu parler du "corporate state", cet Etat US dont l’objectif est de favoriser l’entreprise et le secteur privé dans tous les domaines et qui fait et défait les présidents, et les lois, par leur intermédiaire ?
Le lobby militaro-industriel, avec Halliburton (et d’autres), le lobby pétrolier, ou les agences privées de mercenaires, grassement payées par l’Etat, et dont les décisions gouvernementales d’aller démanteler des pays étrangers pour s’emparer de leurs ressources sont faites en leur nom, les grandes entreprises agroalimentaires qui noient les marchés de produits largement subventionnés, les compagnies d’assurance privées qui se sucrent sur le dos de la population, avec la complicité active de l’Etat, les banques, les spéculateurs sur les aliments de base au niveau mondial, ou l’immobilier ? Etc. Et toutes ces entreprises sont payées ou subventionnées avec l’argent du contribuable qui paie ensuite pour les services.
La plupart de ces groupes privés ont influé sur les décisions des institutions européennes en faisant un lobbying agressif pour imposer leurs produits et leur idéologie ("le marché libre et non faussé").
Quelqu’un a entendu parler de Monsanto, des OGM et autres poisons qu’ils nous fourguent ? Un exemple parmi tant d’autres.
Krugman a raison sur un point : l’UE est dirigée par une nébuleuse technocratique et pas par des instances (plus ou moins) élues par le peuple (même si c’est une mascarade), et, donc, elle s’est exonérée, dès le départ, de tout devoir à l’égard des pays membres. C’est une arnaque totale.
Il est clair aujourd’hui que l’UE est une vaste entreprise commerciale sous la houlette des US.
D’ailleurs, si elle avait voulu ne pas dépendre des Etats-Unis, n’aurait-elle pas créé sa propre force militaire ? Qui, par exemple, s’est lancé dans la construction d’une énorme base militaire, le Camp Bondsteel, sitôt après avoir bombardé la Yougoslavie, en s’emparant de terres agricoles au Sud Kosovo ? Et qui a donné son accord ?
"Pas un problème idéologique" ? Mais on est en plein dedans, justement. L’Europe ne serait pas devenue ce qu’elle est si elle avait été construite pour les peuples (et pour la paix, soi-disant), comme on nous l’a vendue, et non pas pour une bande de prédateurs.
Penser que les choses vont s’arranger (un peu) si on applique les brillantes analyses de Krugman, c’est être complètement à côté des réalités.
Et en parlant de son analyse : je ne sais si ses propos ont été bien lus, mais Krugman sous-entend, entre autres, que les Grecs sont peut-être un peu responsables de leurs malheurs. Ah bon ? Et depuis quand les peuples ont-ils voix au chapitre ? Déjà que leurs dirigeants sont des fantoches...
Et puis, qui les a fait sciemment rentrer dans l’UE, comme ils l’ont fait pour l’Espagne, l’Irlande, le Portugal et autres, en leur faisant miroiter monts et merveilles, alors que ces pays ne pouvaient pas se mesurer aux puissances européennes ?
Et il nous raconte que la zone dollar s’en sort mieux. Il plaisante, peut-être ?
Il nous explique, entre autres, que si un état des US est en difficulté, le pouvoir fédéral les aide. Allons bon ! Je ne sais pas s’il a regardé les chiffres dernièrement, mais seule une infime partie de la population prospère, sur le dos de tout le reste de la population, qui, elle, plonge, en particulier les classes ouvrières et les classes moyennes. 15% de la population (45 millions, dont un quart d’enfants) survit grâce aux bons alimentaires, la même proportion n’a pas de couverture santé, d’autres ou les mêmes, ont perdu leur domicile, leur emploi, etc. De nombreux USaméricains sont endettés, à commencer par les étudiants.
Les plans de sauvetage US, il oublie également de le dire, vont aux riches, pas aux pauvres, et à l’armée, qui reçoit ¼ du budget du pays. L’argent des contribuables, donc.
Les pauvres, eux, doivent compter sur les bons d’alimentation et les maigres aides sociales, que les états menacent de supprimer ou de réduire, faute de fonds, et sur les organisations caritatives, de plus en plus sollicitées, et dont le budget n’est pas extensible.
C’est ce modèle-là qu’il donne en exemple, cet "anti-conservateur" ?
Mais si on lui demande, il dira peut-être que c’est la faute des (pays /populations) pauvres qui vivent bien au-dessus de leurs moyens.
"Pour sortir de la crise et de la régression sociale, il faudra sortir du capitalisme" : tout à fait. Les mesures que préconise Krugman ne sont que du replâtrage de jambe de bois dans un système véreux.
Enfin, en effet, parler de "pays riches" n’a aucun sens. C’est ce que font les pays de leurs richesses qui est important.
Ainsi, en Allemagne, il y a 20% de travailleurs pauvres. On pourrait leur demander s’ils sont contents de vivre dans un pays riche - et leur expliquer qu’ils ont quand même plus de chance que les pauvres qui vivent dans les pays pauvres.
Juste pour leur faire savoir qu’ils ont bien tort de se plaindre.

24/06/2012 13:44 par gérard

Pour porter un jugement sur Krugman, il faut l’avoir lu un de ses livres, je conseille celui là : "l’Amérique que nous voulons" .
Et ce n’est manifestement pas le cas de quelques commentateurs.
Je n’en fais pas une icône pour autant, mais je ne comprends pas à quoi ça rime, sous des prétextes divers, de ne pas recueillir ses idées si elles avancent un tant soit peu dans le bon sens.
Et j’insiste : elles y vont !

Il annonce la couleur dès le début : "Certaines des accusations (contre les grecs) sont vraies, certaines sont fausses - mais elles sont toutes hors sujet".
Donc : "que les Grecs soient peut-être un peu responsables de leurs malheurs", même si c’est vrai peu importe, car il va le prouver : "c’est hors sujet"...
On est sur le New York Times, et il ne peut pas y être imprimé de propos révolutionnaires mais "révolutionnaires", dans notre optique à nous.
Ce que dit Krugman est néanmoins véritablement révolutionnaire pour le lecteur lambda américain, et même pour les gobeurs d’infos prédigérées de nos chers médias, c’est donc une sérieuse évolution.

Bien sûr qu’il faut sortir du Système, je suis entièrement d’accord, mais une fois qu’on a dit ça, on fait quoi ?
Il faut bien être conscient de cette loi implacable : toutes les idéologies progressistes seront amenées à mourir un jour ou l’autre sur le billot de l’économie, tant qu’elles n’en auront pas le contrôle.
 En simplifiant : on peut penser ce qu’on veut du système soviétique, mais une chose est certaine, il a été détruit par l’économie, le blocus économique..du système capitaliste.
 Pour le Chili d’Allende, ce sont les banques qui ont oeuvré à son renversement en faisant chuter artificiellement le cours du cuivre, principale ressource du Chili, entraînant ainsi une crise économique majeure, et...la suite !
etc..etc...etc...

Lenine :
Le moyen le plus sûr de renverser un ordre social existant consiste à corrompre la monnaie.
et plein d’autres citations dans la suite :http://www.bankster.tv/ressource.htm

La période actuelle, avec cette crise de l’Euro est cruciale ; comme la crise de 1929 a entraîné le Monde dans la tourmente pour des dizaines d’années, il pourrait en être de même pour les années à venir...
Vite fait :
 en allant de Charles Gave (libéral, école autrichienne, disciple de Milton Friedman !), en passant par Paul Krugman (Démocrate Américain) pour en arriver à Jacques Généreux (économiste du Front de Gauche) le constat est sans appel : le Système est devenu fou, et cette crise européenne en est la preuve, entre autre...car il n’y a pas que cela :
 il y a le 11 septembre, le Moyen Orient à feu et à sang, etc...etc...!

Il y aurait peut-être urgence à ne pas rester confiné dans des analyses intellectuelles assez déconnectées de la réalité, non ?

25/06/2012 07:52 par Yannik

@24/06/2012 à 03:11, par emcee

Vous n’aimez donc pas Paul Krugman, ni plus généralement Uncle Sam, et voyez comme grotesque quiconque soutiendrait un autre point de vue fusse-t-il argumenté si je vous suis bien...

C’est certes une position peu banale sur un espace dédié à la discussion et c’est votre droit le plus strict, mais des jugements de valeur péremptoires ne me semblent pas précisément correspondre à ce qu’il est généralement convenu de considérer comme étant une discussion !

25/06/2012 12:21 par emcee

"Vous n’aimez donc pas Paul Krugman, ni plus généralement Uncle Sam, et voyez comme grotesque quiconque soutiendrait un autre point de vue fusse-t-il argumenté si je vous suis bien...

Tiens, quand je parlais de simplisme ! En plein dedans. C’est tout ce que vous avez tiré de ce que j’ai dit ? Que je n’aime pas Paul Krugman, ni Uncle Sam, et que je trouve "grotesque", blablabla …" ?
C’est une tactique propre à la propagande, ça : réduire les contre-arguments à des réactions viscérales et émotionnelles en utilisant des termes élémentaires pour remporter l’adhésion du plus grand nombre ("Je préfère mes filles à mes nièces, mes nièces à mes cousines, mes cousines …").
Et cela semblerait être votre spécialité de tirer des conclusions arbitraires sur les commentateurs pour les décrédibiliser.
Quant à l’espace de discussion, c’est, apparemment, le vôtre, pas le mien, puisque vous interpellez quiconque ne dit pas comme vous, comme si vous étiez la référence absolue.
Mon propos était d’analyser l’article de Krugman, et de relever certaines affirmations, que j’estime erronées, et qui sont accompagnées d’apostrophes et de sarcasmes mal venus, dont vous et d’autres qu’on retrouve partout, êtes coutumiers pour dénigrer ceux qui vous contredisent, et vous donner le beau rôle.
Mais, c’est vous qui accusez les autres d’empêcher la discussion. Un comble.
Quant à "péremptoire" : je vous renvoie à vos propres propos. Tout mon commentaire est dûment argumenté. Vous auriez dû le lire.

25/06/2012 17:18 par Benoîte

C’est une tactique propre à la propagande, ça : réduire les contre-arguments à des réactions viscérales et émotionnelles

La propagande fait appel aux émotions, aux insultes, à la rivalité, au dénigrement, au petit détail insignifiant par rapport au propos d’un article, à une personnalité supposée ridicule ou grotesque du commentateur, dans l’espoir qu’il va réagir et ainsi remplir de l’espace, ou dans l’espoir de le disqualifier - surtout s’il dit juste.

Exemple de « détail », orthographique par exemple, sur lequel sauter pour remplir des colonnes et éviter ainsi de s’appesantir sur le sort des Grecs : « Uncle » s’écrit « Oncle » en français, ou alors il est indiqué qu’il s’agit d’une langue étrangère par des guillemets et la traduction en français est indiquée.. Non seulement ça s’écrit différemment mais en plus ça se prononce différemment : ce n’est pas la même diphtongue.

Benoîte est un pseudo qui encourage bien les dénigrements… A l’ouvrage, les chacals !

26/06/2012 05:48 par Yannik

25/06/2012 à 17:18, par Benoîte

Exemple de « détail », orthographique par exemple, sur lequel sauter pour remplir des colonnes et éviter ainsi de s’appesantir sur le sort des Grecs : « Uncle » s’écrit « Oncle » en français, ou alors il est indiqué qu’il s’agit d’une langue étrangère par des guillemets et la traduction en français est indiquée.. Non seulement ça s’écrit différemment mais en plus ça se prononce différemment : ce n’est pas la même diphtongue.

Hé, hé, excellent ! Pourquoi pas plutôt Epoux Ursule d’ailleurs tant qu’à franciser US(A) ?

Bon… pour en revenir à nos moutons, quelles sont donc les thèses simples défendues par l’auteur sur le sujet ?

Rappelons au passage que le sujet, c’est la crise de l’euro (& de l’UE plus généralement) car aux dernières nouvelles il n’y a pas aujourd’hui de crise du dollar, (& des USA plus généralement) même si nul ne conteste que depuis 2008 sévit globalement une crise financière et économique grave dont toute l’économie mondiale est loin d’être sortie.

Pour finir avec les digressions préliminaires, rappelons tout de même que cette crise financière de 2008 ne trouve pas exclusivement sa source aux USA - n’en déplaise à Monsieur Barroso - même si les USA y ont grandement contribué en tant qu’acteur N°1 de la scène capitaliste mondiale, mais que tous les acteurs capitalistes globaux y ont gaillardement contribué, et qu’au bout du compte les USA sont parmi ceux qui s’en sortent le moins mal - sans en être réellement (encore ?) sortis.

 1) Prôner les restrictions budgétaires - plutôt qu’une relance de l’économie par la consommation (le pouvoir d’achat) et la production - en période de dépression est suicidaire car cela conduit irrémédiablement à la récession.

 2) Une monnaie unique de pays économiquement hétérogènes sans mutualisation des dépenses, des recettes et des risques n’est pas viable à terme, conduisant irrémédiablement à des déséquilibres économiques majeurs ingérables.

 3) Corrélativement au point précédent, seul soit une sortie de cette monnaie unique des pays mortellement affectés par cette crise, soit un démantèlement de cette monnaie unique bâtarde, soit mieux l’institution d’un système confédéral (& démocratique dans la foulée tant qu’à faire…) peut venir à bout de cette aberration structurelle.

 4) L’Etat n’a pas à prendre à sa charge les erreurs du secteur financier privé, si des banques privées font faillite du fait d’une gestion inconséquente, l’Etat n’a pas à intervenir comme l’Islande par exemple l’a bien compris.

 5) Même dans une économie capitaliste, (viable) c’est à l’Etat d’imposer un champ d’action au secteur financier et non l’inverse, l’Etat (confédéral) doit rester l’acteur politique et économique majeur et ne pas se laisser subjuguer par les marchés financiers qui doivent se plier au cadre fixé.

On pourra noter que si les Européens mettaient en pratique ces principes, l’Europe deviendrait un concurrent redoutable pour les USA, si Paul krugman était un affreux chauvin, il ne devrait pas vous donner de tels conseils, non ?

Qu’il soit bien clair que je viens d’essayer de synthétiser les positions de Paul Krugman, pas les miennes, les miennes sont bien évidemment beaucoup plus radicales, mais cela n’empêche pas de pouvoir tomber ponctuellement d’accord dans le contexte, pour peu que l’on ne soit complètement obtus et dogmatique…

27/06/2012 02:28 par Bonjour

Gérard, merci pour la traduction,

Je essayer de vous répondre plus en profondeur dans un autre message, notamment sur la convergence.

Mais le problème n’est pas l’Europe, mais une puissante attaque capitalistique contre l’Europe.

Wall Street a placé des milliers de milliards US$ chez nous.
Vous voyez la rente que cela représente ?

D’une part Ils craignent pour leur investissements et leurs revenus,
D’autre part nous sommes paralysés, Ils ont pris le contrôle de l’industrie, avec les centres de décision.

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