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La Grèce a capitulé : mais devant qui exactement ? (Counterpunch)

Le 12 Juillet, la capitulation de la Grèce fut abjecte et totale. Le Premier ministre Alexis Tsipras, qui avait promis de lutter contre les mesures d’austérité qui entraînent le peuple grec vers la ruine, la pauvreté et le suicide, qui a trahi toutes ses promesses, nié la volonté du peuple exprimée lors du référendum du 5 Juillet, et conduit le parlement grec à accepter un accord avec les créanciers de la nation, encore pire que tous ceux qui avaient déjà provoqué la récession économique et fait disparaître les dernières traces de souveraineté nationale.

Oui, la Grèce a capitulé sans condition, comme cela a été soigneusement et éloquemment exprimée ici sur Counterpunch et ailleurs. Mais une question cruciale reste en suspens. Devant qui, exactement, la Grèce a-t-elle capitulé ?

Une réponse courante à cette question est : l’Allemagne. Les pauvres Grecs ont capitulé devant les Allemands arrogants. Ce thème a servi à raviver des sentiments anti-allemands laissés par la Seconde Guerre mondiale. Frau Merkel est dépeinte comme la méchante sans cœur. Une chose est sûre : l’animosité entre la Grèce et l’Allemagne suscitée par cette catastrophe de la dette est la preuve que le « rêve européen » de transformer les nations historiques de l’Europe occidentale en une seule fédération fraternelle, sur le modèle des États-Unis d’Amérique, est un échec total. Le sentiment d’appartenance à une seule nation, avec tous pour un et un pour tous, est tout simplement inexistant entre les peuples dont les langues, les traditions et les coutumes sont aussi diverses que celles entre les Finlandais et les Grecs. L’adoption d’une monnaie commune, loin de les réunir, les a éloignés.

Mais cette catastrophe a-t-elle été réellement dictée par les méchants Allemands ?

En réalité, de très nombreux Allemands, du ministre des Finances de droite extrème, Wolfgang Schäuble, jusqu’à à l’ancien chef du parti de gauche "Die Linke" Oskar Lafontaine, auraient préféré une toute autre solution : la sortie de la Grèce de la zone euro. Schaüble pensait aux finances allemandes, tandis que Lafontaine pensait à ce qui serait le mieux pour le peuple grec - et de l’Europe dans son ensemble.

Entre ces deux extrêmes, un compromis allemand aurait pu éviter la capitulation abjecte du 12 Juillet, en organisant le retour de la Grèce à sa monnaie nationale, la drachme.

En effet, au moment du référendum grec, une majorité de gouvernements créanciers de l’Union européenne aurait préféré voir la Grèce quitter la zone euro.

Le seul gouvernement qui chanta victoire sur la reddition grecque était le gouvernement français de François Hollande. Dans les négociations de dernière minute, la France a pris la position que la Grèce devait absolument être maintenue dans la zone euro, afin de "sauver l’Europe". Les commentateurs français se réjouissent que Hollande "a tenu tête à Merkel" et sauvé à la fois le sacro-saint « couple franco-allemand » et l’Union européenne elle-même en insistant pour que la Grèce garde la monnaie forte qui est en train de la tuer.

Pouvons-nous donc conclure que la Grèce a capitulé devant la France ?

Ne soyons pas ridicule. La dette française est comparable à celle de la Grèce, à la différence, bien sûr, que la France a une véritable économie. Après l’Allemagne, c’est la France qui détient la plus grande part de la dette grecque. Néanmoins, la France est menacée aussi par les règles de la zone euro qui imposent des servitudes de la dette aux Etats membres d’Europe du Sud. La France n’est pas en mesure de dicter la politique économique de l’Allemagne.

Et cette observation nous amène à un facteur qui a été négligé dans l’affaire grecque : le rapport des forces au sein de la « communauté transatlantique » et sa branche militaire, l’OTAN.

Les Etats-Unis ont été relativement discrets au cours de cette crise, mais la volonté de Washington est connue. La Grèce doit être étroitement maintenue au sein de l’Union européenne, pour des raisons géopolitiques. Il suffit de regarder où est située la Grèce et ce qu’elle est : un pays chrétien orthodoxe qui entretient de bonnes relations traditionnelles avec la Russie, située sur la Méditerranée non loin de « La Russie de Poutine ». La Grèce ne doit pas être autorisée à s’éloigner. Point.

Une autre question qui a été totalement négligée : est-il possible pour un pays membre de l’OTAN d’adopter une politique contraire aux intérêts des Etats-Unis ? Est-il libre d’opter pour des relations vraiment amicales avec la Russie ? La Grèce a connue un putsch militaire dans un passé pas si lointain. Le commandement et le contrôle des pays membres de l’OTAN est étroitement surveillé par l’armée des États-Unis.

Depuis que l’ancien président Nicolas Sarkozy a inversé le mouvement stratégique du général de Gaulle pour assurer l’indépendance nationale et fait rentrer la France au sein du commandement de l’OTAN, la France s’est alignée sur Washington à un niveau sans précédent. Avec sa brève show de « tenir tête à Mme Merkel », François Hollande a en fait mis en oeuvre la politique de Victoria Nuland.

L’Union européenne (y compris l’Allemagne) continuera à se débattre avec son « problème grec », tandis que la Grèce continuera à être étranglée par l’Union européenne.

La capitulation européenne devant les États-Unis a eu lieu il y a environ soixante-dix ans. Elle fut accueillie comme une libération, bien sûr, mais s’est transformée en une domination durable. Elle a été tout simplement reconfirmée par la capitulation grecque du 12 Juillet 2015. Et cette capitulation fut imposée par une idéologie hégémonique de plus en plus anti-nationaliste, particulièrement forte à gauche, qui considère le « nationalisme » comme la source de tout mal, et l’Union européenne la source de tout bien, puisqu’elle détruit la souveraineté des nations. Cette idéologie est tellement dominante à gauche que très peu osent la contester - et Syriza était de gauche exactement de cette façon, croyant à la vertu de « l’appartenance à l’Union européenne », quelle que soit la douleur et la souffrance que cela implique. Ainsi Syriza n’a même pas préparé la sortie de la zone euro, et encore moins la sortie de l’Union européenne.

En conséquence, seuls les partis « d’extrême droite » osent défendre la souveraineté nationale. Ou plutôt, toute personne qui défend la souveraineté nationale sera étiquetée « extrême droite ». Il est trop facile d’oublier que sans la souveraineté nationale, il ne peut y avoir de démocratie, pas de volonté du peuple. Alors que la catastrophe grecque oblige de plus en plus d’Européens à avoir de sérieux doutes sur la politique de l’UE, le désir croissant de réaffirmer la souveraineté nationale se heurte à l’obstacle des stéréotypes gauche-droite. Une grande partie de la gauche européenne se retrouve de plus en plus prise dans la contradiction entre son "rêve européen" anti-nationaliste et la destruction de la démocratie par la bureaucratie financière de l’UE. Le drame grec est le premier acte d’un conflit européen long et confus.

Diana Johnstone

Traduction "plus forte sera la chute" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

 http://www.counterpunch.org/2015/07/17/greece-surrendered-but-to-whom-exactly/

COMMENTAIRES  

19/07/2015 14:39 par Pierre M. Boriliens

Bonjour,

Très bonne analyse, je trouve. On peut y ajouter le gazoduc russe (New Blue Stream)qui doit se terminer en Grèce (en remplacement du projet South Stream initialement prévu et qui a été annulé, - je ne connais pas les tenants et les aboutissants -, mais on trouve des choses là-dessus sur le net, par exemple ici : http://fr.sputniknews.com/trend/SouthStream/ ). Apparemment il est déjà en construction. Donc la Grèce pourrait fournir le reste de l’Europe en gaz russe, un peu comme et en partie à la place de l’Ukraine actuellement... Ce qui ferait évidemment une belle source de revenu pour la Grèce...
Mais voilà, le dictateur sanguinaire Putin ( = Hitler = Shoah = Polt Pot) étant dans le coup, c’est totalement rédhibitoire... Et pour empêcher ça ou en prendre le contrôle, la mise en coupe réglée de la Grèce peut être un bon moyen.
(cf carte ici : https://tonyseed.files.wordpress.com/2014/12/map-south-stream-v-blue-stream.jpg )

Une critique tout de même : « Une grande partie de la gauche européenne se retrouve de plus en plus prise dans la contradiction entre son "rêve européen" anti-nationaliste et la destruction de la démocratie par la bureaucratie financière de l’UE. ». Il est urgent de trouver un autre mot que « gauche » pour désigner ça. Ces idées n’ont jamais été des idées de gauche ! Tout au long de son histoire, qui commence en gros avec Robespierre, la gauche a été internationaliste, ce qui n’est possible que s’il existe des nations. Un enfant de 5 ans comprendrait ça !
Il y aurait beaucoup à dire là-dessus, mais juste encore un point : pour la gauche, les nations sont des constructions humaines qui ont évidemment une histoire, mais comme toute construction humaine, on peut les modifier. Rien à voir avec les origines mythiques de la nation de la droite (extrême), où Dieu n’est jamais très loin (la France Eternelle et autres fariboles de cette sorte).

19/07/2015 15:03 par Dwaabala

On va laisser couler un peu d’eau sous les ponts, puisque

Le drame grec est le premier acte d’un conflit européen long et confus.

Ce qui rend d’ailleurs très douteuse l’accusation gauchisante de

... capitulation abjecte... [ dans laquelle]... Alexis Tsipras... a trahi toutes ses promesses, nié la volonté du peuple...

19/07/2015 19:05 par marc

Sans oublier que la Grèce produit de l’or (premier producteur Européen ) et dispose de vastes réserves gaz, pétrole, entr’autres....

mais plutôt que de conseiller ou critiquer il me semble important d’essayer de comprendre ce qui se passe et n’est pas évident :

Tsipras n’a rien perdu de sa popularité et de son soutien, au contraire

le comité directeur de syriza a voté en majorité contre l’accord et soutient son président

Zoé Constantopoulou est maintenue à la présidence de l’assemblée

je ne sais pas où vont les grecs, mais tant que Syriza reste uni malgré ses divergences,
je garde espoir, même si je ne comprends pas ce qu’il y a de caché dans les menaces que subit la Grèce ni ce qui peut advenir de cet accord inapplicable préparant le nouveau à venir...peut-être

19/07/2015 22:00 par matthieu

Il existe en France un parti qui a parfaitement analysé notre triste situation d’aliénation aux USA et qui entend sortir de l’euro,de l’UE et de l’OTAN.C’est l’UPR avec comme président François Asselineau.

19/07/2015 22:20 par Autrement

Comment "Penser l’événement" (recueil d’articles de Hannah Arendt) : il est inexact de dire : "La Grèce a capitulé". Penser l’événement, c’est dire : la Grèce a été victime d’un coup d’Etat financier. Le jugement sur Tsipras est aussi très fantaisiste. On dirait que les gens sont tellement habitués au bourbier de la politiciennerie ambiante et mondiale qu’ils ne savent plus reconnaître un vrai homme politique d’un faux. Pour le reste, l’article de D. Jonhstone est très pertinent : les petites affaires du FMI et de l’OMC (n’oublions pas l’OMC, et son ex-saint-patron, Pascal Lamy !), sont bien gardées.

19/07/2015 23:20 par anonyme

les grecs sont pris entre deux feux celui des yankees qui en cas d’un "Grexit " supporterais mal une sortie de l’Otan dans la foulé, d’ailleurs la mère Nuland était dans le coin récemment pour bien le faire comprendre de son regard froid qui tue, et de l’autre les teutons qui lâche pas un centimes qui toujours aussi discipliné quand il s’agit d’envahir par un moyen ou un autre le voisin...au suivant.

Donc pour la Grèce la solution est d’attendre que sa s’ effondre tout seul, vu que l’accord n’est pas tenable et surtout de s’y préparé cette fois ci !

19/07/2015 23:21 par Szwed

La Grèce a capitulé devant la dictature de l’oligarchie néo-libérale. C’est clair et je me souviens que JP Morgan avait prescrit la dictature en Europe en juin 2013.C’est inquiétant. Cette victoire des néo-cons laissent apparaître du sang et des larmes pour les classes moyennes et populaires européennes et signe la fin de la démocratie.

19/07/2015 23:21 par Pierre M. Boriliens

@Dwaabala
On a compris ! Le Parti Communiste post-moderne défend l’Union Européenne, l’Euro et donc le Grand Capital... Parce que le monde étant ce qu’il est...
Ce qui lui vaut ses éblouissants succès électoraux...

20/07/2015 00:05 par El Greco

@ Matthieu

Il existe en France un parti qui a parfaitement analysé notre triste situation d’aliénation aux USA et qui entend sortir de l’euro,de l’UE et de l’OTAN.C’est l’UPR avec comme président François Asselineau.

Lequel fut le porte-flingue non repenti de Pasqua. Vous n’avez rien d’autre en magasin ?

20/07/2015 00:31 par Dwaabala

@ Pierre M. Boriliens
Entre défendre l’Union Européenne, l’Euro et donc le Grand Capital... et tenir compte de leur réalité, il y a une marge qu’il me serait aussi facile que pour beaucoup de remplir des cris de « capitulation, trahison, sortir de l’euro, de l’UE, du capitalisme, de cette gauche de la gauche pourrie. »
Pour les succès électoraux, il serait bon que vous rappeliez quels sont ceux des autres formations politiques de gauche. Ce n’est donc pas à eux que vous opposez ces résultats, mais à ceux du FN.

20/07/2015 06:17 par macno

@ El Greco
François Asselineau :« le porte-flingue non repenti de Pasqua ». Vous n’avez rien d’autre (comme analyse plus subtile que celle là) en magasin ?
@ Matthieu, Je n’ai vraiment rien contre "Monsieur article 50" [https://fr.wikisource.org/wiki/Trait%C3%A9_sur_l%E2%80%99Union_europ%C3%A9enne#Article_50], en l’occurrence Asselineau, mais si "sortir de l’UE" était LA solution magique, ça se saurait. Au-delà des "yaka" et des "fokon" se terre en embuscade la géopolitique mondiale des néoconservateurs et de la Finance Internationale, et elle est dévastatrice. De toute évidence la Grèce avec sa "formidable puissance économique" aurait pu envisager la solution de sortir de l’euro en toute sérénité, de toute évidence...
Dans toute politique il y a l’absolu des solutions, et la réalité des situations. Deux notions qui (hélas) ne vont pas toujours ensembles.
La seule, unique et incontestable solution dans l’absolu] c’est la reprise en main mondiale de la création monétaire par l’économie réelle, au profit de l’économie réelle et par l’ensemble de ses acteurs, par les peuples. Depuis le temps que se sont constitués de gigantesques Pouvoirs financiers supranationaux déconnectés de l’économie réelle et de ses acteurs, ça ne va pas être une opération de tout repos que de le leur reprendre ce Pouvoir. Encore faudrait-il surtout avoir la volonté la volonté politique d’appliquer ce fameux "mon ennemi c’est la Finance"...
Une optique voire une analyse des plus intéressantes qui soient :
https://www.youtube.com/user/GerardFoucher75018
https://www.youtube.com/watch?v=Mt1Q90Wip3s

20/07/2015 11:03 par Cunégonde Godot

En conséquence, seuls les partis « d’extrême droite » osent défendre la souveraineté nationale. Ou plutôt, toute personne qui défend la souveraineté nationale sera étiquetée « extrême droite ». Il est trop facile d’oublier que sans la souveraineté nationale, il ne peut y avoir de démocratie, pas de volonté du peuple. Alors que la catastrophe grecque oblige de plus en plus d’Européens à avoir de sérieux doutes sur la politique de l’UE, le désir croissant de réaffirmer la souveraineté nationale se heurte à l’obstacle des stéréotypes gauche-droite. Une grande partie de la gauche européenne se retrouve de plus en plus prise dans la contradiction entre son "rêve européen" anti-nationaliste et la destruction de la démocratie par la bureaucratie financière de l’UE. Le drame grec est le premier acte d’un conflit européen long et confus.

Comme la droite "européenne", la gauche "européenne" petite-bourgeoise (y compris la gauche "radicale" en France) sont européistes dans le but toujours pensé mais jamais formulé : éviter la révolution (éviter le combat), tout en cherchant à conserver ce pourquoi d’un certain point de vue l’ "Europe" (la France du CNR en particulier) fut après 1945 peu ou prou une forme dérivée du socialisme : nationalisation des banques, des moyens de production, dynamique de justice et de protection sociale, etc. Ce que l’oligarchie avait tout de suite compris et immédiatement commencé à détruire – par le fidéisme européiste entre autres....
L’ "Europe" ira jusqu’au bout de sa logique et la gauche ("radicale" ou non) n’évitera pas la révolution.

20/07/2015 11:39 par Cunégonde Godot

Pierre M. Borillens :
Une critique tout de même : « Une grande partie de la gauche européenne se retrouve de plus en plus prise dans la contradiction entre son "rêve européen" anti-nationaliste et la destruction de la démocratie par la bureaucratie financière de l’UE. ». Il est urgent de trouver un autre mot que « gauche » pour désigner ça. Ces idées n’ont jamais été des idées de gauche ! Tout au long de son histoire, qui commence en gros avec Robespierre, la gauche a été internationaliste, ce qui n’est possible que s’il existe des nations. Un enfant de 5 ans comprendrait ça !
Il y aurait beaucoup à dire là-dessus, mais juste encore un point : pour la gauche, les nations sont des constructions humaines qui ont évidemment une histoire, mais comme toute construction humaine, on peut les modifier. Rien à voir avec les origines mythiques de la nation de la droite (extrême), où Dieu n’est jamais très loin (la France Eternelle et autres fariboles de cette sorte).

La Nation a à voir avec toutes ses variantes. « Construction humaine », effectivement, la Nation est donc par essence ambivalente. Là se situe la fausseté de l’analyse qu’en fait la gauche depuis toujours, qui reste plus que jamais incapable d’appréhender cette ambivalence fichtrement "humaine" justement.
Dans l’élément de langage "peuple de France", p.ex., la gauche mais aussi lagauchedelagauche posturalement horrifiées y entendront immédiatement la "France moisie" (formule restée célèbre d’un clerc éminent du pseudo-progressisme degauche), mais tellement aveuglées par leur propre propagande elles n’auront jamais pris complètement la mesure du ridicule absolu de l’élément de langage ségrégatif "peuple de gauche".
Ainsi va le petit-bourgisme "progressiste" en France depuis les années 60 du siècle dernier...

20/07/2015 12:02 par Michel

@El Greco : "Asselineau porte-flingue de Pasqua..." ? LGS a rédigé suffisamment d’articles contre ce genre de procédés de diabolisation (la technique MAB), vous devriez les lire (http://www.legrandsoir.info/analyse-de-la-culture-du-mensonge-et-de-la-manipulation-a-la-marie-anne-boutoleau-ornella-guyet-sur-un-site-alter.html).

@Macno : en évitant la sortie de la Grèce de la zone Euro nos oligarques n’ont fait que reculer l’échéance et à chaque fois le coût de la sortie devient plus lourd pour les Grecs. Quand à votre solution (l’unique selon vous) consistant à instaurer mondialement une "économie réelle", je reprend l’expression que vous avez employé : si c’était la solution magique ça se saurait. Plus sérieusement, on ne peut pas affirmer comme vous le faites que vouloir sortir de l’UE et s’opposer à la géopolitique des néocons se serait être irréaliste. Autrement cela signifie que le gouvernement anglais est un gouvernement "d’irréalistes" puisqu’il a décidé de proposer un référendum sur la sortie... et que dire de l’Autriche qui étudie aussi actuellement la proposition soumise par référendum ? Et les gouvernements Russes, Chinois et tous les pays alignés sur leurs positions (notamment du moyen-orient et d’Amérique du sud) seraient donc des irréalistes puisque eux aussi s’opposent à la géopolitique des néocons américains. Il y a d’autres solutions que de rester dans l’UE et de subir la loi américaine, une sortie accompagnée d’un rapprochement avec les BRICS en est une et ce serait d’ailleurs une bonne chose car l’avenir c’est eux... pas les USA, la France possède déjà des accords de partenariats divers (économique, diplomatique, de défense) avec certains de ces pays d’ailleurs.

@LGS : ce nouvel épisode de la crise grecque révèle plus encore que les fois précédentes que l’idéologie de la construction européenne est une idéologie dogmatique, menée par des fanatiques qui entendent la poursuivre jusqu’au bout quel qu’en soit le prix. Néanmoins il semble que cette fois-ci ils aient amorcé leur phase d’auto-destruction, c’est la "bonne nouvelle". Et les pays qui s’en sortiront le mieux seront ceux qui auront su prendre les devants.

20/07/2015 13:43 par El Greco

@ Macno

@El Greco : "Asselineau porte-flingue de Pasqua..." ? LGS a rédigé suffisamment d’articles contre ce genre de procédés de diabolisation (la technique MAB), vous devriez les lire

Curieux amalgame. Guyet accusa LGS de publier de plus en plus d’articles fascisants (je n’en ai lu aucun !). C’était de la pure diffamation.
Asselineau a travaillé avec Pasqua, a adhéré à son micro-parti fascisant et des vidéos le montrent l’applaudissant à tout rompre.
Et, sauf erreur, il ne renie pas ce passé.

20/07/2015 16:02 par macno

@ Michel
Je n’ai jamais dit que c’était irréaliste de sortir de l’Euro, vous ne m’avez pas ou mal lu.
J’ai écrit « la Grèce avec sa formidable puissance économique », il fallait l’entendre avec ironie, car il est là le problème de la Grèce, elle a une économie entièrement dépendante de ses importations..., elle n’a sinon aucune, du moins peu de puissance industrielle ou/et agro-industrielle pour envisager une certaine autarcie.
Prenons l’exemple de la Russie, elle veut sortir du bourbier/dollar (c’est pour ainsi dire sa "sortie de l’euro" !), beaucoup de ses efforts actuels ont comme objectif l’auto-suffisance alimentaire.
La Grèce en est loin.
On ne peut pas sortir d’un Système d’un côté, tout en restant dépendant de lui pour sa simple survie...
Si vous aviez bien suivi cette tragédie, Varoufakis en a parlé : ce n’est pas si facile que ça de sortir d’une monnaie, et il dit clairement qu’il aurait eu besoin d’une aide extérieure pour préparer cette éventualité.
Celle nouvelle équipe au Pouvoir a subi une très forte pression de l’UE depuis plus de 6 mois et durant tout ce temps là le déficit de la Grèce a explosé...du fait de la Troïka. Je vous rappelle aussi que cette équipe n’avait pas du tout été élue pour sortir de l’Euro, donc il lui aurait été difficile de préparer cette éventualité qui, qu’on le veuille ou non, aurait été illégitime. Je le redis car apparemment beaucoup ne le réalisent pas, il faut beaucoup de monde et de personnes compétentes pour effectuer le changement de monnaie d’un Pays ; ça doit prendre pas loin d’une année...Et la Grèce n’avait pas, la Troïka ne lui aurait jamais accordé un tel délai...
Ça fait pas mal de handicaps pour la Grèce, vous ne trouvez pas ?
Je m’insurge totalement contre ceux qui lancent des solutions/baguette/magique sans étudier très précisément si les conditions pour les réaliser sont bien remplies.
Je suis d’accord avec le principe de sortir de l’euro, mais comment faire et que faire après ?
Je ne parlais pas « d’instaurer mondialement une "économie réelle" » (vous n’avez manifestement pas écouté Gérard Foucher) mais de « la reprise en main (mondiale tant que possible) de la création monétaire par l’économie réelle, au profit de l’économie réelle et par l’ensemble de ses acteurs, par les peuples ».
Si un Pays, après être sorti de l’euro, redonne sa création monétaire aux Banques par les créations de dettes (la Dette crée la Monnaie, on est d’accord ?), donc au secteur privé "déconnecté de l’économie réelle et de son peuple" c’est comme s’il ne faisait rien, car par la Dette il va redonner le Pouvoir aux Banques, et c’est reparti pour un tour ! Les banques se chargeront de tomber en faillite, et comme un pays en a vitalement besoin, c’est l’argent public qui va les renflouer ; ça fera gonfler encore un peu plus la Dette. Vous avez dit cercle vicieux ?
LE problème de la Grèce est qu’elle a été poussée dans l’Euro par la Géopolitique en premier américaine, et qu’elle n’aurait jamais du y entrer.
Si Tsipras est allé aux États Unis en 2013, c’est sûrement pour discuter de cela avec Obama.
Ça faisait très longtemps que je ne m’étais pas penché sur le sujet de la création monétaire, et j’avais carrément oublié de faire le rapprochement avec la Grèce : un pays qui ne maîtrise pas sa monnaie ne peut pas maîtriser son économie, il est prisonnier de ceux qui contrôlent sa monnaie. Depuis 1973 nous sommes prisonnier du Dollar et de la finance internationale, les transactions internationales se faisant en...dollars.
Vous avez parlé des BRICS (sujet assez éloigné pour l’instant de celui de la Grèce), dont l’objectif principal est de sortir du dollar, c’est ni plus ni moins que de retrouver leurs indépendances de création monétaire, sans être obligés de passer par la case dollar...

20/07/2015 16:50 par macno

Un mot sur une question de cet article qui me paraît extrêmement importante car elle est à priori incongrue, au moins dans le concert actuel :
« Pouvons-nous donc conclure que la Grèce a capitulé devant la France ? »
Poser une question c’est souvent déjà y répondre...
Et si Tsipras n’attendait que de revenir devant son peuple avec l’obligation de sortir de l’UE.
La France lui aurait donc pour ainsi dire "cassé la baraque" en trouvant une "solution". Tout le monde sait qu’à long terme ce n’en est pas une, mais une solution soutenue par la France, face à son opinion publique, il lui aurait été impossible de justifier de l’avoir refusée...

20/07/2015 19:28 par macno

Un couac !
tout le monde sait que ce n’est pas une ?...[solution viable] mais une solution soutenue etc
C’est un sac de nœuds cette histoire !

21/07/2015 00:08 par Bord Christine

Le rappel de la réalité de la position géo-politique occupée par la Grèce est tout à fait exact, et bienvenu. Trop peu le rappelle, donc merci de l’avoir fait. Une fois ce constat établi, un petit bémol s’impose. Le tandem de choc Merkel/Schauble n’entendait pas conserver la Grèce à l’intérieur de la zone Euro. Un petit exemple de ce dont sont capables "les méchants allemands" (nous avons entendus qu’il y en avaient, en la personne des deux députées de Die Linke et des verts qui n’ont pas mâchés leurs mots lors du vote au parlement, d’autres qui pensent plus juste.) lorsqu’il s’agit de préserver le pouvoir d’achat de leurs retraités et de punir qui est un "anderedenkender". Le gouvernement grec n’avait pas eu le temps de prévoir un "bon" grexit... Je ne doute pas qu’il l’aient peaufiner d’ici la prochaine crise grecque, dans quelques mois, et Tsipras l’a déjà fait savoir en disant qu’il signait un accord auquel il ne croyait pas. La sortie de la zone euro aurait été une catastrophe maintenant, mais le peuple grec le soutient toujours et la prochaine fois souhaitera le grexit. Or, c’est vrai, il y a repreneur, la Russie, la Chine, et ... les Etats-Unis. Que les Etats Unis (et nous avec si nous y réfléchissions un peu...) souhaitent ne pas voir tomber la Grèce dans l’escarcelle des deux autres se conçoit assez bien. Qu’ils aient fait pression sur l’Europe pour garder la Grèce en son sein, je n’en doute pas. Que les gouvernants européens aient acceptés le deal, en l’aggravant de façon intenable, et plus particulièrement les gouvernants allemands...? Où est l’intérêt ? Ils auraient dû exiger le grexit et dire aux Etats-Unis de prendre leur responsabilités (financières, déjà) s’ils souhaitaient tant que cela ne pas voir tomber la Grèce dans l’axe orthodoxe, non ? Conclusion, s’ils ont obéi pour conserver un "ordnung" imbécile et qui va leur coûter politiquement si cher, les dirigeants allemands ne sont pas seulement "méchants", ils sont surtout stupides. Assez nuancé ? Pas trop essentialiste ?

21/07/2015 09:55 par Jibal

Asselineau a travaillé avec Pasqua, a adhéré à son micro-parti fascisant et des vidéos le montrent l’applaudissant à tout rompre.
Et, sauf erreur, il ne renie pas ce passé.

Argumentum ad hominem par "déshonneur par association" : Ce n’est pas l’homme qui est l’objet du propos mais ses idées.

21/07/2015 13:33 par Pierre M. Boriliens

@Dwaabala.
Tu quoque, mi fili !
Dès que ça gratte un peu, on appelle le FN à la rescousse ?

Ce n’est donc pas à eux que vous opposez ces résultats, mais à ceux du FN.

21/07/2015 16:11 par patrice

Quand l’on sait que les pères fondateurs de l’europe étaient stipendiés et cornaqués par la cia, que les maitres de la finance planètaire appellent de leurs voeux la disparition des états, vous vous étonnez de cette pantomime, ce spectacle de marionnettes où tout est scénarisé d’avance !
L’europe, un monde de traîtrise qui n’a que trop duré...

22/07/2015 10:40 par Radon

Quant à la capitulation de la France – entraînant l’ensemble de la francophonie - devant la langue anglaise, il est définitivement interdit d’en parler. En tout cas, ici.
Rien à voir, bien entendu.

22/07/2015 17:08 par Autrement

Radon, je suis avec vous ! Bien sûr que le combat pour la langue française doit être mené énergiquement, ici et partout ! Un article récent en témoigne. Bien sûr aussi que le problème est en rapport direct avec le comportement des eurobanksters, qui émettent tous leurs textes en anglais, et de l’impérialisme US. Une objection est que le français a été lui aussi la langue des dominants pendant toute l’ère colonialiste. Mais il y a français et français ! La "langue des dominants", quelle qu’elle soit, est une langue qui hiérarchise les êtres et les faits de façon à véhiculer l’idéologie dominante. Ce n’est le cas, ni de la langue de Shakespeare (pour faire court), ni de la langue des poètes, écrivains et philosophes français de Villon à Perec ou Claude Simon. Aristote expliquait déjà que le poète travaille en se situant à la limite des possibles. Le poète s’élance du haut de la falaise qui surplombe le goufre de l’avenir, et s’aperçoit qu’il a des ailes comme l’albatros. L’important est l’enseignement de la langue dans le pays d’origine, car la connaissance et la maîtrise approfondie de la langue maternelle, de son histoire et des oeuvres qu’elle a engendrées, est un élément essentiel de la conscience sociale, et aussi facteur des pires discriminations. Il y a aussi plusieurs manières d’apprendre une langue étrangère, soit comme langue utilitaire et purement "commerciale", soit comme langue de culture et de civilisation, ce qui permet la réflexion critique sur les différences d’esprit et sur les orientations du sens, dans le processus de passage d’une langue á l’autre. Qui ne connaît pas sa langue de façon approfondie, est privé des moyens de penser complètement aussi bien son être propre que ce qui l’entoure, et se trouve ainsi désarmé dans la vie sociale. C’est pourquoi il est pervers et criminel de réduire indéfiniment les horaires de l’enseignement du français (grammaire et histoire littéraire en rapport avec l’histoire elle-même), de dénigrer l’enseignement littéraire en l’accusant d’être élitiste et superfétatoire, et de promouvoir le tout-numérique qui s’apprête à pulvériser dans l’éparpillement le cerveau de nos enfants. Pour cette raison aussi, la doctrine "européenne" sur l’enseignement et la recherche, issue du dit processus de Bologne et destinée à formater les "élites" des pays membres, est profondément réactionnaire et anti-démocratique. La lutte continue !

22/07/2015 19:34 par macno

@ Radon et à Autrement,
« quant à la capitulation de la France »
Mais il n’est nullement question de la « capitulation de la France » ni de la langue française dans cet article, mais c’est de la question de la capitulation de la Grèce dont il s’agit (comme l’indique d’ailleurs son titre) qui l’aurait été face à la politique de la France, celle de chercher à tout prix une solution pour que la Grèce reste dans l’UE.

24/07/2015 20:48 par Bill

Aux USA, il y a une monnaie unique pour tous les états comme en Europe, mais chaque gouverneur d’état et maires doivent équilibrer leur budget, sinon ils doivent payer avec leur argent ou ils font de la prison. Est-ce de même pour les états européens ? Non ; Alors comme ils n’ont plus de planche à billets , il font des déficits en toute impunité. L’ Allemagne qui , dans le passé, a payé cher l’effondrement du Mark est pour cela rigoureuse et est obligée de le rappeler aux autres gouvernements , non comptables, et pourtant responsables de leurs déficits.
Signé : Bill

25/07/2015 00:12 par matthieu

Si nous n’entamons pas une lutte de libération nationale en sortant de l’euro,de l’UE,de l’OTAN en mettant à jour pour 2015 le programme du Conseil National de la Résistance,la France va disparaître et ne sera plus qu’une colonie américaine et notre langue,le français va s ’effacer au profit de l’anglais ;le processus est largement en cours ;certains parlent d’ores et déjà de donner à notre République une deuxième langue officielle,l"anglais ;les travailleurs de notre pays deviendront les esclaves des puissances financières anglo-saxonnes et celles-ci nous entraîneront dans une guerre contre la Russie ;là aussi,le danger est imminent.

25/07/2015 10:23 par Cunégonde Godot

matthieu :
Si nous n’entamons pas une lutte de libération nationale en sortant de l’euro,de l’UE,de l’OTAN en mettant à jour pour 2015 le programme du Conseil National de la Résistance,la France va disparaître et ne sera plus qu’une colonie américaine et notre langue,le français va s ’effacer au profit de l’anglais ;le processus est largement en cours ;certains parlent d’ores et déjà de donner à notre République une deuxième langue officielle,l"anglais ;les travailleurs de notre pays deviendront les esclaves des puissances financières anglo-saxonnes et celles-ci nous entraîneront dans une guerre contre la Russie ;là aussi,le danger est imminent.

Oui. Tout est en place pour notre liquidation et notre dilution dans le maelström germano-américaniste, avec peut-être une petite touche (la célèbre french touch) de TAFTA et de fédéralisme supplémentaire comme le souhaite activement M. Hollande, son gouvernement et tous les "socialistes" à sa suite.
Petite erreur, cher mathieu : l’américain deviendra la première langue et le français pas la deuxième car plus enseigné au profit des riches et foisonnantes "langues" de Nosrégionsontdutalent et des innombrables Paysde...

30/07/2015 23:47 par Dwaabala

@ Pierre M. Boriliens

Dès que ça gratte un peu, on appelle le FN à la rescousse ?

« Depuis tant d’années, certains secteurs de la gauche, par un mélange d’internationalisme postural et de reddition sans combattre face aux menées récupératrices du Front national, ont refusé de voir ce qui était pourtant sous leurs yeux : un despotisme économique irréductible [...] de peur d’avoir l’air de penser comme le Front national, et (surtout) sans être capable de penser ce qu’il y avait à penser autrement que le Front national : penser la souveraineté en général, » (Les caractères gras de Front national sont de moi.)

De qui est-ce ?
C’est donc bien des démangeaisons de F. Lordon (et par conséquent des vôtres, La gauche et l’euro : liquider, reconstruire ) que vous parliez ?

Bis repetita placent

@ Pierre M. Boriliens
Entre défendre l’Union Européenne, l’Euro et donc le Grand Capital... et tenir compte de leur réalité, il y a une marge qu’il me serait aussi facile que pour beaucoup de remplir des cris de « capitulation, trahison, sortir de l’euro, de l’UE, du capitalisme, de cette gauche de la gauche pourrie. » Pour les succès électoraux, il serait bon que vous rappeliez quels sont ceux des autres formations politiques de gauche. Ce n’est donc pas à eux que vous opposez ces résultats, mais à ceux du FN.(En italiques, je vous cite).

J’ajouterai simplement pour ceux qui n’ont pas de mémoire que depuis la « construction de l’Europe », soit sept décennies et contrairement à la fable de l’UPR, le PCF a toujours été dans l’opposition, dénoncé la réalité qu’elle masquait, et appelé à voter contre dans chaque consultation populaire.

Donc qu’on soit caduc ou débutant comme le chantait Brassens... quand on est anticommuniste, on l’est bien.

02/08/2015 17:43 par Pierre M. Boriliens

Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire !

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