Il y a une phrase qui est difficilement compréhensible pour quelqu’un qui n’est pas passionné d’économie : « Plus de 100 % des gains de revenu réel ont été perçus par 10 % des Honduriens les plus riches. »
On peut se demander comment il est possible de percevoir plus de 100% des gains de revenu. Le rapport complet sur le Honduras du CEPR est disponible sur cette page : http://www.cepr.net/index.php/publications/reports/honduras-since-the-coup-economic-and-social-outcomes
En le lisant, on s’aperçoit qu’avant le coup d’état et uniquement sous la présidence de Manuel Zelaya, la majorité des gains de revenu ont été capté par les classes défavorisées, et que depuis ce coup d’état, les 10% les plus riches ont captés non seulement 100% des gains de revenus, mais qu’en plus ils ont privés le 90 % de la population du Honduras d’une partie de ses revenus d’avant le coup d’état, ce qui résulte en un accroissement de plus de 100% des gains de revenus pour une toute petite minorité et à un appauvrissement radical de la majorité de la population.
En plus des éléments cités dans l’huma, à cela s’ajoute, depuis le coup d’état, une explosion de la dette du Honduras ainsi que le remise entre les mains des transnationales de toutes ses ressources naturelles, très nombreuses. L’extrême pauvreté touche aujourd’hui 46% de la population, et la pauvreté 66,5% de la population, ce qui fait du Honduras le pays le plus inégalitaire de toute l’Amérique latine.
À noter également que le coup d’état a entraîné un augmentation énorme de la violence avec notamment la fin des réformes agraires et une répression féroce et meurtrière contre les petits paysans qui essaient de résister à la confiscation et à la remise de leurs terres à des grandes sociétés, ainsi que contre les journalistes qui ne se plient pas à la propagande officielle du régime.