Sans attendre la fin de l’hommage national aux victimes du carnage de Nice, les indécents dirigeants du parti « LR », les Ciotti, Estrosi, Sarkozy, Juppé, etc. hurlent à la mort et cherchent indécemment à exploiter l’émotion générale. C’est à qui hurlera le plus fort contre la « gauche », si peu qu’elle mérite ce nom, à qui ira le plus loin dans la remise en cause des droits constitutionnels, à qui appellera le plus à fliquer la population et à militariser le pays ; il y a quelques semaines, les mêmes personnages surenchérissaient dans les propos fascisants contre la CGT et le droit de manifester avec l’unique souci de chasser sur les terres du FN et de battre leurs concurrents les plus fachos à la primaire de la droite (il faudrait dire : à la droite des « primaires » !).
Nous n’avons garde de défendre le gouvernement actuel dont l’irresponsable politique belliciste en Syrie a attiré la foudre sur notre territoire alors que la condamnation par Chirac de l’invasion de l’Irak avait permis au contraire de préserver notre pays. Et malheureusement, en matière d’atteinte aux libertés, le gouvernement PS n’a pas freiné la fascisation déjà très perceptible sous le mandat de Sarkozy : au contraire, Hollande et Valls ont accéléré et aggravé la fascisation politique de notre pays en prenant de nouvelles mesures liberticides, en pavant la voie à l’ultra-réaction et en mettant en place un état d’urgence qui a très vite été utilisé contre les militants écolos et contre les manifestants anti-loi Travail...
Il n’en reste pas moins que les propos hystériques des caciques de la droite doivent être dénoncés ; pas seulement pour leur démagogie irresponsable (menteur qui prétend, comme l’a fait Juppé, neutraliser à l’avance un fanatique jusqu’alors absent des radars et fonçant dans la foule à 80 km/h au volant d’un 19 tonnes !), mais parce que le « troc » qu’on nous propose entre liberté et sécurité est un marché de dupes : aux Etats-Unis où la police fascisante et souvent raciste est surarmée, où la Garde nationale intervient pour un oui et pour un non contre les « troubles » sociaux, où deux millions de personnes sont en permanence sous les verrous (!), où la police abat 1700 jeunes Noirs par an, les massacres de toutes sortes se succèdent dans les écoles, les églises, dans la rue...
Alors bien entendu, il faut une lutte résolue des services de police contre les terroristes, contre les sites djihadistes, et, sous l’égide de l’ONU, en lien avec Moscou et Damas, contre Daech lui-même.
Mais le fond des choses reste le même : pour assécher le marécage de haine duquel surgit la Bête immonde du djihadisme et ses pareilles non moins répugnantes de l’extrême droite raciste et nostalgique du Reich, il faut une politique étrangère de paix qui favorise le droit de tous les peuples – syrien, libyen, irakien, palestinien, kurde...- à disposer d’eux-mêmes. Une politique de paix qui cesse d’armer les régimes intégristes de Riyad et du Qatar, véritables parrains internationaux du salafisme et du djihadisme.
En France même, il faut :
réduire les inégalités sociales, les ghettos de la misère, du chômage de masse et du désespoir, combattre les délocalisations, l’austérité et les privatisations qui, sous l’égide de l’UE, ont produit six millions de chômeurs totaux ou partiels, deux millions de mal logés et neuf millions de pauvres absolus ;
restaurer l’Education nationale et les autres services publics ;
extirper le racisme que stimulent concurremment le FN et les LR ;
respecter totalement la loi de 1905 séparant l’Etat de TOUTES les Eglises ;
en finir avec les lois antisociales qui désespèrent la jeunesse populaire et remettre le pays sur la seule voie qui puisse fédérer la population laborieuse de France : celle qui fut ouverte pour le monde entier le 14 juillet 1789 vers la liberté, l’égalité et la fraternité, celle qui s’ouvrit le 14 juillet 1935, à l’initiative du PCF et de la CGT, vers un Front populaire antifasciste, anti-impérialiste, patriotique, populaire et internationaliste.
Souvenir pour les victimes, soutien aux personnes plongées dans le malheur, merci aux soignants de l’hôpital public qui se dévouent sans compter ! Et bien sûr, mise hors d’état de nuire des monstres qui sont prêts à tuer des enfants innocents.
Pour autant n’oublions pas l’essentiel : aujourd’hui comme hier, le meilleur rempart de la sécurité reste la lutte solidaire des travailleurs de France, quelle que soit leur origine et leurs convictions philosophiques ou religieuses, « pour le pain, la paix et la liberté » !
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Par Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, Antoine Manessis, responsable international du PRCF, Alex Falce PRCF 06 18 juillet 2016