...homme d’affaires et entrepreneur franco-israélien résidant fiscal en Suisse

Drahi casseur d’emplois avec le soutien des banques

SNJ-CGT

L’annonce de l’offre de rachat de Bouygues Télécom par Patrick Drahi ne manque pas de surprendre. Le groupe Altice a un appétit insatiable, mais, surtout, un endettement colossal, 33 milliards d’euros. Et, pourtant, la BNP est prête à lui offrir une nouvelle ligne de crédit de plus de 10 milliards pour s’offrir Bouygues Télécom.

Les salariés peuvent s’attendre à des saignées très importantes dans les effectifs, y compris les salariés du groupe de médias constitué par Drahi en quelques mois. Les banques vont exiger des retours sur investissement rapides et les salariés savent que, dans de telles situations, elles imposent d’abord des suppressions d’emplois.
Déjà, Drahi a annoncé des rapprochements entre Libération et les magazines comme L’Express, Mieux vivre son argent, Lire, Classica et les titres de la presse professionnelle constituée par Bernard Mourad, placé à la tête de l’activité dans les médias du groupe Altice. Les journalistes seront sans doute mis à contribution pour alimenter les sites du groupe. Et, pourquoi pas, la chaine i24news ?

Dans de telles conditions, on peut s’attendre à une hémorragie dans les effectifs des rédactions et des coupes claires dans les budgets. C’est l’information qui va en pâtir, car les dirigeants donneront la priorité au « tout publicité ».

On peut s’étonner de la véritable fièvre des milliardaires pour la presse, comme Drahi, Bernard Arnault ou Iskandar Safa alors qu’elle est prétendument en crise et même annoncée en état de mort clinique.

On peut s’étonner aussi de la générosité des banques envers des milliardaires qui suppriment des emplois, alors que les petites entreprises se voient fermer les robinets des prêts, même modestes.

Enfin, on peut s’étonner du mutisme du président de la République et de son gouvernement devant la concentration des médias entre les mains de quelques raiders et du recul sans précédent du pluralisme.

Manuel Valls, le premier ministre, est plus prompt à s’attaquer au code du travail et aux acquis sociaux qu’aux véritables empires industriels tissés par les hommes de paille des acteurs financiers.

Le SNJ-CGT appelle la profession à la plus grande vigilance et il se déclare prêt à toutes les actions interprofessionnelles pour défendre l’emploi, le pluralisme et contraindre les banques à investir dans la création d’emplois pérennes plutôt que dans leurs destructions.

Le 22/06/2015. SNJ-CGT

SNJ-CGT, 263, Rue de Paris – Case 570 - 93514 MONTREUIL CEDEX.
Tél. : 01.55.82.87.41 Fax : 01.48.51.58.08 www.snjcgt.fr - snj@cgt.fr

Note du GS.

* Patrick Drahi, né le 20 août 1963 à Casablanca au Maroc, est un homme d’affaires et entrepreneur franco-israélien résidant fiscal en Suisse depuis 1999 (Wikipédia). Il vit essentiellement à Tel-Aviv et Paris. Il est l’homme d’affaires le plus riche d’Israël selon le classement 2015 du magazine américain Forbes.

COMMENTAIRES  

24/06/2015 20:51 par lecteur

Attention à ce que vous dites avec SFR, car pour bien connaître l’interieur d’un opérateur, je peux vous garantir que ce qui arrive à SFR, et surtout la perte d’emploi, ne sera pas un mal, et je suis de gauche.
Déjà, pour comprendre la situation, il faut d’abord s’étonner de voir un opérateur aussi gros, être vendu pour manque de rentabilité. Et selon LGS, pour quelle raison, Vivendi a été contraint de le vendre ?
Voici, mon explication :
Parce que l’interieur de SFR, c’est l’armée mexicaine, pour 10 personnes qui travaillent réellement pour SFR, vous avez 20 chefs qui sont sur-payés à fouetter les 10 vrais travailleurs.
Osez poser la question aux syndicats : Est-ce que SFR est une armée méxicaine, avec les mêmes chefs qu’à France Telecom prêt à pousser au suicide des salariés ? Et mon avis, la réponse est sans appel, sinon jamais Vivendi n’aurait vendu.

Alors si Drahi fout à la porte de SFR cette armée de "petits chefs" et ne garde que ceux qui travaillent _vraiment_ pour SFR, je lui dit bravo. S’il ne le fait pas, SFR sera de nouveau en vente dans 10 ou 15 ans.

Je suis d’accord pour défendre les salariés, mais ceux qui travaillent à produire pour la société pour laquelle ils sont embauchés, et je ne defendrais jamais l’emploi des "petits chefs", (qui sont d’ailleurs recrutés par copinage) et qui sont payés à excercer la coercition des vrais salariés qui produisent. Je n’ai aucune pitié pour ce genre de "petit chef" qui n’a pour horizon de vie, le plaisir de contraindre les autres.

18/08/2015 15:05 par Tom

« Alors si Drahi fout à la porte de SFR cette armée de "petits chefs" et ne garde que ceux qui travaillent _vraiment_ pour SFR, je lui dit bravo. »

Pour avoir vu 20 fois le scénario se dérouler, AMA il va garder les petits chefs, virer ceux qui bossent et les remplacer par des prestataires. Sur qui la pression va être encore plus forte. Ceux-là peuvent se suicider autant qu’ils veulent, tout le monde s’en fout, il ne travaillent pas chez le client final qui n’est donc pas éclaboussé par le scandale.

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