Dans la réforme Macron, un cadeau au grand patronat

C’est un régime vraiment spécial que concocte le pouvoir pour ses chers « premiers de cordée ». Au-delà de 10 000€ de salaire brut mensuel, la cotisation retraite descendrait à 2.8%. Cette ignoble disposition recèle des effets pervers que nos gouvernants prétendent combattre pour mieux les faire fructifier. Cette exonération de cotisations va en effet amputer la caisse du régime unique qu’ils prévoient, de 4.8 milliards d’euros par an. Soit 72 milliards jusqu’en 2040, année prévue pour l’entrée en vigueur totale du nouveau système ! Une somme dont devront s’acquitter, pendant une longue période de transition, tous les salariés du pays.

Le scandale ne s’arrête pas là. Les employeurs n’ayant plus de cotisations à verser au-delà de ce montant mensuel, économiseront 43 milliards d’euros en vingt ans. Comme sont rares les petites et moyennes entreprises qui rémunèrent leurs cadres au-delà de 10 000€, ce sont les très grosses entreprises qui bénéficieront de l’incroyable manne !

Les milieux patronaux et libéraux pousseront alors des cris d’orfraies devant le déficit et l’envolée de la dette publique qu’ils auront eux-mêmes aggravée pour mieux dérouler le tapis rouge aux fonds financiers et aux assureurs qui pourront délivrer aux salariés qui le pourront, le nouveau « Plan d’épargne retraite » lancé en octobre dernier. La défiscalisation de celui-ci, – comme inscrit dans la loi Pacte -, va grever plus encore les finances publiques de 1.2 milliards par an. Ce sont, en tout, 90 milliards d’euros que le saccage du système solidaire permettra de transférer dans les poches des puissances d’argent alors que l’âge de départ en retraite sera sans cesse repoussé et le niveau des pensions abaissées jusqu’à 55% du dernier salaire.

Le système par points n’est donc que le cheval de Troie d’une intégration forcée des retraites à la violence des logiques du capitalisme financier. Et, l’organisation de l’augmentation continue de la dette sert ce dessein. Les travailleurs ne s’y trompent pas. Ils n’ont pas besoin de pédagogie gouvernementale. Ils ont compris qu’il n’y a aucune trêve dans la guerre sociale qu’on leur livre derrière les mots totalement pervertis « solidarité », « universalité », « équité », crachés par les haut-parleurs de la macronie. Seulement 19% des employés et ouvriers soutiennent le funeste projet gouvernemental. Ils ont bien conscience des destinataires des cadeaux cachés.

 http://patrick-le-hyaric.fr/ce-cadeau-cache-au-grand-patronat/

COMMENTAIRES  

03/01/2020 15:39 par Assimbonanga

C’est difficile, au plan cognitif, de vivre dans un monde où les mots disent le contraire de la réalité. C’est vraiment pénible, éprouvant, aride, épuisant. On n’a pas été habitués à ce régime de censure, à décoder les discours sous une dictature.
"Fin des régimes spéciaux" ? Non, création d’un régime spécial riches.
"Système universel" ? Non, tout le contraire, les nantis sortent du système de solidarité basique. Ils abandonnent les pauvres à leur sort. Ils sortent. Que les pauvres se débrouillent entre eux pour faire pot commun.
La population ne réalise pas totalement ce qui est en train de se passer, tellement le mensonge préside aux slogans.

03/01/2020 20:29 par irae

Tout de même l’usage de la langue orwellienne ne surprend plus grand monde. Ce que je feins de donner d’une main ex taxe d’habitation je te le retire des autres : apl, retraites, taxe carbonne etc.. reposant de préférence sur ceux qui gagnant moins de 2 000 euros se font traiter de privilégiés par ceux gagnant plus de 20 000 euros mensuels parmi lesquels les élus qu’on entend peu clamer leur amour pour la retraite universelle sauf pour les autres.

A propos des pro réforme des retraites rares mais inattendus parmi les jeunes freluquets de la classe moyenne si la réforme est abandonnée je les encourage a demander à ne pas bénéficier de l’ancien dispositif. Qu’ils soient logiques avec eux-mêmes.

04/01/2020 09:49 par calame julia

Les Belges nous ont prévenus !

04/01/2020 15:57 par Assimbonanga

La taxe d’habitation va manquer aux communes, c’est à dire, aux services publics locaux. Chaque fois que Macron prend une mesure "pour le pouvoir d’achat", c’est au détriment des caisses publiques, que ce soit la taxe d’habitation, les cotisations sociales ou les défiscalisations. On ne prend que dans le pot commun. Le seul tabou, c’est de faire contribuer le patronat : surtout, surtout pas d’augmentation des salaires !
En outre, la droite, peut-être grâce à l’expertise des agriculteurs, s’est aperçue qu’on peut mendier et obtenir, des aides, des subventions, des mesures de soutien, des reports, exonérations. En centres-villes, pour pallier la désertion des boutiquiers, tous tués par ou drainés vers, les zones commerciales, on offre des loyers gratuits, des ravalements de façades. L’argent public est un jeu d’enfants, mais attention pas d’assistanat aux pauvres ! A réserver aux propriétaires et aux "entrepreneurs". C’est de "l’investissement". Selon moi, c’est main basse sur la caisse !

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