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Texte de la conférence de Maxime Vivas à Béziers à l’invitation d’Europe Ecologie les Verts le 4 octobre 2013.

Béziers, laboratoire de la dédiabolisation du FN

Un administrateur de notre site, auteur de « L’irrésistible déchéance de Robert Ménard, candidat du Front national », a répondu favorablement à une invitation d’EELV pour dire deux ou trois choses qu’il sait du FN et de son candidat à Béziers.
Nos lecteurs les plus assidus trouveront ci-dessous des redites, mais aussi de l’inédit.
Nos nouveaux lecteurs n’en croiront pas leurs yeux.

Le Grand Soir

Contextualisation : Ville de 70 000 habitants qui compte pas mal d’habitants d’origine espagnole (amnésiques ?), mais aussi beaucoup de pieds-noirs (rien compris ?), Béziers a vu le FN frôler les 26 %, des voix aux élections présidentielles de 2012, talonnant le président sortant, devançant François Hollande et laissant Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, à 15 points derrière elle. Eva Joly pour les Verts n’atteint pas 2 % et Philippe Poutou, pour le NPA, plafonne à 0,8 %.
L’UMP espère conserver la mairie avec un maire « décomplexé » dont les thèses sont proches du FN. La lutte est fratricide, mais l’essentiel est ailleurs : le FN y est dédiabolisé et Béziers devient ainsi un laboratoire national en vue de rapprochements futurs entre toutes les droites.
Localement, la gauche est dispersée.
La démagogie électoraliste est portée par des carences dans la gestion de l’équipe UMP, une forte population immigrée et par un contexte de chômage des jeunes.
Il est permis d’être pessimiste.
MV


Bonjour, merci de m’avoir invité, merci d’avoir bravé la pluie.
C’est un peu tendu à Béziers, me dit-on.

Il paraît que Robert Ménard est tête de liste du Front National pour les municipales de 2014.

Il paraît que son principal adversaire n’est pas très éloigné de leurs idées.

Il paraît que Robert Ménard, même s’il l’affronte ici, parce que la situation locale est ce qu’elle est, joue le rôle de poisson-pilote d’un projet national de dédiabolisation du FN en vue d’une collusion future entre la droite classique, républicaine et l’extrême-droite.

Il paraît même que Robert Ménard est LE fondateur de Reporters sans frontières.
En 1985 alors qu’il écoute une émission de France Inter, consacrée à Médecins sans frontières il a l’idée qui va le propulser au zénith des médias et assurer sa carrière. Il sollicite l’aide de quelques amis locaux et surtout de Rony Brauman, et du journaliste Jean-Claude Guillebaud, pour fonder Reporters sans frontières. Rony Brauman est alors président de Médecins sans frontières et il a les compétences nécessaires pour faire naître une ONG. Jean-Claude Guillebaud s’est engagé dans le projet jusqu’à devenir le premier président de Reporters sans frontières. ONG dont l’objectif initial était de « promouvoir des formes de journalisme alternatif. ». Objectif rapidement abandonné. Jean-Claude Guillebaud et Rony Brauman ont alors claqué la porte.

Le magot de RSF.
En même temps que les hommes de bonne volonté partaient de RSF, la sur-médiatisation s’installait et Robert Ménard triomphait en ces mots d’Amnesty International : « Reporters sans frontières a parfois plus d’écho dans les médias alors que nous sommes cent fois moins importants ».

Puis l’argent afflue de partout : Robert Ménard « prospère ! — Il insulte, il prêche, il fait la roue », dirais-je pour citer Victor Hugo (« Les Châtiments »). Ventes de produits-maison par RSF, dons de particuliers compatissants et une partie de vos impôts : subventions du Premier ministre, du ministère de la Culture et de la Communication, ministère des Affaires étrangères, de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie de l’Union européenne (UE : 1 300 000 euros pour les années 2003/2004) de richissimes sponsors privés et les billets verts de l’Oncle Sam qui sait bien faire la différence entre une organisation humanitaire et un relais médiatique de sa politique guerrière. J’y reviendrai.

Avant-hier, à mon retour d’un voyage à l’étranger, j’ai appris deux nouvelles :
1) Robert Ménard annonce vouloir porter plainte contre moi pour diffamation et il le fera contre tout support qui reproduirait mes propos. Donc, la presse est libre, mais à condition de ne pas publier les critiques sur Ménard. C’est comme chez ses anciens patrons du Qatar où la presse est libre à condition de ne pas critiquer l’Emir, sa famille, les corps, constitués, les banquiers, les patrons (tout ça est pareil, d’ailleurs). Un poète qatari vient de prendre 15 ans de prison pour un poème sur le printemps arabe.

J’ai rêvé où j’ai entendu Ménard dire naguère que la liberté d’expression ne devait pas avoir de limites ? Que les écrits négationnistes pouvaient librement s’imprimer. Ainsi que le Best-seller d’Adolf Hitler : Mein Kampf ?

2) J’ai aussi appris que deux militants du Bloc identitaire sont dans l’équipe de Robert Ménard. Un est Arnaud Naudin, le rédacteur en chef de Novopress, le site d’informations du Bloc identitaire. L’autre, Christophe Pacotte, est membre du bureau directeur du Bloc identitaire en charge des sections du Sud-Ouest.

Ménard dit que je l’accuse d’être un agent de la CIA, que je suis allé à Cuba, que je qualifie le dalaï-lama et lui de salauds, que des jeunes femmes n’osent plus traverser les allées Paul Riquet à Béziers (Pour les rassurer sans doute, fait traîner dans la ville des militants du Bloc identitaire), que j’ai accusé RSF d’avoir des liens avec Ben Laden et qu’il n’a pas négocié sa candidature avec le FN.

Je ne sais pas si vous connaissez cette définition de l’écrevisse qu’un académicien, travaillant sur une encyclopédie, avait soumise à l’appréciation d’un savant : « Ecrevisse, sorte de petit poisson de couleur rouge et qui avance à reculons ». Le savant avait répondu que la définition était « par-fai-te-ment exacte, à ceci près que l’écrevisse n’est pas un poisson, qu’elle est petite par rapport au brochet mais grosse par rapport à l’alevin ou à l’ablette, qu’elle n’avance pas à reculons et qu’elle n’est rouge qu’après cuisson ».

Eh bien, ce que dit Ménard est par-fai-te-ment exact à ceci près qu’il a négocié avec le FN, que cette ville n’est pas un coupe-gorge à toute heure (vous n’êtes pas venus armés ?), que je ne l’accuse pas d’être un agent de la CIA, que je ne le qualifie pas de salaud, pas plus que le Dalaï-lama et que je n’ai jamais dit que RSF a des liens avec Ben Laden.

Est-ce que je suis allé à Cuba ? Oui, comme 90 000 Français chaque année. Ménard aurait mauvaise grâce à me le reprocher, il y est allé aussi et surtout, il est allé au Qatar, comme salarié de l’émir. Et il travaille à présent pour un multimilliardaire Géorgien, xénophobe, homophobe, islamophobe.

Donc, Robert Ménard dit qu’il a décidé de porter plainte contre moi.
Sa plainte est fondée sur un mot que j’aurais proféré à son encontre. Si j’en crois un titre de Midi Libre, titre modifié sur intervention de mon éditeur, j’aurais traité Robert Ménard de « salaud ». C’est ce qu’il a dit au Midi-libre qui l’a cru et qui a dû ensuite, vérification faite, rectifier. Il faut toujours vérifier les propos de Ménard. C’est la règle n°1 du chasseur de mensonges.

Jamais, dans ce que j’écris, dans ce que je dis en réunions-débats, conférences, intervention dans les médias, je n’utilise les injures pour éviter de discuter sur le fond. Jamais je n’essaie de faire taire mon contradicteur. Jamais je n’utilise le mensonge comme outil proposé par l’exécrable dicton qui dit que la fin justifie les moyens. Je suis au contraire persuadé que les idées dignes imposent de la dignité dans leur exposé et qu’une cause qui nécessite le mensonge ou la menace est une mauvaise cause.

Si vous êtes d’accord avec ce postulat qui veut qu’on ne doit pas mentir, ni injurier, ni censurer, ni menacer, on va pouvoir déplorer tous ensemble ici que :

1- Sur le mensonge. La Bruyère a épinglé en son temps ceux qui altèrent des textes d’autrui en y mettant du leur, les corrompent et les défigurent : « Ils les exposent à la censure, soutiennent qu’ils sont mauvais, et tout le monde convient qu’ils sont mauvais. »
Dans son livre « Des libertés et autres chinoiseries » (oct 2008) où il s’en prend à moi à plusieurs reprises, Robert Ménard affirme que j’accuse RSF d’avoir des liens indirects avec Ben Laden. Bien entendu, je n’ai jamais avancé une telle énormité. Mais Robert Ménard sait que son lecteur n’ira pas vérifier.
Donc, je l’affirme publiquement, ici, à Béziers où est né Jean Moulin : RSF n’a jamais traficoté avec Ben Laden, Ménard n’est pas un salaud. Par contre, il pratique le mensonge.

2- Sur les insultes. En avril 2013, Robert Ménard a porté plainte contre le syndicat de la Magistrature à la suite de la découverte de son nom sur le fameux « mur des cons » affiché dans un lieu privé et fermé, un local syndical.
Il faut en savourer le suc en découvrant que Robert Ménard, quand il était secrétaire général de RSF et même après, qualifiait publiquement ses contradicteurs (je cite) : d’ânes, analphabètes, imbéciles, salopards, lâches, menteurs, journalistes de merde, faux-culs ou même, en visant une journaliste connue de France Inter, de conne. Publiquement. Ce matin, j’apprends qu’il me traite de « fou ».
On voit que Robert Ménard méritait plutôt de figurer sur un mur de poètes à la langue fleurie et qu’il a raison de porter plainte.

Donc, Robert Ménard n’a jamais traficoté avec Ben laden, il n’est pas un salaud, c’est entendu. Par contre, il pratique le mensonge et l’insulte.

3- Sur la censure :
Dans son livre « Ces journalistes que l’on veut faire taire », Robert Ménard explique qu’il lui est arrivé de téléphoner à des journalistes pour inférer sur leurs commentaires à l’égard d’un confrère : « … Bref, je leur demande de pratiquer une forme d’autocensure, un comble de la part de RSF ! Mais j’ai appris au fil des ans qu’il faut parfois, pour la bonne cause, savoir taire certaines choses. La plupart des journalistes tiendront compte de mes remarques. »

Le 29 mars 2008, dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couchés » (France 2) a lieu un échange musclé entre un chroniqueur, Eric Naulleau et Robert Ménard. En quittant le plateau, ce dernier clame sa colère : « Je suis sorti du plateau dans une rage folle ». Heureusement, après une discussion avec la productrice, Catherine Barma, « une partie des échanges avec Eric Naulleau ont été coupés ». (Robert Ménard, « Des libertés et autres chinoiseries ».

Un site Internet a révélé les propos scandaleux de Robert Ménard sur l’usage de la torture (France Culture, émission « Contre expertise »,16 août 2007). Dans son livre « Des libertés et autres chinoiseries », Robert Ménard raconte comment il est intervenu, en vain, pour essayer de faire modifier le titre de l’article de Rue89. Rancunier, il confiera le 19 avril 2011 aux Inrocks que ce site est un « site de merde fait par des journalistes de merde ».

En mai 2008, l’Observatoire de l’Action Humanitaire, travaillant avec Institut d’Etude du Développement Economique et Social (IEDES) de l’Université Paris I Sorbonne, termine une étude sur RSF. Le représentant de Robert Ménard, Vincent Brossel (responsable du bureau Asie de RSF), essaie de faire supprimer les références à mon enquête sur RSF et à celle de Jean-Guy Allard (l’auteur d’un premier livre qui a dévoilé l’ONG). Voici très exactement, les faits tels qu’ils m’ont été rapportés par écrit par les universitaires : « Sachez par ailleurs que RSF a également critiqué notre analyse en considérant que les références à votre travail et à celui de Jean-Guy Allard n’étaient pas vraiment utiles ». Bien entendu, précise mon interlocuteur de l’Observatoire, « Nous avons quand même conservé et utilisé ces références bibliographiques et refusé de les éliminer ».

Si ce qui m’a ainsi été rapporté est vrai (et on aura du mal à croire que d’honorables universitaires ont inventé la chose pour me complaire), on peut en savourer le suc en se rappelant que Robert Ménard et son émissaire mobilisaient, en ce mois-là, les médias et les politiciens contre les atteintes à la liberté d’expression… en Chine.

La pieuvre activée par Robert Ménard était capable d’intervenir simultanément pour que les bouches s’ouvrent en Asie et se ferment en France.

Donc, Robert Ménard n’a jamais traficoté avec Ben Laden, il n’est pas un salaud. Par contre, il pratique le mensonge, l’insulte et la censure.

4- Sur la menace
Le 5 avril 2006, j’ai accordé une interview au quotidien Métro où j’évoquais RSF. La réplique a été fulgurante : une demande de droit de réponse et une menace de procès sont tombées dans les heures qui ont suivi la parution du journal. Le lendemain, Métro publiait donc, sous le titre « Halte à la désinformation ! », une mise au point de Reporters sans frontières qui se terminait comme suit : « Au-delà de ce droit de réponse, Reporters sans frontières se réserve le droit de poursuivre Maxime Vivas en justice. »

Le 13 décembre 2007, je donnais une conférence sur mon livre « La face cachée de Reporters sans frontières » à Fribourg, en Suisse. Le quotidien suisse La Liberté en a rendu compte. Dès le 22 décembre, Robert Ménard obtenait un droit de réponse adorné d’une menace : « Nous avons toujours hésité à poursuivre en diffamation ce genre de propos. Se pose aujourd’hui la question d’y répondre autrement, vu la persistance de ces attaques… »

En octobre 2013, il annonce par deux fois dans Midi Libre son intention de déposer d’une plainte contre moi et il menace l’ensemble des médias qui reproduiraient mes propos.

Et si des militants du Bloc identitaire sont, je cite Robert Ménard, « les bienvenus » dans son équipe, c’est, je cite encore, parce qu’ils « nous aident dans la campagne ». Sans doute en virtuoses de la distribution des tracts avec leurs petits doigts fins. Ou en faisant du porte-à-porte avec leur look rassurant, leurs cheveux bouclés et leur voix douce.

Donc, Robert Ménard n’a jamais traficoté avec Ben Laden, il n’est pas un salaud. Par contre, il pratique le mensonge, l’insulte, la censure et la menace.

Revenons sur ce bobard des allées Paul Riquet que des femmes n’osent pas traverser. S’il avait dit : « n’osent pas traverser seules, la nuit », on aurait pu comprendre. Dans toutes les villes du monde et depuis des temps immémoriaux, la nuit effraie et elle est porteuse de dangers.

Mais Robert Ménard ne parle pas de la nuit. Et quand il dit : « il y a trop d’immigrés en France et à Béziers » il parodie les Le Pen.

Alors, permettez que je resitue le problème :

Qui sont les immigrés, combien sont-ils, combien coûtent-ils ?
Sous le terme générique « d’immigrés », on trouve des travailleurs appelés par l’industrie, des personnels de santé, des clandestins, des réfugiés politiques qui ont fui la persécution ou la guerre, les migrants en transit, les étudiants, (en forte augmentation et c’est tant mieux. 41 % des doctorants en France sont étrangers), ceux qui sont en attente de naturalisation, ceux qui bénéficient du regroupement familial…

Selon les Nations unies, l’immigration en France en 2010, représentait 7,2 millions de personnes soit 11,1 % de sa population, dont 5 millions (7,8 %) nées hors de l’Union européenne. La France se classe au sixième rang mondial pour le nombre d’immigrés, derrière les États-Unis, la Russie, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, le Canada. On se demande pourquoi le Qatar, dont Robert Ménard fut le salarié (grassement payé : on parle de 10 000 dollars par mois) ne figure pas dans ce classement. Sans doute parce que cette dictature est hors-concours avec 1 million d’habitants dont 800 000 étrangers parmi lesquels beaucoup sont dans une situation qui relève de l’esclavagisme. Ménard a travaillé au Qatar, il vous en parlera.

La part des immigrés est stable dans la population française depuis les années 1970, l’arrivée de nouveaux immigrés étant compensée par les départs et la mortalité. Mais ceux qui sont nés au Maghreb, venus plus récemment, et plus jeunes, constituent une part importante des immigrés aujourd’hui (31 %). Comme ils sont souvent peu qualifiés et victimes de discrimination à l’embauche, ils sont plus souvent au chômage.

On voit des jeunes, trop de jeunes, qui passent leurs journées à tenir les murs. Certains se livrent à des actes d’incivilité et ce n’est pas tolérable. Il existe des lois à faire respecter, mais il y a aussi, en dehors de la répression, des mesures de prévention, d’aides multiples, une nécessité de créer des emplois, etc. Il y a un devoir national de prendre les mesures pour mettre fin à la désespérance de notre jeunesse.

La France ne peut pas fonctionner sans immigrés. Par exemple, plus de 40 % des travailleurs des entreprises de nettoyage sont des immigrés. On en trouve plus de 60 % dans les ateliers de mécanique automobile. Etc.

Les immigrés reçoivent de l’Etat (en gros) 48 milliards d’euros, mais ils reversent 60 milliards en impôts et cotisations diverses. Le solde est positif de 12 milliards d’euros pour les finances publiques. D’après François Héran, sociologue et directeur de l’Institut National d’Etudes Démographique, « Près d’un Français sur quatre a au moins un grand-parent immigré et l’on arriverait sans peine à un Français sur trois avec une génération de plus [….]. Notre croissance démographique est due pour un tiers à l’immigration alors que dans certains pays européens elle est due parfois exclusivement à l’immigration. »

Inutile, hélas, d’aller répéter ça à un électorat pour qui les arabes en France (y compris les arabes Français) doivent jouer aujourd’hui le même rôle que les juifs dans l’Allemagne des années 30 : celui de boucs-émissaires pour masquer des projets qui craignent la pleine lumière.

Revenons sur cette affaire de Robert Ménard et la CIA.
Dans son livre « Des libertés et autres chinoiseries », Robert Ménard se plaint : « Si vous tapez sur Google : « Robert Ménard + CIA », le site de recherche vous propose … 114 000 liens ».Vérification faite (toujours vérifier ce qu’il dit, c’est la règle N° 1 du chasseur de mensonges, je le répète), le chiffre est inférieur, mais très élevé cependant.

Robert ménard dit que je l’accuse d’être un agent de la CIA. Je ne l’ai jamais dit ni écrit. Et comment le saurais-je ? Les agents de la CIA sont des agents secrets. Par contre, j’ai écrit que RSF reçoit des fonds d’officines écrans de la CIA. Prenons le cas de la National Endowment for Democracy (NED). D’après Robert Ménard, rien ne permet de dire que la CIA est derrière la NED. Laissons des Etats-uniens bien informés le contredire :

Carl Gershman, le premier président de la NED avouait en 1986 « Il serait terrible pour les

groupes démocratiques du monde entier d’être vus comme subventionnés par la CIA [….]. C’est parce que nous n’avons pas pu continuer à le faire que la fondation (la NED) a été créée ». (Le New York Times, 1er juin 1986).

« Beaucoup de ce que nous faisons maintenant a été fait en secret par la CIA il y a 25 ans ». (Allen Weinstein, corédacteur des statuts de la NED, Le Washington Post, 22 septembre 1991).

« La NED a été créée il y a 15 ans pour réaliser publiquement ce que la CIA a fait subrepticement durant des décennies ». (John M. Broder, Le New York Times, 31 mars 1997).

Des dirigeants de la NED ont occupé de hautes fonctions à la CIA, tel John Negroponte qui fut jusqu’en 2007 le patron de l’ensemble des services secrets des USA.
Quoi qu’il en soit, celui qui paie l’orchestre choisit la musique.

Trois exemples à écouter en pensant à la NED.
1) Le martyr de Sami Al Haj. En 2001, alors qu’il était en reportage avec une équipe d’Al Jazeera en Afghanistan, Sami Al Haj, journaliste pakistanais, a été enlevé par la CIA et encagé à Guantanamo jusqu’en 2008, année où il sera reconnu innocent et libéré . La boutique « humanitaire » de Robert Ménard recense les journalistes emprisonnés à travers le monde, mais de 2002 à 2004 Sami Al Haj ne figurera pas dans la liste. Disparu, rayé, inexistant ! Entre 2002 et 2007, l’ONG de « défense des journalistes » publiera quelques communiqués mous pour se préserver des critiques. Quand celles-ci deviennent trop fortes, la maison Ménard patauge : « erreur », « oubli ». De plus, elle ignorait si l’homme avait bien « été arrêté en raison de sa qualité de journaliste » et « faute d’information » elle a « attendu ».

2) L’assassinat de José Couso
Le 15 janvier 2004, le cameraman espagnol José Couso, est assassiné par un tir délibéré d’un char US contre l’hôtel Palestine à Bagdad, siège des journalistes non « embedded ». Sa famille exige que RSF se retire du dossier pour cause de flagrante complaisance envers les tueurs. Après enquête, RSF avait conclu que les trois militaires impliqués n’étaient ni responsables ni coupables. Le 16 janvier 2007, le juge madrilène Santiago

Pedraz émet un mandat d’arrêt international pour l’« assassinat » de José Couso à l’encontre de trois militaires états-uniens acquittés par RSF. Le 13 mai 2008, une ancienne agent des services de renseignements US déclare à la presse que l’hôtel Palestine était bien une cible militaire potentielle de l’armée US et que son travail à Bagdad consistait en outre à espionner les journalistes qui y résidaient.
Dans ces deux affaires, l’officine ménardienne a joué son rôle d’étouffoir d’une vérité sur les atteintes à la liberté des journalistes et à leur intégrité physique.

3) L’emprisonnement sans fin de Mumia Abu-Jamal. Relisons ce dialogue de Robert Ménard avec un internaute lors du forum en ligne organisé par le Nouvel Observateur, le 22 octobre 2004 :
« Internaute : « Un journaliste noir Américain, Mumia Abu-Jamal est en prison au USA depuis plus de 20 ans pour un crime dont il est innocent. Pouvez-vous préciser l’action que RSF a menée pour sa libération ? »
Robert Ménard : « Nous n’avons rien fait et nous ne ferons rien. Il ne s’agit pas d’une affaire de liberté de la presse ».
En France, 80 associations et organisations politiques demandent la libération de ce journaliste. Il est fait citoyen d’honneur de nombreuses villes (dont Paris).

Un autre exemple est celui du Venezuela.
Chavez était la bête noire des USA, et donc de Robert Ménard. Jean-Claude Guillebaud a tenu d’ailleurs à faire remarquer que Robert Ménard et son équipe ont été « beaucoup trop proches de la presse anti-Chavez au Venezuela » et il a ajouté : « Il aurait sans doute fallu être plus prudent. Je trouve qu’on les entend très peu sur les Etats-Unis » (Marianne, 2 avril 2008).

Le 28 mai 2007, Robert Ménard donnait une conférence de presse à l’hôtel Hilton de Caracas pour dénoncer « la fermeture » de RCTV (Radio Caracas Télévision). Mais outre que RCTV n’a jamais été fermée, Robert Ménard reprenait-là le discours des oligarchies médiatiques vénézuéliennes, celles qui avaient soutenu et co-organisé, comme RCTV, le putsch d’avril 2002 contre Hugo Chavez. Un putsch fasciste.

Si Robert Ménard avait été le preux défenseur des droits des journalistes, il aurait poussé jusqu’à Washington pour demander à Bush pourquoi plus de 200 journalistes étaient morts en Irak (certains sous des balles ou missiles US).

Il aurait traversé une frontière et demandé au président colombien Alvaro Uribe pourquoi les journalistes, les syndicalistes tombent comme des mouches dans ce pays. Mais Robert Ménard était venu demander des comptes au gouvernement vénézuélien qui n’a jamais emprisonné un journaliste, jamais fermé un média, chose rarissime, voire unique en Amérique latine.

Robert Ménard a trimballé dans les couloirs du parlement européen le patron de RCTV, un propriétaire de presse multimilliardaire qui vit en partie à Miami, un putschiste dont un journaliste du Los Angeles Times a dit que s’il avait fait aux USA ce qu’il a fait au Venezuela, il serait en prison et sa télé serait fermée. Robert Ménard voulait obtenir un vote de condamnation de Chavez par le parlement européen. Ce vote a eu lieu, mais avec un nombre dérisoire de votants.

Notons ici ce goût de Robert Ménard pour les putschistes. Admirateur de l’OAS, il va défendre à Caracas et à Strasbourg ceux qui ont échoué à faire subir à Hugo Chavez le sort de Salvador Allende et à transformer le Venezuela en un nouveau Chili de Pinochet.
Pour l’anecdote, je me trouvais au Venezuela quand Robert Ménard a donné sa conférence de presse à l’hôtel Hilton de Caracas. Au même moment, j’étais dans le bureau du directeur du plus grand quotidien vénézuélien, Ultimas Noticias, un journal de référence dans toute l’Amérique latine en raison de l’équilibre qui existe dans sa rédaction entre les opinions politiques. J’ai expliqué que j’enquêtais sur RSF en vue d’écrire un livre. Le directeur m’a écouté, il a appelé un journaliste et un photographe et le lendemain, au-dessus d’un entrefilet sur la conférence de Ménard, figurait mon interview avec photo.
Immédiatement, l’ONG de Ménard a classé Ultimas Noticias dans le camp des journaux chavistes.

Je reste quelques minutes sur l’Amérique latine.
L’Amérique latine, c’est 34 pays, 600 millions d’habitants. Le gros de cette population, est en train d’échapper à la tutelle des USA. Il ne reste pratiquement que la Colombie et le Mexique pour être des alliés fidèles des USA. Plusieurs pays ont crée plusieurs organismes interétatiques, une monnaie commune (qui ne sert à ce jour que pour certaines transactions), une télévision par satellite commune (Telesur) qui est une variante en espagnol de CNN. Plusieurs d’entre eux ont récupéré leurs richesses nationales (pétrole, minerais) qui leur échappaient, l’Equateur a fait partir les bases militaires états-uniennes qui étaient sur son sol. Beaucoup ont des gouvernements de gauche. Ils sont solidaires face à l’Europe et aux USA, en dépit de leurs différences. On ne peut pas comparer le Venezuela de Nicolas Maduro à l’Argentine de Cristina Kirchner, Cuba de Raul Castro au Brésil de Dilma Rousseff, l’Equateur de Rafael Correa à la Bolivie d’Evo Morales, etc. Mais si le monde redevient demain multipolaire, ce ne sera pas par l’Europe couchée devant les USA, ni par la Chine arc-boutée sur son développement intérieur.

C’est pourquoi ces pays sont si vigoureusement critiqués chez nous. Et c’est dommage. Je suis invité ici par des écologistes, et je suppose qu’ils ce sont intéressés et qu’ils soutiennent des choix faits par certains de ces pays :

L’Equateur, pays pauvre, a décidé de réduire de moitié sa production de pétrole (et donc de moitié les pollutions qui en découlent) si la communauté internationale acceptait de le dédommager en partie. Refus des autres pays.

La Bolivie a inscrit dans sa Constitution des clauses de sauvegarde de la planète.

Cuba. D’après WWF, la plus importe organisation écologique du monde, Cuba est le seul pays dont l’empreinte écologique permettrait la survie de la planète (c’est-à-dire qu’on y prélève moins que ce qu’on lui restitue). Et c’est un choix politique, découlant de pratiques imposées par l’écroulement de l’URSS en 1989, leur principal fournisseur, mais c’est devenu une politique volontariste.

Je ne vous parle pas de ça parce que je préconise l’importation en France des système politiques, électoraux, médiatiques, sociaux, judiciaires de ces pays qui seraient à mes yeux des modèles. Certes pas.

J’en parle parce que notre ami qui me traite de fou (en oubliant que je suis aussi un âne, analphabète, imbécile, salopard, lâche, menteur, faux-cul, etc.) a légué à RSF un classement mondial de la liberté de la presse établi par des jurés anonymes (j’ai demandé les noms, en vain) sur des critères orientés où, cette année, l’Equateur est classé derrière le Qatar, la Bolivie derrière la Géorgie, le Venezuela derrière les Emirats Arabes Unis. Les USA et la France sont dans le peloton de tête.

Juin 2013, RSF se réveille
Les opinions de Robert Ménard ont fini par émouvoir ses anciens collaborateurs qui devaient souffrir auparavant de cataracte et de bouchons de cérumen.

Finalement, le 4 juin 2013 (on a failli attendre !) ils ont publié dans Libération une lettre ouverte où ils se disaient frappés de « stupeur » par sa dérive frontiste et où ils prévenaient leur ancien leader : « Chacun d’entre nous, là où il se trouve, combattra à sa manière tes idées d’extrême droite. Ta route s’est définitivement écartée de la nôtre... ».

Robert Ménard est-il d’extrême droite comme le disent à présent ses collègues de RSF ?
Rony Brauman a dénoncé le « climat pourri » et la « dictature domestique » que Robert Ménard faisait régner sur RSF. Il le décrit comme un « dictateur villageois », « une brute qui parle des droits de l’homme » et il lui reproche même de« doubler Le Pen par sa droite » (à propos des positions de Robert Ménard sur la peine de mort). C’est Brauman qui parle, pas moi. Notez-le.

Le 26 février 2013, Robert Ménard était invité à « La Traboule », le local des Identitaires lyonnais pour une conférence du Cercle de Précy, du nom d’un comte qui, nommé colonel en 1793 après avoir juré de défendre la République, lança Lyon dans une sanglante insurrection royaliste.

Marine Le Pen refuse tout amalgame entre le Front national et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) dont un ancien membre est suspecté d’avoir tué Clément Méric. C’est pourquoi son candidat biterrois a tenu une conférence le 15 mai au « Local », à Paris, le bar du leader des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, Serge Ayoub (dit Batskin à cause de sa maîtrise des battes de base-ball).

Le 8 juin 2013, Robert Ménard a participé à l’« université d’été de préparation aux municipales » organisées à Orange par Jacques Bompard, député-maire d’Orange, ex-FN.
A ses côtés on remarquait, entre autres :

-Jean-Yves Le Gallou, qui fut le président du groupe FN auConseil régional d’Ile de France, secrétaire national du FN chargé des élus et député européen.
 Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique (organisation royaliste)
 Jean-Claude Martinez, ancien député européen et ancien vice-président du FN.

Un article de « Valeurs actuelles » a signalé que Robert Ménard avait participé au Barcarès à une conférence de « nostalgériques » qui se serait terminée par des « Vive l’OAS » accompagnés de « De Gaulle traitre » !

Ménard clame dans un livre (« Des libertés et autres chinoiseries ») son admiration pour des militants de l’OAS, l’Organisation de l’Armée secrète, une ligue clandestine fasciste et putschiste, qui tortura et massacra des civils, qui se livra à des attentats aveugles en France et en Algérie. L’OAS avait plastiqué des domiciles de Biterrois. Elle a tenté d’assassiner le Chef de l’Etat. Certains historiens (ainsi que De Gaulle dans ses « Mémoires d’Espoir ») évaluent à plus de 12 000 le nombre de personnes assassinées par l’OAS. Certains contestent ce nombre et l’évaluent à 2000 environ, ce qui est plus que suffisant pour ne pas l’admirer.

Le FN est-il d’extrême droite ?
Vous avez entendu ces derniers jours Marine de Montretout : quiconque répond par l’affirmative à cette question sera poursuivi en justice.

Donc :
 Vous avez le droit de faire remarquer que le logo du FN est une flamme tricolore directement copié sur la flamme tricolore du MSI italien (le Movimento sociale italiano) qui s’est proclamé fasciste dès sa création,

 vous pouvez faire l’historique du FN qui a prospéré avec des militants au bras tendu, avec une maison d’édition de disques de chants nazis, et des mots fameux de Jean-Marie Le Pen (Durafour crématoire, chambres à gaz « détail de l’histoire »…)

 vous pouvez vous étonner quand Marine Le Pen est l’invitée d’honneur d’un bal organisé à Vienne par le FPÖ, organisation d’extrême-droite autrichienne dont le chef n’hésitait pas à tresser des lauriers au Troisième Reich,

 vous pouvez vous offusquer que ce bal soit organisé le 27 janvier 2012, jour de la commémoration de l’holocauste et du 67ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.

Mais, vous n’avez pas le droit de dire que le FN est un parti fasciste. Bientôt, vous ne pourrez peut-être plus dire qu’il est d’extrême-droite.

Bref, je ne sais plus si on a le droit de dire que Robert Ménard est le grossier candidat d’un parti d’extrême-droite. On ne le fera donc pas, même si Marine Le Pen danse avec les néo-nazis et si le candidat de son parti pour les municipales de 2014 à Béziers insulte à tout va et s’entoure de militants du Bloc Identitaire.

Pour résumer (ou pour marteler), Robert Ménard, est le candidat du FN dont la présidente valse avec des néo-nazis, il admire l’OAS, et personne n’est fasciste ni nostalgique du Troisième Reich, ni même d’extrême-droite.

Si je vous inflige les citations suivantes : « Nous voulons rétablir l’union morale du peuple sur la base du christianisme, de la famille et du respect du passé […]. Si le pays ne peut nourrir toute la population, les non-citoyens devront être expulsés de France […].Il faut empêcher toute nouvelle immigration. Nous demandons que tous les étrangers établis en France soient contraints de quitter le pays ». Et si je vous demande si leur auteur est Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen ou Robert Ménard, vous hésitez. En fait, je vous ai tendu un piège. Il faut changer deux ou trois mots et remplacer France par Allemagne et vous avez des paroles prononcées par Adolf Hitler.

Mais je m’empresse d’ajouter que je ne compare pas les Le Pen ou Robert Ménard avec le führer. Cet homme là était nazi, raciste, violent, putschiste, homophobe, maniaque du bras tendu, tandis que le FN et Robert Ménard sont porteurs de messages de paix et d’amour de tolérance, de respect des différences et des Institutions. Ménard et la dynastie Le Pen, sont les héritiers de Martin Luther King, de Nelson Mandela, de Gandhi. Si Jean Moulin revenait dans cette bonne ville qui l’a vu naître, il distribuerait des tracts avec les Blocs identitaires. Voilà. Je viens d’éviter un procès là.

Que dire pour conclure ?
Qu’en fondant les titres des deux derniers livres de Robert Ménard, « Vive Le Pen ! » et « Vive l’Algérie française ! » on obtient la substantifique moelle de sa pensée extrême-droitière sous un nouveau titre : « Vivent Le Pen et l’Algérie française ! », soit une soixantaine de pages livrant sa nostalgie :
 des colonies (l’Algérie française)
 de la guillotine, (il regrette l’abolition de la peine de mort),
 de la sédition (l’OAS, et le putsch au Venezuela),


 d’un pays d’ordre moral où les délinquants étaient soumis à la question, (il refuse de condamner la torture),
 d’un pays où les curés portaient soutane, s’adressaient à Dieu en latin et ne regardaient pas les paroissiennes, sauf pour repérer les pécheresses, (il est contre l’évolution de l’Eglise, le mariage des prêtres),
 d’un pays où les homosexuels ne réclamaient rien, pas même les droits des autres citoyens (il est contre le mariage pour tous et il a publié dans sa maison d’édition un mini livre de Frigide Barjot sur le sujet),
 d’un pays où les immigrés rasaient les murs (il y a trop d’immigrés en France et à Béziers, dit-il),
 d’un pays où seuls les couples mixtes pouvaient se marier et adopter,
 d’un pays où les syndicats parlaient moins fort devant le patron et les femmes devant les hommes (il s’étonne qu’un délégué du personnel ait été élu à RSF après son départ et dit qu’il se contrefiche du manque de parité homme/femme).

Un pays corseté, de détestation mutuelle et de haine sans cesse attisée où des Dupont-la-Joie vendront à la criée le possible prochain ouvrage de Robert Ménard : « Votez FN ! ».

Maxime Vivas

Une partie ce texte est puisée dans mon livre : "L’irrésistible déchéance de Robert Ménard, candidat du front national".

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