Barcelone-Paris-Barcelone, l’aller-retour d’un encombrant opportuniste

Il fut le triste ténor d’un combat d’arrière-garde, celui de l’élimination de tout fait musulman sur la scène politico-médiatique française. Bien avant le récidiviste Zemmour et la horde de prétendus néoconservateurs qui l’accompagne, il combattit au nom de la laïcité, non pas cette loi destinée à permettre la coexistence pacifique entre les différents cultes mais la sienne, celle érigée par lui-même et ses compères en nouvelle religion devant se substituer aux autres révélées. Ce combat se concentrera exclusivement sur l’Islam et il ne cessa de déployer son énergie contre le port du voile devenu subitement son nouveau cheval de bataille. Grâce au compagnonnage d’une virtuose du violon, il se rapprocha de la communauté juive espérant ainsi devenir un jour plus que ministre, plus que ministre de l’intérieur, et plus que même le premier d’entre eux et franchir pourquoi pas le perron de l’Elysée. Il devint ainsi plus royaliste que le roi et défendit avec acharnement Israël tout en s’abstenant de dénoncer ne serait-ce qu’une seule fois les abus et les exactions subis par le peuple palestinien.

Le temps passa et survint la disgrâce. Celle qui étrangle vos ambitions les plus aveugles et vous rabote l’égo. D’abord dans son propre parti où il ne put franchir l’épreuve des primaires. Le rêve élyséen s’éloignant, il se résigna en désespoir de cause à reconquérir son siège de député. Entre la bérézina subie par la gauche et la déferlante macronienne, il réussit tant bien que mal à maintenir la tête au dessus de l’eau. Il espéra un moment plus et fit même les yeux doux à la république en marche espérant glaner quelques gratifications comme un poste de ministre pour le fringant jeune premier qu’il croyait encore incarner.

Celui qui devint citoyen français en 1981 après avoir été immigré espagnol, chantre de l’intégration, de l’assimilation et de l’anti communautarisme puis à l’avant-garde du combat contre le sentiment musulman décide au final de quitter l’hémicycle et de rejoindre Barcelone espérant cette fois-ci enfiler un jour l’habit de maire de cette métropole méditerranéenne. Sans avoir au préalable instillé dans les derniers médias qui lui trouvent encore de l’intérêt des propos qui ressemblent à un début de mea culpa en avouant notamment avoir souvent confondu autorité et autoritarisme. Oui, il existe des destins qui ressemblent à des tragédies. Cet homme qui aurait pu être utile aux autres se voit obligé de revenir à la case départ. Espérons pour lui que Barcelone trouvera de quoi faire usage du retour encombrant de cet éternel opportuniste.

Salim METREF

COMMENTAIRES  

08/10/2018 13:21 par irae

Quelle honte un parlement aux ordres ovationnant le roi de la trahison.Cela dit après la nomination à la 4è place de l’Etat d’un modèle d’honnêteté qui n’a pas enrichi ni sa concubine ni son ex femme ni son fils dans une région où c’est bien connu aucun jeune ne sait lire ou écrire, plus rien n’étonne. Voir les demeurés evryiens pleurer le départ de celui qui affiche très ouvertement tout le cas qu’il fait des citoyens de sa circonscription en dit long sur le clientélisme, les manipulations d’opinion et le bourrage d’urnes dont le PS a une longue expérience.
Croisons les doigts pour que la place volée (l’écart de voix et les intimidations n’ayant pas ému la commission électorale) revienne à une 18è insoumise qui rejoigne le parlement.

08/10/2018 14:17 par Louis St O

Je prie (je veux bien y croire l’instant d’une élection) pour qu’il se prenne un râteau à Barcelone.

08/10/2018 14:20 par Georges SPORRI

Curieux cet article où les politiques centrales des 2 Valls , le ministre de l’intérieur et le premier ministre , sont jugées moins graves que son islamophobie et son fanatisme philosioniste exagéré et violent. C’est vrai que lorsqu’il prononçait le mot "islam" Valls affichait un regard menaçant et les mâchoires crispées, mais sur tous les autres sujets il grimaçait identiquement. Alors en définitive nous devrions le garder en France, dans une fosse aux ours ou une cage chez Pinder, car ces petits mecs énervés sont en définitive très rigolos lorsqu’ils sont mis hors d’état de nuire.

(Commentaires désactivés)