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« Bahar Kimyongür n’est pas un terroriste ! »

Discours de Daniel Flinker lors du rassemblement pour la libération de Bahar Kimyongür devant le Consulat d’Italie à Bruxelles hier après-midi.

Plus de deux millions de personnes, dans quatre-vingts villes, ont manifesté cet été en Turquie.

Leur volonté : la démission du Premier ministre ; leur cri de ralliement : « La révolte est partout ! » ; leur ambition : mettre fin au régime autoritaire en place à Ankara...

Policière, voilà l’unique réponse du gouvernement au mouvement citoyen : la terreur de masse, les balles en caoutchouc, les capsules de gaz tirées à même la tête.

La réaction de l’AKP : considérer les médecins qui portent secours aux manifestants, les avocats qui défendent les contestataires, les journalistes qui rendent compte des événements... les considérer tous comme des terroristes.

L’attitude d’Erdogan face aux protestataires de Gezi et de Taksim : la répression, rien que la répression. Son bilan : 6 morts, 8 500 blessés.

C’est cet État, un État qui tire sur sa propre population ; c’est cet État, un État qui définit tous ceux qui s’opposent à son action comme des criminels, c’est cet État qui accuse Bahar d’être un terroriste.

« Bahar Kimyongür n’est pas un terroriste »... Après quatre procès et deux cassations, tel est le verdict rendu par la justice belge.

« Bahar est un protestataire, un opposant politique », telle est la conviction de la justice hollandaise qui a refusé, dès 2006, de l’extrader vers la Turquie.

Mais la Turquie ne s’intéresse pas à la Justice ; la Turquie continue à s’acharner sur le citoyen belge, continue sa persécution. Au moment même où les autorités turques réprimaient dans le sang les manifestants à Istanbul et Ankara, elles faisaient arrêter Bahar en Espagne où il passait des vacances en famille.

Pour faire face à cette nouvelle atteinte aux droits et aux libertés, un mouvement de solidarité s’est développé en Belgique. A cet égard, 100 représentants de la société civile, parmi lesquels le Secrétaire général de la FGTB wallonne, celui de la FGTB-Bruxelles, celui de la CNE ; les présidents de la Ligue des droits de l’homme francophone et néerlandophone ; des dizaines de professeurs d’université du Nord et du Sud du pays ont posé une demande très claire : la Belgique doit tout faire pour empêcher l’extradition de Bahar vers la Turquie.

Mais il faut croire que Didier Reynders ne lit pas la presse car du côté du ministère des affaires étrangères, c’est le silence radio. Pire : quand le sénateur Benoit Hellings demande par écrit que la Belgique s’occupe de cette affaire, il se voit répondre que Bahar, vu qu’il a un avocat, n’a qu’à se débrouiller tout seul !

Aujourd’hui, pour Bahar, pour sa famille ; pour nous, pour la liberté d’expression, c’est un drame : Bahar est, depuis le 21 novembre, emprisonné à Bergame.

En raison d’un crime ? Bahar n’a commis aucun crime. Pour un délit ? Bahar n’a commis aucun délit. Sauf à considérer la vérité comme un crime, sauf à considérer que critiquer la politique turque est un délit, sauf à considérer que dénoncer les violations des droits de l’homme perpétrées par le régime d’Ankara est une infraction.

Chers amis, l’« affaire Kimyongür » met la démocratie belge à l’épreuve.

La crise économique nous a rappelé que l’Union européenne, c’est l’Europe du fric. Chaque fois qu’il est arrêté, Bahar nous fait découvrir l’Europe des flics !

De la part des mandataires politiques qui n’ont que les mots « démocratie » et « liberté » à la bouche, nous exigeons désormais des actes. Didier Reynders doit prendre ses responsabilités et mettre tout en œuvre pour sortir Bahar Kimyongür de la situation kafkaïenne dont il est la victime et pour empêcher qu’il ne soit remis entre les mains des bourreaux dont il dénonce les crimes.

Bahar est en prison. Notre urgence, c’est sa libération ! L’Italie compte un prisonnier politique car aujourd’hui, un citoyen belge est incarcéré dans ce pays pour ses convictions !

Mesdames, Messieurs, si nous sommes venus aujourd’hui manifester devant le Consulat d’Italie à Bruxelles, c’est pour montrer notre détermination ; pour réclamer, haut et fort : « La liberté pour Bahar ! »

Daniel Flinker

La sœur de Bahar lance un appel :

Bonjour à toutes et à tous,

Vous pouvez écrire à Bahar en prison. Il n’a toujours eu aucun contact avec l’extérieur, mis à part son avocat !
Gülay

Ecrivez-lui afin qu’il se sente moins seul derrière les barreaux.
A vos crayons les ami(e)s.
Merci pour votre soutien,
Sa sœur Gülay

Adresse de la prison :
Bahar Kimyongür
Casa Circondariale di Bergamo
Via Monte Gleno 161
24125 Bergamo
Italie

»» http://www.michelcollon.info/Bahar-Kimyongur-n-est-pas-un.html
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DETTE INDIGNE ! QUI SONT LES COUPABLES ? QUELLES SONT LES SOLUTIONS ?
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« Euro-obligations », « règle d’or », « gouvernance européenne », « fédéralisme budgétaire »… la crise de la dette qui ébranle la France et l’Europe donne lieu à une inflation sans précédent de termes économico-financiers dans les médias et dans les discours des dirigeants politiques. Pour les citoyens, ce vocabulaire, souvent obscur, dissimule une seule et même réalité : un gigantesque mouvement de transfert des dettes privées (en particulier celles des banques) vers les dettes publiques (…)
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Jason Read

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