RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Ana Belén Montés : soixante ans très bientôt...

Chers amis,

Le 28 février prochain, Ana Belén Montés « fêtera » ses 60 ans. En réalité un bien triste anniversaire pour elle qui vit cloitrée et malade dans sa cellule. Son cancer l’oblige a subir des séances de radiothérapie. Depuis sa mammectomie elle ne peut pas écrire, elle ne peut donc correspondre avec sa cousine Miriam. Elle téléphone quand même tous les dimanches à sa mère qui répercute à Miriam les nouvelles. Vous avez en fichier joint une traduction de la lettre écrite par Miriam le 10 février transmise par le responsable de la coordination de la solidarité pour Ana.

Le Président Obama n’a malheureusement pas mis Ana dans sa liste des personnes a qui il a accordé une réduction de peine. Par contre nous nous réjouissons de celle du Portoricain Oscar Lopez Rivera, après 36 ans d’emprisonnement. Il est maintenant assigné à résidence chez lui en attendant sa libération définitive qui aura lieu à la mi-mai. C’est de lui dont parle Miriam dans sa lettre.

La libération d’Ana est prévue pour le 7 janvier 2023, c’est encore bien loin, et nous devons absolument arriver à obtenir du Président Trump une libération anticipée de cette femme courageuse.

Ce serait bien qu’à l’ occasion de son anniversaire nous soyons nombreux à envoyer une petite carte postale à Ana. Elle comprend le français, et ne serait-ce que lui dire qu’on pense à elle et qu’on l’embrasse, lui serait d’un grand réconfort. Nous savons qu’elle ne la recevra certainement pas, mais elle saura quand même, par quelque gardien, qu’elle a reçu du courrier. En plus l’administration pénitentiaire verra qu’Ana commence à être connue. Attention à ne pas lui écrire un mot agressif envers l’administration des Etats-Unis ou autre, cela se retournerait contre elle, elle est dans une prison de haute sécurité !

Comme il faut compter une bonne dizaine de jours pour l’acheminement du courrier jusqu’à la prison, ceux qui souhaitent lui écrire doivent le faire sans trop tarder. Son adresse :

Ana Belén Montés
N° 25037-016
FCM (Federal Medical Center) P.O. Box 27137
Fort Worth, TX 76127
USA

Il faut timbrer au tarif « monde » depuis la France.

Pour avoir une idée de l’impact de ce que nous faisons et pouvons faire, informez nous de l’envoi de votre carte par un simple courriel à l’adresse : kakine.roussie@orange.fr. L’an dernier, 261 personnes nous avaient fait savoir qu’elles avaient envoyé une carte à Ana pour son anniversaire...

Pour ceux qui reçoivent pour la première fois un courriel concernant Ana, nous mettons aussi les grandes lignes de son histoire en fichier joint.

Bien à vous,

Jacqueline Roussie.

Queridos todos ; los abrazo.
Gracias por continuar solidarios con Ana. Como es natural, tenemos sentimientos encontrados : una alegría grande por el triunfo que representa para el pueblo de Puerto Rico (y para otros compañeros solidarios) el regreso de Oscar a su patria y a los suyos. Y de otro lado, la tristeza de que Ana no fue excarcelada.

Como saben, Ana se recupera de una mastectomía y actualmente recibe tratamiento de radioterapia. Esto es un proceso muy angustioso para cualquier mujer, sobre todo si se sufre en una cárcel, alejada del apoyo de sus seres queridos y de la oportunidad de explorar tratamientos alternos. Ha sido muy difícil y doloroso, ya imaginarán. Ana ha sobrevivido a tanto, ha resistido condiciones de encierro tan hostiles...

No recibo cartas de ella desde su operación, por la imposibilidad de usar su mano derecha. No obstante, su mamá habla por teléfono con ella. Ella continúa sujeta a las medidas administrativas de extrema seguridad, por eso soy cautelosa con lo que expreso.

En Puerto Rico, la Mesa de trabajo continuará apoyando a Ana. Ahora más que nunca nos necesita. Nuestro objetivo principal es dar a conocer su caso en sus justas perspectivas : los principios por los que luchó, la situación histórica que impulsó su proceder, la enfermedad que sufre.
Entiendo que una campaña educativa volcará la opinión pública en favor de Ana, algo imprescindible, creo yo, para abogar por su excarcelación. Entiendo también que en la medida en que Ana se sepa apoyada y querida, aliviará su encierro. Pienso que es vital enfocar en el apoyo humanitario que merece su caso. Tampoco debemos olvidar el giro histórico que provocaron las declaraciones que hizo Obama dos años atrás.

Muchos de los compañeros que trabajan en la Mesa apoyaron también la excarcelación de Oscar. Su liberación nos ha inspirado como pueblo. Un pueblo unido, luchador, y que persevera en sus objetivos, vence. Confío en que la lucha por Ana se diversifique y se amplíe.

Celebraremos su cumpleaños el domingo, 26 de febrero, con música, poesía y pinturas, todo inspirado en Ana. Hemos y continuaremos participado en festivales de pueblo, encuentros religiosos y culturales, manifestaciones artísticas, y otras oportunidades para exponer su caso. ¡Ojala que pudiéramos conversar en persona !

No sabemos qué ocurrirá con el gobierno actual. No sabemos nada. Pero no nos cerramos ante cualquier posibilidad. Por eso es vital que continuemos mostrando a Ana. Sueño en que, el día de su liberación, mucha gente la conocerá, y podrá recibirla y abrazarla como ella merece.

Gracias por no olvidarla. Y como dice Sean,
¡Hasta la victoria siempre ! 
Con cariño y agradecimiento.
Miriam

Ana Belén Montés

Ana Belén Montés, née en 1957, est fille d’un couple de portoricains. C’est l’aînée d’une famille de quatre enfants. Son père était médecin militaire et travaillait au sein de l’armée US. Cet homme violent et autoritaire battait sa famille. Sa mère avait obtenu le divorce au bout de 16 ans de mariage. Ana avait alors 15 ans.

Après avoir obtenu une licence, puis une maîtrise en relations internationales à l’Université de Virginie, Ana est entrée à 28 ans à l’Agence de Renseignement pour la Défense du Pentagone (DIA), où elle devenait, 7 ans plus tard, analyste. Elle a eu quelques temps un emploi fictif à la représentation diplomatique à La Havane, soit disant pour « étudier » les militaires cubains. En 1998, retour dans l’Ile pour cette fois, « observer » le déroulement de la visite du Pape Jean-Paul II.

Cette femme discrète, devenue analyste de première catégorie au à la DIA, spécialiste de Cuba, avait accès à presque toute l’information sur l’Ile dont disposait la communauté du renseignement, en particulier sur les activités militaires cubaines. De par son rang, elle était membre du très secret « groupe de travail inter agences sur Cuba », qui rassemble les principaux analystes des plus hautes agences de renseignements des Etats-Unis, comme la CIA par exemple.

Elle a été arrêtée en 2001, jugée et condamnée à 25 ans de prison en 2002 pour espionnage : elle avait remis à Cuba, sans contre partie financière, l’information concernant les plans d’agression des Etats-Unis contre l’île. Elle a risqué sa vie pour défendre la petite île de Cuba de l’agression des Etats-Unis, superpuissance mondiale. Elle n’a par contre jamais nui aux Etats-Unis ni à son peuple, ni même eu une telle intention, bien au contraire. Pourtant on lui a imputé d’avoir indirectement causé la mort d’un Béret Vert en soi-disant dévoilant un secret de polichinelle : l’existence d’une base secrète yankee au Salvador. Scott W.Carmichael un des acteurs de son arrestation, a écrit qu’il n’était pas sûr de sa culpabilité à ce sujet dans son livre True Believer, publié en 2007.

Voici ce qu’a déclaré Ana Belén Montés dans son plaidoyer lors de son procès, avant l’annonce de sa sentence :

« Il existe un proverbe italien qui peut-être, décrit le mieux ce que je crois :

Le monde entier n’est qu’un seul pays. Dans ce pays mondial, le principe d’aimer son prochain comme soi même, est le guide essentiel pour des relations harmonieuses entre tous les pays.

Ce principe implique tolérance et compréhension pour la façon de se comporter envers les autres. Il implique que nous traitions les autres nations comme on aimerait être traité : avec respect et considération. C’est un principe que, malheureusement nous n’avons jamais appliqué à cuba.


Votre honneur, je suis devant vous aujourd’hui pour une activité à laquelle je me suis livrée parce que j’ai obéi à ma conscience plutôt qu’à la loi. Je crois que la politique de notre gouvernement vis-à-vis de Cuba est cruelle et injuste, profondément agressive, et je me suis sentie moralement dans l’obligation d’aider l’île à se défendre contre nos efforts de lui imposer nos valeurs et notre système politique. Nous avons fait preuve d’intolérance et de mépris à l’égard de Cuba depuis plus de 40 ans. Nous n’avons jamais respecté le droit pour Cuba de choisir sa propre voie vers ses propres idéaux d’égalité et de justice. Je ne comprends pas pourquoi nous devons continuer à dicter aux Cubains comment ils doivent choisir leurs dirigeants, lesquels peuvent ou non être leurs dirigeants, et quelles sont les lois appropriées pour ce pays. Pourquoi ne pouvons-nous pas laisser Cuba poursuivre son propre chemin, comme le font les Etats-Unis depuis plus de deux cents ans



Ma manière de réagir à notre politique Cubaine a peut-être été moralement condamnable. Peut-être que le droit pour Cuba d’exister libre de toute pression politique ou économique ne justifie pas les informations secrètes que j’ai transmises pour l’aider à se défendre. Je peux seulement dire que j’ai fait ce qui me paraissait être juste pour réparer une grave injustice. 



Mon plus grand désir est de voir des relations amicales s’établir entre les Etats-Unis et Cuba. J’espère que mon cas contribuera d’une certaine manière à encourager notre gouvernement à abandonner sa politique hostile envers Cuba et à collaborer avec la Havane dans un esprit de tolérance, de respect mutuel, de compréhension... »

Ana Belén Montés a été en quelque sorte précurseur des nouvelles relations entre Cuba et les Etats-Unis et a agi en harmonie avec les principes fondateurs de la Chartre des Nations Unies..

Elle est la prisonnière 25037-016 de la prison de Carswell, une annexe du FBI de la Station Aérienne de la Marine des Etats-Unis située au Texas. Elle y est internée dans la section de psychiatrie, bien que ne présentant pas de troubles de ce type. C’est un lieu dangereux pour elle, qui pourrait avoir de graves répercussions sur son état mental.

Ana Belén Montés est sensée recouvrer la liberté en 2023, dans 6 ans. Elle a déjà accompli 16 ans de réclusion. Elle est soumise à un régime d’isolement extrême, même s’il s’est un peu assoupli. Elle ne peut pas recevoir la visite d’amis, uniquement celles de ses proches parents. Son père est décédé et sa mère est handicapée. Sa sœur Lucy et son frère Alberto ont tous deux des postes à responsabilité au sein du FBI, elle à Miami, et lui à Atlanta. Lucy a d’ailleurs été décorée pour sa contribution à l’arrestation des membres du réseau « Avispa » auquel appartenaient les Cinq. Ce ne sont donc pas eux qui vont lui apporter un grand réconfort ! Il lui reste son jeune frère Juan Carlos dont nous savons seulement qu’il tient une crèmerie à Miami, et sa cousine Miriam Montés avec qui elle a de bonnes relations, qui vit à Porto Rico, et avec laquelle nous avons des contacts. C’est par elle que nous savons qu’Ana téléphone à sa mère tous les dimanches, regarde certains documentaires à la télévision, lit beaucoup, et peut correspondre avec 20 personnes enregistrées et qu’elle fréquentait déjà avant son arrestation. Elle n’a aucun contact avec les autres personnes détenues.

Elle est soignée pour un cancer du sein depuis octobre 2016, et une prison, même si elle est aussi un hôpital n’est pas le lieu idéal pour guérir d’une telle maladie.

Le régime carcéral qu’elle subit n’est pas conforme aux Droits de l’Homme.

En avril 2013, pour la première fois sa sœur Lucy a accepté de répondre aux questions d’un journaliste, en l’occurrence, Jim Popkin. Ses frères se sont opposés à tout interview.

C’est ainsi que nous avons appris qu’Ana avait voisiné successivement avec une femme ayant étranglé une femme enceinte, une ancienne infirmière ayant tué par injections quatre patientes, et une admiratrice de Charles Manson ayant tenté de tuer le Président Ford.

Le travail d’enquête de plus d’une décennie de la journaliste Betty Brink du Weekly, un journal local de Fort Word où est situé Carswell, nous apprend que cet hôpital-prison fédéral a succédé à un précédant fermé entre autres raisons, pour négligence médicale généralisée. C’est très exactement l’identique qui s’y est installé et perdure au vu et su de toutes les autorités en place. Rares sont les critiques, et les dénonciateurs s’exposent à le payer très chèrement. Le terme de « négligence » utilisé est un euphémisme et cette pratique tant sadique qu’assassine englobe des personnels au delà du médical, au regard de chacune des histoires sordides (nombreuses et répétées) ayant pu être connues. Sur une longue période en décennies, et c’est le cas, il est possible de dire qu’elle est structurelle.

Lucy dévoile que dans une lettre de 14 pages, Ana lui avait écrit « il ne me plait pas d’être en prison, mais il y a certaines valeurs pour lesquelles il vaut la peine d’être en prison, ou qui méritent que l’on se suicide pour ne pas passer tout ce temps en prison ».

Nous voyons à travers ces paroles qu’Ana a gardé intactes ses convictions, et lui infliger de vivre dans de telles conditions relève du sadisme et doit avoir des effets dévastateurs.

Nous devons aider cette femme courageuse. Nous devons faire connaître son histoire, et développer des campagnes pour que dans la prison où elle endure sa peine, elle puisse au moins avoir un traitement plus humain.

Jacqueline Roussie
Maurice Lecomte

URL de cet article 31550
  

Un autre regard sur le 11 septembre
David Ray GRIFFIN
« En s’appuyant sur des milliers de sources, cette critique détaillée, loin de partir d’idées préconçues ou d’exprimer une opinion réactionnaire, soulève assez de questions précises et dérangeantes pour étayer une demande de nouvelle enquête plus convaincante que jamais. » - Publishers Weekly Présentation de l’auteur David Ray Griffin est professeur émérite de philosophie des religions et de théologie à la Claremont School of Theology et à la Claremont Graduate University. Il est également, co-directeur du (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’art de la politique est de faire en sorte que les gens se désintéressent de ce qui les concerne.

Daniel Mermet

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.