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Auteur : Henry LAURENS

Un accord douteux entre le mouvement sioniste et l’Allemagne nazie

Henry LAURENS

À l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en janvier 1933, l’Allemagne est menacée par une campagne de boycott international. Pour tenter de la contrecarrer, le nouveau pouvoir va signer un accord avec le mouvement sioniste, qui survivra jusqu’à l’éclatement de la guerre en 1939. Et le sionisme sera le seul mouvement politique juif autorisé en Allemagne durant cette période.

Dès son origine à la fin du XIXème siècle, le mouvement sioniste se construisit contre deux ennemis, l’antisémitisme et l’assimilationnisme. Le second était considéré comme le plus dangereux à long terme puisqu’il aboutit à une disparition progressive de l’identité juive par abandon du judaïsme, par mariages mixtes et éventuellement par conversion. Bien sûr, l’antisémitisme était honni quand il s’agissait d’actes de violence comme les terribles pogroms de l’empire russe, mais s’il se limitait à des faits d’opinion ou à des discriminations, il pouvait paradoxalement être vu comme positif, car il maintenait les juifs concernés dans leur identité spécifique. Les premiers chefs du mouvement sioniste ont des relations plutôt bonnes avec les antisémites avoués, en tout cas en Europe de l’Ouest. Theodor Herzl (1) fréquente à Paris des antisémites notoires, tandis que Chaim Weizmann (2) joue constamment sur l’antisémitisme. Ainsi, lors de son premier entretien avec Lord Balfour, en décembre 1914 (avant que celui-ci entre (...) Lire la suite »
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