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Auteur : Owen JONES

« La gauche doit apprendre à communiquer autrement »

Owen JONES, Peter MERTENS

Avec son espièglerie et son visage juvénile, on n’imaginerait pas d’emblée qu’Owen Jones est un intellectuel très écouté dans toute la gauche européenne. A 31 ans, il a déjà écrit deux best-sellers (Chavs et The Establishment, tous deux sur la société de classes britannique), est un des chroniqueurs les plus lus au Royaume-Uni et en outre conseiller de Jeremy Corbyn, l’homme de la gauche au sein du Labour qui, de manière surprenante, a été élu à la tête du parti social-démocrate britannique.

Peter Mertens. Après la crise de 2008, cela a pris pas mal de temps avant qu’en Europe, des forces de gauche conséquente se lèvent à nouveau pour remettre le système en question. Pourquoi cela a-t-il duré si longtemps ? Owen Jones. En 2008, une partie de la gauche pensait que la situation entraînerait automatiquement un effondrement du capitalisme, ce qui revitaliserait la gauche. Vu dans une perspective historique, c’était naïf. La crise économique des années 1930, par exemple, a finalement mené au fascisme en Europe. La crise économique des années 1970 a mené à la montée du néolibéralisme. La gauche ne profite donc pas automatiquement d’une crise économique. Mais cela ne signifie évidemment pas que la gauche doive baisser les bras. En effet, après la Deuxième Guerre mondiale, les néolibéraux étaient tout à fait isolés. A cette époque, leurs idées constituaient un courant marginal. Et ils en étaient conscients. Mais Milton Friedman, un de leurs leaders, disait : « Seule une crise – véritable ou supposée – (...) Lire la suite »

Grande-Bretagne : Socialisme pour les riches, Capitalisme pour les autres. (The Guardian)

Owen JONES
Qui sont les véritables profiteurs ? Les libre-échangistes dénoncent le « trop de gouvernement » et pourtant la City (place financière de Londres - NdT) et le big business profitent énormément de l'Etat – depuis les plans de sauvetage jusqu'aux milliards gagnés lors des privatisations. Le socialisme existe bel et bien en Grande-Bretagne - mais seulement pour les riches. Le socialisme existe en Grande-Bretagne, mais seulement pour les riches : les règles du capitalisme ne s'appliquent qu'au reste d'entre nous. La classe dominante moderne, bien sûr, a horreur de l'État. L'Etat est présenté comme un obstacle à l'innovation, un destructeur d'initiatives, un monolithe qu'il faut attaquer pour permettre à la libre entreprise de s'épanouir. « Je pense que des gouvernements plus réduits, avec plus de liberté pour les entreprises d'exister et de fonctionner - c'est le genre de direction qui me convient », dit Simon Walker, le directeur de l'Institute of Directors. Pour lui, l'Etat doit se résumer au « (...) Lire la suite »

AFFAIRE WIKILEAKS - Jugez les Etats-Unis, pas Bradley Manning ! (The Independent)

Owen JONES
La puissance américaine a déclenché des guerres iniques et illégales, aux conséquences catastrophiques sur le plan humain. Elle a contribué à renverser des gouvernements démocratiquement élus. Elle arme et soutient certaines des dictatures les plus impitoyables de la planète ; et elle est connue pour appuyer des mouvements terroristes. Même ses fervents partisans reconnaissent que l’élite de la politique étrangère américaine a un passé pour le moins discutable. Aujourd’hui, un héros américain se trouve sur le banc des accusés, maudit pour avoir jeté un rayon de lumière pourtant bien faible sur les pans les plus sombres des activités de cette élite. Il y a plus de trois ans, Bradley Manning – âgé aujourd’hui de tout juste 25 ans – a rendu publics 250 000 câbles diplomatiques et un demi-million de rapports militaires américains. Jamais, tout au long de leur histoire, les Etats-Unis n’ont subi une fuite de documents confidentiels d’une telle ampleur. Son châtiment a déjà été sévère. D’après Juan Méndez, le (...) Lire la suite »