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Auteur : Bruno DREWSKI

Trois questions à Bruno Drewski sur la reconnaissance par Poutine des républiques séparatistes en Ukraine

Bruno DREWSKI
Nouveau rebondissement dans la crise ukrainienne. Lundi, Vladimir Poutine a reconnu officiellement l’indépendance des deux républiques séparatistes prorusses dans le Donbass. Maître de conférence à l’INALCO et spécialiste de l’Europe de l’Est, Bruno Drewski nous éclaire sur les fondements de cette ultime manœuvre et ses conséquences. Pourquoi Vladimir Poutine a-t-il reconnu l’indépendance des deux républiques séparatistes dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine ? La raison la plus importante n’est pas forcément celle qui retient l’attention des Occidentaux. Poutine était obligé d’intervenir de la sorte à cause la pression de son opinion publique qui ne peut pas tolérer qu’une masse de Russes soit bombardée. Car c’est bien ce qui se passait au Donbass avant même cette reconnaissance et la crise actuelle qui n’a fait qu’exacerber les tensions. La population du Donbass est bombardée en fait par intermittence depuis 2014. Il y a des groupes armés ukrainiens qui bombardent, ce n’est pas forcément l’armée ukrainienne (...) Lire la suite »

Tensions Est-Ouest autour de l’Ukraine : Pourquoi n’entend-on pas ce que dit la Russie ?

Bruno DREWSKI

On nous répète comme une mantra que la Russie serait une ennemie de la démocratie aux traditions irrémédiablement autoritaires alors que son système politique actuel résulte d’une constitution adoptée en 1993 certes au pas de charge, mais sur les conseils d’Occidentaux qui avaient alors leurs entrées à tous les niveaux de l’administration russe et même de ses bases militaires et du KGB. Peu nombreux sont d’ailleurs ceux qui sont prêts à admettre que les puissances capitalistes occidentales qui se sont crues « victorieuses » en 1991 ont alors humilié les Russes. Quant à l’équilibre des forces entre la Russie et les pays de l’OTAN il n’y a qu’à regarder la carte pour constater que l’URSS finissante puis la Russie ont accepté de reculer systématiquement depuis 1989 et que ce « vide » a été rempli par l’OTAN aujourd’hui quasiment aux portes de Moscou. La tension autour de l’Ukraine n’est donc que la conséquence d’une Russie qui considère qu'elle s’est vue obligée de faire montre de fermeté après tant de reculades. Ne doit-on pas au moins essayer de comprendre la source de ce sentiment ?

On doit savoir que si la Russie n'a pas été intégrée dans l'Occident ce n'est pas uniquement à cause de l'arrogance occidentale et de la surestimation de leurs forces par les élites occidentales, de leurs moyens. La Russie n'a pas non plus été "vaincue" en 1991, contrairement à ce que dictait le sentiment d''autosatisfaction aux dirigeants des pays occidentaux égocentrés de l'époque, car la classe dirigeante soviétique a "librement" décidé de dissoudre le communisme et l'URSS pour des raisons d'intérêts de classe ...mal perçus. Mais ce "mépris" pour la Russie a été et reste surtout dû au fait que le capitalisme avait besoin en Russie et dans toute l'Eurasie d'un marché captif et passif, mais certainement pas d'un partenaire, car un partenaire cela voudrait dire un concurrent de plus au sein du système unipolaire, un conflit intra-impérialiste de plus. Les USA peuvent accepter des petits chienchiens bien dressés et avec de petites arrière cours néocoloniales comme l'Angleterre, la France, la RFA depuis sa (...) Lire la suite »
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