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Auteur : Mathieu CRETTENAND
L’Union européenne s’apprête à célébrer des élections importantes en termes de construction identitaire.

Voice or Exit !

Mathieu CRETTENAND

L’Union européenne s’apprête à célébrer des élections importantes en termes de construction identitaire. Si l’équilibre général du Parlement européen n’évoluera guère à l’issue du scrutin, deux progressions parallèles seront à observer de près. D’une part, l’expansion des partis dits eurosceptiques dans différents pays européens. D’autre part, l’avancée des mouvements indépendantistes, tels que les Flamands, les Ecossais ou les Catalans.

Le paradoxe réside entre divers partis européens, de gauche comme de droite, qui visent une sortie de l’Europe et des mouvements indépendantistes qui imaginent leurs nouveaux Etats intégrer le cadre de l’Union européenne, une fois l'indépendance prononcée. Après le référendum express qui a accordé le rattachement de la Crimée à la Russie, l'automne 2014 mettra en lumière deux manières contrastées de résoudre le problème séparatiste. Alors que les Ecossais s'apprêtent à célébrer un référendum, négocié avec Londres, sur l’indépendance de l’Ecosse en septembre, le gouvernement catalan prévoit d'organiser un scrutin similaire en novembre. S’il se tient, celui-ci ne recevra selon toute vraisemblance pas l'aval du gouvernement espagnol. Plus au nord, avec l'arrêt de la lutte armée, les indépendantistes basques comptent bien les imiter prochainement avec la même devise : Voice or Exit ! L'application de la célèbre théorie d'Albert Hirschman sur les conditions d'émergence de l'action collective, Voice, Exit and Loyalty, (...) Lire la suite »

L’affaire Euskaldunon Egunkaria : un journal accusé d’être l’instrument de l’ETA

Mathieu CRETTENAND

Plus de six ans après la fermeture du journal basque Euskaldunon Egunkaria, le procès contre les cinq membres de la direction du quotidien s’est ouvert cette semaine à l’Audience nationale à Madrid. Après Egin, titre proche de l’indépendantisme basque, Egunkaria est le deuxième journal fermé en Espagne depuis la transition démocratique.

« Jamais, je n'aurais dirigé un journal aux ordres de l'ETA ». C'est en ces termes que Martxelo Otamendi, ancien directeur du journal Euskaldunon Egunkaria (littéralement le journal des personnes qui parlent basque, ci-après Egunkaria) s'est exprimé dans le cadre de sa déclaration au premier jour du procès contre le journal en langue basque (euskera) fermé par la justice espagnole pour ses liens présumés avec l'ETA. Jusqu'à sa fermeture, Egunkaria était le seul journal publié intégralement en euskera. De ce fait, il contribuait à la normalisation linguistique de l'euskera et constituait un canal de diffusion de premier ordre pour les acteurs culturels basques. Fondé en 1990, il répondait aux souhaits d'une partie de la société basque d'être informé dans une langue considérée comme l'une des plus anciennes d'Europe. Cependant, après douze années d'existence, le 23 février 2003, des effectifs de la Garde civile espagnole firent irruption dans les locaux du journal pour procéder à sa fermeture provisoire et à (...) Lire la suite »

Changement de cap au Pays Basque ?

Mathieu CRETTENAND

L’issue des élections régionales basques, début mars, a favorisé l’accès d’une majorité anti-souverainiste au parlement. Alors que le Parti nationaliste basque, au pouvoir depuis plus de trente ans, risque de rejoindre l’opposition, la persistance de la lutte armée divise les indépendantistes.

Le dénouement des dernières élections au Parlement basque qui ont eu lieu le 1er mars, n'est pas encore certain. Pour la première fois depuis la transition démocratique espagnole, l'enceinte législative basque comportera une majorité d'élus de tendance espagnoliste issus du Parti socialiste, du Parti populaire et du nouveau parti anti-nationaliste Unión y Democracia. Le Parti Nationaliste Basque (PNV) reste néanmoins la force politique la plus plébiscitée avec 30 élus sur 75. Arithmétiquement, cette situation invraisemblable a été rendue possible par l'interdiction des listes de la Gauche indépendantiste pour ses liens avec l'ETA (ex-Batasuna). En effet, suivant à la lettre les consignes de vote, un peu moins de 100'000 électeurs ont déposé un bulletin interdit dans les urnes. Les résultats des élections offrent les clés du Gouvernement basque au candidat socialiste Patxi Lopez s'il parvient à un accord avec le Parti Populaire, principal parti d'opposition au niveau national, par ailleurs. Un (...) Lire la suite »