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Auteur : Jean BAUBEROT

Il y a vingt ans, la loi contre le voile : aux origines d’une « nouvelle laïcité », plus punitive, plus excluante

Alain GRESH, Charles MERCIER, Jean BAUBEROT

Le 15 mars 2004, le parlement français adoptait la loi sur « le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics ». Ce vote faisait suite aux travaux de la commission Stasi à laquelle participait Jean Baubérot, et qui facilitera l’adoption d’une nouvelle conception de la laïcité. C’est son témoignage que nous publions ci-dessous, avec une introduction d’Alain Gresh.

Ce que l’histoire retiendra de la commission Stasi, du nom de Bernard Stasi, ancien ministre et ancien député centriste, mise en place le 3 juillet 2003 et qui a remis ses conclusions au président Jacques Chirac le 11 décembre de la même année, c’est qu’elle a prôné l’interdiction des signes religieux dans les écoles. Elle a facilité le vote d’une loi en ce sens le 15 mars 2004, texte que tout le monde désignera comme « loi sur le foulard », malgré son titre officiel, « loi encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics ». Alors qu’au départ bon nombre de ses membres étaient hostiles à cette mesure, ils vont s’y rallier au fil des mois et adopter la vision selon laquelle la France ferait face à une « agression », selon les termes du président Chirac. La commission Stasi, au-dessus de tout soupçon ? La France vit un printemps 2003 agité, avec des enseignants en grève et des mobilisations contre (...) Lire la suite »
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retour sur un président illuminé (I)

Du Président de la République française, Chanoine de Latran.

COMAGUER, Jean BAUBEROT

Difficile de ne pas donner son appréciation sur un personnage qui, outre le fait qu’il occupe le sommet de l’Etat et qu’il dispose du droit de déclencher le feu nucléaire, parait absorber la lumière des projecteurs et les flashes de appareils photos au point de s’en nourrir comme s’il absorbait des vitamines ou des amphétamines.

Mais ce serait rester à la surface clinquante d’un personnage dont l’idéologie, quand elle s’exprime, est inquiétante. Certes s’agi-il d’une idéologie rudimentaire une sorte de copier-coller hâtif, mais on sait le personnage pressé car il ne veut pas rater son rendez-vous avec l’Histoire, fût-ce en jetant dans l’ornière le pays qu’il conduit.

Cela s'est entendu dans le discours de DAKAR où il s'est permis de donner des leçons de civilisation à un continent entier et cela s'est entendu ensuite à deux reprises une fois à Rome et quelques jours plus tard à Riyad. Le discours prononcé à Rome est à proprement parler un discours réactionnaire, c'est-à -dire qui veut faire tourner la roue de l'Histoire à l'envers, un discours de falsification historique et un discours qui veut poser les bases d'une idéologie et d'une religion d'Etat. Cette orientation d'esprit d'un homme à qui nos institutions actuelles donnent trop de pouvoir et qui veut encore l'accroitre - voire les propositions de la commission Balladur qui donne au Président le pouvoir de « définir la politique de la nation » - est dangereuse. C'est la raison pour laquelle COMAGUER a choisi de diffuser une analyse du discours de Latran publiée dans le dernier numéro - n° 593 - des Cahiers rationalistes. Analyse d'historien, circonstanciée, non polémique, qui mérite une lecture attentive (...) Lire la suite »