C’est lui qui l’a dit, lui le prix Nobel de la paix : "to finish the job". Une déclaration digne d’un tueur à gage, de maffieux en mal de règlement de comptes : "il respire encore, il faut l’achever, lui donner le coup de grâce". En fait on ne peut pas vraiment parler de coup de grâce, cela s’adressait à des tueurs qui osaient tuer leur adversaire en le regardant.
L’impérialisme prétend faire une guerre propre, une guerre de justicier et qui vient du ciel. On bombarde, on ne voit pas qui on tue, on peut même dire qu’on n’a tué personne. Il est étonnant de penser que cette guerre sans affrontement où l’on tue sans risque d’être tué soit considérée comme propre et sans ingérence.
C’est une guerre propre sans invasion : il n’y a pas de troupes au sol. Comble de l’hypocrisie : on tue dans le dos, on massacre sans être vu : une guerre de maffieux, "razzia sur la chnouf", tontons flingueurs de bas étages, même pas drôles, des maffieux soutenant d’autres maffieux.
Ils veulent finir le travail, et pas seulement en Libye. Il s’agit d’achever le projet de main mise sur le Moyen Orient et l’Afrique, de détruire, déstabiliser et diviser à outrance. Il s’agit de mettre en place, comme en Côte d’Ivoire, des gouvernements fantoches, sans réels pouvoir, que celui que l’empire leur donnera. Le gouvernement non élu de Tunisie livre déjà le pays à la maffia du G8 et du FMI.
Les truands du CNT vont vendre la Libye par petits morceaux, c’est ce que l’on propose à la Grèce (1) : vendez votre pays, on vous assistera.
"Ils vont finir le travail" : faire du Moyen Orient et de l’Afrique un No man’s land Néo Libéral, une réserve de terres, de ressources naturelles. Ils vont continuer d’affamer les populations pour pouvoir les faire taire en échange d’un peu de riz.
"Ils vont finir le travail" avec le soutien d’une partie des intellectuels, éblouis par les mots magiques de "démocratie" et de "liberté d’expression", ces mots qui ne sont que, comme autrefois dans la traite esclavagiste, de la pacotille que l’on fait briller aux yeux des notables afin qu’ils livrent pieds et poings liés un peuple en esclavage.
Personne ne s’est indigné ni à droite ni à gauche, contre cette expression "finir le travail" quand ce travail consiste en tuerie, en massacre.
Personne ne s’est levé pour crier son indignation, même pas les indignés.
Ils vont finir le travail et ce sera, comme il convient, la loi de l’omerta...
Ainsi va le monde quand les maffieux s’en emparent et sèment la terreur, la foule esclave courbe l’échine, ne demande plus qu’un morceau de pain et une illusion de liberté pour prix de son silence.
Maryvonne Leray
le 30 mai 2011
Cri du Peuple 1871