RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

La doctrine Cheney : tirez d’abord sur vos amis.

C’est avec consternation et incrédulité qu’a été accueilli l’article du journaliste Seymour Hersh dans lequel il disait que le vice-président Dick Cheney avait proposé l’idée de déguiser des nageurs de combats de la marine américaine en Iraniens, de les faire ensuite monter dans de fausses vedettes iraniennes pour simuler une agression contre les bateaux américains dans le Golfe Persique.

L’attaque truquée qui s’en suivrait, avec de faux Iraniens qui tireraient sur les bateaux américains et les bateaux américains qui riposteraient, suggérait-il, permettrait de déclencher une guerre entre les Etats-Unis et l’Iran.

Je ne comprends pas pourquoi les gens auraient du mal à croire que ce vice-président serait capable d’imaginer un scénario où des Américains tireraient sur d’autres Américains dans l’intérêt de sa propre vision tordue de la sécurité nationale.
Après tout, nous avons là un type qui tire sur ses propres amis.

De plus, Cheney est en bonne compagnie pour ce genre de raisonnement. Nous savons, grâce à des rapports des services secrets britanniques sur leur rencontre, que le Président Bush avait proposé le même genre de méthode quand il avait du mal à rassembler le pays et le reste du monde civilisé derrière ses projets et ceux de Cheney d’attaquer l’Irak. On ne l’a su que des années plus tard, mais, au début de l’année 2003, Bush avait soumis à Tony Blair, le premier ministre britannique, l’idée que les Etats-Unis pourraient peindre un avion espion U2 aux couleurs de l’ONU et le faire survoler les points sensibles de l’espace aérien irakien pour obliger Saddam Hussein à le faire abattre. Et cela, expliquait-il, irriterait suffisamment les états membres de l’ONU pour qu’une résolution du conseil de sécurité approuve une guerre contre l’Irak, et si cela ne marchait pas, cela donnerait une excuse aux Etats-Unis pour aller seuls au combat.
Blair aurait été scandalisé par ce genre de raisonnement kamikaze - mais pas suffisamment pour qu’il annonce publiquement que le président était cinglé.

Alors, voilà où nous en sommes, les gars. Un président et un vice-président qui pensent tous les deux que c’est une idée géniale soit d’envoyer au feu certains de nos propres soldats sous faux pavillon au risque de leur vie pour que nous puissions déclencher une guerre, ou pire encore, faire passer certains de nos soldats pour les ennemis qu’on veut attaquer et les faire tirer sur nos propres troupes pour pouvoir dire que nous avons été agressés, cela, afin de déclencher une guerre.

Et qui se fait rouler dans la farine par ces projets déments ?

Pas les Iraniens, ni, dans le cas précédent, les Irakiens. Ils savent bien que ce n’est pas eux qui ont attaqué l’armée américaine. Non, c’est nous, les Américains, qui nous faisons berner.

Cheney sait bien que la plupart des Américains pensent que l’idée d’attaquer l’Iran (surtout après 5 longues années de guerre en Irak et 7 en Afghanistan, dont nous ne voyons la fin ni de l’une ni de l’autre) est très, mais alors très, très stupide. Alors, ils essaient d’imaginer un moyen de nous entourlouper pour nous faire accepter de telles inepties. Et le seul truc qu’ils trouvent pour vaincre nos réticences, c’est nous faire croire que nos soldats ont été agressés.

Alors, je dois vous dire que, jusqu’à présent, je ne croyais pas à la thèse de ceux qui prétendent que les attentats du 11 sept étaient un coup monté de l’intérieur - à savoir que c’était le gouvernement américain qui avait en fait organisé ces attentats. J’ai lu tous les arguments, toutes les théories, mais j’avais toujours pensé que c’était du délire d’imaginer que nos dirigeants chercheraient à tuer délibérément des Américains pour atteindre un objectif politique.

Et pourtant, nous avons là Dick Cheney, le vrai cerveau (si peu qu’ils en aient) derrière le gouvernement Bush, qui évoque la possibilité d’utiliser des soldats américains pour simuler une agression contre d’autres soldats américains.

Et je me demande alors si Cheney n’aurait pas tiré intentionnellement sur son ami Harry Whittington soit pour faire sortir ces maudites cailles insaisissables après lesquelles il courait, soit pour faire naître de la compassion envers un président Bush en mauvaise posture.

Et je me demande aussi maintenant si ce cinglé de Dick n’aurait pas trempé dans l’attentat contre les tours jumelles. Il est peut-être trop bête pour réaliser un tel exploit, mais il a montré clairement que ce ne sont pas les scrupules qui l’empêcheraient de faire quelque chose d’aussi monstrueux.

Aussi ridicule, pathétique et abject que soit ce gouvernement, il nous faut prendre au sérieux ce récent article de Hersh. Il semble évident que Cheney a une prédilection pour le fratricide quand il s’agit d’arriver à ses fins odieuses.

C’est une chose de s’y livrer avec son propre fusil, c’en est une autre de le faire avec la machine militaire la plus puissante au monde.

DAVE LINDORFF est un journaliste installé à Philadelphie. Son dernier livre, "The Case for Impeachment"(2006), développe des arguments juridiques permettant de lancer une procédure de destitution de G Bush.

Son site : http://www.thiscantbehappening.net/

Source :
Shoot Your Friends First - The Cheney Doctrine
http://www.counterpunch.org/lindorff08042008.html

Traduction : le Grand Soir

…………………………………………………………………………………………………………….

Complément d’information

Dick Cheney
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dick_Cheney

Articles de Seymour Hersh

Iran : préparer le champ de bataille, par Seymour Hersh
7 juillet 2008
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2119

13 avril 2006
Les plans pour l’ Iran, par Seymour M.Hersh - The New Yorker.
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3555

URL de cet article 7024
   
DEPUIS LA NUIT ET LE BROUILLARD - FEMMES DANS LES PRISONS FRANQUISTES - de Juana Doña
traduit par à ngeles Muñoz avec la collaboration de Sara Albert Madrid, février 1939. La Guerre d’Espagne touche à sa fin. Leonor va connaître l’exode, la torture, la condamnation à mort, et les longues années de prison... L’horreur quotidienne de l’univers carcéral franquiste tel que l’ont vécu des milliers de femmes et d’enfants est décrite ici par Juana Doña avec un réalisme sans concession et sans complaisance. Ce livre est son témoignage. Écrit en 1967, publié seulement après la (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’une des choses les plus étonnantes dans le coup monté contre Assange, c’est son audace. Ils savent qu’ils peuvent s’en tirer parce que les grands médias refusent d’en parler.

Matt Kennard

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.