Sur le fond vous avez raison toutefois il est à remarquer que TOUTES vos objections étaient connues à l’époque des divers traités, ainsi que les mécanismes sous jacents. Un européen a même obtenu le nobel d’économie l’année de la création de l’euro pour ses travaux portant sur les ajustements monétaires/fiscaux/économiques sur ce point.
Toutefois le discours commun des européens était (et EST toujours) de ne pas pousser à une harmonisation fiscale car celle-ci serait trop complexe à mettre en oeuvre. Une nouvelle solution devait être trouvée. A noter que les solutions antérieures passaient par l’annexion pure et simple d’un pays par un autre (très peu d’alliances consenties dans la construction des entités européenne : La Grande-Bretagne, La France ou L’Allemagne se sont construites avec de la coercition).
La nouvelle solution miracle n’a jamais été trouvée et la première crise sérieuse va donc faire éclater le soufflé.
Le fond du problème n’est ni capitalistique, ni économique mais réellement politique : aucune nation en europe n’est prête à transiger sur sa souveraineté.
Le problème central est celui de la confiance entre partenaires européens : elle semble de facto impossible. Il faut pour le comprendre examiner le trajets des anciens satelites russes : l’europe et l’euro, c’est très bien mais la véritable sécurité c’est l’OTAN !!! C’est paradoxal mais historique, les structures de l’UE ne sont vues que comme des vaches à lait potentielles et dont le moteur principal serait l’Allemagne, non pas comme un partenariat entre égaux responsables (vous avez remarqué le tout nouveau président de l’europe et la ministre des affaires étrangères ? Le choix est éloquent quant à la volonté d’union politique ...).
C’est possible qu’il y ait une volonté occulte du "libéralisme" mais à simplement regarder les phénomènes en présence (incapacité à s’unir politiquement, fiscalement ou militairement) le constat peu être beaucoup plus simple et moins prosaïque : des états en perte de puissance doivent par obligation s’unir pour maintenir leur rang mais ils ne mettent pas en route les politiques communes qui leur permettraient de la faire !!!
La suite probable (non pas souhaitable mais probable) est une désunion politique, l’arrivée d’un pouvoir fort et une nouvelle guerre d’hégémonie entre pays européens et cette fois ci la cette guerre ne sera pas mondiale, seulement entre nations européennes pour un petit bout de gras. Historiquement le FMI a été mis en place non pas pour contrôler le monde mais pour empêcher une autre guerre mondiale : le préambule de la conférence fondatrice étant la fin de la deuxième guerre mondiale mais en prenant en compte la sèquence qui pour les participants était mortelle à savoir : Krack des bourses en 29, puis l’éffondrement économique suivi de l’arrivée des régimes totalitaires en europe et enfin suivie de la guerre ... C’est factuellement et historiquement cette sèquence précise qu’avaient tous en tête les fondateurs du FMI.
On a donc eu le Krack ("C’est la problème des riches"), l’effondrement économique ("On veut pas payer à leur place"), reste à venir les régimes forts ...
La Grèce souffre simplement d’un excès de dépenses par rapport à ses recettes. Techniquement parlant, la seule attaque viciseuse des capitalo-libéraux est de refuser d’assurer les prêteurs contre un risque de défaut du pays (renseignez-vous sur ce point, il est crucial pour comprendre la crise grècque).
Lorsque vous vous prêtez, vous prennez des risques, pas les financiers qui simultanément prêtent et s’assurent contre le risque de défaut de l’emprunteur (c’est la même chose que pour un prêt immobilier sauf que là c’est vous mêmes qui vous assurez pour proteger les intêrets de la banque, ici c’est le prêteur qui s’assure).
Le problème est que si le coût de l’assurance est élevée alors l’opération n’a plus aucun intêret puisque c’est la différence qui compte (Grèce : taux à 6% assurance à 4,5%, soit 1,5%, Allemange : taux à 3%, assurance à 1% soit 2%). Le problème des grecs c’est que personne ne veux leur prêter parce que le coût de l’assurance est trop important (le pays à fait défaut 3 fois au siècle dernier : pourquoi avoir choisi le mark allemand comme base monétaire ? Et bien la confiance ne se décrete pas elle se constate et les allemands avaient plus d’arguments que les grecs ou les français sur ce point).
L’alignement sur la monnaie, elle s’est faite sur la base de la devise la plus forte du continent : malheureusement les états du sud n’ont pas voulu mettre en oeuvre les politiques qui conditionnent ce choix (et TOUT le monde souhaitaient une devise forte, au moment de Maastrich et de l’euro personne n’a été forcé d’entrer dans l’euro : les pays qui l’ont voulu ont pu s’en abstenir).
Toutefois la gestion d’un pays à forte inflation n’est pas la même qu’un pays n’ayant pas d’inflation. Tout les économistes le savent mais les grecs n’en n’ont pas tirés toutes les conclusions en terme de gestion du budget et de la dette : c’est très bien de dire que l’on a pas donnée sa chance à tel ou tel, ou de dire que l’on ferait aussi bien si on pouvait, ... et bien les pays méditérannéen ont eu cette chance mais n’ont pas su changer leurs politiques budgétaires (et ils ont VOULU intégrer l’euro cela leur permettait de bénéficier d’un toit solide sans faire d’efforts).
La Grèce n’est pas ruinée au sens propre du terme, la Grèce possède des avoirs sans prix, mais la question qui va rapidement se poser pour eux est la suivante : est-ce que je réduis le budget parce que je ne dispose pas des liquidités ou bien est-ce que je vends les bijoux de familles ? Les financiers internationaux pensent, et je crois avec raison, que les grecs vont, dans les années à venir, choisir de ne pas payer leur dettes au profit de leur frais de fonctionnement (et les consèquences de ce chois seront réellement apocalyptique pour les européens).
J’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi cette situation est scandaleuse : en Allemagne Merkel s’est fait élire après une longue cure d’austérité pour que l’Allemagne regagne des points de compétitivité, va-t-on maintenant demander aux ouvriers allemands de continuer à se serrer encore plus la ceinture parce que l’état grecs est incapable de batir une politique durable, refuse de diminuer son budget à ses recettes (c’est une évidence absolue : on ne peut pas emprunter indéfiniment sous peine d’être sous la coupe de ses créanciers) ?
Par ailleurs les états qui se sont déjà trouvés dans cette situation arrivent en général à concéder des avantages notament fiscaux vis à vis de leur dette pour leur habitant. Ces avantages n’ont aucun intêrets vis à vis des prêteurs externes mais ils ont des avantages structurels vis à vis des grecs (le prêteur externe qui prête à 6% s’attend à une rémunération de 6%, le prêteur résidant en Grèce sait que l’état va le ponctionner fiscalement).