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Dilemme en Occident : Faut-il sauver le soldat Moubarek ou son système ?

« Je voudrais dire au président Moubarak combien j’apprécie son expérience, sa sagesse et la vision modérée qui est la sienne sur L’Egypte est, pour la France, un partenaire essentiel et le président Moubarak est, pour nous, un ami. (…) J’ai toujours pris mes responsabilités, je soutiens un gouvernement qui lutte contre le terrorisme (…) ».
Nicolas Sarkozy, au Caire, décembre 2007

Deux millions de personnes sur la place Tahrir on avait pas vu cela depuis Nasser Même son fils est venu encourager la protesta qui s’est déroulée sans problème majeur. L’armée ayant donné des assurances - après 300 morts - que tout irait bien. Moubarek a tout le temps été soutenu bien avant 2001 avec le nouveau Satan de rechange. La raison ? Israël avec qui elle a signé un traité de paix. Après 2001, un autre rôle a été dévolu à Moubarek a tétanisé les potentats Arabes à travers sa Ligue arabe appendice du ministère des affaires étrangères égyptien et ceci depuis 1945. Moubarek pour la politique, Le roi Abdallah pour le pétrole et l’Opep. Les Arabes étaient alors considérés comme moins que rien dans l’imaginaire occidental. On dit que Moubarek représente pour l’Occident le barrage contre l’Islam politique. "C’est moi où l’Algérie" avait l’habitude de marteler Moubarek quand on lui parlait de démocratie et de Grand Moyen-Orient.

Pour la première fois, l’Occident a peur toute sa puissance déployée a été en quelques semaines rendue inopérante par quelques petit grains de sable insignifiants qui ont endormi la méfiance de tous les stratèges occidentaux, et israéliens qui les ont totalement minorés comme étant comme on les appelle en physique des perturbations du second ordre. Il est vrai que les pays arabes avaient donné le change en s’enfonçant dans une apathie, voire un coma profond

Quels sont minuscules grains de sable ? Il y a d’abord eu des signes avant coureur de la misère morale des peuples du sud et dont la partie visible de l’iceberg est constitué par ces harraguas qui préfèrent mourir en mer d’un coup que de mourir à petit feu dans des sociétés profondément inégalitaires. Les eldorados fantasmés ont barricadé leur frontière et les rares rescapés des cauchemars en mer sont repérés - délit de faciès aidant - retenus le temps qu’il faut et renvoyés dans leur pays où ils vont en prison. Après les harraguas en mer il ya les harraguas au sens réel.

Depuis le commencement des manifestations, les chancelleries occidentales n’ont cessé d’interférer, surtout les Etats-Unis qui menacent et promettent et leur cauchemar est l’arrivée des Islamistes au pouvoir. La première détente a été de forcer Moubarak à prendre un vice-président chose, qu’il n’a jamais voulu faire depuis 31 ans. Le choix s’est porté sur le général Souleiman qui dirige les services de renseignement. On le dit proche de l’Occident et d’Israël, mais le peuple le conteste.

Moubarek, en parfait autiste, fait un discours décalé. Il annonce deux fausses nouvelles : d’abord qu’il ne se représente plus. Tout le monde était convaincu qu’il préparait son fils. Ensuite, il fait comme s’il n’y avait pas eu ce million de personnes qui ne lui demande rien sauf de partir. Même El Baradeï, conforté par son titre de porte parole de l’opposition, lui demande de partir avant vendredi. Mohammed El Baradei a prévenu que, si le président "veut vraiment sauver sa peau, il ferait mieux de partir". "Quand un régime retire complètement la police des rues du Caire, quand les casseurs font partie de la police secrète pour essayer de donner l’impression que, sans Moubarak, le pays plongera dans le chaos, c’est un acte criminel. (...) S’il veut sauver sa peau, il ferait mieux de partir", a estimé l’opposant dans une interview publiée mardi dans le journal britannique The Independent.

Par ailleurs, on apprend que l’ambassade américaine a discuté avec el Baradei. Tout se passe comme si le discours de Moubarak sert à gagner du temps et jouer la montre, la lassitude de la population, le temps nécessaire pour procéder à cette transition voulue et orchestrée par les Etats-Unis qui n’a, encore une fois, qu’une obsession : l’avenir d’Israël dans la région. Netanyahu l’a bien compris. Il le dit urbi et orbi : quel que soit le gouvernement égyptien, il faut qu’il respecte l’accord de paix avec Israël. C’est en gros le message que les ambassadeurs israéliens sont amenés à vendre en boucle à toutes les chancelleries occidentales.

Pour Sylvia Cattori, l’exemple tunisien n’est qu’un détonateur d’une mal-vie structurelle entretenue par l’Occident qui s’entête à soutenir des tyrans pourvu qu’ils luttent contre l’Islam politique. Lorsque, le 17 décembre 2010, un jeune diplômé tunisien, Mohamed Bouazizi, en proie au désespoir s’est immolé par le feu, qui aurait imaginé que son geste allait bouleverser le coeur de millions de gens, embraser la Tunisie, conduire un mois plus tard à la fuite de Ben Ali et à la chute de son régime, libérer des peuples entiers de leurs peurs et les conduire à la révolte ? « Si cette révolution " en train de s’accomplir " a pu se déployer avec cette extraordinaire ampleur, c’est bien évidemment parce que, dans de très nombreux pays arabes, le ressentiment populaire accumulé contre des régimes tyranniques et corrompus est un baril de poudre qui n’attendait que l’étincelle pour exploser. Des millions de gens de par le monde, qui ne supportent pas l’injustice et l’ensauvagement de leurs sociétés, ont regardé avec espoir, avec inquiétude, avec admiration, ces rassemblements d’Égyptiens défier malgré la peur, la fatigue, les gaz asphyxiants, des policiers en uniformes noirs ou en civil, et réussir, en quelques jours seulement, à faire vaciller le régime trentenaire et brutal de Moubarak, le grand allié d’Israël. Il est temps que les gouvernements des grandes puissances « démocratiques » qui soutiennent ces régimes dictatoriaux rendent des comptes à leurs propres peuples. Car, sans le soutien qui leur a été fourni, au nom de la real politique, au nom de la lutte contre le « danger islamique », ces dictateurs n’auraient jamais pu régner durant des décennies et mâter leurs peuples. (…) La propagande visant à susciter la peur en brandissant la « menace de l’intégrisme islamique » ne convainc plus. (…) Aujourd’hui, des milliers de gens de par le monde, communiquent, s’engagent de manière volontaire pour contrer la désinformation et écrire, traduire, diffuser inlassablement sur la toile une contre-information. Et travaillent d’arrache pied pour construire des réseaux de solidarité avec des peuples bâillonnés et leur dire : votre combat est le nôtre ». (1)

« Les gens ne sont pas dupes. Ils regardent avec dégoût les propagandistes amis d’Israël se livrer à des manipulations pour tromper l’opinion publique, crier au scandale, comme cela s’est passé en juin 2009, quand le président iranien Ahmadinedjad a été réélu pour un second mandat avec 62,6% des suffrages exprimés et que le candidat, soutenu par les États Unis, la France, la Grande Bretagne, a perdu. Or ces agitateurs (comme, en France, BHL et Alexandre Adler) et ces États en guerre contre le monde arabo musulman, nous ne les avons jamais vu broncher à l’annonce des scores faramineux obtenus par Hosni Moubarak lors de ses réélections successives, ni devant la scandaleuse manipulation des élections législatives égyptiennes de novembre-décembre 2010 . Comme pour la Tunisie, la stratégie qui consiste à susciter la peur du « terrorisme » islamique, a rendu les dirigeants occidentaux aveugles à la souffrance et à la réelle aspiration de liberté de ces peuples. Tel Aviv veut croire à la survie du régime Moubarak : (…) Car, comme l’avait ingénument avoué le vice-premier ministre israélien Silvan Shalom, « un monde arabe démocratique (…) serait gouverné par une opinion publique généralement opposée à Israël. » » (1)

Justement, Israël semble sérieusement craindre le pire : la fuite de Moubarek. Jacques Benillouche écrit : « Si un nouveau pouvoir arrive en Egypte et revient sur la paix signée avec Israël, l’Etat hébreux se retrouvera dans la même situation que lors de la guerre des six jours, en 1967, et la guerre de Kippour, en 1973. Israël ne pourra pas se contenter d’être spectateur si un nouveau gouvernement, prenant le pouvoir en Egypte, optait pour une alliance avec les pays ouvertement hostiles. La situation ressemblerait alors à celle qui prévalait à la veille de la Guerre de Six Jours. Le risque de devoir mener une guerre sur plusieurs fronts, au nord avec le Hezbollah et au sud avec le Hamas et l’Egypte n’est pas stratégiquement acceptable par Israël. La restitution du Sinaï à l’Egypte n’avait été acceptée par Israël que contre la signature d’un traité de paix en 1979 qui a toujours été respecté par les deux parties, générant une situation de paix avec la plus grande puissance arabe ». (2)

« Par ailleurs, le Hezbollah et le Hamas pourraient profiter des troubles en Egypte pour agir sur le terrain. Selon les services de renseignements israéliens, le Hamas profiterait des troubles en Egypte pour augmenter le trafic d’armes à partir du Sinaï en direction de la bande de Gaza par les tunnels de contrebande. La chute de Moubarak pourrait revitaliser tous ceux qui veulent en découdre avec Israël. Un changement de stratégie du nouveau gouvernement serait mesuré à l’aune d’une reprise des relations diplomatiques avec l’Iran, rompues avec le Caire en 1980. Mais comme en 1967, les militaires sont favorables à une guerre préventive plutôt que d’attendre que la menace devienne trop grande, suivant en cela une opinion publique devenue majoritairement à droite. Israël, qui a accepté de temporiser dans son conflit avec l’Iran et ses ambitions nucléaires, se voit contraint de tenir compte, dans sa nouvelle stratégie, du risque à ses frontières sud. L’Histoire risque de bégayer. » (2)

Nous voilà fixés : Tel Aviv avertit qu’elle n’abondonnera pas Moubarek

L’armée égyptienne joue un rôle beaucoup plus important que son homologue tunisienne. C’est la colonne vertébrale du régime à la fois en terme de protection des frontières et de l’économie. Elle a eu un comportement énigmatique. Elle accepte la survie du régime en acceptant que deux de ses généraux deviennent vice-président et vice-premier ministre. De l’autre côté, la déclaration a été reçue dans la liesse. Lundi soir, l’armée égyptienne a déclaré que les revendications du peuple étaient "légitimes" et s’est engagée à ne pas faire usage de la force à la veille de marches géantes prévues pour marquer une semaine de révolte sans précédent contre le président Hosni Moubarak.

Pour Mireille Duteil, Washington cherche un remplaçant à Moubarek mais temporise. Les Etats-Unis veulent éviter le chaos à tout prix. Les jours du président Hosni Moubarak semblent comptés, une semaine après le début de l’insurrection populaire en Égypte. Et ce sont les États-Unis, allié de toujours, qui lui ont peut-être donné le coup de grâce. "Les réformes annoncées ne sont pas suffisantes", a déclaré Hillary Clinton le 30 janvier, en demandant au président égyptien d’assurer la transition en bon ordre. Est-ce à dire qu’il doit céder la place pour éviter le chaos ? C’est le souci majeur de Washington. Le scénario concocté à Washington semble se mettre en place. Va-t-il réussir ? Omar Souleimane va-t-il se contenter de ramener l’ordre ou sera-t-il celui qui amènera l’Égypte vers les réformes et plus de démocratie ? C’est l’inconnu ». (3)

Thierry Meyssan, faisant une analyse plus profonde, dit que l’ordre américain au Moyen Orient sera perturbé. Il rejoint les autres analyses quand il dit que les sauveurs qui apparaissent sont ceux qui sont adoubés par Washington et Tel Aviv. Ecoutons-le nous expliquer le conditionnement médiatique des foules Les grands médias se passionnent pour les manifestations en Egypte et prédisent l’avènement de la démocratie à l’occidentale dans tout le Proche-Orient. Thierry Meyssan s’inscrit en faux contre cette interprétation. Selon lui, des forces contradictoires sont en mouvement et leur résultante est dirigée contre l’ordre états-unien dans la région. (…) Les peuples du Proche-Orient ne veulent pas remplacer les dictatures policières ou militaires qui les écrasent par des dictatures religieuses. Les médias occidentaux se sont rués autour de Mohamed ElBaradei qu’ils ont désigné comme leader de l’opposition. Cependant, objectivement, M. ElBaradei c’est l’eau tiède qui a reçu le Prix Nobel de la Paix pour que Hans Blix ne l’ait pas ». (4)

« C’est surtout une personnalité sans aucun écho dans son propre pays. Il n’existe politiquement que parce que les Frères musulmans en ont fait leur porte-parole dans les médias occidentaux. Les Etats-Unis ont fabriqué des opposants plus représentatifs, comme Ayman Nour, que l’on ne tardera pas à sortir du chapeau, (…) Omar Souleiman est le principal artisan de la collaboration avec Israël, Washington et Londres vont donc le protéger comme la prunelle de leurs yeux. De plus, Souleiman peut s’appuyer sur Tsahal contre la Maison-Blanche. Il a d’ores et déjà fait venir des tireurs d’élite et du matériel israéliens qui sont prêts à tuer les meneurs dans la foule. En définitive, l’Empire anglo-saxon reste arrimé aux principes qu’il a fixé en 1945 : il est favorable aux démocraties qui font « le bon choix » (celui de la servilité), il est est opposé aux peuples qui font « le mauvais » (celui de l’indépendance). Par conséquent, s’ils le jugent nécessaire, Washington et Londres soutiendront sans état d’âme un bain de sang en Egypte, pourvu que le militaire qui l’emporte sur les autres s’engage à pérenniser le statu quo international ». (4)

Bush avait-il raison avec sa démocratie aéroportée ?

Les détracteurs de l’approche "pragmatique" d’Obama, écrit Howard LaFranchi dans le The Christian Science Monitor, vis-à -vis des régimes arabes affirment que son prédécesseur avait raison de mettre la démocratie en avant, si besoin était par la force. D’autres soutiennent, au contraire, que la guerre en Irak n’a fait qu’en retarder l’avènement au Moyen-Orient. (5)

La politique étrangère des Etats-Unis telle que la concevait le président George W. Bush a-t-elle quelque chose à voir avec les manifestations en faveur de la démocratie qui ébranlent aujourd’hui le régime égyptien et contraignent le reste du monde arabe à s’adapter ? Face aux événements de ces dernières semaines dans le "grand Moyen-Orient" , il est naturel que la politique étrangère du président Obama fasse l’objet d’une analyse attentive, de même que les relations que les Etats-Unis ont longtemps entretenues avec le président égyptien Hosni Moubarak. Mais de ce fait, un bras de fer qui n’avait jamais vraiment pris fin et qui oppose partisans et adversaires de "l’agenda de la liberté" de Bush connaît un regain en Amérique même. Si certains experts voient dans les bouleversements en Egypte une justification de sa volonté de hâter la démocratisation dans la région, d’autres laissent entendre que la politique de l’ancien président a fait plus de mal que de bien aux forces favorables à la démocratie sur place. (5)

Elliott Abrams, conseiller adjoint à la sécurité nationale durant la présidence de Bush, explique que ce dernier était fermement convaincu que les Arabes éprouvaient le même désir de "liberté" que les autres peuples et que les dictatures "ne sont jamais vraiment stables" . Les récents événements en Tunisie, en Egypte et au Yémen "sont apparemment une surprise" pour le gouvernement actuel, qui a mis au rancart "l’agenda de la liberté" comme étant trop "idéologique" , commente Elliott Abrams. S’exprimant dimanche dans les colonnes du Washington Post, il cite un extrait d’un discours de Bush en 2003 : "Tant qu’au Moyen-Orient, la liberté ne pourra toujours pas prospérer, la région restera synonyme de stagnation, de ressentiment et d’une violence qui ne demande qu’à s’exporter." Il ajoute que "la révolte en Tunisie, la vague gigantesque des manifestations en Egypte et les marches plus récentes au Yémen montrent toutes clairement que Bush avait raison " et que le rejet de cette orientation par le gouvernement Obama n’est rien moins qu’une tragédie." (5)

[note du Grand Soir : Elliot Abrams fut ambassadeur des US au Salvador où il s’est fait remarquer en couvrant les exactions de l’armée et des escadrons de la mort. Il devint un pilier de d’administration Bush en matière de politique étrangère, notamment au Moyen Orient. Il fut aussi mêlé au financement clandestin de l’armée Contra au Nicaragua et n’était pas très loin lors du coup d’état contre Chavez en 2002]

Shibley Telhami, spécialiste du Moyen-Orient à l’Université du Maryland et membre de la Brookings Institution, n’est pas de cet avis. Il assure que les Etats-Unis doivent à tout prix s’abstenir d’imposer un résultat dans la région " aussi démocratiques et favorables à la liberté que soient leurs propres idées. "Quand le gouvernement Bush s’est servi de la guerre en Irak comme d’un vecteur de diffusion du changement démocratique au Moyen-Orient, écrit-il, le ressentiment à l’égard des Etats-Unis, et la profonde méfiance qu’inspirent leurs intentions ont acculé à la défensive les authentiques partisans de la démocratie dans la région." La guerre en Irak, "menée en partie au nom de la démocratie" , s’est heurtée à la fervente opposition des opinions publiques arabes et a terni l’aura de la démocratisation, écrivait récemment Shibley Telhami, spécialiste de l’opinion publique arabe. (5)

« Quand un événement arrive par hasard, vous pouvez être sûr qu’il a été programmé pour se dérouler ainsi », disait Franklin Delano Roosevelt. Et si toutes ces perturbations, ces grains de sable étaient voulus ? Pourtant, on a l’impression que les peuples arabes lèvent la tête et veulent réellement être acteurs de leurs destins. On le voit, le soldat Moubarak ne sera pas sauvé mais tout sera fait pour que ceux qui sont comme lui émergent. Washington a toujours plusieurs fers au feu. Sauf que cette fois-ci, les grains de sable imprévisibles peuvent être déclinés indifféremment par des mots aussi simples que dignité, justice, travail, et pourquoi pas, vivre et être heureux. Est-ce trop demander à ces assoiffés de pouvoir et d’argent et à eurs parrains ?

Quelles que soient les visions de Bush, celle de la démocratie aéroportée ou celle d’Obama du « soft power », la chute de Moubarek est inéluctable. C’est un régime qui agonise et qui jette toutes ses forces du mal en installant la guerre civile, pour demeurer président d’un peuple qui le vomit. Les Etats Unis et l’Europe tiennent, comme le dit un proverbe du terroir , la canne au milieu. Ils sont à espérer que les bartaguias ( les hommes de main de Moubarek) comme les nomme l’ancien recteur d’El Azhar, El Quardaoui sur El Djazira, prennent le dessus. Aujourd’hui vendredi sera la journée de vérité : ou Moubarek s’en va sagement, ou il le sera chassé par la volonté du peuple qui amènera l’armée à se déterminer et non pas à juger en spectateurs d’un chaos.

Le problème qui demeure entier est : Qui remplacera Moubarek ? Selon toute vraisemblance, la révolution sera confisquée et on s’acheminera vers une personnalité qui est adoubée par les Etats-Unis et Israël, vraisemblablement Omar Souleiman. Aura-t-il la sagesse de passer la main à la fin du mandat de Moubarek en septembre, voire plus tôt, et en faisant émerger enfin une véritable alternance pour ce grand peuple harassé par des décades d’injustice et de malheur ?

Pr Chems Eddine CHITOUR
Ecole Polytechnique enp-edu.dz

1. Silvia Cattori : Égypte : Un face-à -face dramatique Reseau Voltaire 31
janvier 2011

2. Jacques Benillouche : Israël : le syndrome de l’encerclement Slate.fr

3. Mireille Duteil Égypte, le scénario américain Le Point.fr 31/01/2011

4. Thierry Meyssan : L’Egypte au bord du sang Réseau Voltaire 31.01.2011.

5. Howard LaFranchi Et si Bush avait eu raison ? The Christian Science Monitor 02.02.2011

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"Au Salvador, les escadrons de la mort ne tuent pas simplement les gens. On les décapite, on place leurs têtes sur des piques et on garnit ainsi le paysage. La police salvadorienne ne tuait pas seulement les hommes, elle coupait leurs parties génitales et les fourrait dans leurs bouches. Non seulement la Garde nationale violait les femmes salvadoriennes, mais elle arrachait leur utérus et leur en recouvrait le visage. Il ne suffisait pas d’assassiner leurs enfants, on les accrochait à des barbelés jusqu’à ce que la chair se sépare des os, et les parents étaient forcés de garder."

Daniel Santiago,prêtre salvadorien
cité dans "What Uncle Sam Really Wants", Noam Chomsky, 1993

Commandos supervisés par Steve Casteel, ancien fonctionnaire de la DEA qui fut ensuite envoyé en Irak pour recommencer le travail.

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