RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Désinformation et manipulations : les "faux-positifs"

dessin : Betto

Les "faux-positifs" : cette expression nous vient directement de l’Amérique latine, plus particulièrement de la Colombie. En espagnol, on parle de « falsos positivos ». De quoi s’agit-il ?

Vous vous souvenez de ce policier de Montréal qui affirmait, l’automne dernier, que lors de la crise d’octobre 1970 et des évènements violents qui l’avaient précédée et suivie, la Police de Montréal s’était avérée d’une grande inefficacité. Pour redorer sa réputation, elle avait alors décidé, en 1971, de monter de toute pièce une opération visant à démontrer son efficacité. Ce fut le cas du vol des gains d’un bingo par une cellule felquiste (FLQ : Front de Libération du Québec - NdR) qu’elle avait infiltrée. En l’espace d’un rien de temps, les coupables furent arrêtés et condamnés. La Police de Montréal venait de retrouver son efficacité. S’il eut fallu, à ce moment, que quelqu’un fasse allusion à un pareil montage, il eût été accusé d’être obsédé par la théorie du complot.

Actuellement, en Colombie, il y a un procès contre 17 militaires qui ont procédé à l’enlèvement de jeunes innocents, les ont amenés au loin dans les bois et les ont froidement assassinés. Ils sont revenus en annonçant qu’ils avaient abattu, lors d’un affrontement armé, des combattants des Forces armées révolutionnaires (FARC). De criminels qu’ils étaient, ces soldats devenaient ainsi des héros et permettait à l’armée de renforcer ses forces de répression dans certains milieux. Or les familles de ces jeunes ont découvert la tromperie et ont dénoncé les coupables qui sont actuellement mis en accusation. Voici, en traduction libre, ce qu’on en dit :

« Les effectifs militaires sont impliqués dans l’assassinat de jeunes qui ont été enlevés et conduits dans une région du nord-est du pays où ils furent exécutés et présentés par les militaires comme des « guérilléros » abattus lors d’un affrontement. Cette manière d’agir est connue en Colombie comme de « faux-positifs ».

Or ces militaires, en instance de procès, ont été libérés et placés dans une « garnison de l’artillerie N.13 ». Les familles des jeunes victimes reçoivent quotidiennement des menaces de mort et les organismes humanitaires dénoncent par tous les moyens cette façon de faire. Le procès doit se poursuivre, mais avec une lenteur telle que les principales victimes ne savent pas quand il aboutira. Entre temps ils vivent sous le règne de la peur et de l’insécurité. Ce n’est pas la première fois que de telles méthodes sont dénoncées. Il faut lire « Quand l’armée colombienne assassine des jeunes pour faire monter les statistiques » ou encore cette déclaration d’un sénateur Colombien qui se réfère aux 100 jeunes assassinés sous la bannière de la lutte contre le terrorisme.

Ce sont deux exemples qui ne sont que la pointe d’un iceberg. Deux exemples qui ne relèvent d’aucune théorie, mais qui reposent sur le témoignage réel des victimes et des autorités. Si déjà en 1970, nous connaissions au Québec cette procédure, comment ne pas croire que nous n’étions pas les seuls à en connaître les rudiments. Aujourd’hui, en Colombie, un cas, sans doute sur mille, est mis à nu et nous en sommes scandalisés et avec raison. Mais que dire de tous les autres que nous ignorons, qu’on nous dissimule ? Sur le 11 septembre 1973, au Chili, nous savons maintenant ce qui s’est véritablement passé. Nous connaissons le rôle joué par le Président Nixon et celui de son conseiller Kissinger de même que tout le support reçu des Services secrets étasuniens.

« Les faux-positifs » deviennent de plus en plus objets de recherche et d’analyse. Seuls, de véritables chercheurs indépendants parviendront à les reconnaître et à les dénoncer. Nous vivons dans un monde où le réel et l’irréel se confondent dans l’esprit de bien des gens, de quoi laisser la porte grande ouverte aux aventuriers de haut voltige.

Actuellement, le Président Chavez dénonce des scénarios qui viseraient à créer au Venezuela de « faux positifs » en y créant des cellules que l’on ferait passer pour des cellules des Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes (FARC) de même que des caches de drogue, tout cela pour justifier, aux yeux de la Communauté internationale, une intervention musclée des États-Unis sur la base de la lutte contre le terrorisme et les narcotrafiquants. Ce n’est pas pour rien que le Président Chavez déploie actuellement ses forces armées tout le long de la frontière avec la Colombie. C’est justement pour contrer la création de ces « faux réels ».

Voilà où nous en sommes. Il ne fait pas de doute que les médias « officiels » nous tiendront bien informés et qu’il n’y aura pas à s’y méprendre sur les belligérants, sachant déjà qui est ce méchant Chavez qui n’a d’autre ambition que celle de conquérir la Colombie et l’ensemble de l’Amérique Latine. Toute autre interprétation sera évidemment biaisée et surtout inspirée de la théorie du complot, donc suspecte et sans valeur.

Oscar Fortin
Québec, le 11 janvier 2010

http://humanisme.blogspot.com

http://www.vigile.net/La-vraie-faute-d-Andre-Lavallee

http://www.telesurtv.net/noticias/secciones/nota/64967-NN/concentraran...

http://www.arlac.be/2006FR/ARMEE%20COLOMBIENNE%20A%20EXECUTE%20100%20CIVILS.htm

http://www.bastamag.net/spip.php?article386

http://www.archive.org/details/Missing_Links_Xvid_FR_Hardcoded_Subs_v1

http://www.alterinfo.net/Venezuela-Colombie-Chavez-deploie-des-armemen...

URL de cet article 9793
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Propagande impériale & guerre financière contre le terrorisme
Ibrahim WARDE
« Après chaque attentat, des experts autoproclamés dénoncent les réseaux de financement du terrorisme. Les enquêtes ont beau démontrer que ces attentats nécessitent en réalité très peu de fonds, pour les idéologues endurcis qui forment les bataillons des "guerriers de la finance", l’absence de preuve ne signifie rien : il faut multiplier les attaques contre l’argent caché des terroristes. Or les frappes financières, si elles sont le plus souvent sans effets réels sur leurs cibles officielles, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il y a un sacré paquet de connards à Cuba - comme partout. Mais la différence à Cuba, c’est qu’ils ne sont pas au pouvoir.

Jose G. Perez

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.