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comment étrangler l’action des citoyens se mobilisant pour une cause...

Agro-Business : Le Mur de la Honte…

Les libertés publiques ne sont plus enserrées dans des murs en béton. Depuis la chute du symbole de l’étouffement des libertés qu’était Le Mur de Berlin.

Du moins, sous nos latitudes…

En Palestine, il est deux fois plus haut et plus solide. Il ne cesse de s’étendre.

Ailleurs, coups d’Etat, tortures, exécutions, enlèvements, élections truquées, bombardements, occupations militaires, en sont un substitut encore plus atroce. Mais, il convient de ne jamais l’évoquer…

Vingt ans !… Ne cessent de s’extasier les médias, célébrant cette disparition en choeur. Coordination, déploiement, ratissage, impeccables. Gros budgets. Tambours et trompettes. Pluies diluviennes d’euros et de dollars…

Nous l’avons tous compris. Une de leurs grandiloquentes campagnes de propagande. Nous agrippant par les oreilles et le col, nous matraquant dès le petit-déjeuner, pour endormir les citoyens que nous sommes.

Nous convaincre de notre état paradisiaque de « citoyen libre ».

Restons lucides.

Dans nos pays « riches », « développés », les progrès techniques de communication et de désinformation rendent obsolètes, archaïques, ces excroissances de béton et de fil de fer barbelé.

Pour étouffer la liberté d’expression et l’esprit critique, s’élèvent des murs virtuels qui ne se perçoivent pas à première vue. Encore plus efficaces.

Lentement, implacablement, s’érigeant dans le silence complice des politiciens. Pour ne pas changer…

De nombreux piliers pour le soutenir. Dont l’architecture et la mise en oeuvre sont élaborées par des officines spécialisées qui ne font que cela à longueur d’années. Concevoir stratagèmes, désinformations et contrevérités.

Nous faire croire que la lune est carrée, qu’un dictateur sanguinaire est un démocrate. Qu’un dirigeant régulièrement élu est un dictateur, à partir du moment où il n’accepte pas ce qu’une « grande puissance » lui dicte. Qu’il y a des élections truquées où il n’y en a pas. Ou, vice-versa, qu’il n’y en a pas, là où il y en a. Même si l’arnaque crève les yeux, comme on vient de le voir en Afghanistan.

L’étape ultime étant « la censure ».

Censure déguisée, bien sûr. Nous sommes en « démocratie ». Comment transformer des citoyens en consommateurs, muets et autant que possible apeurés ? La peur renforçant leur mutisme.

Pour les castes au pouvoir, « la peur » n’est pas le commencement de la sagesse des sujets qu’ils gouvernent. C’est l’instrument qui leur cloue le bec.

Un des meilleurs artifices, pour étouffer liberté d’expression et esprit critique, est « l’arsenal juridique ». Sans cesse travaillé, modernisé, actualisé. Avoir la « justice » avec soi, pour bâillonner son peuple, le rêve de tout autocrate…

Connaissez vous le SLAPP ?… Une pandémie, dans nos pays occidentaux.

Le Strategic Lawsuit Against Public Participation. On pourrait traduire par : Action Judiciaire Stratégique contre la Mobilisation Citoyenne.

Ce sont des actions en justice, dont le modèle est anglo-saxon à l’origine, destinées à intimider, dissuader, entraver, bloquer les actions menées par des groupes de citoyens, de consommateurs, de médias, qui ont le courage de dénoncer des produits, ou des services, qu’ils estiment contraires aux intérêts de la collectivité.

Notamment, sur le plan des risques sanitaires que font prendre des groupes financiers de l’Agro-Business, de l’Industrie, de la Grande Distribution. Publics ou privés.

L’objectif premier est d’étrangler financièrement, par le coût des procès à répétition et l’enjeu des sommes demandées, l’action des citoyens ou des médias se mobilisant pour une cause, dans l’intérêt d’une collectivité.

Dans mon billet précédent, je vous ai cité un cas, Afrique : Pillage et Pollution… Il mettait en cause une société britannique pratiquant la mondialisation de la pollution.. (1)

Je vous présente un autre cas, en France. Symbolique de la dégradation en cours, de nos libertés se délitant.

Il y a un an, des associations de cinq pays européens, dont le MDRGF (Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures) pour la France, ont fait tester par un laboratoire allemand certifié des raisins de table, vendus dans des magasins relevant de 16 enseignes différentes. (2)

Cette étude internationale examinait la politique de la « grande distribution » en matière de résidus de pesticides dans les produits alimentaires. Elle a été publiée le 24 novembre 2008.

Conclusions accablantes…

Non seulement la quasi-totalité des raisins analysés, issus de l’agriculture intensive, contenaient des résidus de pesticides à un niveau élevé. Mais les doses analysées dépassaient largement les limites autorisées, dans la plupart des cas.

Pire : des produits interdits, en tant que pesticides, ont été trouvés sur ces produits « frais »…

Inacceptable.

Qu’ont fait les professionnels, en France ? Une contre-étude ? Une action immédiate pour remédier à cette situation ? Une réflexion commune, producteurs - grande distribution - consommateurs, pour élaborer les mesures à long terme garantissant qualité et sécurité alimentaires ?

Non.

Le 2 février 2009, devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, la Fédération Nationale des producteurs de Raisin de table (FNRT) a assigné en justice le MRDGF pour avoir « … dénigré le raisin de table ».

Réclamant :

=> 500.000 euros de dommages et intérêts

=> La publication du jugement dans dix médias nationaux

=> La suppression du dossier sur son site Internet.

Evidemment, l’association ne dispose pas des moyens et sommes demandées. Le but est clair : censurer l’information, tuer dans l’oeuf toute résistance et action de ce type.

Même réactions de ces milieux, que lors des études publiées sur les OGM, le sucre, le sel, etc. : intimider, menacer... Plus vite que son ombre...

Que faire ?…

Devant l’inaction des politiciens ? L’occultation des médias ?

Devant les atteintes délibérées et répétées contre la liberté d’expression, le droit des consommateurs à une pluralité et une fiabilité de leur information, et le droit à la santé de la population ?…

Les choix sont multiples, l’essentiel étant l’action citoyenne. Pour le cas présent :

i) Faire circuler l’information autour de vous, pour franchir l’obstruction des médias

ii) Adhérer au MDRGF : www.mdrgf.org

iii) Soutenir l’association de solidarité avec le MDRGF, constituée pour lutter contre l’intimidation et les menaces qu’elle subit : http://www.generations-futures.org/

iv) Bombarder, par mail, téléphone, ou courrier, le député et le sénateur de votre circonscription pour les sortir de leur assoupissement, via leurs permanences électorales ou leurs bureaux au Parlement, en exigeant leur intervention

v) Bombarder, par mail, téléphone, ou courrier, les antennes des partis politiques de votre circonscription, de la majorité et de l’opposition, pour les sortir de leurs tripatouillages et de leurs guerres des chefs, en exigeant leur intervention.

Que les élus, et ceux qui ambitionnent de l’être, sachent que leurs actions, actuelles et futures, seront jugées électoralement sur des actes, des principes et non pas sur des combines de notables à base de bla-bla-bla.

Qu’ils sentent que les citoyens n’accepteront pas de voir les institutions politiques de leur nation gangrenées par les lobbies, au service exclusif de ceux qui souhaitent étouffer la liberté d’expression et d’information pour tondre confortablement la laine sur le dos de moutons amorphes.

Dans l’enclos dont rêvent cyniquement ces nouveaux autocrates du TAF, « Totalitarisme de l’Argent Facile », détournant "l’Etat de droit" voulu par les citoyens en un nouveau …

… Mur de la Honte.

Georges Stanechy

(1) http://stanechy.over-blog.com/artic...

(2) MDRGF, 40 rue de Malte, 75011 Paris, tel. : 01 45 79 07 59, www.mdrgf.org

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(CUBA) "Tant qu’il y aura l’impérialisme, nous ne pouvons nous permettre le luxe du pluri-partisme. Nous ne pourrions jamais concurrencer l’argent et la propagande que les Etats-Unis déverseraient ici. Nous perdrions non seulement le socialisme, mais notre souveraineté nationale aussi"

Eugenio Balari
in Medea Benjamin, "Soul Searching," NACLA Report on the Americas 24, 2 (August 1990) : 23-31.

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