L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la
société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à la-
quelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production
de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général.
Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être
social qui détermine leur conscience. A un certain stade de leur développement, les forces
productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production
existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein
desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives
qu’ils étaient ces rapports en deviennent des entraves.
Merci pour la source, je tenterai de trouver où Marx invite à sortir de ce déterminisme, car dans une cohérence humaniste, l’humain est capable de sortir de son propre champ de conscience, quelles que soient les conditions sociales qui l’ont déterminée, pour soutenir des révolutions qui concernent des formes de consciences sociales auxquelles son être n’a pas été conditionné.
Cela s’appelle l’altruisme, ou encore l’empathie.
Et il me semble impossible que Marx ait pu postuler cette pensée en s’arrêtant au déterminisme que je vois s’exprimer régulièrement en commentaires, qui se résume en un : « c’est la lutte des classes qui prime, les autres luttes passent après ou encore, qu’elles arrêtent de faire du tapage cela phagocyte la lutte des classes, divise et empêche de s’occuper de la Vraie et Unique cause digne d’être traitée ».
Car Karl Marx est la preuve vivante qu’il est possible de dépasser son conditionnement social ; il n’est pas né d’une famille ouvrière laïque que je sache, mais d’un père avocat juif et d’une mère protestante.
D’autres preuves vivantes de ces capacités à voir au de-là de ses sphères personnelles et de leur avenir social confortable, ce sont Ernesto Guevara et Fidel Castro, issus de familles bourgeoises.
A partir de ces exemples, on peut considérer que ce déterminisme n’est qu’une étape dans la prise de conscience, plutôt que de faire barrage aux causes qui ne sont pas vécues comme personnelles.
Ainsi, les hommes conditionnés au machisme quotidien, au patriarcat universel et au communautarisme masculin, seraient capables de dépasser leur conditionnement pour rejoindre et soutenir les femmes qui elles en sont encore à se battre pour que les égalités en droit soient effectives.
De même, les hétérosexuels devraient être capables de prendre conscience des inégalités sociales faites aux homosexuels.
Pareillement, les humains conditionnés dans le bain occidental, impérialistes et colonialiste, devraient, dans la même logique, être capable de soutenir la cause des résistants à ces dominations.
Par exemple, s’il est possible d’être issu de famille bourgeoise et participer à la lutte des classes pour abolir les inégalités dont sont victimes les ouvriers, il n’est pas obligatoire d’être cubain pour prendre conscience du blocus dont Cuba est victime.
Alors, de deux choses l’une :
– ou l’on décrète que c’est ce déterminisme qui prévaut et fait loi et donc on crie partout que c’est la lutte des classes qui est la seule cause et que le reste c’est du caca-boudin (oui je sais ça ne sera pas dit aussi franchement que cela), et dans ce cas on applaudit à deux mains les prises de position des Gérard Depardieu et autres arrivistes ayant embrassé des conditions sociales privilégiées, car on s’aligne sur leurs propres conceptions étriquées de la conscience sociale.
– Ou l’on estime que tant qu’on défend ce genre de déterminisme à champ restreint, sans vouloir prendre conscience de la nécessité des autres luttes contre l’inégalité, on ne fait que diviser et on ne laisse aucune chance à l’humanité de dépasser les conditions d’esclavage aux multiples visages dans lesquelles elle s’enferme.
Et dans ce cas il est logique qu’on s’indigne des comportements de Depardieu et Luchini.