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Thème : Recep Tayyip Erdoğan

La politique ambiguë d’Erdogan : entre rhétorique humanitaire et silence troublant

Mustapha STAMBOULI

Dans ce monde complexe et parfois absurde, adopter le silence face à l'injustice, à l'ignorance et à la bêtise humaine peut être considéré comme une trahison envers nos principes les plus fondamentaux. Le silence, loin d'exprimer une simple neutralité, devient une complicité tacite avec ce que l'on sait être faux, nuisible ou immoral.

Le courage de prendre la parole, de défendre la vérité et de confronter l'absurdité est une vertu souvent sous-estimée. Lorsque nous choisissons le silence, par crainte des conséquences ou par commodité, nous renonçons à notre responsabilité en tant qu'êtres humains pensants. C'est un abandon de notre devoir de contribuer au progrès moral et intellectuel de la société. Le silence peut également être interprété comme un manque de dignité, niant la valeur de la vérité, de la justice et du respect envers autrui. La dignité exige parfois de s'opposer à l'injustice, de défendre les opprimés et de rejeter la décadence morale. C'est un acte de dignité que de refuser de se conformer au silence complice et de défendre ce qui est juste, même au prix de l'opposition. Le monde a besoin de voix courageuses et dignes, prêtes à rompre le silence et à défendre ce qui est vrai et juste. Le courage et la dignité se manifestent dans l'action, dans le refus de rester passif face aux erreurs et aux injustices. En fin de compte, le (...) Lire la suite »

Prends un siège, Ursula...(et autres sièges).

Rosa LLORENS
Ainsi commence le Ve Acte de la tragédie de Corneille, Cinna : « Prends un siège, Cinna », invitation ou injonction qui a donné son nom à une marque de meubles bien connue. Assis sur ce siège, le conspirateur Cinna entendra l’Empereur Auguste lui accorder son pardon, et lui offrir la réconciliation et même une participation au pouvoir. A Ankara, le scénario a été bien différent, on a plutôt eu affaire à un siège de la discorde. A la façon dont on rapporte parfois l’incident, on peut avoir l’impression que les deux hommes, Erdogan et Michel, ont laissé Ursula debout. En fait, elle était bien assise, mais sur un somptueux sofa, alors qu’elle estimait avoir droit au fauteuil. On se croirait à la Cour de Versailles, où le Duc de Saint-Simon, dans ses Mémoires, raconte d’épiques querelles de préséance. En effet, selon l’étiquette en vigueur sous Louis XIV, « les duchesses peuvent s’asseoir sur des tabourets au cercle de la reine et aux repas du roi ; les ducs et duchesses ont droit à des pliants chez les (...) Lire la suite »

Macron livre le Kurde Mehmet Yalcin à Erdogan

Pierre Barbancey

Violant toutes les procédures et les droits de ce demandeur d’asile, les autorités françaises l’ont arrêté mardi à son domicile de Bordeaux et conduit mercredi à Roissy. Il a été expulsé vers Istanbul où il a été incarcéré.

Il s’appelle Mehmet Yalcin. Il est originaire de la ville de Varto, au Kurdistan turc. Il avait été incarcéré en 2005 en Turquie, puis libéré en attente de son procès instruit pour fait de « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». Des procès qui se terminent immanquablement par de lourdes condamnations. C’est pourquoi Mehmet Yalcin, à ce moment-là, a choisi la voie de l’exil et arrive en France, à Bordeaux, en 2006. Un pays où il pensait trouver un havre de paix avec son épouse et ses trois enfants. C’était ignorer que, depuis 2011, les accords sécuritaires entre la France et la Turquie sont étroits. Malgré ses demandes d’asile, il n’a eu de cesse de subir le harcèlement des autorités françaises et plus particulièrement de la préfecture de la Gironde. Alors qu’il devait être expulsé le 28 août dernier (voire l’Humanité du 3 août) et se trouvait dans un centre de rétention, à Bordeaux, le tribunal administratif de cette ville ordonne sa libération, considérant que Mehmet ayant fait une nouvelle (...) Lire la suite »
Grand trophée du Kremlin : un pays de l’OTAN est en train de sortir de l’orbite américaine

Turquie-Russie : une entente cordiale en gestation

MK BHADRAKUMAR

Allons-nous nous pouvoir dire que leur rapprochement est tel qu’on ne voit plus la lumière du jour entre la Russie et la Turquie ? Nous y sommes presque. L’incursion turque en Syrie lancée mercredi est un point de bascule. La Turquie et la Russie coordonnent étroitement leurs efforts. Méditons ce qui suit.

La Maison-Blanche a annoncé dimanche dernier qu’elle se retirait du nord-est de la Syrie, avant les opérations militaires turques de l’autre côté de la frontière. Le président Donald Trump aurait pris cette décision après un échange téléphonique avec le président turc Recep Erdogan, dimanche. Le coup du lapin de la décision de Trump a choqué les alliés des États-Unis. L’opération militaire de la Turquie en Syrie « Fontaine de paix » a été lancée le 9 octobre 2019. De nombreuses critiques ont fusé à Washington, selon lesquelles les États-Unis mettent en danger leurs partenaires kurdes sur le terrain, avec des conséquences potentielles imprévisibles pour la Syrie – et, surtout, nuisent gravement à la crédibilité du pays. Certains préviennent que le conflit syrien s’intensifie au moment même où les braises étaient en train de refroidir. Certaines de ces critiques sont peut-être fondées. Parce que la Turquie est vengeresse. Elle a longtemps voulu franchir la frontière vers le nord de la Syrie, où elle considère les (...) Lire la suite »
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Recep Tayyip Erdoğan et Thanatos : Vers un hyperpatriarcat musulman en Turquie

Christian DELARUE

Un vent mauvais souffle sur la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan. Thanatos est le nom de ce vent mauvais

Thanatos c’est ici un « surmoi autoritaire et hyperpatriarcal » (de facture intégrisme musulman) ; c’est la logique impitoyable de mort, de régression, de destruction (cf plusieurs études d’Erich Fromm ) des acquis de la civilisation, des progrès sociaux et notamment de l’égalité hommes-femmes et de la liberté des femmes. On se retourne vers le crépuscule ai lieu d’aller vers l’aube (cf Ernst Bloch) . On voit Thanatos à l’œuvre dans toutes les régressions sociales ou les humains perdent leurs qualités pour aller vers la barbarie dont le viol des femmes exprime le franchissement ultime des limites. Le discours du Président Erdogan prend régulièrement appui surtout sur le Coran dans ce qu’il a de plus conservateur en mœurs mais aussi secondairement sur la nature humaine (le joker de tous les préjugés). I - Voile et islam partout L’islamisation comme entreprise de conquête Il y a 20 ans, en décembre 1997, Recep Tayyip Erdogan donne un condensé de la doctrine de l’islamisation. "Le 21 avril 1998, Erdoğan (...) Lire la suite »

Le coup contre le Sultan a échoué – Attention au retour de bâton !

Moon of Alabama

La courte tentative de coup d’Etat d’hier d’une partie de l’armée contre celui qui aspire à être le Sultan de la Turquie a échoué. Environ 100 personnes ont été tuées dans les deux camps et il y a eu quelques milliers de blessés.

Voilà les principales erreurs qu’ont commises ses instigateurs :  Ne pas capturer Erdogan et les dirigeants de ses organisations politiques et de sécurité,  Ne pas fermer tous les moyens de communication de masse, en particulier l'Internet, à l’exception de ceux qui étaient sous leur total contrôle,  Ne pas mettre en avant une figure publique inspirant la confiance pour personnifier le coup d'Etat. Erdogan a pu s’échapper et orchestrer la riposte. Il a pu continuer à communiquer avec son personnel de sécurité, les politiciens étrangers et ses partisans. Sans aucun autre dirigeant connu à qui se rallier, le peuple n’a pu que suivre Erdogan. La riposte sera terrible. Edogan va écraser TOUS CEUX qu’il déteste au plan politique ou personnel, qu’ils soient en non impliqués dans le coup d'Etat. Tous les partis politiques, même le Parti démocratique des peuples principalement kurde, ont dénoncé le coup d'Etat alors qu'il était en cours. Le mouvement religieux Gülen aussi s'y est opposé. On a dit à la (...) Lire la suite »
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« Erdogan, dégage ! »

Kamel MOULFI

Erdogan doit quitter le pouvoir. Qui eût cru qu’un jour on entendrait cette injonction dans l’ambiance « printanière » dominée par le « dégage ! » lancé à la face de dirigeants… exclusivement arabes.

Evidemment, ce n’est ni Obama ni Hollande, encore moins leurs ministres des Affaires étrangères, ou un autre dirigeant d’un pays occidental, qui donnent cet ordre donné à leur poulain turc. C’est de Damas que vient l’appel fait à Erdogan à quitter le pouvoir. Comme une réponse du berger à la bergère. On se rappelle d’Abdullah Wade qui s’était joint aux voix occidentales exigeant le départ de Kadhafi ; quelques jours plus tard, il y eut des manifestations qui furent violemment réprimées à travers tout le Sénégal et Wade finit par être éjecté lui aussi, après s'être représenté à la présidentielle à l'âge de... 85 ans. Quel monde ! On va de surprise en surprise. Voilà aussi que la pseudo-opposition syrienne, installée en Turquie et dans les capitales occidentales, vole au secours d’Erdogan et lui apporte son soutien dans sa répression sauvage des manifestations populaires qui se déroulent à Istanbul, Ankara et d’autres villes turques. En fait, cette opposition syrienne partage entièrement avec l’islamiste Erdogan le (...) Lire la suite »