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Thème : Henri Alleg

Le 12 février 1958 parait La question

Nils ANDERSSON

Celui qui voulait savoir pouvait savoir Le 12 juin 1957, il a rendez-vous avec un camarade, sonne à sa porte, des paras lui ouvrent. Dès lors, il est seul, sans possibilités de communiquer, sans que sa femme, ses enfants, sans que personne ne sache où il est et ce qu’il advient de lui. À la merci des paras de Bigeard, ils l’emmènent à El Biar, au 94, avenue Georges Clemenceau, un des centres de torture, il est l’objet des pires sévices. Il sait qu’il peut parler après 24 ou 36 heures, le temps à ses camarades d’être informé de son arrestation et de prendre des dispositions. Il subit la torture jusqu’au 18 ou au 21 juin, il n’a pas parlé.

Le 12 juillet, transféré au camp de Lodi, c’est la possibilité de prendre contact avec l’extérieur, de faire savoir : je suis vivant, de rédiger une plainte, adressée au Procureur général d’Alger Reliquet pour « torture, séquestration et menaces de mort. » Plainte qui, par l’aide de codétenus, sort clandestinement du camp, postée à des adresses en France pour alerter l’opinion. Sur les sept copies envoyées, deux seulement parviendront à leurs destinataires. Le 29 juillet, Jean Dorval communique la plainte à douze quotidiens nationaux, à six hebdomadaires et aux syndicats nationaux de la presse. Le 30 juillet, L’Humanité, publie la plainte, l’enfermement, le silence de la prison et du camp est brisé, Son nom, Henri Alleg, entre dans l’Histoire. « L’affaire Alleg » L’Humanité est saisie, les correspondants du Figaro et de France-Soir interrogent le procureur Reliquet qui répond « il n'y a pas d’affaire Alleg, puisque le Procureur général d’Alger n’a reçu aucune plainte. » La plainte a effectivement été bloquée (...) Lire la suite »

"La Question" d’Henri Alleg, histoire d’un manuscrit

Roland RAPPAPORT

Au moment où, comme l’a expliqué Jacques-Marie Bourget dans nos colonnes, le Parlement de Bruxelles à mis en marche l’Europe Nouvelle et "anti totalitaire", il est bon de se souvenir de la résistance héroïque en Algérie d’un très grand petit homme, le communiste Henri Alleg.

L'avocat Roland Rappaport raconte comment le manuscrit, écrit sur du papier toilette, fut sorti en 1957 de la prison de Barberousse à Alger, feuille par feuille. Publié le 24 juillet 2013. Comment se fait-il qu'Henri Alleg ait été celui qui a produit La Question (Minuit, 1958), "un témoignage sobre ayant le ton neutre de l'Histoire" comme l'a écrit François Mauriac ? Ils se comptaient pourtant par milliers, ceux qui ont eu à subir le supplice de l'électricité et de la baignoire pendant la guerre d'Algérie. Beaucoup y ont succombé et, pour d'autres, les tortures infligées ne restèrent pas sans effet. Les victimes qui n'avaient pas pleinement résisté demeurèrent marquées pour toujours, moralement atteintes, porteuses d'un sentiment de culpabilité. Dès lors, comment écrire avec l'énergie nécessaire ? Certes, comme je l'ai lu ces derniers jours, Henri Alleg, journaliste militant, était accoutumé à l'usage de la plume, mais je pense qu'il n'a pas été suffisamment souligné que, s'il a pu s'exprimer comme il (...) Lire la suite »