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Thème : Argentine

Blocage de la tronçonneuse : Javier Milei se tourne vers Pékin

Diego BERTOZZI

Qu'est-ce qui a provoqué la « reconversion » – même partielle, elle reste un signe intéressant – du président argentin, qui entend désormais organiser une visite officielle à Pékin à l'occasion du Forum Chine-Celac (Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes) pour 2025 ?

Le président anarcho-libéral argentin, qui avait paradé pendant la campagne électorale en brandissant une tronçonneuse, symbole de sa lutte contre tout ce qui est public et étatique – traces de sang du communisme – se voit contraint d'ajuster son programme en matière de relations internationales. Ce sont ces dernières, dans leur indéniable concrétisation et mutation, qui ramènent à la réalité le Milei qui s'était présenté comme l'inébranlable porte-drapeau du consensus de Washington et s'était enlisé dans la vision d'un monde traversé par le conflit entre le bien et le mal. Un alignement total qui le plaçait en première ligne dans la lutte contre le « communisme décadent » représenté par le Brésil, Cuba, le Nicaragua, le Venezuela et, plus encore, la Chine. Avec les communistes, a-t-il promis lors de la campagne électorale, « plus aucun accord ne sera conclu », notamment parce qu'en Chine « les gens ne sont pas libres, ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent, et lorsqu'ils font (…) Lire la suite »

Los Delincuentes ou : les bobos dans la pampa

Rosa LLORENS
La presse mainstream s’est trouvé un nouveau chouchou : le cinéma argentin et, en l’occurrence, Los Delincuentes de Rodrigo Moreno : elle se délecte de sa sensibilité anarchiste, ou, tout au moins, « anar » et libertaire. Mais que mettent Le Figaro ou Les Inrocks sous le terme d’anarchisme, et qu’ont-ils en fait apprécié dans ce film ? Pour Le Monde, il exprime un « refus de la routine productiviste et de la rente existentielle » (curieuse expression qui semble désigner, avec quel mépris, le travail salarial). Les Inrocks y voient un « trésor libertaire », et Francetvinfo la recherche de « la liberté à tout prix ». Voilà bien le problème de cette pseudo-utopie : il n’y est question que de liberté abstraite. Et Radio-France a beau y déceler une réaction à la politique de Javier Milei, en réalité, le film et le nouveau président argentin se rejoignent sur l’essentiel : l’individualisme ultra-libéral. Personne, à aucun moment, ne semble soupçonner qu’il y a une voie collective vers (…) Lire la suite »

Cristina Kirchner se défend et attaque

Luciana BERTOIA

Le feuilleton de la guerre juridique (lawfare) contre les dirigeants progressistes d'Amérique Latine continue. Après Lula, Dilma Rousseff, Rafael Correa et Jorge Glas c'est au tour de l'ancienne présidente d'Argentine et actuelle vice présidente, Cristina Fernández de Kirchner d'en être victime dans le cadre de la future présidentielle de 2023. Le juge (ou plutôt vendepatria agent de l'impérialisme) réclame 12 ans de prison et une inéligibilité à vie. Ses partisans ont même été réprimé par la police. Pendant ce temps là l’ancien président Mauricio Macri qui a ravagé le pays se promène librement. Elle a reçu le soutien des autres dirigeants progressistes latinoaméricains et de Jean Luc Mélenchon.

Dans le long exposé qu’elle a fait au Sénat face au refus du tribunal qui la juge de lui donner la possibilité de se défendre, la vice-présidente a rendu publics d’innombrables messages entre José López et Nicky Caputo, l’homme d’affaires ami de toujours de Mauricio Macri. Elle a également montré comment fonctionne le système judiciaire Cristina Fernández de Kirchner a fait ce que le tribunal qui la juge ne voulait pas qu’elle fasse : parler et dénoncer le fait qu’alors qu’ils cherchent à la condamner pour avoir prétendument favorisé l’homme d’affaires Lázaro Báez dans la concession de travaux publics dans la province de Santa Cruz, les juges et les procureurs enterrent les cent messages que le secrétaire des travaux publics José López – devenu célèbre pour avoir tenté de dissimuler des sacs contenant 9 millions de dollars dans un couvent de General Rodríguez – a échangés avec Nicolás « Nicky » Caputo, l’ami de toujours de l’ancien président Mauricio Macri. « La guerre juridique (…) Lire la suite »

L’Argentine annulera t-elle son contrat avec Pfizer ?

Maryse Laurence LEWIS

L’Argentine annulera t-elle son contrat avec Pfizer ? La société Pfizer inclut dans le contrat la demande d’accès aux glaciers et à la mer, en plus du coûts payés par l’État pour l’obtention des traitements anti-covid.

Dans cet article, je décrirai les caractéristiques du vaccin fabriqué en Chine, ainsi que les traitements offerts par Moderna et Pfizer. Il est cependant urgent de diffuser le plus rapidement possible la nouvelle suivante : L’État argentin, dirigé actuellement par le président Alberto Fernández, renégocie l’achat de doses d’un traitements liés au COVID-19. La raison invoquée est des plus stupéfiantes. En effet, le contrat avec ce laboratoire stipulait que l’Argentine devait permettre à l’entreprise Pfizer le contrôle des glaciers de Patagonie que des milliers de touristes visitent chaque année. De plus, on exigeait, pour la livraison des doses, l’accès à la mer du sud argentin corrélé à des quotas élevés de droit de pêche ! Au cours du mandat accordé au président Mauricio Macri, la modification d’une loi permit de faire fi du statut de site protégé des glaciers, afin d’autoriser l’extraction minière. Un décret octroya aux étrangers la possibilité d’acquérir de plus grands (…) Lire la suite »

Alberto Fernández, président élu de l’Argentine, arrive au Mexique

La Jornada

Mexico (02/11/2019). Le président élu de l’Argentine, Alberto Fernández Reyes, se trouve au Mexique, où il se réunira lundi prochain avec le chef de l’exécutif fédéral, Andrés Manuel López Obrador.

Fernández Reyes est arrivé ce matin à l'aéroport international de Mexico où il a été reçu par le sous-secrétaire pour l'Amérique latine et les Caraïbes, Maximiliano Reyes Zúñiga, ainsi que par l'ambassadeur d'Argentine, Ezequiel Sabor. La capitale mexicaine est la première destination internationale du péroniste qui a remporté les élections du 27 octobre dernier, à la tête du parti Frente de Todos. Le président élu entrera en fonction le 10 décembre. Une rencontre avec le président López Obrador est à l'ordre du jour, lundi prochain au Palais national. Le sous-secrétaire Reyes Zúñiga a indiqué que l’objectif est de renforcer les liens diplomatiques avec l'Argentine ainsi que d'à accroître les activités de coopération tout en promouvant le commerce avec ce pays. Fernandez Reyes prévoit également de rencontrer l'homme d'affaires mexicain Carlos Slim, président à vie du conglomérat Carso.[1] Aussi, Fernandez Reyes donnera une conférence magistrale sur les défis de l'Amérique (…) Lire la suite »

Argentine : crise économique et élections

Christian RODRIGUEZ
À la Maison de l'Amérique Latine, à Paris, nous avons eu le 25 septembre un très riche débat autour des préoccupations fondamentales du peuple argentin. Macri a endetté le pays de manière inconsidérée et sans accord du parlement en empruntant 56 milliards au FMI avec la complicité de Christine Lagarde. Il en découle une paupérisation de la population sans précédent telle que Macri est obligé de décréter l'urgence alimentaire alors que 20% de la population est au chômage et que les retraités sont abandonnés dans la misère. Dans le même temps, Macri poursuit sa persécution politique de dirigeants syndicaux et d'opposants comme au bon vieux temps de la dictature et pratique le lawfare à la mode pour jeter en prison un vice-président pour délit de " falsification idéologique ". Nous espérons que les Argentins vont se mobiliser massivement pour un tsunami populaire électoral qui mette aux oubliettes de l'histoire Macri et sa bande de voleurs. L'Argentine peut compter sur le (…) Lire la suite »

Election présidentielle en Argentine en 2019 : est-ce l’année où la gauche latino-américaine lance une contre-offensive ?

Fiona EDWARDS
La perspective d'une victoire électorale de la gauche cet automne en Argentine, l'un des pays les plus importants et les plus influents d'Amérique latine, donne un élan significatif aux mouvements de gauche et progressistes dans toute la région. La forte probabilité d'une victoire pour le ticket de gauche d'Alberto Fernandez et Cristina Fernandez de Kirchner soulève également la question suivante : 2019 marquera-t-elle le début d'une contre-offensive de gauche en Amérique latine qui voit la gauche repousser l'offensive de droite américaine qui a mis la " marée rose " sur la défensive pendant les cinq années passées ? La gauche unie en Argentine a battu la droite aux élections primaires du pays le dimanche 11 août 2019 avec une marge de 15 %, ce qui a eu pour effet d'affaiblir l'aile droite du pays. Ce vote est un indicateur clé de l'opinion publique avant l'importante élection présidentielle qui aura lieu le dimanche 27 octobre. La large alliance de gauche Frente de Todos a vu le (…) Lire la suite »

Vent d’espoir en Argentine

RÉPUBLIQUE SOCIALE

Président ultra-libéral et allié inconditionnel des Etats-Unis, Mauricio Macri, en poste depuis le 10 décembre 2015 vient de subir une cuisante défaite, porteuse d’espoir pour tous ceux ayant souffert de sa politique depuis son élection. A l’occasion des primaires, obligatoires pour ceux et celles souhaitant être candidats aux élections générales, dont le premier tour aura lieu le 27 octobre prochain, et qui constituent un réel sondage grandeur nature, le président argentin est arrivé loin derrière le Frente de Todos.

Un bilan désastreux Les Argentins ont ainsi sanctionné ce chantre de l’économie de marché dont l’orientation économique a fait exploser la pauvreté et le chômage. La pauvreté atteint ainsi 32%, soit le plus haut niveau depuis la crise de 2001, tandis que le chômage qui était de 8,2% en 2018 a grimpé à près de 10% en 2019. Licenciements massifs, perte de valeur du peso argentin par rapport au dollar, inflation galopante qui a atteint 48% en 2018, gel des salaires et des pensions sont devenus monnaie courante dans l’Argentine de Macri qui affichait une croissance négative de – 2,6% en 2018, loin des espérances du gouvernement. Mauricio Macri persiste pourtant et signe. En témoigne les prêts contractés auprès du FMI qui exige en retour un équilibre budgétaire. Le cercle vicieux est alors lancé, puisque pour essayer d’atteindre cet objectif le gouvernement argentin baisse (encore) les dépenses publiques, entraînant un accroissement des difficultés quotidiennes pour les plus (…) Lire la suite »

Accord FMI-Argentine : La politique de « l’austérité expansionniste » fonctionnera-t-elle ? (CEPR)

Mark WEISBROT, Lara MERLING

Depuis juillet 2018, le Fonds monétaires international (FMI) a versé à l’Argentine plus de 20 milliards de dollars sur un total de 56,3 milliards de dollars de prêts. Le gouvernement argentin est aujourd’hui le principal bénéficiaire des fonds du Compte des ressources générales (CRG) du FMI. L’objet du présent rapport est d’examiner dans quelle mesure les politiques convenues par le FMI et le gouvernement argentin dans l’Accord de confirmation (AC) de juin dernier sont censées provoquer une reprise économique, et si elles ont des chances de réussir.

PRÉSENTATION DU RAPPORT : Programme du FMI en Argentine : son efficacité mise en doute dans un nouveau rapport. Les prévisions du FMI pour une reprise économique rapide se sont déjà montré inefficaces par le passé. Washington, DC (décembre 2018) - Un nouveau rapport du Center for Economic and Policy Research (CEPR) examine le programme du FMI pour l’Argentine approuve en juin dernier (révise en octobre) et souligne des signaux de danger à venir. Le document, co-rédigé par l’économiste et codirecteur du CEPR Mark Weisbrot et l’économiste Lara Merling, conclut que les plans du FMI visant à « rétablir la confiance du marche », fondés sur l’austérité budgétaire et monétaire, ont peu de chances de réussir. « En octobre, le FMI et le gouvernement argentin ont décidé de doubler la réduction du déficit et de resserrer la politique monétaire, après que l’économie eut connu des résultats bien pires que ce qui avait été prévu en juin », signale Mark Weisbrot. « Mais peut-être (…) Lire la suite »

Le mariage forcé entre l’Argentine et le FMI tourne au fiasco

Jérôme DUVAL
Alors que le mécontentement du peuple argentin grossit de jour en jour, le président Mauricio Macri s’envole pour les États-Unis. À New-York, il poursuit les négociations avec le FMI pour réviser l’accord déjà caduc signé en juin, intervient à l’Assemblée de l’ONU et se voit remettre un prix récompensant son leadership. Pendant ce temps, la quatrième grande grève générale de son mandat, après celle du 25 juin dernier contre l’accord du FMI, paralyse le pays. Retour sur une semaine historique pour l’Argentine au cœur de la tourmente. Macri menteur et « pauvreté zéro » Le 20 septembre, lors de son discours à la 71e Assemblée générale des Nations unies, Macri réitère l’objectif d’avancer vers la « pauvreté zéro » (1), objectif pourtant en totale contradiction avec sa propre politique et les injonctions du FMI dans un pays exportateur d’aliments marqué à nouveau par la famine, un pays où 11 millions de personnes sont considérées pauvres selon l’Institut national de statistique (…) Lire la suite »